Ok, les amis. Je sais que je n'ai pas posté de nouveau chapitre pour Quand la vie reprend ses droits depuis un bail, mais comme je ne reçois plus de reviews (même diamsley m'a abandonné, snif :'( ), je prends une petite pause, mais ne vous inquiétez pas, je vais continuer :D En attendant, j'avais envie depuis longtemps de vous parler de Nathan et Peter, en particulier de leur enfance (sachant que je leur donne environ dix ans d'écart, donc Nathan n'était pas vraiment un gosse, mais bon^^). Ils ont beau avoir pas mal de différents dans la série, je me suis laissé dire qu'ils devaient être très proches par le passé, surtout quand on voit la façon dont Peter se comporte avec Nathan, au tout début de la saison 1 (je ne sais pas si vous vous rappelez, mais il est la première personne à qui il parle des pouvoirs qu'il pense avoir, même si son frère ne le reçoit pas super bien :s ). Bref, assez de blablas. Cette fic sera constituée de quelques petites histoires, pas forcément dans l'ordre chronologique, et pas forcément dépendante les unes des autres. Je vous laisse découvrir la première.

Peter s'accroupit au bord de l'étang en frissonnant. Le thermomètre était descendu bien en dessous de zéro, et cela durait depuis plusieurs jours. Il avait neigé la veille, toute la journée. L'étang était gelé. Il trembla de plus belle en songeant à ce qu'il s'apprêtait à faire, et faillit céder à la tentation de renoncer.

« C'est idiot », disait la voix de la raison, dans sa tête. « Tu vas te rendre malade, tout ça pour une balle perdue… »

Mais ça n'était pas juste une « balle perdue ». Il avait passé l'été à perdre des balles de baseball, quand il s'entraînait avec Nathan. Mais celle-ci était spéciale. D'abord, c'était de sa faute. Il n'avait qu'à pas la prendre. Nathan lui avait répété mille fois de ne pas y toucher. Lui-même ne s'en servait jamais. C'était sa balle fétiche, son trésor, dédicacé par Hank Aaroni. Autant dire qu'il avait perdu les pédales quand il avait réalisé, fin octobre, que la balle que son petit frère venait d'envoyer droit dans l'étang était justement celle-là. Depuis lors, il n'adressait plus la parole à Peter et faisait comme s'il n'existait pas. L'enfant en souffrait beaucoup. Il adorait Nathan et se sentait coupable. Alors quand leurs parents leur avaient annoncé, quelques jours plus tôt, qu'ils seraient tous les deux en voyage d'affaire tout le mois de janvier et une partie du mois de décembre, quand il avait réalisé qu'il allait passer un mois et demi seul avec Nathan, il ne l'avait plus supporté. Jusqu'ici, quand leurs parents les laissaient pour d'aussi longues périodes, il était fou de joie : Nathan cédait à pratiquement tous ses caprices, l'emmenait faire du baseball à central Park, jouait volontiers à la bagarre avec lui, et le prenait avec lui sur sa moto. Il n'était jamais aussi fier que quand son grand frère venait le chercher à la sortie de l'école, sur son engin rutilant. Ses copains de classe étaient jaloux, ça le faisait rire.

Pour toutes ces raisons, et bien d'autres, et mais avant tout parce qu'il aimait profondément Nathan, Peter était accroupi au bord de l'étang gelé, ce soir là, occupé à casser la glace à coup de pied.

- Il doit faire froid, là-dessous, dit une voix.

Surpris, l'enfant se redressa aussitôt en sursautant. Il savait pertinemment que si un adulte le surprenait, il ne le laisserait pas faire. Or, il devait à tout prix rapporter cette balle à Nathan. Comme ça, tout serait à nouveau comme avant, et son frère pourrait de nouveau l'aimer.

Il se détendit en constatant que celui qui avait parlé était un garçon un peu plus vieux que lui, assis sur la branche d'un arbre, les jambes dans le vide.

- Qu'est-ce que tu fais là ?, demandèrent-ils d'une même voix.

Peter eut un petit sourire nerveux, mais l'autre conserva un visage sans expression.

- Je tue le temps, répondit-il. Et toi, tu vas faire une connerie.

- Non.

- Si.

- Toi aussi tu as perdu quelque chose dans l'eau ?

L'autre grimaça, l'air un peu surpris, et Peter su qu'il avait visé juste.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

L'enfant haussa les épaules, avant de reporter son attention sur la glace. Elle était épaisse et il n'était pas très fort, ses coups de pieds n'avaient pas beaucoup d'effet. Il aurait pu sauter dessus à pieds joints, mais il avait peur de passer au travers.

