Cette fic fera trois ou quatre chapitres maximum, c'est mon cadeau de Noël. Gros bisous à tous les lecteurs.
L'amour me ronge.
Chapitre 1: Mourir doucement.
Sur les berges du lac de Poudlard, un jeune homme aux cheveux sombres regardait les étoiles. De ses deux émeraudes, perlaient des fins sillons humides. Ses yeux étaient hantés par des images horribles et par des fantômes.
Deux ans auparavant, il avait appris le contenu de cette prophétie, il avait également perdu son parrain et il souffrait en silence jugeant qu'il était trop dangereux pour les autres d'être à côté de lui. Certains se rappelleront pourtant qu'à cette époque, il y avait encore cette lueur d'espoir qui brillait dans ses magnifiques orbes. Il était parvenu à éloigner tout ceux qu'il aimait se repliant totalement sur lui même, ne mangeant que le stricte minimum pour rester en vie et ne parlant que si la nécessité s'en faisait ressentir. Une seule personne arrivait encore à le faire réagir, son professeur de potions. Il faisait bonne impression à l'extérieur mais dans sa tête il régnait un désordre innommable. La prophétie ferait de lui un assassin ou un cadavre de plus sur le chemin de Voldemort, le poids du monde se retrouvait sur ses épaules, frêles épaules qui en avaient déjà tant vu. Il avait passé sa sixième année dans une banale routine, lever, manger, cours, manger, cours, devoirs, entraînement, manger, étude, dormir, cauchemarder, rester éveiller, dormir, se lever,… Il ne s'accordait aucun loisir, punition qu'il s'était infligé pour être la cause de la mort survenue ou à venir de ses proches. Les professeurs s'inquiétaient de l'isolement d'Harry, ses notes étaient excellentes même en potions mais en-dehors le survivant n'avait aucune vie, il l'avait mis au service des autres pour tuer la menace qu'était Voldemort et c'est là que les choses empirèrent. Voldemort lui avait tendu un piège auquel il avait mordu, le faisant prisonnier. Pendant deux jours, il enferma Harry dans sa propre chambre et le viola sauvagement et inlassablement, salissant la pureté jusque là intacte du jeune homme, le réduisant au sort de putain. De ces deux jours, personne ne sut jamais rien mais les traces bien qu'invisibles aux yeux des autres étaient toujours présentes en Harry, des plaies béantes qui ne se refermeraient jamais. C'est la nuit du deuxième jour qu'Harry se reprit et attendit la visite du mage noir pour l'achever. Le combat fut intense et violent, ils étaient tous deux gravement blessés cependant dans un dernier sursaut d'espoir, Harry lança le sort de mort faisant de lui un meurtrier comme son ennemi qui gisait à ses pieds. Il s'effondra sur le cadavre ensanglanté et c'est ainsi que les membres de l'Ordre le retrouvèrent à peine vivant mais pas encore mort. Ils l'emmenèrent et le soignèrent mais Harry ne voulait plus vivre. Seul, Séverus Rogue parvint à lui redonner le goût de vivre mais Harry en tomba amoureux, détruisant ses derniers espoirs d'aimer et d'être aimé. Jamais il ne l'aimerait, il l'avait compris il y a bien longtemps. Jamais il ne parla de ce qui s'était passé, il était de nouveau le héros mais à quel prix personne ne pouvait le savoir. Tous le laissèrent sachant pertinemment qu'il avait besoin de temps pour redevenir lui-même. Alors de nouveau la routine s'installa, se lever, s'habiller, manger un peu, étudier, manger, étudier, marcher, dormir enfin essayer, cauchemarder encore, se faire mal, se rendormir et se lever encore en vain…
Toutes les nuits étaient pareilles dans ses cauchemars, les viols, le meurtre, la douleur et la mort. Il se réveillait ensuite couvert de sueur et se dirigeait vers la salle de bain. Là il s'infligeait la douleur. Douleur pour oublier, pour effacer mais surtout pour s'empêcher d'aimer, pour ne plus souffrir ou peut-être pour se sentir vivre. Cette lame qui courrait sur ses bras lui donnait l'impression d'être encore vivant même si son âme était morte avec son passé. Son visage était pâle, ses yeux étaient cernés de noir et son corps était trop mince, signe des troubles alimentaires qui le tiraillaient. Il mangeait de moins en moins vivant comme le paria qu'il pensait être, sale d'avoir tué, d'avoir été souillé par Tom et d'avoir été la cause de tant de morts. Cela était une cause mais une autre avait été le réel déclencheur de son manque d'appétit, la souffrance. L'homme qu'il aimait le traitait toujours comme le monstre qu'il était, ne faisait aucunement attention à lui et il l'avait surpris dans les bras de quelqu'un qu'il connaissait bien et comme le bonheur des autres passait avant le sien, il garda sa peine au plus profond de lui, la laissant le dévorer et le consumer un peu plus chaque jour. Mais ce n'était pas grave si Séverus était heureux alors peu importe que lui souffre. Ce n'était rien de toute façon au train où allaient les choses, il ne serait plus de ce monde dans quelques semaines. Harry continuait de faire semblant mangeant pour faire plaisir aux autres mais régurgitant tout une fois seul. De toute façon, il n'avait jamais eu le droit de vivre heureux alors peu importe. Il n'avait plus le poids du monde sur les épaules mais celui de sa propre vie qui ne tenait plus à grand chose. Le fil commençait à se casser.
