Hello !!!

Voici ma première fic Dean/Castiel, entièrement dédiée à Ambrevale, ma "protégée" qui ne cesse de m'appeler son archange gardien de fic. A toi ma belle ! Parce que notre rencontre née sur une suite de quiproquo assez comique est l'une des plus chouettes que j'ai faite sur la toile.

Cette fic est ma propre saison 5. Elle se déroule entièrement après la saison 4, ce qui fait qu'elle contient ENORMEMENT DE SPOILERS !!

Ce sera également une fic slash décrivant les relations entre deux hommes, Dean et Castiel. Si vous n'aimez pas ce genre, libre à vous de ne pas me lire, je ne suis pas rancunière. Rating M pour scènes violentes, langage peut-être cru, et lemons à venir.

Beaucoup d'action et de mythologie, donc de grands passages descriptifs pour tout mettre en place. Cette fic risque d'être particulièrement longue, étant donné que la dernière fois que j'ai eu autant d'idées, c'était sur From him to Eternity (les lecteurs et lectrices comprendront...lol). J'ai pris de nombreuses libertés niveau écriture et histoire, ce qui donne des passages OOC sur certains personnages.

J'espère que mon histoire vous plaira, car j'ai tout tenté pour rendre quelque chose d'original et faisant malgré tout honneur à la saison 4 de Supernatural, qui pour moi est de loin la plus réussie d'entre toutes les saisons.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Aliyela

Requiem for a humanity

« La terre entière, continuellement imbibée de sang, n'est qu'un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu'à la consommation des choses, jusqu'à l'extinction du mal, jusqu'à la mort de la mort. »

Joseph de Maistre

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Le monde reposait à présent sur ses épaules.
Le monde reposait sur ses épaules et il était fatigué.
Pourtant il n'arrivait pas à dormir.
Cette nuit, les yeux de Dean n'arriveraient pas à se fermer, et il le savait.

Il était pourtant à bout de forces. Allongé sur son lit d'hôtel, il fixait les pales du ventilateurs qui tournaient silencieusement. Chacune d'entre elle était comme une aile qui brassait l'air.
Une aile.
Le dernier souvenir qu'il avait de Castiel ressurgit du néant que formait son esprit éreinté. La dernière image le montrait, lui, son ange, face à un océan de lumière archangique et menaçant. La punition du ciel pour avoir dérangé le prophète n'avait pas tardé. Castiel avait-il seulement pu y faire face ?
De l'autre côté de la pièce, son frère s'était assoupi après avoir pleuré toutes les larmes de son corps. Dean l'avait tenu dans ses bras pendant ce qui lui avait semblé être des heures, le berçant presque, oubliant pour une fois qu'il vivait un « instant de gonzesse » comme il les appelait. Son petit frère était certes désintoxiqué du sang de démon, mais il était aussi honteux et malheureux. En quelques instants il avait perdu ses pouvoirs, ses illusions et ce qu'il avait cru être son amie, Ruby.
Et Dean lui avait tout pardonné en voyant ses pleurs.

Mais maintenant, une seule question le préoccupait. Elle ne concernait pas Sam. Elle ne concernait pas Lucifer. Elle envoyait se faire foutre les démons et les anges de toute la Création.
Où était Cas' ? Comment allait son ami ?

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Castiel se réveilla, fourbu et épuisé malgré sa condition d'ange. Le premier souvenir qu'il eut des événements de la nuit fut cette lutte acharnée menée contre la lumière pour l'empêcher de retrouver Dean Winchester. Après, c'était le trou noir.
Clignant des paupières malgré lui, acquérant ainsi un réflexe humain pour tenter de remettre ses idées en place, il se redressa et observa l'endroit où il était tombé. Un hangar, encore un ! Décidément il était abonné aux endroits sombres, déserts et industriels.
Fermant les yeux un instant, il essaya de savoir s'il avait chuté du domaine des anges ou non. L'avait-on puni pour sa transgression des ordres ? Etait-il encore capable d'entendre ses semblables ? D'une main, il tenta de déplacer une poutrelle de quelques tonnes et y parvint sans peine. Ses pouvoirs étaient toujours en lui, donc sa grâce aussi, c'était obligé.
En revanche, lorsqu'il tenta d'écouter les conversations célestes, ce fut le silence qui lui répondit. Le silence... Ainsi qu'un étrange brouhaha au contenu ineffable. Personne ne lui répondait, et pourtant il lui semblait que toutes les voix du Ciel s'étaient mises à crier en même temps.
Pour la première fois de son existence, Castiel se sentit seul. Pour la première fois, il sentit le ventre de son hôte se serrer et se tordre. Sa connaissance de la physiologie humaine lui permit d'y associer une émotion.
Son corps avait peur.

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Sam remua dans son sommeil, visiblement perdu en plein cauchemar. Le coeur de son frère se serra à cette vue. Sammy avait désormais des blessures, des plaies à l'âme qui seraient aussi difficile à cicatriser que celles qu'il avait récolté en Enfer. Il n'y avait pas grand-chose à faire contre ça.
Il se leva cependant, et alla s'allonger contre le dos de son frère pour le serrer contre lui et le rassurer. Son instinct protecteur reprenait le dessus, il ne pouvait pas lutter.
Peu à peu le corps de Sam se détendit contre le sien, et sa respiration se fit plus douce. Dean maintint son embrassade et récupéra un bout de traversin pour y poser sa tête avant de se replonger dans ses pensées noirâtres.
Cas' aurait déjà dû débarquer de nulle part... Merde ! Où était-il passé ?