D'un coup, une grosse pierre lui passa sous le nez et fracassa violemment la surface de l'étang.

- T'es fou ou quoi ?, cria-t-il à l'intention de l'autre garçon, mort de rire sur sa branche. T'as failli me toucher !

- Bah, t'avais pas l'air très efficace, alors. De toute façon, t'oseras jamais sauter…

Peter choisit de l'ignorer et entreprit d'arracher des morceaux de glace pour dégager un trou suffisamment large pour qu'il puisse plonger. Il n'était pas mauvais nageur, mais il avait entendu dire qu'on se noyait plus facilement dans l'eau froide… Chassant ces pensées en secouant la tête, il ôta son blouson et commença à dénouer ses lacets.

- Je m'en fous, tu le feras pas.

Ça ressemblait davantage à un défi qu'à une affirmation, mais le garçon s'en fichait. Il avait pris sa décision un quart d'heure plus tôt, quand il avait crié à Nathan qu'il revenait bientôt, et n'avait pas obtenu de réponse.

Il avait froid et il s'était coupé les doigts sur la glace, alors il eut du mal à détacher les boutons de sa chemise. Il était désormais pieds nus et torse nu, et il grelottait au bord de l'étang. Maintenant qu'il y était, ça ne lui semblait plus une si bonne idée que ça, finalement. Mais il sentait le regard de l'autre vrillé sur sa nuque, et il ne voulait pas rentrer retrouver Nathan qui faisait comme s'il n'existait pas.

- Puisque j'y vais, tu veux que je te rapporte quelque chose ?, lança-t-il avec humour, en claquant des dents, au garçon assis dans l'arbre.

L'autre effaça son sourire goguenard et répondit sans le regarder, en se grattant la nuque :

- Une montre à gousset en or.

- Ça marche…

- Déconne pas, tu vas pas y aller, quand même ?

Pour toute réponse, il plongea.

- Complètement allumé, ce môme, soupira le garçon.

L'eau était glaciale et il crut qu'il allait mourir quand il passa au travers. Il n'avait pas trop de mal à garder les yeux ouverts, et l'eau était claire, mais il avait l'impression que des milliers d'aiguilles lui transperçaient la peau. Il se força à garder la bouche fermée et à battre des pieds pour descendre plus profondément. Il ne sentait plus ni ses doigts ni ses orteils, mais ça n'avait pas d'importance. Une chaine qui semblait en or dépassait de la vase, alors il l'attrapa au passage. Ça semblait correspondre à ce que l'autre gosse attendait, alors il l'attacha à la ceinture de son pantalon, et battit plus fort des pieds parce qu'il commençait à manquer d'air et à crever de froid. Bon sang, comment allait-il repérer une balle de baseball là-dedans… ?

- S'il n'est pas remonté dans deux minutes, je vais le chercher, décida à haute voix l'autre garçon, qui était descendu de son arbre pour s'approcher du trou, histoire de se rassurer lui-même.

Vingt-deux secondes et deux dixièmes plus tard (il avait compté), le petit émergeait de son trou en toussant come un tuberculeux. Constatant qu'il n'arriverait pas à sortir de là tout seul, il prit l'initiative de l'attraper par les bras pour le hisser sur la terre ferme, où il tomba à genoux.

- T'es vraiment un grand malade, tu le sais, ça ?

L'autre ne répondit pas, et détacha un truc de sa ceinture, qu'il lui lança. Gabriel rattrapa au vol la montre qu'il avait fauché la veille, dans le magasin de son père, parce qu'elle ne marchait plus et que ce dernier avait visiblement du mal à la réparer. Il n'avait pas prévu de se faire courser pas Mike et sa petite bande, et elle était tombée de sa poche quand il était passé près de l'étang. Manque de bol, elle avait dû atterrir à un endroit où la glace était plus fine, parce que ni lui ni Mike et ses amis (encore heureux) ne l'avaient retrouvé.

- Merci.

Le petit garçon ne répondit pas. Il tremblait des pieds à la tête, mais il n'avait pas l'air de s'en apercevoir, occupé qu'il était à tourner et retourner entre ses mains une balle de baseball salement amochée par son séjour dans l'eau. L'encre des dédicaces qui avaient dû l'orner par le passé avait coulé, et le cuir s'était détendu et avait plié.

- Mon frère va me tuer…

- Je ne te le fais pas dire. Maintenant rentre avant de geler sur place. Moi je me tire, ciao, morveux. Et bon Noël quand même.

