Je sais pas ce que j'ai fait, pourquoi j'ai écrit ça, mais ça date de 3 ans. Voilà voilà.

OCC en vue, vous êtes prévenus. JE REPETE : OCC EN VUE !

Tout est à Square Enix. Bonne lecture.


La contrée du départ forme de nombreux porteurs de Keyblade, quelques rares excellents éléments peuvent prétendre à devenir des maîtres de la Keyblade, passés un certain niveau. D'autres formations existent, et bien qu'elles soient toutes aussi performantes et redoutables, la ville reste connue pour cela.

L'école est divisée par année d'arrivée, c'est-à-dire leur promotion, puis par unité. Les unités contiennent pas plus de quinze personnes, ajustées chaque semestre en fonction du mode de combat, des affinités entre les équipiers, et de leurs compétences.

Depuis peu, Roxas Strife (unité O, pour Organization) et Vanitas Fair (unité B, pour Birth) coopèrent ensemble. Ou du moins, leurs chefs d'unité partagent un intérêt suffisamment commun pour forcer les deux porteurs à s'associer. Rien n'interdit aux membres de différentes unités d'être ensemble, les leçons théoriques sont donnés en cours magistraux pour toute la promotion, mais cela n'arrive pas tant que ça. Sans doute sont-ils les seuls spécialisés dans le combat rapproché avec une forte utilisation de la magie, mais est-ce une raison suffisante pour les mettre ensemble ?

Apparemment oui. Une mission à réaliser sur le terrain par binôme, une gentille phrase dans les couloirs de l'école, quelques photos d'eux ensemble, et hop ! Le tour est joué.

Tout le monde pense qu'ils s'entendent relativement bien.

La vérité ?

Vanitas déteste viscéralement Roxas. Ils doivent partager le même compartiment le temps que dure l'association, alors à la moindre occasion il lui en fait baver. Le lit mouillé pendant la nuit, les sous-vêtements roses après lavage, des verres dans les céréales, des fringues disparus, des choses moisies dans son assiette, absence de papier toilette, entre autres petites contrariétés. Rien de grave pour Roxas qui a grandi en subissant bien pire comme blague.

Il attend juste le bon moment pour se venger comme il faut.

Roxas est très observateur, à force de vivre quasiment H24 avec son rival, il a commencé à repérer plusieurs habitudes (toilettes à 4:03 toutes les nuits, toast légèrement cramés, tendance à l'exhibitionnisme, 10 minutes à se jeter des fleurs avant de partir, un verre de lait avant de dormir, mange en désordre) et la plus notable et bizarre : craint les tétons.

Craint les tétons.

(Roxas a dû se calmer pendant plus d'une heure pour ne pas se moquer de Vanitas en face à face.)

Au début, il ne savait pas qu'il craignait vraiment. Vanitas s'écarte parfois quand quelqu'un va le frôler d'un peu trop près. Il se protège d'abord le torse, même pas le ventre ou les bourses. Il met des tee-shirts faussement moulant et dans une matière particulière.

Roxas s'en est rendu compte quand il espionnait Vanitas de temps à autre. À chaque fois que le porteur Vanitas, alias B9-20.10, effleure sans le vouloir ses bouts de chairs, il ferme les yeux et se mordille la lèvre, alors que ses joues rougissent. Et c'est juste wow.

Depuis il ne sait combien de temps, il fait une fixette sur ses tétons. Il y pense beaucoup et trop souvent.

« Je te jure mec, il craint les tétons, j'en suis sûr. »

« Roxas... » Soupire Hayner, son meilleur ami, à l'autre bout de la ligne. « C'est quoi ton problème ? Je suis sûr que non, arrête d'y penser ! »

« Tu m'en demandes trop. Je vis avec lui, je sais qu'il est super sensible. Tu devrais voir ton visage, gars. Tellement... expressif. Je comprends ce que les filles lui trouvent. »

« ...Je vais faire comme si je n'avais jamais entendu ça. T'es une groupie en fait. »

« Eh, respecte-moi quand même ! J'ai dit qu'il me faisait bander, pas que j'aimais ses combats. »

« Depuis que t'es avec lui, j'ai envie d'effacer de ma mémoire tout ce que tu dis. J'te jure, c'est flippant. »

« Comprends-moi ! » Roxas s'installe sur la table de leur minuscule cuisine, un sandwich dans la main.

