Notes d'auteur : Bonjours à tous. Cette fiction part d'une divergence ayant eu lieu dans Le Dilemme du Prisonnier. De fait, il est nécessaire pour comprendre et apprécier cette version alternative de lire Le Dilemme du Prisonnier au minimum jusqu'à la fin du chapitre nommé « Affirmation de l'hypothèse, partie 2 ». Cette fiction reprend directement à partir de la fin de ce chapitre, en changeant une donnée fondamentale qui modifie complètement la nature des événements.

Pour mes lecteurs ayant déjà lu jusqu'au dernier chapitre publié « Tigre, partie 2 », cette version peut potentiellement vous intéresser, puisque le fil conducteur de l'histoire se retrouve complètement changé à partir d'un simple événement modifié dont vous vous doutez probablement. Il n'est pas à exclure que je décide au dernier moment de retirer ou ajouter certaines données qui n'étaient pas présentes jusqu'à ce même chapitre pour vous fournir une trame de fond complètement différente. Soyez averti que tout ce que vous avez lu dans le dernier chapitre publié de la fiction d'origine est sujet à interprétation (la vision que possède Naruto des événements) et n'est pas d'office vérité absolue dans cette version alternative. Certaines scènes des chapitres « Affirmation de l'Hypothèse partie 3 et 4 » seront naturellement reprises pour assurer que tout le monde soit au même point. Considérez donc cette histoire comme un univers complètement différent de celui présenté dans la fiction originale du Dilemme du prisonnier, qui se focalisera plus sur l'Académie et la génération de Naruto, bien que l'intrigue prendra au demeurant une part importante. La trame que je vais vous présenter ici est celle que j'avais initialement prévue avant de commencer l'arc présent et non pas le développement tel que vous avez pu visualisé dans l'autre univers.

Ce qui est possiblement sujet à changer :

— Les motivations de Kura, de Tigre et du Sandaime
— Ce qui se cache derrière le meurtre des « huit civils »
— La Vérité concernant le sceau de Naruto.
— La raison de la mort de Satoshi Uchiwa
— Les précautions prises par certains personnages.
— La mort de certains personnages qui fut portée à la lumière du jour dans « Tigre, partie 1 ».

Ce qui reste fixe (liste non exhaustive) :

— Les dynamiques entre les clans et les clans eux-mêmes.
— Les Jeux de Guerre.
— La situation des autres villages cachés
— L'évolution des personnages de la génération de Naruto, ici identique.
— L'Akatsuki
— La réputation de Naruto
— Les OCs que j'ai créés.
— Les pouvoirs de Kura et de Tigre, ainsi que leurs aptitudes physiques et spirituelles
— Examens de l'Académie, Chuunin, Jounin...
— Le contexte géopolitique de Konoha et du Pays du Feu

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.


Affirmation de l'Hypothèse, partie 3


Ce sont souvent les plus sages qui sont les plus sots.
Le poisson dans la mer ne connaît rien du monde de la terre.


X


Le soir, vers dix-sept heures Naruto souhaita aurevoir à tout le monde en partant devant cette fois-ci, étant donné qu'il n'avait plus à attendre Tigre pour venir le récupérer. Cacatoès le rejoignit en cours de route et le fit passer par un ensemble de ruelles désertes, en lui révélant qu'il était suivi. Naruto haussa des épaules et l'accompagna dans ce dédale de béton et d'acier. Il prit note de chacune de ses actions tandis qu'elle regardait à droite à gauche, en passant au détour de chaque virage. Parfois, elle demandait à Naruto de rester sur place tandis qu'elle disparaissait et redevenait visible trente secondes plus tard en lui annonçant que la voie était libre. Il se doutait aisément que c'était pour distancer ceux qui cherchaient à connaître sa nouvelle résidence. Ainsi, ils mirent deux fois plus qu'il leur fallait pour atteindre l'appartement de Mori, soit deux heures en tout. Ils arrivèrent en même temps que le Yamanaka, qui leur refila un double des clés d'un lancer de main.

Une fois rentrés, ils s'alternèrent pour prendre la douche. Cacatoès épousseta avec un balais le parquet pendant que Mori était dans la salle de main. Lorsque ce fut au tour de la femme aux cheveux blancs, Mori s'occupa de faire la cuisine. Naruto demanda de l'aide sur certains exercices qu'il devait rendre pour la semaine suivante et Mori d'un air distrait lui maugréa des éléments de réponse. Lorsqu'il rangea ses cahiers, le petit garçon contempla le Yamanaka avec plus d'attention. Il ne semblait pas avoir tant changer que cela, considéra-t-il, mise à part qu'il était plus conciliant avec lui. Il soupira soulagé qu'il n'y eût pas plus de complications suite à l'opération de Kura sur cet homme, calmant ainsi ses craintes.

