C'était un jour comme les autres, à la Wammy's House. Une belle journée de mai.

J'étais parti en escapade, avec toi, dans le bois entourant l'orphelinat. On regardait les nuages et leurs drôles de forme. Tu disais qu'il y en avait un qui ressemblait à un cœur en chocolat. On a reprit notre chemin.

Quelques hectomètres plus loin, étant affamé et épuisé, je t'ai dit que nous pouvions rester ici, à rêvasser. Je t'ai même demandé du chocolat, et même si tu ne voulais pas m'en offrir, je t'en ai volé.

Tu t'es énervé et t'es jeté sur moi. Mais bon, je savais que tu ne ferais rien. Plus tard, tu t'es calmé et m'as fait la tête, car tu voulais me "punir". Je me suis foutu de toi, parce qu'avec ta bouille d'ange, tu me faisais pas peur.

Il suffisait de te toucher le ventre pour te faire rire aux éclats. Et tu arrêtais tout quand tu riais. Putain, qu'est-ce que j'aimais t'entendre rire.

Je me suis relevé puis étiré. Le chocolat était bon, mais il ne tenait pas à l'estomac. Heureusement qu'il y avait quelques fraises des bois et des myrtilles. J'ai commençais à cueillir, puis tu es venu m'aider. Résultat : je suis tombé tête la première dans les fruits, me tachant de partout. Roger allait être content...

Tu es venu m'aider à me relever. Mais t'étais pas bien fort à cette époque, et toi aussi t'es tombé. Sur moi. J'ai remarqué que tu es passé du beige clair au rouge pivoine. Je t'ai fait roulé sur le côté pour pouvoir me lever. Moi aussi je t'ai tendu la main, mais tu l'as refusée en te mettant sur pied seul.

Plus de myrtille, du coup, on a mangé les fraises. Tu souriais. Putain, que j'aimais ton sourire. Taquin, tu as pris la dernière fraise et la glissas entre tes jolies lèvres. Tes yeux brillaient, rieurs. J'ai approché mon visage du tien pour récupérer le fruit. Mes lèvres se sont rapprochées des tiennes. Lentement, sans t'effaroucher. Tu rougis violemment et tu as avalé la baie.

Je savais que si je reculais, je m'en voudrais toute ma vie. Alors, j'ai posé ma bouche sur la tienne, sans réfléchir. Tu t'es pris au jeu, et as entrouvert ta mâchoire, me laissant le champs libre. Je pensais avoir gagné, mais tu as pris l'initiative en premier. Tantôt ta langue jouait avec la mienne, tantôt ma langue jouait avec la tienne. J'avais la ferme intention de te dominer, mais tu contrais toutes mes attaques.

L'air commença à manquer. Je me souviens encore de ce que je t'ai dit ensuite, et ce que tu as répondu :

"Je t'aime ma blondinette.

-T'emballe pas mon geek."

Ça pouvait être blessant, mais avec le contexte de cette instant, c'était... Gentil, presque affectueux.

Tu sais, j'aime la façon dont tu parles avec un double-sens, j'aime ta faculté à cacher tes émotions, j'aime tes sautes d'humeurs, ton allure androgyne, ton sale caractère...

Putain, j't'aime Mello.