Crédits : les personnages appartiennent à Square-Enix et à Disney, et ce pour toute la durée de cette histoire.
Ah, l'Île de la Destinée, ses plages de sable blanc, ses arbres ressemblant vaguement à des cocotiers, ses fruits en forme d'étoile... Et justement sous un arbre produisant ces fruits :
"-Tu sais pas couper équitablement !
-C'est pas vrai !
-D'accord, tu partages en trois mais c'est nous qui choisissons nos parts les premiers.
-Sora, j'ai un an d'expérience de plus que toi, donc je sais mieux couper en trois parts égales !
-Riku, arrête de rouspéter ! Si j'ai accepté de partager ce paoupou, c'est uniquement parce que Sora me l'a demandé !
-Mais, comme ça nous serons tout trois liés et nous ne nous quitterons plus jamais.
-Ouais bon... dès que ce sera fait je partirais toute seule avec Sora sur une île déserte.
-Je te ferais remarquer, très chère Kairi, que nous sommes déjà sur une île déserte.
-C'est pas vrai puisqu'on a la terre juste à côté.
-Du calme Riku, du calme Kairi. Je propose qu'on remette ce partage de paoupou à plus tard.
-Mais je viens de l'entamer !
-T'as qu'à le jeter !
-Ouais... ça va faire le sixième et si ça continue, on en aura plus du tout.
-La prochaine fois sera la bonne, j'en suis sûr.
-Si c'est toi qui le dit..."
Les auteurs de cette joyeuse animation n'étaient autre que trois jeunes gens prénommés Sora, Riku et Kairi, si vous avez sauté le dialogue. Cela faisait maintenant un an qu'ils avaient trucidés le dernier membre de l'Organisation XIII : Xemnas. Ils tentaient de revivre normalement, mais c'était difficile, surtout pour Riku et Sora car ils avaient ratés au moins deux ans d'école, et c'était dur de rattraper. Heureusement que leurs profs comprenaient qu'ils n'avaient pas pu venir car ils avaient dus sauver les mondes d'une destruction imminente, perdre la mémoire, être englouti par les ténèbres et sauver les mondes de nouveau. Fort heureusement, l'année était bientôt terminée et ils pourraient enfin prendre des grandes vacances.
Or donc même si la scolarité n'était pas finie ils faisaient comme si et n'y allaient que par respect pour les profs, ces pauvres types condamnés qui, alors que vous avancez d'année en année, restent au même poste. Ce jour là était jeudi et ils commençaient par une heure très motivante : l'étude de langues étrangères. Leur enseignant, dénommé M. Saomori, était un vieil homme sans histoire, au teint aussi terne que son manteau. Assis à leur place habituelle (c'est à dire le plus près de la porte), Sora, Kairi et Riku (qui avait dû redoubler le pauvre) attendaient le vieil homme, qui tardait quelque peu. Après quelques minutes de chahutement dans la classe, la porte s'ouvris enfin et un homme jeune, svelte, entra dans la pièce. Les trois amis eurent le souffle coupé : il avait des yeux bleus et des... cheveux roses ! L'étranger se racla la gorge et déclara d'une voix rauque :
"Chers élèves, votre professeur a dû s'absenter pour des raisons urgentes. Je le remplace donc pour une durée indéterminée. (il sourit et déclara) Je suis le professeur Marusha, enseignant en langues vivantes, morte, et en biologie à mes heures perdues."
Le cours se passa étrangement bien. Marusha sorti de son cartable un bouquet de fleurs qu'il posa sur son pupitre, soit disant pour "embellir" et pour les "rafraîchir avant de les donner à son amie". Il donna un cours très vivant : il faisait de grands gestes, expliquait chaque mot et s'assurait que tout le monde avait compris. Puis la cloche sonna et les trois compagnons quittèrent la pièce en croisant son regard. Il ne réagit pas.
