N/A: Grand, énorme délire que j'ai étrangement adoré écrire. Aucune prétention XD
Ce texte a été écrit dans le cadre de la 11e nuit du FoF (forum francophone). Un endroit génial où on rencontre beaucoup de gens tarés mais qu'il faut connaître...justement pour ça XD
Le thème était "gâteau". =)

Repère chronologique: Le dernier épisode de la série (l'ourson en peluche, la non-déclaration d'amour, la balançoire...) ont marqué mon enfance, alors je pense que ça se passe juste après le départ de Syoran.
Un hommage à mon premier manga.
Bonne lecture!


La crème chantilly recouvre tout. Le gâteau, la table, les cuillères. Ses mains. C'est collant et poisseux et c'est aussi blanc que désespérément écœurant. Sakura tente vainement de lécher ses doigts mais le sucre l'étouffe. Dans sa tête.

Tu sais, tu pourrais juste… l'appeler.

Elle aimait tellement les sucreries. C'était son petit plaisir – le genre de petit plaisir qui éclate sur la langue pour mieux faire exploser le cœur. Le tout dans une relation que l'on n'est pas toujours à même de parfaitement saisir. Et elle était une sucrerie ; pétillante, étincelante, explosive.

Tu te tortures volontairement. C'est pitoyable petite sœur.

Mais tout ce qui est doux lui rappelle lui. Et c'est ça qui est réellement pitoyable.

Ah non… il y a quelque chose de pire. Oui, pire. Pire qu'elle en train de pleurer à l'intérieur d'elle-même, pire qu'elle en train d'ignorer les suppliques de tous ses amis, pire qu'elle en train de prétendre que rien ne compte. Il y a ça – elle en train de continuer de faire un gâteau.

Sakura… s'il-te-plaît. Juste… arrête. Les murs qu'on construit autour de soi ne permettent jamais d'aller mieux. Ils t'isolent juste encore plus que tu ne l'es déjà. Accepte…

Mais elle n'entend plus. Les mots qui s'envolent dans sa tête glissent sur la chantilly qui recouvre toute la cuisine. La lumière de la fin d'avril éclaboussent tout, à commencer par ses yeux qui débordent, ses yeux qui é c l a t e n t, ses yeux qui brillent.

Mais elle doit continuer de tenir. Il est parti – une mer les sépare maintenant – et elle doit continuer de tenir. Un peu, juste un peu, encore un tout petit peu. Tout petit, petit, petit peu… et elle se sent mal et elle se sent s'envoler dans sa propre tête et elle se sent tomber et elle se sent haïr et elle se sent (non, non, non elle ne peut pas a i m e r) et elle se sent aussi écœurante que cette chantilly qu'elle commence tout doucement à porter à ses lèvres.

L a i s s e z – m o i .

Elle tiendra. Elle tiendra jusqu'à la prochaine fois. Elle fera comme avant – elle prétendra. Elle lèche son index. La chantilly est trop fade d'abord - mais elle éclate ensuite derrière sa langue, sur son palais. Après le deuxième doigt, sa gorge se gonfle et elle a envie de vomir. Mais elle continue.

Elle continue.