Cacatoès sortit de la douche en se séchant ses cheveux. Elle portait sur elle un simple peignoir et annonça avec un sourire à Naruto que c'était son tour. Naruto réunit ses affaires et alla dans la salle de bain. Celle-ci paraissait bien plus propre que la veille et respirait une étrange senteur dont il pouvait mettre le nom dessus, bien qu'il se doutât que cela appartenait à une espèce de fleurs. Cacatoès avait laissé le bassin rempli d'eau chaude. Naruto se demandait comment les adultes faisaient pour se détendre à l'intérieur, puisque lui-même s'y casait à peine. Naruto plongea la tête dans l'onde, avant d'émerger et secouer sa tête partout. Parfois, il considérait que rien n'était mieux qu'un bain chaud pour se remettre d'aplomb, cette journée l'ayant épuisé.

Il avait dû rattraper de nombreux cours et assimiler en très peu de temps de nombreuses notions qui avait été vue le jour précédent. Le programme de l'Académie étant dense, chaque jour manqué était très difficile à rattraper. Après tout, il estimait cela normal, puisque l'Académie devait les rendre opérationnels sur le champ de bataille en moins de trois ans. En repensant à ses cours, il se mit aussi à repenser à son père. Il se demandait s'il lui manquait quelque part, mais il hocha rapidement la tête, considérant cette idée même incongrue. Il se rappela alors de l'exercice que Tigre lui avait donné pour apprendre le Genjutsu, puisqu'il ne lui restait déjà plus que quatre jours pour le réaliser.

Comme je te l'ai dit, je peux te montrer comment faire, mais il faudra t'assurer qu'il n'y ait personne d'autre dans les environs, murmura la voix de Kura qui résonna entre ses oreilles.

Tu ne peux pas le faire ici ? Nous sommes seuls actuellement dans la salle de bain, rétorqua Naruto en s'amusant à faire un pistolet à eau avec ses mains.

Hmm... c'est possible, mais dangereux. Mais tu as raison, cet endroit est peut-être le plus sûr au final, puisque nous savons que cette femme invisible est dans la salle à côté et les cloisons du bâtiment devraient prémunir des yeux de tes éventuels autres observateurs.

Naruto ressentit soudainement cet effet de bulle caractéristique lorsque Kura prenait le contrôle. Il vit sa main se lever contre son grès au-dessus de l'eau et son index se dégager du reste de ses doigts.

Je te demanderai de prêter attention à l'afflux d'énergie dans ton bras, l'invita-t-elle.

ll ressentit alors une sensation étrange dans son avant-membre, comme si celui-ci avait été étreint dans un étau brûlant. Son épiderme parut rentrer en fusion et il eut la sensation qu'une une gigantesque puissance jaillissait de son cœur pour arriver à l'allure d'une traînée de poudre jusqu'à sa main. Il se vit ployer un doigt en l'air pour qu'ensuite, un point noir concentrique apparaisse au bout de son ongle. Il eut alors l'impression que son énergie se fit drainer à travers ce minuscule trou noir, alimenté par des traits de la même couleur qui affluaient de toute part de la sphère concentrique. Celle-ci atteignit une taille équivalente à celle de la bosse de son poignet. Il fixa abasourdi le résultat.

Voici la méthode Naruto, ajouta-t-elle d'une voix sereine. As-tu saisi comment j'ai fait ?

Naruto était bien trop concentré sur la boule pour répondre. Celle-ci flottait en l'air de haut en bas, comme animée d'une vie propre. La lumière semblait se refléter de manière parfaite sur la boule, tel un métal solide, contrairement à ce qu'aurait suggéré son aspect gazeux, auquel on aurait pu s'attendre à un phénomène de diffraction accentué via une réfringence différée.

Naruto... requit la voix de manière un peu plus sèche.

Désolé, j'étais juste surpris.

Hmm... je vais faire quelques tests, ne touche à rien, souffla-t-elle.

La balle se mit alors à voltiger un mètre au-dessus de son nez, avant de redescendre tout aussi subitement. Celle-ci se mit à faire des ronds autour de son doigt à une vitesse moindre avant de se niveler autour de son poignet puis de son coude. La sphère devint alors une sorte de liane qui s'élongea de tel sorte à prendre l'ensemble du bassin, bien que l'apparence de celle-ci paraissait moins concentrée que la précédente sphère. La corde redevint une boule uniforme puis se redéploya au-dessus de son doigt.

L'opération entière n'avait duré qu'une dizaine de secondes.

Pas mal, commenta-t-elle simplement.

Qu'as-tu fait ? demanda-t-il intrigué.

J'ai effectué quelques exercices pour évaluer dans quelle mesure je pouvais contrôler mon énergie à la périphérie de ton corps. Les résultats sont bien meilleurs que ceux auxquels je m'attendais. Mon contrôle est environ équivalent à vingt pourcent de ma précision et de ma vitesse native. J'aimerai faire bien faire d'autres tests, mais le temps imparti que nous avons ici sans éveiller de soupçons est relativement limité et ce n'était pas originellement le but de l'exercice.