Les cours suivants se déroulèrent sans incidents, jusqu'au dernier : celui de physique-chimie. Ils entrèrent dans le laboratoire et virent qu'au lieu de leur très connu prof explosif, ce fut un homme d'âge mûr, les cheveux longs et blonds, qui entra. Ils se rassirent à leur places normales et l'inconnu déclara :
"Je suis le professeur Vekusen. Votre enseignant habituel a dû s'absenter pour des raisons obscures et je le remplace. Navré de vous avoir empêché de sortir plus tôt, conclu-t-il avec un sourire sans joie."
L'heure passa aussi vite que la première. Mais à la fin, quant la cloche sonna la libération, le remplaçant réclama :
"-Mademoiselle Kairi et messieurs Sora et Riku, pourriez-vous venir me voir je vous prie ?
Se concertant du regard, ils virent à sa rencontre.
-M'avez-vous déjà vu quelque part, demanda t-il ?
-Non monsieur, répondit catégoriquement Riku.
-Il a raison, acquiesça Sora.
-Oh, quel dommage, se plaignit le scientifique, je croyais vous reconnaître. Tant pis, moi qui voulais fêter nos retrouvailles avec du Saké et des glaces...
-Saké ?
-Glaces ?
-C'est amusant, mais tout à coup vous me dites quelque chose...
-Nous y voilà, reprit le savant. Donc, j'imagine que maintenant que vous vous souvenez de moi, vous pourrez me rappeler mon nom.
-Bien sûr ! Vous êtes Vexen ! Dites, elles sont où vos glaces ?
-Je ne les ai pas sur moi mon garçon. Je suppose que vous vous demandez comment je suis là, avec Marluxia ?
-Vous êtes avec... Marluxia ?
-Mais oui, vous ne l'avez pas vu ce matin ?
-Ouais mais... c'est pas à quoi je pensais.
-A quoi tu... Petite impertinente ! Comment oses-tu avoir de telles pensées envers un aîné, un supérieur !
-Qu'est ce qu'on disais tout à l'heure ?
-Il se demandait si on se demandait pourquoi il était là.
-Moi, je m'occupe surtout de savoir si le saké est là, lui.
-La question n'est pas là, coupa net le Savant ! Toujours est-il qu'il n'y a pas que Marluxia et moi qui sommes ressuscités ! Tous sont de retour !
-Pour nous jouer un sale tour ?
-Non, au contraire, nous sommes venus vous aider, vous protéger.
-Mais de quoi ?
-Vous comprendrez plus tard. Maintenant quittez cette pièce jeunes gens ou je devrais sévir ! Je vais continuer mon mélange chimique. "
Ainsi ils sortirent se questionnant où étaient les autres membres, les glaces et le saké.
Le reste de la soirée se déroula sans problème. Les trois amis habitaient trois maisons voisines. Celle de Sora était à côté de celle de Riku qui elle même était collée à celle de Kairi. Mais cela dérangeait Sora qui voulait être à côté de la chaumière de Kairi et Riku ne voulait pas déménager ; Le brun se vengea d'ailleurs en installant des micros sur son mur qui communiquait avec la chambre de Riku pour épier. Il avait également tenté de mettre des caméras cachées derrière les miroirs mais il n'était pas parvenu à placer le caméscope et à y voir quelque chose. Ils se saluèrent d'un signe de tête et disparurent chacun derrière leur porte.
Sora se composa un dîner très simple : raviolis au fromage. A ceci près qu'il ne restait que des raviolis au jambon. Il fit donc comme si la viande était laitage. Puis télévision jusqu'à onze heures et retour au lit. Il regarda les innombrables photos de Kairi, celles de Kairi et lui (il avait pris soin de déchirer Riku de celles où il était ; mais il avait quand même gardé les meilleures car c'était son meilleur pote tout de même), puis il s'endormit enfin en rêvant de glaces.
