Crack total (je suis assez douée pour en écrire en ce moment, au détriment de mes autres projets en cours...) avec le Joker, parce que je commence à vraiment regretter que Heath Ledger soit mort. J'aimais bien l'idée que ce soit « un fantasme de son dernier amant ». Je veux dire, ce n'est pas exactement ma définition d'hétérosexuel, de s'habiller en violet et de porter du maquillage...
TDK ne m'appartient pas.
L'explication selon laquelle c'était son père qui l'avait défiguré était décidément sa préférée. Le traumatisme de l'enfance, la descente aux enfers due à un père alcoolique, ça touchait les gens, rajoutant une espèce de profondeur au maniaque psychotique de service. Un peu comme dans Harry Potter, quand on apprend que le terrible professeur Rogue avait un lourd passé derrière lui, passant de gamin au papa violent et à la maman victime pour devenir le rejet social de son école de magiciens. Pathétique. Les gens finissaient par le plaindre, par oublier le fait que c'était un homme détestable, arrogant, rancunier et à l'hygiène capillaire douteuse.
Mais bon, de toute façon, le Joker n'avait jamais lu Harry Potter.
Il avait tout de même inventé des centaines, voire des milliers d'anecdotes qui donneraient raison aux cicatrices qui étiraient son visage en un sourire douteux. De l'automutilation, des accidents, des agressions et d'autres causes plus ou moins avouables formaient ce que le bandit s'amusait à appeler son « Panthéon » des répliques frappantes à placer à tout moment pour rendre l'action un peu plus amusante.
Il avait essayé de toutes ses forces d'avaler un pelle en métal, qui avait fini par lui trancher les joues. C'était un fantasme de son dernier amant, qui était un peu sadique sur les bords. Les scientifiques de l'asile où on l'avait interné par erreur avaient fait des expériences sur lui, le forçant à sourire jusqu'à ce que sa bouche atteigne ses oreilles en lui hurlant « Why so serious ? ». Le fameux « I believe in Harley Dent » l'avait tellement inspiré qu'il s'était taillé un sourire identique à celui de l'avocat dans ses campagnes publicitaires. Ça avait eu lieu durant son adolescence, l'idée lui étant soudainement venue pendant qu'il écoutait « My Chemical Romance » en lisant la lettre de suicide de son frère schizophrène.
Ces raisons, elles étaient toutes fausses, sans exceptions, sauf une, bien entendu.
La vérité, c'était que le Joker se les était faites lui-même. Ces horribles traces rouges qui le forçait à sans cesse sortir la langue pour calmer un peu la douleur qu'elles lui infligeaient formait, au même titre que ses vêtements faits-maisons ou son maquillage ridicule, une partie importante de l'antagoniste qu'il incarnait dans la grande tragédie-comique qu'était devenue Gotham City.
Il s'était tout simplement plus dévoué à son rôle que les autres, voilà tout.
Je n'ai plus la possibilité de stalker Heath Ledger... Reviews ?