Naruto acquiesça juste, ne savant pas trop quoi ajouter d'autre, la sphère continuant de flotter au dessus de son doigt. Celle-ci plongea alors dans son corps, le faisant ressentir comme une sorte de décharge électrique. Il sentit l'énergie véhiculer dans tout son circuit énergétique avant de se dissiper aussi rapidement qu'elle ne l'était venue. La voix de Kura le sortit de sa stupeur lorsqu'elle expliquait l'exercice suivant :

Maintenant, Naruto, je vais te laisser le contrôle de ton bras droit. Nous procéderons étape par étape. J'aimerai que tu alignes celui-ci à ton bras gauche, soit à côté duquel je vais maintenir mon emprise. Tu tenteras de recopier du mieux possible la simulation que je vais reproduire. J'irai normalement suffisamment lentement pour que tu puisses avoir le temps d'assimiler.

Il sentit alors une énergie poindre à une partie de son bras gauche. Mais le garçon qui n'avait jamais canalisé son chakra par lui-même ne savait pas du tout comment s'y prendre. Il n'avait pas encore reçu la partie pratique à l'Académie qui lui aurait permis d'appréhender cet exercice particulier. Il sentit alors l'énergie s'éteindre au sein de son bras gauche, puis l'effet de bulle caractéristique s'estomper.

Kura ? s'enquit-il un peu déçu lorsqu'il sentit sa présence s'éloigner.

Tu n'es juste pas encore prêt, répondit-elle d'une voix douce. Il n'est pas utile pour l'heure que je te montre un concept avancé alors que tu n'as pas la base. Nous focaliserons notre temps libre de demain à faire des exercices de méditation pour que tu puisses éveiller tes nœuds de chakra un à un. Nous avons encore le temps avant le test de ton père. Rien ne presse.

Ah... pensa-t-il légèrement attristé.

De toute façon, il est temps pour toi de terminer ton bain. Rappelle-toi d'agir comme nous l'avions convenu.

Alors qu'il sentit la présence de Kura en lui s'amenuiser, il posa une question qu'il retenait sur le coin de la langue.

Et concernant notre enquête ? demanda-t-il.

Nous verrons ça plus tard. Chaque chose en son temps, répliqua-t-elle posée.

Sur ces derniers mots, elle le laissa seul terminer son bain.


Tenant la queue de la louche, Mori remuait le bouillon dans la casserole, en train de cuire à petit feu sur les plaques chauffantes. Le Yamanaka n'avait jamais été un grand chef, mais il avait toujours su concocter des plats suffisants pour se sustenter. Il avait à l'origine appris à cuisiner lorsqu'il avait définitivement décidé de partir de son clan.

Toutefois, l'inspecteur n'aimant pas parler du passé, il n'évoquait que très rarement ce sujet. Parmi ses collègues, il savait qu'il était souvent perçu comme irascible, s'énervant à la moindre entrave administrative qui l'empêcherait d'accomplir son devoir. Durant la journée, il avait senti comme si une sorte de présence l'avait suivi en permanence. Il se doutait bien que le fait d'héberger l'enfant Namikaze chez lui y avait été pour quelque chose.

Lorsqu'il essayait de se rappeler la raison pour laquelle il avait accepté de l'accueillir, il se heurtait systématiquement à un mur. Cela lui rappelait étrangement le genre de barrière psychologique que ses parents lui imposaient lorsqu'il avait fait une bêtise ou avait été impertinent envers les adultes de son clan. Le gamin blond était intelligent et serviable quelque part, bien que Mori se demandait pourquoi il se sentait dans l'obligation de l'obéir dès qu'il lui demandait un service. C'était comme s'il ressentait un besoin profond d'aider le garçon. Peut-être était-ce parce qu'il s'identifiait à lui d'une certaine façon ? Avoir cette nécessité d'assouvir son indépendance...

Ce qui répugnait le Yamanaka était surtout la femme l'accompagnant, qui s'était imposée chez lui comme si sa résidence lui appartenait. Mori n'avait jamais eu du mal à traiter avec la gente féminine, ou du moins, celles qui n'étaient pas des kunoichi. Il savait pertinemment que la beauté rimait souvent avec dangerosité dans son corps de métier. Une kunoichi utilisait ses charmes de la même manière qu'un ninja utilisait ses armes dans un combat. Accepter de céder aux avances d'une demoiselle rompue en cet art était comme lui concéder la victoire et abandonner tout espoir de recouvrir sa liberté.

Cacatoès, comme elle semblait s'appeler, fricotait bien trop à son goût avec son mobilier. Elle n'hésitait pas à se plonger dans ses affaires personnelles pour y faire le ménage. À ses dires, son logis était un tel fouillis qu'elle s'étonnait comment il avait pu survivre jusque là. Il avait passé cinq minutes à essayer de retrouver son cendrier, qu'elle avait jeté à la poubelle, en lui disant de manière hautaine qu'il devrait arrêter de fumer. Il s'était épris d'une colère noire lors de cette discussion mais il dut battre en retraite devant les yeux larmoyants de cette femme, lui affirmant qu'elle ne lui voulait que son bien. Mori avait eu du mal avec les pleurs de son entourage et le temps ainsi que son caractère solitaire n'avaient rien arrangé à cette facette de sa personnalité.