Dans la Tour d'astronomie, deux amoureux s'embrassaient tendrement. Hermione Granger et Ron Weasley, les deux meilleurs amis du garçon-qui-avait-libéré-le-monde.
-« Ron regarde, on dirait Harry. »
-« Oui tu as raison. »
Un voile d'inquiétude passa dans leurs deux regards.
-« Je suis inquiète Ron, il ne va pas bien. »
-« Oui, je sais. Drago aussi l'a remarqué. Il pense qu'il est en train de perdre son petit frère. »
-« Il a raison, Harry est en train de se laisser mourir. »
-« Mais qu'est-ce qui peut le dévorer de l'intérieur. »
-« J'en sais rien mais ses yeux sont vides, vides de vie. »
-« Il faut en parler à Drago, maintenant. Lui et Séverus sont encore les seuls à réussir à lui arracher un mot. »
Les deux descendirent rejoindre Drago dans la chambre de préfet qu'il partageait avec Harry. Ils frappèrent à la porte et celle-ci s'ouvrit sur le Serpentard blond.
-« Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »
-« On est venu te parler d'Harry, il va mal. »
-« Je sais, je sens que je suis en train de le perdre. Il ne me parle plus du tout et ce qui m'inquiète le plus c'est qu'il a encore perdu du poids. J'ai l'impression qu'il essaye de disparaître, il se sent exclu mais il y a autre chose, depuis qu'on l'a retrouvé, il a changé. Il a dû se passer quelque chose que l'on ignore. Ses cauchemars sont de plus en plus terribles. »
-« Il nous a dit qu'il dormait bien. »
-« Il vous a menti, il ne dort pas plus de deux à trois heures par jour. Il faut lui redonner goût à la vie, il ne tiendra pas plus de quelques jours dans l'état où il est. »
-« Oui, tu as raison. »
-« Il faut que je parle à Séverus. Je vous laisse. »
Pendant ce temps, dans les cachots, Séverus Rogue repassait la scène dans sa tête depuis des jours.
Il se souvenait. Drago était venu le voir pour parler, c'était son filleul. Ils avaient parlé des heures de Harry, son Harry, la personne qu'il chérissait le plus au monde et personne ne le saurait jamais. Ils avaient décidé de marcher un peu et avant de se quitter, ils s'étaient serrés dans leur bras. Et c'est là que Harry était apparu au détour du couloir et il avait vu la peine dans les yeux d'Harry en voyant le spectacle. En quelques secondes, la dernière lueur d'espoir avait quitté ses émeraudes et le vide avait pris la place. Une larme avait coulé le long de cette joue pâle. Il avait ressentit la douleur qui émanait d'Harry.
Quelques coups furent frappés à sa porte le sortant de ses pensées.