Riku monta directement dans sa chambre pour faire les rares devoirs qu'il avait à faire, puis fit un peu de sport (le monté d'escalier. Il monta quatre fois ses escaliers à treize marches et il tomba sept fois). Il ne prit pour dîner qu'une briquette de jus de fruits, une de jus d'ananas, une de grenadine et un verre de saké. Puis une fois dans sa chambre il fit tomber le micro installé sur la fenêtre pour enfin s'affaler dans son lit où il pu ronfler tranquillement.
Kairi n'avait pas la moindre envie de faire quoi que ce soit ce soir là : elle prit rapidement un dîner aussi léger qu'équilibré, monta dans sa chambre où, au milieu d'innombrables peluches à cheveux hérissés, elle s'endormit.
Puis, vers deux heures du matin, tout trois furent réveillés par un bruit formidable : une explosion non loin de là. Ils ne s'en préoccupèrent pas plus, car Sora pensa que c'était simplement son voisin d'en face qui avait des problèmes d'estomac, et Riku y était habitué (eh oui, le Dark-brasier X, ça fait du bruit !). Quand à Kairi, disons qu'elle n'avait pas le sommeil léger. Bon bref, un truc avait fait boom mais cela n'inquiétait personne. Ce n'est que le lendemain qu'ils comprirent.
Comme tout les jours, Sora n'entendit pas son réveil Mickey car il était enfouit sous quatre coussins (Sora, pas le réveil). Comme d'habitude il se leva en retard et, alerté par l'heure tardive, s'habilla en vitesse, mettant sa culotte à l'envers et son cartable retourné sur son dos (ce qui fit tomber pas mal d'affaires), et pris un petit déjeuner exprès : tartines au chocolat à tartiner. Par soucis de commodité, il emporta le sachet de tranches ainsi que le bocal pour éviter de perdre du temps. Ce n'est qu'une fois qu'il eut fermé sa maison à clé (y'a pas d'adultes sur son île. C'est écris dans le manuel et j'ai pas à vous faire un paragraphe dessus car ça va vous ennuyer) qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas pris de couteau pour étaler sa pâte au chocolat. Ainsi, par soucis de place, il posa le sac de pain de mie devant chez lui et entreprit de manger le chocolat à mains nues. Il put donc prendre des forces, mais malgré tout ses doigts n'étaient pas bien propres...
Comme d'habitude Riku se leva de bonne heure, pris un solide repas, et comme il était très en avance il décida de faire un peu de sport. Il pensa que ce serait une bonne idée de s'entraîner au maniement de son arme, car, étant les protecteurs de la lumière, ils se devaient d'être prêts à parer à n'importe quelle attaque. Il s'essaya donc en donnant des coups dans le vide. Une demi-heure après cet exercice, voici le bilan qu'il pu conclure : 4 vases cassés, 2 tables coupés en deux, 1 table complètement démolie, 3 fenêtres brisées et un bras cassé. Je précise que ce n'était pas le sien mais celui du voisin qui avait eut le malheur de passer par là quand, sans le faire exprès, Riku avait lâché son arme qui s'était envolée par la fenêtre précédemment éclatée. Bref, le bilan était concluant : il s'améliorait. Puis, se rendant compte qu'il avait perdu beaucoup de temps, il prit son cartable, sortit de sa maison (en l'ayant préalablement fermé à clé) et prit le chemin de l'école, en attendant toutefois ses deux amis.
Comme toujours Kairi fut tirée de son sommeil réparateur par la douce sonnerie de son réveil. Elle se leva doucement, s'étira, bailla, et enfin quitta son divan. Son repas fut sain et rapide, et comme elle avait parfaitement programmé son réveil-matin, il lui restait tout juste le temps de préparer son sac avant de sortir. Une fois dehors, elle vit Sora une fois de plus en train de prendre son petit déjeuner en retard. Le sourire aux lèvres, elle alla à sa rencontre.
"-Alors Sora, encore en train de manger n'importe quoi parce que tu es en retard, espèce de fainéant ?