Il regardait distraitement la fenêtre en face de lui, où il voyait le bas-quartier plongé dans une pluie torrentielle. S'allumant une cartouche, il se relaxa devant le rythme doucereux des goûtes clignotant contre la vitre de sa cuisine, tout en baissant le feu sur lequel reposait son cageot à légumes. Il se rappela avec nostalgie les cours de l'Académie, où il avait appris la jonction entre biome et l'humidité ambiante ainsi que le caractère tropical du pays du feu, qui étaient à l'origine des denses forêts de sa contrée natale. Étant adulte, il n'avait que peu l'occasion d'apprendre de nouvelles choses et regrettait parfois d'avoir séché autant de cours dans sa jeunesse.

« Chéri, j'ai fini de mettre la table ? Est-ce que le repas prêt ? », entendit-il derrière lui.

Il se rompit dans sa contemplation du village de Konoha et se retourna vers la porte menant au salon. La femme avait ses cheveux blancs encore humides de la douche qu'elle venait de prendre. Elle se tenait dos à l'embrasure, les bras croisés et affichant un sourire mutin. Ses yeux bruns débridés contrastaient avec le maquillage rouge de ses sourcils et ses joues rosées. Elle portait une chemise beige, entrelacée sur le col par des ficelles en soie qui s'arrangeaient dans un nœud papillon. Les manches présentait des froufrous qui enroulaient ses coudes. Habillée d'un pantalon blanc, ses sandales tapotaient le sol avec impatience.

— Alors ? fit-elle d'un œil amusé, voyant très bien qu'elle faisait l'objet d'une observation approfondie de la part de l'homme.

D'un geste sec, il arrêta le feu et écrasa son mégot contre le cendrier disposé à sa droite.

— Attends-moi dans le salon, j'apporte le tout, maugréa-t-il en affichant une grimace.

Mais contrairement à son injonction, elle s'approcha de lui, à un rythme posé, avant de tapoter ses doigts contre le torse du Yamanaka, qui se raidit à son contact.

— Tu ne veux pas en profiter ? Que l'on soit seul... souffla-t-elle à son oreille.

Il rougit, non d'embarras mais d'énervement. Il ignora ses avances, prit la casserole avec des gants et l'apporta dans sa cuisine. Derrière lui, l'agente s'esclaffa de sa réaction et le suivit.

Ils s'assirent tous deux à la table basse, face à face. Mori versa le bœuf aux oignons et aux poivrons dans les assiettes creuses déposées sur trois arrêtes du carré. Cacatoès avait posé ses coudes contre la surface en bois et soutint son visage de ses mains, observant Mori avec la même attention qui lui avait fait preuve à son égard.

— Tu sais, c'est rare les hommes qui font la cuisine, révéla-t-elle avec un sourire qui dévoila toutes ses dents.

— Je sais, répondit-il fermé.

Elle ricana et prit ses baguettes pour goûter au vœu. Elle poussa des gémissements d'extase lorsque la tendre texture de la viande bien cuite atteignit ses papilles.

— Si tu pouvais manger en silence, grogna Mori, dérangé de sa mastication bien trop expressive.

Cette remarque la fit davantage sourire. Elle se leva soudainement, provoquant un haussement de sourcils de la part du Yamanaka en emportant son assiette avec elle. Elle tourna autour de la table et s'assit en tailleur juste à côté de l'homme, en alignant son plat juxtaposé au sien. Elle posa sa tête contre son épaule droite et renifla bruyamment. Mori s'écarta subitement sur la gauche et la regarda avec mépris. Elle se ramassa contre le sol et leva un sourcil moqueur vers Mori qui la toisait outragé.

— Je t'ai déjà dit ce qu'il se passerait si jamais tu t'amenais à faire ce genre de choses, lui menaça-t-il farouchement.

Elle lui envoya une vague sa main.

— Allons, allons, tu sais aussi bien que moi que le comité de l'éthique de Konoha ne permettrait un tel écart de la part d'un agent de la Première Division.

Il ronchonna. Il devait se douter qu'elle connaissait sur le bout de doigts les droits des ninjas. Elle avait probablement dû faire des recherches sur les préceptes de son clan. Le premier et la plus fondamental était de ne jamais envahir l'esprit d'une personne extérieure n'ayant pas été formé à leur art sans son consentement et ce, en dehors du cadre d'une mission ou lors de son exercice d'un travail requérant une telle démarche. Et même si Mori n'était plus lié à son clan, il restait soumis à ses lois.

Il vit alors Cacatoès se rapprocher de lui encore une fois, avec la grâce d'un chat et mit sa poitrine en évidence face à lui. Il claqua ses baguettes contre la table.

— Cela suffit kunoichi, je ne tomberai pas dans le panneau, donc inutile de continuer.

— Tu sais comme qui de nous deux cédera le premier, rigola-t-elle en passant sa main entre ses cheveux.

Il passa sa main devant son visage exaspéré et décida de l'ignorer complètement en se concentrant sur son repas. Elle recommença sa démarche en s'asseyant à côté de lui et en mangeant goulûment ses artichauts. Il espéra qu'en ne lui accordant aucune attention, elle finirait par abandonner mais bien au contraire, elle enfila un bras sous le sien. Il tiqua mais tenta de ne rien laisser paraître. La senteur de son parfum parvint à ses narines, si bien qu'il dût respirer avec la bouche. Toutefois, son assaut ne s'arrêta pas là, elle s'en prit désormais à son propre repas. Elle inséra ses baguettes dans son assiette et lui piqua un bout de viande. Il la fixa moribond le déposer entre ses dents et lui afficher un sourire narquois. Elle enroula sa langue autour du morceau et commença à mastiquer, juste nez-à-nez devant lui.