Peter ne regarda pas l'autre garçon s'en aller en sifflotant gaiement. Il ne comprenait pas ce qui le rendait si joyeux : sa montre était complètement foutue. Tout comme la balle de Nathan. Il se demanda s'il ne valait pas mieux la relancer dans l'étang, mais il songea que les choses ne pourraient pas être pires que maintenant. Il préférait que son frère lui hurle dessus, ou même le frappe, plutôt qu'il continue à l'ignorer de cette façon. Et puis, il commençait à se sentir malade, il avait froid et faim, et il avait peur parce qu'il faisait nuit, alors il remit ses habits et se décida à rentrer.

Nathan était affalé devant la télé, à regarder une rediffusion d'un concert de Green Day auquel il n'avait pas pu assister parce qu'il était au pensionnat quand il avait eu lieu. Ça l'avait énervé, mais c'était pas comme s'il avait le choix.

« Dans un an », se répétait-il souvent. « Dans un an, t'es majeur, ils ne pourront plus rien te dire. T'iras à l'armée, comme ça Papa ne pourra pas décider à ta place, et quand t'auras servi ton pays, tu feras ce que tu voudras. »

Le cours de ses pensées fut interrompu par l'ouverture de la porte. Il se demanda brièvement ce que Peter avait fabriqué pour s'être absenté aussi longtemps. Il avait beau être fou de rage contre lui, Maman lui avait quand même demandé de veiller sur son frère. Et puis, c'était son frère, quand même. Un sale traitre de faux frère, mais…

- Bordel, mais qu'est-ce que t'as foutu ?

Peter venait d'entrer dans le salon, et s'était planté devant la télé. C'était seulement à cet instant que Nathan avait réalisé dans quel état il était : il tremblait, il était blanc comme un linge, dégoulinant d'eau sale, et son visage était noyé de larmes. Il essaya de parler, mais, secoué de sanglots, le petit garçon ne parvint pas à dire un mot, alors il fourra la main dans la poche de son pantalon, batailla pour en sortir son contenu, et laissa tomber dans la main tendu de son grand frère ce qui restait de sa balle adorée.

Nathan ne prêta absolument aucune attention à la balle, qu'il jeta négligemment par dessus son épaule avant de soulever Peter dans ses bras et de l'emporter dans la salle de bain. Le petit garçon se cramponnait à lui en hoquetant.

- Nathan… Nathan…

- Chut… Calme toi, ça va aller, je m'occupe de toi.

Il lui ôta ses vêtements trempés, qui commençaient à geler, et le mit sous le jet de la douche, où il commença aussitôt à se réchauffer.

- Tu peux me dire ce que tu as fabriqué ?

Peter grelottait et claquait des dents. Il allait être malade, c'était sûr…

- La b… La balle… J…Je devais… Retrouv… Ver la b… Balle

Nathan comprit enfin.

- Mais t'es pas bien, dans ta tête ? T'as plongé dans l'étang gelé juste pour une balle de baseball ?

Nathan était désormais aussi trempé que son petit frère, mais l'eau de la douche était chaude, et puis c'était franchement le cadet de ses soucis. Peter leva ses grands yeux humides vers lui et ses lèvres tremblèrent.

- T'es pas content ? T'es encore fâché ? Tu me détestes ?

Nathan coupa l'eau, l'enveloppa dans un peignoir trop grand pour lui et le serra très fort contre lui.

- Bien sûr que non, espèce d'idiot. Mais t'aurais pu te tuer, Peter, c'était stupide de faire ça. Qu'est-ce que je deviendrais, sans toi ?

- Mais tu t'en fichais puisque tu me détestais…

- Je ne te détestais pas, tête à claques, j'étais juste très en rogne, parce que je suis un imbécile qui réagit comme un imbécile et qui ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir un petit frère comme toi.

Trois minutes plus tard, Peter était emmitouflé dans sa couette, blotti contre Nathan sur le canapé du salon. Le grand frère avait réchauffé une immense pizza dans le four, qu'ils dégustaient en écoutant Green Day. Nathan avait un bras sur les épaules de Peter, comme s'il avait peur qu'il ne s'envole, et l'enfant commençait à tomber de sommeil, la tête sur l'épaule de son aîné.

- Nathan ?

- Oui ?

- Tu m'aimes toujours, hein ?

- Évidemment, et c'est pas une bête balle de baseball qui va changer ça…

- je t'aime aussi, grand frère.

Voili-voilou. Si vous en voulez d'autres, il va me falloir des reviews, ce n'est pas négociable pour cette fic. À bientôt peut-être… ^^

i Joueur de baseball. Je sais que les dates ne concordent pas exactement avec l'âge que Nathan est sensé avoir dans la série, mais j'avais la flemme d'en chercher un de connu avec qui ça colle…^^