Je regarde tout ces débris sur le sol. Je n'ai pas la force de me lever pour les ramasser. En fait, je n'ai même pas envie de le faire. Je vois bien qu'Harry me haït. Je lui ai fait beaucoup de mal je le sais. Mais pourquoi je lui fait autant de mal? Parce que je me sens mal à l'intérieur.

J'ai envie de hurler. J'ai envie d'exprimer d'une quelconque manière ce mal qui se trouve en moi et qui me ronge petit à petit. Je sens dans ma poitrine un froid terrible. Je ne peux pas hurler. Au lieu de cela, je pleure. Je laisse mes larmes couler. Elles apaisent la douleur. Je mets ma tête dans mes bras. Et je pleure en silence, parfaitement conscient que plein de portraits me regardent. Conscient que d'innombrables paires d'yeux sont rivées sur moi. Je frissonne. J'ai froid. Mais j'ai moins mal. Je ne crois pas avoir pleuré tellement avant. Si, à la mort d'Ariana. À cette pensée, la douleur revient. Mais je n'ai plus de larmes à verser.

Le soleil s'est levé depuis bien longtemps maintenant. Harry est parti. Me voilà à nouveau seul. Seul, avec comme compagnons la culpabilité et cette terrible solitude. Je n'ai même pas la force de me relever. Mais d'un seul coup, dans ce bureau vide, une personne chasse cette solitude.

Elle entre d'un pas gracieux et s'approche. Je relève ma tête. Je plante mes yeux bleus dans ses yeux verts. Elle tend sa main et attrape la mienne. Elle me soulève. Désormais, on est tout les deux debout. Il y a seulement ce maudit bureau qui nous sépare. Oh Merlin, Albus, ressaisis-toi! C'est ta collègue, ton employée, tu es son supérieur. Elle n'est que ton amie.

Mais elle est devenue bien plus.

Elle est devenue une personne très chère à ton cœur. Une personne que tu n'aimerais pas perdre n'est-ce pas Albus? Oui, c'est vrai. Je ne veux pas la perdre. Sans m'en rendre compte, je me suis rapproché d'elle. Plus rien ne nous sépare. Rien. Je me rapproche encore plus. Mes lèvres frôlent celles de ma douce Minerva. Elle exerce une légère pression sur mes lèvres. Je lui rend son baiser. Et nous voilà ici, dans ce bureau, observés par plusieurs paires d'yeux. Mais je m'en fiche bien plus qu'avant.

Aujourd'hui, je ne suis pas seul.