-Pas ma faute ! C'est le réveil qui a eut un... problème.
-Mouais, la prochaine fois tu devrais le mettre dans ton lit et non pas à côté.
-Mais s'il est dedans je vais mal dormir ! Ca prend de la place ce truc ! "
Ils ne purent continuer plus longtemps car Riku quitta à son tour sa maison avec une liste sous le bras -celle de tout ce qu'il devait acheter en rentrant chez lui. Il les rejoignit et ils se mirent en route plus ou moins allègrement.
Ils allaient leur petite route de bon train, sauf Sora qui raclait le sol car il n'avait pas eut le temps de faire ses devoirs la veille. Ils étaient tout près de l'école quand soudain...
"Ah ben ça alors... "
Il n'y avait plus d'école. A la place étaient quelques murs tout noirs de cendre, rien dedans, et deux types devant qui parlaient avec les autres élèves qui arrivaient étonnés, et qui pour la plupart repartaient très contents. Après s'être rapprochés, ils virent que l'un deux était noir de la tête aux pieds lui aussi et identifièrent l'autre comme étant Marluxia. C'était d'ailleurs ce dernier qui parlementait avec les autres étudiants du lycée.
"-Je suis navré chers enfants, mais suite à un incident indépendant de notre volonté, l'école est définitivement fermée. Ah, c'est vous, s'exclama t-il en voyant arriver le trio !
-Y'a plus d'école, s'étonna Riku ? Vous êtes sûrs que c'est bien indépendant de votre volonté ?
-Tout à fait, affirma l'Assassin en secouant affirmativement la tête pour appuyer ses paroles.
-Parfaitement, ajouta l'autre tout noir.
-Mais qui êtes vous, demanda Kairi ?
-Comment, il faut tout vous dire ? Je...
-Vous êtes le Doppleganger, accusa Sora ! Vous savez, cette ombre anthropoïde qui prend l'apparence de ses ennemis pour mieux les vaincre, ajouta-il devant l'air perplexe de son entourage.
-Mais non ! Je suis Vex... euh pardon le professeur Vekusen ! Et puis ce n'est pas la question ! Comme vous l'avez vu votre cher lycée a subitement disparu de l'île du Destin.
-Il faut donc s'inscrire à une autre école, conclu Riku.
-Autre école ? Quelle autre école ? Aux dernières nouvelles, cette institution était la seule de l'île. Enfin, à votre niveau de scolarité.
-Qu'est ce qu'on va faire donc, questionna Sora qui commençait déjà à s'ennuyer ?
Le Savant esquissa un sourire.
-Allez voir notre maître Xemnas. Il vous dira quoi faire.
-Il est ici ?
-Qu'est ce que je vous ai dit hier ? Nous sommes tous de retour !
-Ah... ok. Donc... Où est-il ce cher ami ?
-Eh bien par soucis de camouflage nous nous sommes tous fait passer pour des humains normaux. Allez donc en ville, vous trouverez sans doute plusieurs d'entre nous. Ils vous aideront peut-être.
-D'accord. Et vous, qu'allez-vous faire ?
-Oh, eh bien je crois que mon éminent collègue le numéro 4 et moi même allons nous inscrire au chômage en attendant de trouver un nouvel emploi.
-Ok, ben bye alors.
-C'est ça, bye, et bonne chance.
Ainsi, les trois amis s'éloignèrent pendant que les deux similis leur faisaient des signes d'adieu.
-Dis donc Vexen, questionna Marluxia tout en continuant à dire au revoir, on n'avait pas convenu que c'était en faisant pousser par mes soins un haricot magique qui amènerait l'école dans les nuages avant de la faire tomber qu'on devait démolir ce bâtiment ?
-Oui, certainement, répondit l'autre, mais comprends bien que c'était accidentel si ça a explosé quand j'ai tenté la combustion du souffre avec ma lotion.
-Tu es incurable, conclu le Sublime."