S'en fut trop, il la poussa contre le sol et elle retint un hoquet de surprise. Au-dessus d'elle, il la toisa avec des yeux durs qu'elle dut détourner son regard, paressant embarrassé. Si elle croyait qu'elle pouvait l'attaquer ainsi sans qu'il puisse répliquer, elle se trompait lourdement ! Il passa sa main contre son visage et l'inséra derrière sa nuque. Ses doigts calleux lui chatouillèrent l'arrière de son cou et elle dut s'empêcher de rire en affichant une moue chagrinée. Les longs cheveux blonds de l'homme encerclaient désormais ceux de la femme et leur regard mutuel se cherchaient mais à la fois se fuyaient.

« Euh... », prononça une voix sur le côté.

Ils sursautèrent et tournèrent vers la tête vers un garçon qui les toisait sans comprendre, sa brosse à dent penchant sur le côté. Ils s'écartèrent l'un de l'autre en vitesse avant de reprendre une position assise. L'agente rougissait fortement tandis que l'investigateur se contenta de tousser candide et d'admonester à Naruto un regard sévère.

— Tu as pris ton temps pour prendre ta douche, gamin, remarqua-t-il sur un ton ferme.

Naruto ne fit que cligner des yeux, ne semblant pas trop comment réagir. Même Mori parut perdre quelque peu son sang froid devant son manque de réaction. Cacatoès intervint en attirant Naruto dans ses bras pour lui frotter le crâne avec vivacité. Le garçon poussa des cris de douleur en la suppliant d'arrêter mais elle parut déterminée à lui faire passer un modique savon. Elle alterna ensuite avec des chatouilles et vit le bambin se secouer dans tous les sens. Mori se massa la tête de sa main devant cette scène incongrue avant de se rendre compte qu'un coup de pied malencontreux du garçon pouvait ruiner le repas qu'il avait mis une éternité à préparer. Il eut alors la présence d'esprit d'écarter les assiettes avant que le malencontreux accident n'arrive.

— Si vous voulez foutre le bordel, dégagez de chez moi ! gronda-t-il hors de ses gonds.

Le petit et la femme arrêtèrent subitement leur lutte improvisée avant de le regarder avec des yeux de chiots battus. Il déglutit un instant avant de secouer la tête et de les fixer avec l'air le plus menaçant qu'il aurait pu concevoir. Il avait souvent eu affaire à des cadets dans son service qui n'arrêtaient pas de se faire remarquer et il avait souvent eu l'habitude de leur remonter les bretelles, mais gérer ce genre d'énergumènes sur son lieu de travail était bien différent que de le faire chez soi. Le garçon lui confia un gigantesque sourire en se grattant la tête.

— Excuse-nous Mori ! On ne le refera plus, c'est promis !

Mori sentit son cœur faire un bond devant cette vue. Il ne savait pas pourquoi ce gamin lui faisait perdre ainsi ses moyens, mais ce fut comme si quelque chose à l'intérieur de lui le poussait à tout lui concéder. L'agente pour sa part afficha une mine moqueuse devant le regard attendri du Yamanaka.

— Hmm... je sais maintenant comme m'y prendre, suggéra-t-elle lascivement.

Et il s'attendait au pire.

« Naruto ? », minauda-t-elle d'une voix fluette.

— Oui ? répondit le garçon ne s'attendant pas à ce qu'elle l'interpelle de cette manière.

— Peux-tu dire à Mori de venir me masser les épaules ? J'ai terriblement mal au dos ces derniers temps.

Naruto cligna des yeux avant de sourire de manière tout à fait innocente et de fixer Mori avec ce même sourire. Le Yamanaka hocha vigoureusement la tête, ses yeux semblant sortir de leur orbite — à la fois de frayeur et d'horreur.

— Mori, tu peux la soulager s'il-te-plait ? requit-il sur un air suppliant.

Mori songea sérieusement au fait de tuer cette femme avant le début de la semaine suivante.


Sasuke entendit du bruit en bas de chambre, qui était au premier étage. Il se frotta les yeux sur son lit, bailla un coup avant d'enfiler ses chaussons. Curieux de savoir la source de grabuge, il emprunta les escaliers qui menait vers le rez-de-chaussée. Il dut faire attention à ne pas tomber des marches qui étaient difficiles à voir dans l'obscurité de la nuit. Bien qu'il connaissait par cœur sa maison, sa mère lui avait toujours prévenu de faire attention en empruntant cet escalier.

Lorsqu'il arriva vers la dixième marche, il vit la figure de son père, ainsi que celle de son frère et de son cousin soutenu par son épaule se dirigeait vers la salle à manger. En marchant sur la pointe des pieds, il descendit les dernières marches avec toute la discrétion dont il était capable et se posa son oreille contre le mur de la cuisine.

Il y eut des bruits de documents et de mouvements de mobilier.