« Je ne veux pas. Je ne veux pas comprendre ce que tu ressens, sinon ça voudra dire que je suis aussi malade que toi ; y a pas moyen. En plus, lâche l'affaire : il pue l'hétérosexualité, petit pd. »

« Bouffon. Du sexe reste du sexe. »

« Si c'est lui qui te prend, y aura pas de différence ouais. »

« On verra quand on sera dans le lit. Et tu sais ce que je vais lui faire ? »

« Non, » Hayner pousse un soupir à fendre l'âme. « Mais dis-moi, je t'écoute. »

« Je vais lécher ses tétons indécents et les rendre tout durs. Je suis persuadé qu'ils seront bien rouges ! »

Roxas lève la tête avec un grand sourire, mais croise le regard suspicieux de celui qui hante ses pensées et ses désirs les plus honteux. Vanitas s'avance dans la cuisine pour piocher dans les placards de quoi goûter.

-T'es super bizarre comme mec, j'espère qu'on te l'a déjà dit. Tu parles avec qui en plus ? Demande-t-il.

-Avec Hayner, un pote.

« Ne me dis pas qu'il est avec toi ? »

« Tu le demandes tellement gentiment et avec tellement d'espérance... »

« Il est là. » en conclut Hayner.

« Oui. » Il réfléchit un instant. « Attends une minute. »

« Hum, d'accord. »

Roxas éloigne le téléphone de son oreille et regarde Vanitas. Le brun est en train de farfouiller dans tous les endroits possibles. Il meurt de faim et pas une chose n'a l'air de lui plaire, ce n'est pourtant pas comme si c'est lui-même qui avait fait les courses cette semaine.

-Eh, Vanitas.

-M'appelle pas Vanitas, grogne le concerné.

-C'est ton prénom.

-Pour toi c'est Fair ou B9-20.10, on n'est pas potes.

-Les gens ne mentaient pas quand ils disaient que t'avais vraiment un caractère de merde. Passons, j'peux inviter Hayner ?

-Pour quoi faire ?

Un sourire narquois apparaît sur les lèvres de Vanitas, alors qu'il prend un ton condescendant pour répondre :

-C'est à lui que tu veux lécher les tétons ?

Roxas incline la tête, prenant un air rempli de défi :

-Jaloux ?

Vanitas fronce les sourcils, agacé, virant au rouge.

-Fais ce que tu veux de ton cul, mais tu n'as pas intérêt à niquer dans ma piaule, gamin, compris ?

-On partage les frais, lui rappelle-t-il.

-Ne fais pas le malin. J'me casse, tu m'as coupé l'appétit avec tes conneries. Bouffon.

Vanitas sort théâtralement de la pièce. Le blond pouffe de rire. « Diva » se moque-t-il, avant de mettre le portable à son oreille.

« Hayner ? »

« Me dis pas que j'ai entendu ce que je viens d'entendre. »

« Que tu viens passer quelques jours avec nous ? Si. »

« C'est mort. »

« On est en vacances d'hiver, qu'est-ce tu peux bien faire ? Vas-y, viens. De toute façon, je réserve déjà un billet pour ce soir. T'es obligé. Et j'appelle ta mère. Comme ça t'es encore plus obligé. »

« Sale chienne. »

« C'est ça, me remercie pas connard. »

« Tu veux que je vienne pour assister à tes délires de pervers fétichiste de tétons. Excuse-moi de ne pas être emballé par ce magnifique programme. »

« Je te laisserai ma carte de crédit pour te faire plaisir. »

« Invité première classe ou rien. »

Si Roxas a la chance de pouvoir vivre dans la citadelle de l'école, ce n'est pas le cas de Hayner, élève dans un autre cursus, qui met bien une heure à venir en transport tous les jours. Pour qu'un externe puisse passer les vacances dans le bâtiment, il y a toute une procédure à faire, rapide avec les bons documents, mais tellement lente la première fois, mais aussi chère.

Grâce à son titre de porteur et aux nombreuses missions qu'il a faites, il a gagné en notoriété et s'est fait de sacrées économies.