-« Oui, entrez ! »
-« Parrain, je te dérange ? »
-« Non, bien sur que non. Que puis-je pour toi ? »
-« C'est Harry, il va de plus en plus mal. Je vais perdre mon petit frère par ta faute. Il se meurt d'amour pour toi et toi tu n'arrêtes pas de t'en prendre à lui comme avant, il croit que tu le détestes et ça le tue. »
-« Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
-« Parrain, tu as pu berner tout le monde mais pas moi. Je sais ce que tu éprouves pour Harry. Les regards discrets que tu lui lances mais aussi cette façon que tu as d'en parler quand on est ensemble. »
-« Tu sais que je l'aime. »
-« Oui mais toi tu ignores qu'il t'aime aussi. Je t'ai jamais dit ce qui s'était passé le soir où Harry a été fait prisonnier. J'ai trouvé la lettre après son départ. Cette lettre disait que le monstre allait te tuer grâce à ta marque si Harry ne venait pas à lui. Il n'a pas réfléchi deux fois, trente secondes plus tard, il transplanait pour son lieu de torture. Il ne l'a pas fait pour lui ou moi, il l'a seulement fait pour toi. Il serait mort pour toi, d'ailleurs il s'est déjà pris des doloris pour toi. »
-« Que veux-tu dire ? »
-« Il s'est interposé entre mon géniteur et toi, tu étais évanoui, il a souffert des jours après cela mais il ne s'est jamais plaint seul ton état lui importait. Il a refusé de dormir jusqu'à ton réveil et lorsque tu as failli mourir cette nuit là, il t'a donné ce qui lui restait de magie pour te maintenir en vie au risque de perdre sa propre vie. »
-« Non, c'est impossible. Il n'était pas là à mon réveil. »
-« Il s'est enfoui lorsque tu as commencé à te réveiller. »
-« Pourquoi ? »
-« Il ne voulait pas encore recevoir des hommages pour ça et subir tes sarcasmes, c'était au-dessus de ses moyens. Il déteste la célébrité, il voudrait juste avoir une vie normale. Ton dédain le tue. »
-« Mais qu'ai-je fait ? »
-« Que veux-tu dire ? »
-« Il nous a vu lorsque nous nous serrions dans les bras l'un de l'autre. »
-« Non, non, pas ça. Il faut le retrouver. »
-« Mais qu'est-ce qu'il y a ? »
-« Il sait que je suis gay mais pas que tu es mon parrain. Tu comprends maintenant. »
-« Pourquoi n'a-t-il rien dit ? »
-« A ses yeux son bonheur a peu d'importance, celui des autres est le plus important. Il a cru que nous étions ensemble et du fait même s'il en a souffert ce n'était pas le problème du moment que tu es heureux ça lui convient. »
-« Non, non, non. C'est comme si… »
-« Comme si sa vie n'avait pas d'importance. Il se sent transparent. »
-« Il faut que j'aille le voir. »
Séverus s'enfuit pour rejoindre Harry, il savait où aller.
Au bord du lac, Harry regardait toujours les étoiles mais ses larmes avaient redoublé et une lame argentée avait profondément entaillé ses poignets. Le sang coulait doucement dans le manteau blanc. La vie le quittait au goutte à goutte. Il avait senti une présence derrière lui mais il était trop tard.
-« Harry, pourquoi ne m'as-tu rien dit ? »
-« … »
Il ne pouvait parlé, aucun son ne pouvait sortir. Il sentait faible.
-« Oh, Harry, si tu savais comme je t'aime. »
Harry ne pouvait entendre cette phrase, il avait déjà perdu connaissance. Il s'effondra dans les bras de Séverus qui venait de remarquer les traces de sang dans la neige.
-« Mais qu'est-ce que tu as fait mon amour ? Non, tu ne vas pas me laisser maintenant. »
Séverus se dépêcha d'emmener Harry à Pomfresh. L'infirmière fit sortir Séverus et examina Harry. Ce qu'elle vit lui arracha un cri de surprise.
Pendant ce temps, Séverus était parti chercher Albus, Minerva, Hermione, Ron, Rémus et Drago.
-« Séverus, que se passe-t-il ? »
-« C'est Harry, il … il a tenté de se suicider. »
Ils arrivèrent tous les sept. Pomfresh fit entrer les fit entrer, elle ne savait par où commencer.
-« Pompom, est-ce que mon petit-fils va s'en sortir ? »
-« Albus, je…oh mon dieu, comment je vais vous dire ça. Asseyez-vous tous. »
Elle inspira et commença son diagnostic.