— Pose-le contre la table, entendit-il de la part de son père.

Sasuke entendit un grognement alors qu'un corps sembla se poser contre une surface solide.

— Maintenant, reporte-moi ce qu'il s'est passé avec lui, Itachi.

— Bien père... Comme vous me l'aviez ordonné, j'ai surveillé Shisui toute la journée pour ne pas qu'il se fasse du mal à lui-même—

— Oh... Ma tête... fit soudain une voix roque.

— Nous sommes passés du côté de la rivière Nakano où nous sommes restés sur la midi, puis Shisui proposa que l'on s'arrête manger dans un bar et—

— Arrête Itachi... arrête... supplia la voix pitoyable de son cousin.

— Et il s'est mis à boire verre après verre.

Il y eut un long silence.

— Rince-le et passe-le à l'eau, il fait actuellement honte à notre clan, rumina Fugaku.

— Bien père.

— Ah... fit la voix de Shisui dans un hoquet.

— Avant que tu ne partes, 'Tachi, tiens.

Sasuke entendit une pause.

— Demain ? Si tôt ? demanda son frère.

Pas de réponse.

— Très bien père. Je tâcherai de faire en sorte d'être prêt et de préparer Shisui pour demain soir.

Sasuke sentit que c'était la fin de la discussion au froissement des tatamis et ne sachant pas à aller, il se cacha derrière une jarre, dans un coin du couloir menant à la cuisine. Il vit son père passer la porte sans le remarquer. Son frère le suivit cinq secondes après, avec leur cousin soutenu sur son épaule gauche. Il tourna son regard vers lui et lui fit un clin d'oeil. Son frère passa sa main libre dans sa nuque et leva deux fois son coude.

Le petit Uchiwa sourit. C'était un code que lui et son frère avaient établi le soir pour se retrouver. Durant la journée, ils n'avaient pas vraiment le temps de se voir et la nuit, Sasuke était censé respecter le couvre-feu, mais comme c'était les seuls moments qu'ils pouvaient partager avec Itachi, deux fois par semaine, il restait éveillé afin de recevoir son frère dans sa chambre.

Après qu'il eut le champ libre pour aller aux escaliers sans se faire remarquer par son père, Sasuke grimpa encore fois sur la pointe des pieds les marches. Il était vraiment devenu un expert en filature afin de ne pas être pisté par son pèr. Il connaissait la moindre parcelle de sa maison et savait exactement où mettre les pieds pour que le sol ne grince point.

Cinq minutes plus tard, Sasuke arriva enfin dans sa chambre. Il attendit avec trépidation son frère sous sa couette. Un certain moment plus tard, il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir et se refermer. Si Sasuke pouvait reconnaître le bruit de pas d'une personne, c'était bien celui de son frère. Posé, mais certain, ses pieds paraissaient flotter sur le sol comme sur de l'eau.

— Sasuke, es-tu réveillé ? lui souffla doucement son frère alors qu'il s'asseyait à côté de lui, sur sa couette.

Sasuke sortit ses yeux de la couverture et vit les traits fatigués d'Itachi. Son frère avait dû passer une longue journée.

— Grand-frère, souffla Sasuke en se jetant contre Itachi, qui mit un doigt devant sa bouche pour lui signifier de faire moins de bruits.

— Oui Sasuke, cela fait un bout de temps que l'on ne s'est pas parlé, pas vrai ?

Cela ne faisait que cinq jours, mais pour Sasuke, cela avait paru duré une éternité. L'après-midi où il avait été raccompagné par son frère, le soir, il était encore parti en mission et avait dû se reposer les deux jours qui suivirent. Durant le laps de temps qui suivit, les deux ne trouvèrent pas un instant pour se joindre.

— Grand-frère... comment va cousin Shisui ?

Itachi soupira.

— Il fait du mieux qu'il peut pour gérer la situation, mais parfois, boire est le seul moyen que nous disposons pour oublier. Je m'attendais à ce que Père lui fasse plus de remontrances mais même lui semblait assez touché par le cas de notre oncle.

Sasuke s'éloigna d'Itachi et regarda la lune au dehors, par delà la fenêtre.

— Je me demande si oncle Satoshi nous observe du ciel.

Itachi retint un rire étouffé.

— S'il nous observe, il doit probablement s'étonner que l'on brave ainsi les prérogatives de notre père.

Sasuke tint un coin de sa couverture et le tortilla entre ses doigts.

— Tu connaissais bien oncle Satoshi ?

Itachi hocha la tête.

— J'ai dû le voir peut-être deux fois en tout et pour tout. Il a toujours été un homme solitaire, touché par la guerre. Il était probablement le membre le plus marginal de notre clan. Notre père n'a jamais officialisé son exclusion, mais il semblait que notre oncle s'excluait de lui-même vers la fin.

— Que lui est-il arrivé ? demanda le petit garçon à l'adolescent.

Itachi regarda sérieusement Sasuke dans les yeux.

