À la dernière minute, mais voici quelques drabbles portant tous sur le thème de Noël. Les mots en italiques sont les mots que Poirot dit en français. Poirot et Hastings appartiennent tous deux à Agatha Christie.
Joyeuses fêtes à tous les fans de Poirot et d'Hastings (:
Un Noël chez les Belges
Poirot et moi marchions dans les rues enneigées de Londres. Curieux, je lui demandai s'il désirait passer les fêtes chez lui, en Belgique. Il se montra étonné.
-Et ainsi me passer de votre si agréable compagnie, Hastings ?
Je haussai les sourcils. Dans mon esprit, il était évident que je le suivrais. Je le lui précisai.
-Pourquoi pas, après tout…, fit-il après un moment.
Je lui souris.
-Il me plairait de vous entendre parler français, vous savez, mon bon ami, rit-il doucement.
-Si tel est votre désir…
Le sapin de Noël
-Bon sang Poirot…
Mon ami belge était en train d'accrocher une bonne vingtaine de cannes à bonbons au bas de notre petit sapin de Noël intérieur.
-Eh bien, mon bon ami ?
-L'intérêt de décorer un sapin de Noël est de placer les décorations un peu partout et non rassemblées dans un seul et même endroit.
-En êtes-vous certain, Hastings ?
-Absolument.
-Et qui vous l'a dit ?
Je haussai les épaules. Il s'agissait de quelque chose que tout le monde savait instinctivement. Soupirant, je répondis que c'était ma mère qui me l'avait dit. Poirot, avec un sourire, répondit :
-Elle manquait alors terriblement d'ordre et de méthode.
Je roulai les yeux, mais ne répliquai pas.
Le foulard
Je déchirai avec empressement, comme un enfant, le paquet se trouvant sur mes genoux. Quelque peu déçu, je l'avoue, je découvris un foulard de qualité. Je m'étonnai d'un tel présent, car Poirot lui-même m'avait offert un foulard l'année passée également. Et voilà que j'en recevais un second cette année de la même personne.
Je levai les yeux vers lui, incertain de ce que je devais lui dire. Mais Poirot dut comprendre mon embêtement, car il répondit avant même que j'aie eu le temps d'ouvrir la bouche :
-Hastings, j'ai constaté un nombre incalculable de fois que vous ne protégiez pas suffisamment votre cou, l'une des parties les plus sensibles du corps humain. Vous pourrez ainsi y remédier.
Carte de souhaits
-Poirot ? Une enveloppe adressée à votre nom qui a été déposée tôt ce matin sous la porte, je suppose.
Le petit détective s'en saisit, piqué par la curiosité. Il mit son pince-nez et ouvrit l'enveloppe, qui contenait une banale carte de Noël.
-Eh bien ? fis-je, intrigué.
Étrangement, les joues de mon ami étaient devenues roses au fur et à mesure de sa lecture.
-Eh bien ? répétai-je, cette fois avec impatience.
-Une simple carte d'une amie… je…
Son embarras m'amusa. Mon esprit romanesque m'imposa alors la vision d'une créature flamboyante et extravagante…
-La comtesse ? demandai-je tout simplement.
Il fuit mon regard et nia un peu trop brusquement. J'éclatai de rire :
-La comtesse !
Sport d'hiver
-Que diriez-vous de passer le reste des vacances de Noël en Suisse, Poirot ? suggérai-je un matin.
-En Suisse, mon ami ?
Son ton de voix ne démontrait aucun enthousiasme.
-J'aimerais bien y pratiquer des sports d'hiver. Le ski, par exemple.
-Pourquoi tenez-vous tellement vous exiler ailleurs pour de telles banalités, Hastings ?
-Ce ne sont pas…
Je voulus protester, mais Poirot me coupa dans mon élan :
-Pour ma part, je préfère rester au chaud à Londres.
-Avouez que vous espérez secrètement avoir des nouvelles de la comtesse, me moquai-je avec un sourire en coin.
Poirot soupira bruyamment en roulant les yeux.
-Et si nous allions plutôt en Russie ? proposai-je, taquin.
-Raahhh, Hastings ! s'écria Poirot d'un ton énervé.