L'unique ville de l'île du Destin, qui par conséquent cumulait les fonctions de capitale, préfecture, sous-préfecture, ville la plus habité et ville la moins habité, était un centre urbain qui concentrait différents bâtiment contrastés. A côté de maisons miteuses s'élevaient des buildings imposants. Il n'y avait pas de voiture sur l'île. Les rues étaient larges et goudronnés pour éviter les embouteillages de piétons assez fréquents. Trouver le maître du néant dans un endroit pareil n'allait pas s'avérer facile. Cela faisait bien une heure qu'ils cherchaient parmi tout les passants, dans toutes les boutiques et qu'ils commençaient à désespérer quand une voix leur parvint :
"-Oh, mais c'est vous !
Ils se retournèrent et découvrirent à leur plus grande surprise Demyx, qui vraisemblablement les avait reconnu. Ils furent étonnés, car s'il ne les avait pas interpellé, ils ne l'auraient pas reconnu, sans doute à cause de son accoutrement. Il portait la tenue typiques des jeunes adultes : chaussé d'une paire de basket, il abhorrait un large t-shirt bleu ainsi qu'un jean. Il utilisait également des discrets écouteurs, mais connaissant son caractère musical ils s'en doutaient. Par contre son visage avait... changé. Pas sa coiffure, non, mais plutôt son expression. Autant le noir manteau de l'Organisation lui donnait un air sombre, autant sa tenue actuelle lui faisait afficher un visage frais, ouvert. Décidément, le noir n'était pas la meilleure couleur pour les jeunes gens.
"-Alors, on s'amuse, reprit-il d'un air joyeux ?
-Pas tellement mais... j'y pense, Axel n'est pas là ? Je m'étais toujours imaginé que vous étiez amis, toi et lui.
-Ah, oui. Mais il est...
Il se stoppa dans son élan, pour ensuite prendre une mine accablée.
-En fait il n'est pas revenu. C'est le seul de nous douze. Je ne comprends pas pourquoi. Enfin, reprenons notre conversation, changea t-il en montrant de nouveau son visage souriant. Vous trouvez votre bonheur dans cette ville ?
-Ouais, mais en fait nous sommes plutôt ici pour trouver Xemnas. C'est Vexen qui nous envoie.
-J'imagine que c'est parce qu'il n'y a plus classe ?
-En effet. Une explosion a tout détruit.
-Une explosion ? Ce n'était pas censé être... Bon, voilà qui est fâcheux. Je serais ravi de vous aider, mais malheureusement il n'y a que les fondateurs qui savent où est Xemnas.
-Mais alors pourquoi Vexen ne nous l'a t-il pas dit ?
-Je suppose que c'est par pure fainéantise.
-Et toi, tu n'aurais pas une idée ?
-Pas vraiment, mais par contre je vous conseille d'aller au coiffeur de la rue d'à côté.
-Pourquoi ? Sora est mal coiffé ? "
Ils n'eurent pas de réponses, car le Nocturne avait tout bonnement disparu.
Intrigués par son conseil, ils se dirigèrent vers la boutique qu'il avait recommandé, et sans frapper ils entrèrent. Aussitôt ils furent pris d'un incontrôlable fou rire. Le propriétaire de ce magasin n'était autre que Xaldin, le numéro 3 de l'Organisation.
"-Qu'est ce qu'il y a ? T'as un problème, s'énerva t-il ?
-C'est vous qui devez en avoir un, gloussa Kairi.
-Vous vous êtes reconverti ? C'est votre dette envers la société ?
-Taisez-vous, imposa le coiffeur ! Je suis armé, menaça t-il d'une paire de ciseaux !
-Mais nous aussi, répliqua Riku en faisant mine de dégainer son arme.
-Pas de bagarre dans ma boutique, interdit Xaldin ! Ça fait fuir les clients !
-Y'a aussi votre tronche qui doit les faire fuir...
-Sortez de chez moi !