« Je considère que tu es assez mâture pour connaître l'ampleur de notre secret. Ce que je suis sur le point de te révéler ne doit pas sortir de cette chambre, compris ? », l'interrogea Itachi et continua après avoir vu Sasuke hocher la tête. « Je n'ai pas les détails exacts des jours qui ont précédé, ni de comment il est mort exactement. Tout ce que je sais, c'est que Shisui avait remarqué que depuis un mois, son père se comportait différemment de d'habitude. Notre oncle a toujours été réservé, mais ce dernier mois, Oncle Satochi paraissait l'être encore plus que normalement. Si j'étais superstitieux, je dirai qu'il aurait vu un signe de sa fin prochaine et qu'il s'était distancé en prévision de ce futur sombre, mais je ne crois pas un instant à cet théorie. Mon hypothèse, c'est que cette affaire concerne un problème plus profond dans notre clan. »

Sasuke ouvrit de grands yeux. Pourtant, leur père lui avait toujours dit que leur clan n'avait jamais été aussi grand qu'à présent.

« Notre clan souffre actuellement de querelles internes. Il y a deux parties au sein de notre clan qui présentent deux idéologies contradictoires. Une des factions veut que notre clan revienne à sa grandeur d'origine, soit de renverser le Hokage en place et l'autre partie, qui est représenté par notre père, opte plutôt pour la stabilité. Bien sûr, la partie qui veut débuter une guerre civil au sein de notre village est fortement minoritaire et notre père fait tout pour réprimer les rumeurs concernant les dissensions au sein de notre clan. Je suis sûr que récemment, tu as constaté les membres de notre clan devenir plus tendus, n'est-ce pas ? »

Sasuke était éberlué. Il avait en effet noté que tout le monde semblait un peu stressé ces deux derniers mois mais il n'envisageait certainement pas que cela prenne de telles proportions.

« Oncle Satoshi faisait parti de la faction qui prônait pour la stabilité de notre clan. Sa mort a causé la flamme des tribuns de se rallumer. Les membres les plus réactionnaires de notre clan disent que c'est Konoha qui a planifié tout ça, mais je n'en crois pas un mot. Notre père travaille intimement avec le Sandaime pour la paix au sein de notre village. Tout ceci provient de l'Accident où le Yondaime est mort lors de l'attaque de Kyuubi. Les autres clans se sont mis à nous accuser de cette attaque et nous avons été excommuniés de tous les postes d'influence du village en raison de ceci. Le Sandaime fut le seul à nous tendre une perche et à nous faire confiance. Tu n'avais qu'un an à l'époque et tu es actuellement trop jeune pour t'en souvenir, mais les trois mois suivant l'attaque du Kyuubi, il est venu en secret dans l'enceinte de notre clan et s'est agenouillé très bas en s'excusant du comportement du village envers notre clan et a juré de faire en sorte que les Uchiwa marcheraient main dans la main avec notre village. »

Sasuke savait que leur père allait souvent à la Tour avec son habit de cérémonie, mais il ne s'imaginait pas que c'était pour toutes ces raisons sous-jacentes. Il n'avait jamais entendu parlé de ça auparavant, ni de son père, ni de sa mère, ni de quiconque avant qu'Itachi lui en parle.

« Toutefois, la posture grandissante du village a atteint une telle dimension que des villages adverses se sont mis à cogité des plans pour nous déstabiliser et je suppose que l'instabilité de notre clan, qui a toujours été sur la sellette depuis l'Accident du Kyuubi a été une source privilégiée pour semer la zizanie au sein de Konoha.

« Tout ça pour dire que notre père et même la plupart des membres de notre clan croient avec ferveur au Sandaime. Notre père dit qu'il a encore de beaux jours devant lui et tant que le Sandaime restera en vie, il est certain que notre clan n'aura rien à craindre. Le village lui-même s'est renforcé depuis l'attaque et n'a fait que grandir depuis. Les Uchiwa ainsi que tous les clans sont intimement liés dans cette démarche de développement. Le nombre de ANBU n'a fait que croitre ses dernières années si bien que chaque clan dispose au moins vingt pour cent de ses effectifs qui sont directement sous les ordres du Sandaime.

« Le Sandaime veille à maintenir tous les clans à égalité sur le plan des pouvoirs, lorsque l'un des clans est trop faible, Konoha offre à ce clan des postes d'importance capitale sur le plan politique. Qu'oncle Satoshi, qui était un sympathisant de notre père ait réussi à avoir le poste d'enseignant à l'Académie pour former les nouveaux ninjas n'était pas étonnant. Lors de la nouvelle de la défection du professeur Mizuki, Satoshi s'est immédiatement proposé auprès de notre père avec un projet de son cru. Ceci a grandement étonné nos parents, car Satoshi parut sortir de son marasme quotidien, comme si la nouvelle que notre clan puisse reluire aux yeux du village avait réveillé ses ardeurs. »

Sasuke fut alors épris d'admiration pour leur oncle mais d'autant plus triste qu'il soit mort sans qu'il n'ait pu vraiment le connaître.

« Suite à ça, notre père accepta sa demande et proposa sa démarche auprès du Sandaime, qui nous choisit avec grand plaisir, disant que cela faisait un moment que le clan Uchiwa n'avait pas proposé quelque chose de novateur pour le clan. Oncle Satoshi se mit à rédiger les grandes lignes directrices des Jeux de Guerre auquel tu vas participer demain. Néanmoins, une telle position avait suscité la jalousie auprès de certains membres de notre clan et mon hypothèse et que notre oncle a été empoisonné par eux.

