Harry Potter et le Troisième Cercle

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Prologue: Un été pas comme les autres

Dans certaines villes, ou plutôt dans certains quartiers, ou certaines banlieues de ces grands villes,

l'été semble avoir l'étrange faculté de ralentir le temps. Parfois même, il semble que ce temps s'arrête.

Sur Private street, le temps semblait décidemment refuser de couler. Un silence de plomb enveloppait les demeures, qui elles-mêmes

ne semblaient pas renfermer un seul bruissement d'aile de mouche.

La chaleur y était sans doute pour quelque chose, puisque de mémoire de londonien, on n'avait jamais vu un mois de Juillet aussi chaud.

Les arbres laissaient pendre leurs feuilles jaunies vers le sol, et on pouvait apercevoir un chien immobile devant le numéro 9. Il ne laissait même pas échapper le moindre halètement,

comme si ce simple effort avait pu vider l'animal du reste de ses forces.

Tout à coup, une porte claqua. Une femme apparut devant le numéro 4, portant un sac poubelle.

Aussitôt, tout sembla se réveiller dans la rue. Les arbres semblaient tendre les branches vers elle, et même le chien leva légèrement la tête.

Mais la femme ne daigna même pas jeter un regard aux alentours. Elle jeta le sac dans le petit conteneur devant chez elle, puis se retourna vivement, pour rentrer chez elle. Suivons-la...

Dans l'entrée, la température semble baisser un peu, et devenir presque supportable. Au pied de l'escalier, la femme se déchausse, et enfile des petites pantoufles en coton.

Son visage sévère semble être à présent marqué par la tristesse, par rapport à celui que nous connaissions des années précédentes.

Petunia Dursley reste un instant à contempler la porte qu'elle a refermée derrière elle, les yeux dans le vague. Elle semble plongée dans des souvenirs.Le bruit de la porte qui s'ouvre n'arrive pas à la

sortir de sa rêverie, et nous voyons apparaître un jeune homme de 16, 17 ans, brun, avec des magnifiques yeux émeraude. Il s'apprête à descendre les escaliers,

quand il aperçoit sa tante. Son premier réflexe est de rebrousser chemin, et de s'enfermer à nouveau dans la chambre où il passe les neuf dixièmes de la journée,

mais quelque chose dans l'attitude de sa tante le retient. Il ne l'a jamais vue comme ça. Elle semble... triste. oui, c'est ça. On dirait qu'un énorme poids est tombé sur ces épaules.

Harry hésite longuement. Doit-il lui demander ce qui ne va pas, ou plutôt la laisser là. Après tout, ce n'est pas comme sa tante se préoccupait beaucoup de lui. De plus, Harry a ses propres démons, ses propres peines.

"Oui, tant pis pour elle..." Pense-t-il. Mais en même temps, il se met à descendre l'escalier, presque malgré lui.

Quand il n'est plus qu'à deux mètres de sa tante, il demande, d'une voix très douce: "Vous vous sentez bien, ma tante?"

Pétunia sursaute, et se retourne vivement. Son regard devient dur très vite, et sa voix est sèche quand elle lui dit: "Tout va bien. Monte dans ta chambre".

Mais harry a tout juste eu le temps de voir son regard, avant qu'il ne devienne si dur. Et ce qu'il y vu le fait tressaillir de surprise. Il y avait à la fois du soulagement, et, Harry l'aurait presque juré,

il y avait aussi de la compassion. Cela a duré quelques secondes, mais Harry l'a vu.

Il remonte lentement vers sa chambre, mais à mi-chemin, pris d'une subite intuition, il se retourne. Il a le temps d'apercevoir le profil de sa tante qui est en train de se retourner

elle aussi, et il y voit... une larme couler. Sa tante Pétunia, la femme la plus sèche qu'il ait jamais connu, pleurait en silence. "Mais qu'est-ce qui se passe? C'est insensé!"

pense harry, abasourdi.

Alors qu'il va finir de monter l'escalier, il aperçoit en bas un bout de papier, qui a dû tomber de la poche de sa tante. Harry n'hésite qu'une seconde. Il redescend en silence, à toute vitesse,

ramasse le papier et, le fourrant dans sa propre poche, il remonte en courant dans sa chambre.

Là, le coeur tremblant, il n'ose pas le sortir. Il s'imagine des milliards d'histoires plus farfelues les unes que les autres. Qu'est-ce qui a bien pu mettre sa tante dans cet état?

Lentement, harry tire le papier de sa poche. Il est tout froissé. En le dépliant, Harry se rend compte qu'il s'agit en fait d'une photo, une vieille photo.

En bon sorcier, Harry n'est plus trop habitué aux photographies statiques des moldus, et cela lui semble surprenant que rien ne bouge. Cela confère au cliché quelque chose de... quelque chose de magique.

On peut voir que la photo a été prise dans un parc. En arrière plan, on aperçoit des enfants, minuscules, jouant sur une balançoire.

Au premier plan, il y a trois personnes côte à côte. Deux femmes, ou plutôt deux jeunes filles, qui encadrent un jeune homme.

Enfin, il semble qu'il s'agisse d'un homme, mais son visage est irreconnaissable. il a été rayé furieusement avec un feutre noir.

Les deux femmes en revanche... Harry sent son coeur s'arrêter. Celle de gauche, bien qu'elle soit plus jeune que dans les photos qu'il a déjà vues, ne peut être que sa mère.

Harry reconnaît les yeux, surtout... ceux que tout le monde à l'impression de voir revivre à travers lui.

Par contre, Harry ne reconnaît pas la jeune fille sur la droite, celle qui a un bras accroché à celui du jeune homme.

La jeune femme est plutôt jolie, et a un petit sourire espiègle qui plaît à Harry.

Il a l'impression qu'il l'a déjà vue quelque part, mais où? Son nez, un peut relevé, ses yeux aussi.

Si le coeur de Harry avait paru s'arrêter un instant plus tôt, là il se met à battre à toute vitesse. "Ce n'est pas possible..." Les yeux lui font bien penser à quelqu'un... à sa mère.

"Tante Pétunia..." Laisse échapper dans un souffle le garçon. Il n'avait jamais imaginé que sa tante si austère aie pu un jour ressembler à cette ravissante jeune fille.

Mais... Mais qui est donc le jeune homme? Harry le détaille désespéremment, à la recherche d'un indice, mais il ne voit rien...

"Qui es-tu, toi..." murmure-t-il. Ce mystérieux jeune homme intrigue Harry, d'autant que sa tante semble être très proche de lui.

Soudain, Harry a une idée. Sortant sa baguette de sa poche, il la dirige vers le visage du jeune homme, et dit à voix basse:"clarificat".

Alors, petit à petit, la rature au feutre noir semble se résorber, découvrant lentement une oreille, puis des cheveux noirs et en bataille. Enfin, Harry voit apparaître des yeux bleus, et un petit sourire coquin.

" Non... non ce n'est pas vrai... toi!" Harry sens le sol vaciller sous lui, tandis qu'il tombe lourdement assis, le dos contre la porte de sa chambre.

Ainsi, ils se connaissaient. Et aucun des deux n'a daigné le dire à Harry.

"Sirius...", laissent échapper ses lèvres, tandis que des larmes se mettent à couler d'elle même des yeux du Survivant.