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Castiel ne savait comment se débarrasser de cette sensation viscérale. C'était vraiment très désagréable et très déconcentrant. Il avait pourtant besoin de toutes ses facultés. Comment les humains faisaient-il pour vivre quotidiennement avec ça ?
L'ange réalisa soudain qu'ils y arrivaient, eux, et tous les jours que Dieu faisait. Il se sentit alors honteux de son manque de résistance et se releva tout en essayant de faire abstraction de ces réactions physiques. En même temps, il sentit grandir son estime pour ceux sur qui il était censé veiller, car surmonter cette soudaine faiblesse lui demandait plus de forces que d'habitude.
Etranges, étranges sensations. Que s'était-il passé ?

Une pensée terrifiante l'envahit brusquement. Et si Zachariah avait raison ? Si Dieu avait quitté la place ? Si le destin du monde reposait uniquement sur eux...? Ce n'était pas possible, il se trompait ! Son Père ne pouvait pas les avoir abandonnés ! C'était une erreur, un mensonge distillé par les manipulateurs. Jésus lui-même avait douté un instant et s'était trompé. Il ne fallait pas perdre la foi.
Un bruit d'orage lui fit relever la tête. Dehors, le vent s'était levé tout à coup, faisant trembler les tôles ondulées du bâtiment. Le tonnerre gronda, un éclair tomba tout près, si près qu'il en fut assourdi l'espace d'un instant.
Esseulé, perdu, Cas' tourna sur lui-même en observant le ciel à travers le plafond crevé du hangar. Son expression se fit douloureuse, sa foi se trouvait ébranlée. Cette fois c'était l'ange qui avait mal, qui souffrait en son coeur. Sa confiance dans le Seigneur était l'une des seules cordes sensibles de son âme séraphique, avec celle portant le nom de Dean.
Dean. Pourquoi n'arrivait-il plus à savoir où ce dernier se trouvait ? Est-ce que son ami pouvait être... mort ?
A cette pensée, l'ange tomba à genoux et sentit à nouveau l'étranglement de la crainte naître dans ses entrailles humaines. Ses épaules s'affaissèrent et il se sentit submergé par un frémissement déchirant irradiant tout son corps depuis sa poitrine.
Après la peur, la douleur.

Castiel en était là, agenouillé au milieu d'un amas de métal glacé, lorsqu'une main surgit dans son horizon, ouverte, confiante.
Il releva lentement la tête et ses yeux rencontrèrent un regard inconnu, deux prunelles grises teintées de bleu qui le contemplaient avec douceur. Il ne connaissait pas leur propriétaire, cette jeune femme penchée vers lui et qui lui tendait la main sans trembler.
« Anna ?
L'inconnue sourit calmement.
- Non, Castiel. Allez, relève-toi.
Enivré par sa voix, il posa sa paume dans la sienne et se remit debout. La femme sourit plus largement et fit glisser ses doigts sur sa joue mal rasée.
- Je suis Gabrielle. »

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Gabriel ? Gabrielle ?
L'archange ? Leur chef à tous, leur chef incontesté ?
Castiel ne douta pas un instant. Aucun être au monde n'aurait l'impudence de se prétendre bras droit de Dieu. Son âme s'emplit de dévotion et il s'agenouilla avec respect.
« Allons, Castiel ! Je ne viens pas te relever pour que tu retombes à genoux dès que c'est fait, plaisanta la jeune femme.
- Mais vous êtes... Comment ? Pourquoi ?
Pour la première fois, les questions se bousculaient dans sa tête, ce qui ne lui rendait pas les choses faciles.
- Pourquoi êtes-vous sur Terre, vous, l'un des plus grands ? Je sais que j'ai péché en menant Dean au prophète...
- Chut, calme-toi Castiel. Tu as une multitude de questions, et chacune trouvera une réponse. Alors viens, mon ami.
Elle se dirigea vers une poutrelle brisée pour s'y asseoir. Hésitant, Castiel la rejoignit et s'installa à ses côtés. Et alors qu'il contemplait ses grands yeux gris, il sentit une flamme nouvelle naître en lui et le revigorer.
L'espoir.
- Je t'en prie, pose tes questions.
- Que s'est-il passé ?
Il faisait allusion à son dernier souvenir, à cette vague lumineuse qui avait envahi la maison avant qu'il ne perde conscience. Une once de regret naquit alors dans le regard de l'archange.
- Lucifer a été libéré cette nuit. Quant à toi, c'est moi que tu as vu par cette fenêtre. Tu as été amené ici par sécurité.
- Sécurité ?
- Beaucoup de choses ont changé, Castiel.
Une seconde question jaillit de ses lèvres.
- Dean ? Et Sam ?
- Ils vont bien, fit-elle en souriant. Sam souffrira longtemps, mais il est désintoxiqué désormais. Ils sont à l'abri pour le moment.
A ces mots, Cas' sentit l'estomac de son hôte qui arrêtait de se tordre, et sa poitrine qui se libérait d'un poids invisible.
Le soulagement.
Cela faisait quand même beaucoup d'émotions en même temps.
- Oui, beaucoup, répondit sa compagne à l'interrogation qu'il n'avait pas encore verbalisé. Tu as changé, Castiel. Tu seras différent.
- Pourquoi ?
- Lève-toi et ouvre-toi, mon ami.
Stupéfait, Castiel obéit et déploya ses ailes. L'air claqua, lui faisait relever la tête. Et leur lumière l'éblouit.
Ses ailes noires, désormais immenses, étaient devenues entièrement blanches.
- Pourquoi ? Répéta-t-il d'une voix sidérée.
- Parce que tu es un archange maintenant. »

Voilà, la roue est lancée. La suite bientôt, avec pas mal de surprises et de bouleversements.

Bisous