« Il y a deux mois, ton père avec les dix membres de notre clan qu'ils considéraient comme les plus proches de son idéologie ont mis à sac le repère de l'autre faction de notre clan. Oncle Satoshi avait été l'un plus fervents partisans pour cet assaut. Je suppose que sa vigueur a dû être remonté auprès de cette faction et c'est pourquoi depuis un mois, oncle Satoshi se comportait bizarrement, car il savait qu'il était la cible de leur fureur et qu'il ne voulait pas impliquer d'avantage son fils, notre cousin Shisui, de même que notre père. Shisui m'a soufflé aujourd'hui qu'oncle Satoshi divaguait souvent tout seul, comme s'il entendait des voix lui soumettre des directives. Je pense pour ma part que c'était plutôt les médisances des opposants pour la stabilité de notre clan qui primaient sur ses pensées et qu'il avait l'esprit trouble en raison de toutes les substances qu'on lui glissait à son insu.

« Je ne m'y connais pas très bien en poisons, mais je suppose que tout est parti de là. Voici mon hypothèse complet de la situation actuelle : notre oncle Satoshi a été empoisonné par les membres de la faction opposée de notre clan et les récentes activités de cette faction sont dues à une influence externe au village qui fournit en armement et en ressource cette faction. Ceci cause une atmosphère délétère au sein de notre clan et je suis souvent missionné pour espionner certains membres ayant des comportements un peu louches. »

Les traits fatigués de son grand-frère en disait long sur combien cette affaire devait le peser. Sasuke se sentait coupable d'avoir été complètement à tous les problèmes que leur clan avait. Son frère, sa mère et son père se battaient sans doute tous les jours pour leur paix et leur survie. Tout ce qui le préoccupait avant qu'Itachi ne lui révèle tout était juste ses propres soucis personnels, qui paraissaient bien pâles devant les problématiques qu'affrontaient leur clan.

— Je veux vous aider, souffla Sasuke. J'en ai marre d'être inutile et—

Mais Itachi mit un doigt sur ses lèvres. Il regarda tendrement son petit frère.

— Non Sasuke, tu es très bien comme tu es actuellement. Père et mère ne veulent pas que tu t'inquiètes. C'est aussi pour ça que Père n'a jamais pu trop être avec toi. Mais crois-moi, quand je suis avec lui, il me parle souvent de toi en bien Sasuke.

Le petit Uchiwa ouvrit de grands yeux.

— Vraiment ? souffla-t-il n'en croyant pas ses oreilles.

Avec un grand sourire, Itachi acquiesça.

— Bien sûr... Tu ne dois rien paraître d'accord ? S'il parait si insensible envers toi, c'est aussi pour te protéger Sasuke. Le moins proche tu parais de lui et moins tu es une cible possible pour nos opposants. Si notre père concentre toute son attention sur moi, c'est qu'il sait que je peux me défendre. Je ne compte plus le nombre de fois qu'on a essayé de m'assassiner ces dernières semaines, avoua Itachi dans un rire.

Si le cœur de Sasuke faisait un bond en apprenant que son père l'aimait tant au point de l'ignorer pour sa sécurité, il était encore plus inquiet pour son frère.

— Ne t'en fait pas, petit-frère. Et puis Konoha m'a assigné une sorte de garde du corps durant la journée. Mon capitaine ANBU au nom de code Alpha est probablement l'un des membres les plus forts de nos escouades.

— Mais—

Itachi lui fit une pichenette et Sasuke le regarda avec une moue larmoyante.

— Tout ça pour te dire, ne t'inquiète pas Sasuke. Je suis en sécurité, comme l'est notre famille. Et maintenant Sasuke, ta première mission rang S sera de garder ce secret d'accord ? fit Itachi avec un clin d'œil.

— Oui commandant ! fit Sasuke en se mettant en garde-à-vue, heureux qu'on lui accorde une telle confiance.

— Et maintenant au lit ! Dors bien Sasuke. J'ai entendu dire que tu es le chef d'escouade aux Jeux. Il faut que tu sois en forme pour demain !

Sasuke acquiesça vivement et remit sa couverture au-dessus de sa tête. Il fallait qu'il se montre digne de leur clan. Alors qu'il entendit son frère s'éloigner de son chevet, celui-ci sembla revenir vers lui.

« Ah, j'ai failli oublier de te dire. Notre père a réussi obtenir une dérogation pour que Suishi et moi passons les examens pour devenir Jounin. »

Sasuke releva sa couverture instantanément.

— C'est vrai !?

Itachi acquiesça au pied de la porte.

— Souhaite-moi bonne chance ! déclara son grand-frère en faisant une vague de la main.

Sasuke leva les deux pouces en l'air avec un grand sourire et reposa sa tête contre son oreiller.

Son frère avait décidément le talent pour lui remonter le moral...


X


Il avait senti comme si une sorte de présence l'avait suivi en permanence