-Allez, t'énerves pas, on voulait juste te parler.
-Si c'est pour me parler sur ce ton c'est pas la peine.
-Ce sera gentil pas long s'il vous plait !
-D'accord. Mais une injure de plus et vos paroles s'envoleront, de même que vous.
Il les conduisit plus à l'intérieur où il commença à coiffer les longs cheveux d'une cliente sans histoires.
-Voilà, commença le maître des Clés, on est à la recherche de Xemnas.
-Mouais, et ?
-Ben il paraît que seuls les fondateurs savent où il est.
-C'est faux. Il n'y a qu'une personne à qui il l'a dit.
-Qui ?
-D'abord je me demanderais pourquoi. Enfin, sans doute à cause d'avant, quand on était des scientifiques.
-Mais c'est qui, s'impatienta Sora ?
-Zexion. Depuis qu'il a poussé Xehanorth à faire ses expériences, Xemnas fait comme du favoritisme pour lui.
-Très bien. Et où est-il ce Zexion ?
-Deux minutes madame, je vais chercher le séchoir.
Il les amena dans l'arrière boutique où il se mit à chercher un peu partout, au milieu des disques aux couleurs jamaïcaines et des quelques livres, pour enfin sortir un petit bout de papier qu'il leur tendit. Et ce fut la troisième surprise de la journée. Sur ce papier il y avait écris :
RESTAURANT BIBLIOTHEQUE
A l'ombre du livre
Venez manger dans le premier et unique restaurant-bibliothèque de toute l'île ! Goûtez des mets succulents tout en dévorant un livre d'Alexandre Dumas ou d'Isaac Asimov ! Des spécialités locales aux plats les plus communs, des recettes compliqués et délicieuses aux menus pour les plus petits, vous trouverez votre bonheur dans vos désirs gastronomiques et culturels !
Tél ********** (j'vais pas vous donner le numéro de Zexion quant même ! Il m'a dit que c'est un secret à garder !)
Propriétaire : Zekuseku
Note : vends également des glaces
Tout les trois restèrent bouche bée.
"Bon, repris Xaldin, c'est pas tout ça mais j'ai une cliente à satisfaire. Allez y, mais rappelez vous : qui sème le vent récolte la tempête, donc ne me faites pas regretter de ne pas vous avoir éliminé quand j'en avais l'occasion."
Il retourna dans la salle de coiffure où, d'une main, il fit apparaître un vent chaud sur la chevelure de ladite cliente, pendant que notre trio quittait l'échoppe, se dirigeant vers le fameux restaurant du numéro VI.
Y'avait pas à dire, Zexion s'était bien implanté. Ils n'eurent aucun mal à trouver sa boutique. D'abord parce que son enseigne était facile à repérer : un gros livre ouvert. Et aussi parce qu'il y avait de la queue, à cause du va-et-vient incessant des gens qui entraient et sortaient. Après un quart d'heure d'attente ils purent enfin pénétrer dedans où une sympathique serveuse les conduisit à une table. C'était étonnant le nombre de bouquins que le Conspirateur avait éparpillé un peu partout dans des étagères. Au dessus de chacune il était écris le genre de livre ainsi que les auteurs. C'était également rare de trouver des restaurants à trois étages dans l'île. Fort heureusement nos héros purent s'asseoir au rez-de-chaussée. Maintenant il fallait contacter la maître des lieux. Pour ce faire ils eurent d'abord l'idée de demander l'autorisation. Mais les serveuses étaient catégoriques : entrée interdite. Puis ils pensèrent à une bagarre générale. Mais ils avaient trop de considération pour Zexion pour pouvoir tout démolir. Puis ils eurent enfin une idée géniale : ils entrèrent sans demander la permission. Il pénétrèrent alors dans la plus grande cuisine qu'ils eurent jamais vus. A elle seule, elle faisait au moins seize cuisines normales. Des meubles la longeait de partout avec des plats, de la garniture et plein d'autre choses appétissantes. Et au milieu, un seul homme, Zexion, en blouse blanche et ses longues mèches pendantes retenues dans une toque. En les entendant arriver, il se retourna d'un air las, et de ses deux yeux bleus il les fixa longtemps avant de dire.
