-1Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et je n'ai pas écrit cette histoire dans un but lucratif.
Résumé : Il y a des fois, comme ça, où on ferait n'importe quoi… pour un peu d'eau.
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La pluie.
Shuga leva les yeux au ciel dans un mouvement presque désespéré.
Il n'y avait rien, vraiment rien.
Le ciel était plus bleu que jamais et les nuages semblaient s'attarder le plus loin possible de Yogo. Il soupira, serrant les poings d'une rage mal contenue. Tout était de sa faute.
C'était ce qu'il se répétait en boucle, inlassablement, depuis ce moment précis. Le moment où un père avait décidé, pour le bien du pays, de tuer son propre fils. Et lui, Shuga, le plus jeune maître astronome de l'histoire et anciennement tuteur du Second Palais, sentait la culpabilité lui ronger les entrailles, alors même qu'elle ne lui avait jamais rien reproché.
La Seconde Impératrice. La mère du Prince Chagum. Celle qui avait protégé son fils alors que cette responsabilité lui incombait à lui, et à personne d'autre. Ca n'était pas à l'Impératrice de prendre de tels risques, même pour son enfant ; ça n'était pas à l'Impératrice de braver les ordres de sa Majesté en cachette, ça n'était pas à l'Impératrice de faire tout ce qu'elle avait fait et tout ce que lui n'avait pas fait.
Pourtant, elle avait accepté de le recevoir et s'était même gentiment moquée de lui.
« Êtes-vous venu pour faire pénitence ? »
Il avait baissé les yeux, refusant d'affronter plus longtemps le regard de celle qui lui avait fait confiance. Elle s'en était remise à lui, pensant qu'il garderait le secret, qu'il parviendrait à trouver une solution… pensant qu'il sauverait son fils. Lui était allé voir le Saint Sage, sans imaginer un seul instant que celui-ci en réfèrerait à l'Empereur, sans imaginer qu'il venait de mettre à mort l'enfant dont il était le tuteur.
« Regardez ces mains. Ce sont les mains d'une mère, vous ne trouvez pas ? »
L'étau autour de son cœur se resserra. Oui, la Seconde Impératrice avait les mains d'une mère. Il avait vu de la tendresse et une telle douceur émaner des paumes blanches qu'il s'y était brûlé les yeux. Elle avait les doigts fins et une grâce sans pareil et s'il n'avait pas fait face en cet instant à la Seconde épouse de sa Majesté l'Empereur, il aurait peut-être osé frôler la peau presque diaphane de la divine Impératrice.
Son regard se tourna alors une nouvelle fois vers le ciel.
Jamais il n'arriverait à se pardonner.