-« Il a perdu beaucoup de sang mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus. En soignant ses poignets, j'ai découvert d'autres entailles moins profondes mais très nombreuses. Je pense qu'il s'automutile depuis plusieurs mois. Il souffre en silence, il nous cache quelque chose. Il se fait vomir c'est une certitude, son œsophage est en très mauvais état. Son corps manque de sommeil. »
-« Est-ce que mon frère va s'en sortir ? »
-« Je l'ignore Drago. Harry était fort mais aujourd'hui nous avons eu la preuve que ce n'était qu'une façade. »
Ils furent sortis de leur conversation par des cris inhumains.
-« Non, arrêtez, je vous en supplie, non arrêtez… »
Séverus ne réfléchit pas et se précipita sur lui. Il le prit dans ses bras et le berça. Cela semblait calmer Harry mais son inconscience ne l'empêchait pas de verser des larmes de souffrance.
-« Il ne peut pas souffrir de rêves, c'est impossible. »
-« Sauf si… »
-« Sauf s'il les a vécus avant. Ce n'est pas des rêves, il revit quelque chose d'horrible qu'il lui est arrivé mais quoi. »
-« Séverus, voyage dans sa tête, s'il te plaît nous devons savoir. »
Séverus avait peur de ce qu'il allait découvrir. Doucement, il recouvra le front de son aimé de sa main et les images défilèrent. L'enfer des Dursley, le bonheur d'être à Poudlard, le bonheur de le voir lui et puis les ténèbres, la mort de Diggory et de Sirius, la prophétie et puis des cris mais pas encore d'image. Des supplications, des cris, des hurlements, des ricanements et puis les couleurs, terribles, horribles et sans contestation. Il voyait Harry supplier que Voldemort arrête, mais arrêter quoi ? Et c'est là qu'il vit, le vol de l'innocence, la répétition de l'enfer, les deux jours d'intenses tortures pour le sauver lui, et puis la fin de ce monstre. Le sentiment de vide qu'il avait ressenti et l'envie de mourir. C'en était trop pour lui. Il revint dans la réalité.
-« Séverus, je t'en prie, dis-nous. »
-« Je…j'en… je ne peux pas, c'est innommable. J'ai vu ce qui s'était passé pendant sa détention… »
Voyant qu'il était impossible pour lui de répondre, Albus fit apparaître sa pensine. Séverus y mit ses horribles visions et ils purent voir tous l'enfer de la vie d'Harry. Drago eut la réaction la plus violente. Voldemort avait osé toucher son frère, son précieux Harry. Des larmes de colère s'écrasèrent au sol.
-« NON, non, non… C'est un cauchemar, je vais me réveiller. »
-« Il nous a tous sauvé. »
-« Oui mais à quel prix, celui de sa vie, de son innocence, c'est des foutaises tout ça, on lui a tous volé sa vie, il l'a fait pour nous. Vous ignorez beaucoup de choses sur Harry. Tout au long de la guerre, il s'est puni pour la mort que semait Voldemort. Il s'est interdit de vivre. »
-« On ne lui a jamais demandé de le faire. »
-« Vous n'avez jamais rien fait contre non plus. Ca vous arrangeait bien, Harry était le souffre douleur. »
Les cris augmentèrent et furent stoppés instantanément.
-« CA SUFFIT, arrêtez, je ne vaux pas la peine que l'on se batte pour moi. Je suis un assassin, je suis sale et vous avez raison de m'en vouloir. Je veux juste partir, laissez-moi partir, laissez-moi tuer votre peine, tout ira mieux quand je ne serai plus là. »
Et ils comprirent tous, ils avaient laissé Harry sombrer, ils l'avaient laissé affronter seul sa peine, sa souffrance.
-« Harry, pourquoi ne nous as-tu pas laissé t'aider ? »
-« Vous avez assez souffert, je veux que vous soyez heureux peu importe ce que ça implique pour moi. Vous avez chacun trouvé l'amour, c'est le principal, ne vous occupez pas de moi, il est de toute façon trop tard. »
C'en était trop pour Séverus.
-« Harry que veux-tu dire, réponds-moi s'il te plaît. »
-« Voldemort m'a empoisonné, le poison s'écoule lentement dans mes veines et atteindra mon cœur dans quelques semaines. Il n'y a pas d'antidote possible.
Le cœur de chacun rata un battement.
A SUIVRE.
Voilà, si vous voulez un fin triste faite le moi savoir sinon pour une fin heureuse et bien faite le moi savoir aussi. J'attends vos avis.
Joyeux Noël et Bonne année à tous.