"-Je vous attendais. Dès l'instant où vous êtes entrés dans ma boutique j'ai senti votre odeur incomparable et su pourquoi vous veniez me voir. Enfin, j'imagine que ce n'est pas pour goûter un homard frit avec des légumes ?
-Ouah, s'émerveilla Sora, c'est la première fois que je vous vois avec vos deux yeux ! Faut que je fasse une photo !
-Pas de ça dans ma cuisine. Je pense que ce n'était pas non plus pour le simple plaisir de me voir que vous êtes entrés illégalement dans mon antre.
-A vrai dire non. Nous cherchons Xemnas depuis ce matin mais tout ceux que nous avons croisés nous on envoyés vers quelqu'un d'autre ! Tu es le dernier jusqu'à présent, sauf si toi aussi tu ne sais pas où il est.
-Vous êtes trop timides.
-Quoi ?
-Un des signes de la timidité est de toujours regarder vers le bas. Si vous le soigniez, vous y verrez plus clair.
-Je ne comprends pas.
-Tant pis. Sortez, et allez regarder les mouettes dans le ciel, ça vous occupera.
-Arrête de parler en énigmes !
-La force et la rapidité ne sont pas les seules qualités d'un guerrier. Bon, la visite est finie, coupa Zexion. Quittez ce restaurant et faites ce que j'ai dit. Oh, et tenez, acheva t-il en donnant trois boîtes. Casse-croûte pour midi.
-Merci, au revoir.
-C'est ça, au revoir, termina t-il enfin en se remettant au travail.
Puis il parla en fixant sa préparation, comme s'il parlait à lui même
-Je suis surpris du vif succès de ma boutique. Moi qui pensait que les humains étaient stupides au point de n'ouvrir aucun livre. Enfin, je ne vais pas souvent voir ce qui se passe, mais j'espère qu'ils ont beaucoup de plaisir à lire mes livres"
Ils sortirent sans problèmes aussi facilement qu'ils étaient venus et, ne comprenant pas ses paroles, levèrent le nez au ciel. Et ce l'ultime surprise de la journée. Au sommet d'un building, une affiche publicitaire avec le maître suprême de l'Organisation en gros plan faisant la réclame d'un déodorant pour hommes.
"C'est quoi ce délire, trembla Riku ? "
Comme l'avait si bien dit Riku, la situation était maintenant plus que pittoresque. Xemnas était parvenu, sans qu'ils s'aperçoivent de quoi que ce soit, à devenir le PDG d'une grosse compagnie de parfums et autres cosmétiques. Son QG était d'ailleurs un énorme immeuble au nombre incalculable d'étages. L'entrée était gardé, mais fort heureusement, le trio avait des arguments très frappants et tranchants, qui s'appelaient d'ailleurs des Keyblades. Dans la plus grande discrétion ils dévalèrent les escaliers quatre à quatre, car l'ascenseur c'est pas discret puisque tout le monde l'utilise. Le seul problème est qu'ils montèrent vingt-cinq étages en courrant, alors inutiles de dire qu'ils étaient un peu épuisés. Ils se faufilèrent dans les couloirs, qui d'ailleurs étaient un peu délabrés, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'ils étaient dans le grenier, et, après vérification d'un plan, que le bureau de Xemnas était en fait dix étages plus bas, allez savoir pourquoi. Une fois les escaliers descendus, ils passèrent sans se faire remarquer jusqu'à une porte solidement surveillée par des vigiles. Ils s'approchèrent et Riku, le plus intelligent, engagea la conversation :
"-Bonjour !
-Des intrus ! Alerte ! (bruit de sirène saoulant qui casse les oreilles)
-Mais non ! Nous sommes des touristes égarés qui cherchons le bureau du PDG.
-Comment pouvez-vous être des touristes si vous savez qu'il y a un PDG ?
-Mais enfin, toutes les entreprises ont des PDG !
-Peut-être... Mais sinon, comment pouvez nous nous prouver que vous êtes de bonne foi ?
-C'est simple, étant touristes nous ne parlons pas la même langue que vous, donc nous ne savons pas lire les panneaux !
-Ton raisonnement tiens. Mais attends... y'avait pas Jean-Pierre et Jean-Pascal qui gardaient la porte ?
-C'est vrai ça ! Ce sont des intrus !
-Attendez ! Vous voyez ce casse-croûte ? Il vient du célèbre restaurant "A l'ombre d'un livre". Si vous le rapportez au proprio, vous aurez une grosse récompense, conclu Riku en le balançant par la fenêtre.
-Faut le rapporter, déduit un garde en courrant vers les escaliers !
-Je l'aurais avant toi, hurla l'autre en sautant par la fenêtre ! "
Ils purent donc entrer sans problème.
Une fois dedans, ils constatèrent d'abord que le PDG-maître-suprême-du-néant s'était endormi dans son fauteuil, évidement. Ils le tirèrent de son sommeil en lui balançant la seconde boîte pour midi, ce qui eut pour effet de réveiller également ses réflexes. Il dégaina ses sabres-laser et se leva d'un bond pour prendre une pose défensive. Mais il avait oublié la table et en se levant il la renversa, se faisant très mal au genou. Puis il regarda ses agresseurs et, constant qu'ils n'était pas dangereux, se rassit en se frottant ses membres endoloris.
"-Que voulez-vous, demanda t-il agressivement, rancunier de lui avoir fait mal ?
-C'est Vexen qui nous envoie, prit en main Sora. Notre école a, on ne sait pas comment, explosé. On doit donc vous demander ce qu'il faut faire.
-Ah, ainsi donc elle a explosé ? C'est étrange... Bon, je m'occuperai de ça plus tard. Tout est-il que vous n'avez plus d'école, et donc plus d'études à faire. Je pense donc que vous pouvez maintenant entrer dans la vie professionnelle, et commencer à gagner votre mange-pain. Mais, par un heureux hasard, nous, membres de l'Organisation XIII, adultes et similis compétents, sommes de retour et avons décidés, pour nous racheter, de vous aider. C'est pourquoi, vous pourrez, quelque soit vos choix, compter sur notre aide financière et physique. Bien, tout d'abord, quel métier souhaiteriez-vous faire, termina t-il d'un ton pédagogue ?
-Facteur, décida Sora ! Dans la Cité du crépuscule, c'est comme ça qu'on se fait plein d'argent facilement ! Ou bien colleur d'affiche !
-Certainement pas, hocha négativement Xemnas. Ce sont des petits boulots, et non de vrais métiers comme le mien par exemple.
-Tu nous cèderais ta place au poste de PDG, espéra le brun ?
-Non plus. J'aime diriger, c'est ma voie, pas la votre.
S'ensuivit un long silence pendant lequel ils se creusèrent très profondément la tête, jusqu'à ce que Kairi propose :
-Si on faisait un groupe de musique ? On aurait tout : l'argent, la gloire, plein de fans ! On aura même des figurines à notre effigie !
-Bonne initiative, sourit le PDG. Des objections les deux autres ?
-Moi ça me va, décréta Sora ! Ca va être drôle !
-Tant que ça ne nuit pas, ça ne peut pas faire de mal, dit Riku.
-Très bien. Je déclare donc par votre présence que vous formerez un groupe de musique, avec si vous avez besoin de mes hommes. J'ai dit."
C'est ainsi que nos héros commencèrent à prendre des responsabilités autres que faire à manger et surveiller sa maison, et mirent les pieds dans la vie active, d'une manière très originale.