« T'es pas trop chiant comme mec. Une vraie diva. »

« Ta gueule, tu gagnes bien ta vie. Tu viendras me chercher en plus. »

« Que dalle, c'est pas noël. Et quand t'es porteur, les heures de sommeils sont une denrée rares, me les vole pas. »

C'est pour cette raison qu'il a quand même fait toutes les démarches administratives pour que Hayner dorme dans son compartiment, alors que ça met toujours une plombe, puis qu'il est allé le récupérer dans la ville, vers une heure du matin, baillant à s'en décrocher la mâchoire.


Vanitas est un lève-tôt, Roxas l'a rapidement compris lors de ses pauses pipi vers 7 heures. Et quand ils ne se croisent pas dans le couloir, B9-20.10 vient faire un tour dans sa chambre pour vérifier s'il est là ou s'il n'a aucun problème.

Ce matin ne fait pas exception à la règle. Le départ de Roxas dans la nuit l'a bien sûr réveillé et alerté, ce qui l'a forcé à rester debout, mais la fatigue l'a vite rattrapé et il s'est réveillé vers 8:35. Il effectue son rituel matinal (toilette, douche, petit-déjeuner, dix minutes à se coiffer et à s'habiller) puis se retrouve devant la porte de la chambre de Roxas.

Quand son regard tombe sur le lit, il fronce les sourcils. Il reconnaît le blond sur le côté droit, bavant allégrement sur son oreiller, son corps dans une position très étrange et qu'il ne savait pas possible de réaliser dans son sommeil. Par contre, il ignore à qui appartient la tête sur l'oreiller gauche qui s'approprie toute la couette. Il appuie sur un bouton qui fait monter les stores et les rayons de soleil s'attaquent directement aux deux endormis. Malheureusement pour lui, Roxas est celui qui est en face. En sentant une chaleur étrangère, il ouvre les yeux avant de les cacher.

-Putaain, Hayner la lumière ! Ferme, ferme, ferme !

-Ta gueule, grommelle le concerné.

Hayner tape au hasard à côté de lui pour faire taire son ami, puis finit par battre des paupières en sentant Roxas se tortiller dans tous les sens. Son regard tombe sur B9-20.10 qui lui lance des foudres.

-C'est l'heure de se lever, claque-t-il.

-Putain, quoi ? Grogne Roxas, incrédule. Il est j'sais pas quelle heure-là et tu veux qu'on se lève ? Ferme, d'accord ? On fera ce que tu veux plus tard.

-Pas moyen, tu te lèves. On doit aller en salle de réunion aujourd'hui. Dans deux minutes vous n'êtes plus dans ce fichu lit.

Vanitas fusille une dernière fois les deux garçons, puis claque la porte derrière lui. Roxas sursaute et tombe du lit. Hayner le regarde, avant d'éclater de rire. Maintenant, ils sont définitivement bien réveillés.

Cinq minutes plus tard, ils s'installent à la table dans la cuisine. Tout ce qui peut servir pour le petit déjeuner est déjà sur la table. Roxas prend un bol, met des céréales dedans, ajoute du lait et commence à manger. Hayner reste perplexe par la présence de tout ça.

-Vous avez une gouvernante ? Demande-t-il.

-Hum ? Non, pourquoi on en aurait une ?

-Tu ne vas pas me dire que c'est apparu tout seul.

-Ah ça. C'est Vanitas. Il sort toujours de quoi manger quand on est à la maison. Il cuisine trop bien.

-Une vraie femme au foyer, répond-il d'un ton narquois.

-Eh te moque pas, il est cool.

-Si je dis ta femme au foyer, ça te va ?

-C'est mieux, mais toujours méchant.

Hayner roule des yeux, un sourire amusé aux lèvres. Ça lui fait du bien de pouvoir plaisanter sur n'importe quoi avec son meilleur ami. Avec ses missions dans tous les sens et sa notoriété, il ne peut plus voir Roxas aussi souvent qu'avant. Il s'en plaint pas, il est même heureux pour lui, mais ça lui manque simplement.

Il attrape une fourchette et pioche dans tout ce qui est présenté à sa vue. Ouais, Vanitas ne cuisine pas si mal que ça. (Il n'avouera pas qu'il n'a jamais mangé avec autant d'appétit ailleurs que chez sa mère)

Dans le petit salon collé à la cuisine, les liant par une porte, Vanitas a décidé de tuer des soldats en ligne. La pièce n'est pas bien grande, mais il a réussi à l'aménager de manière suffisamment correcte pour pouvoir installer une télévision et une console de jeux dans un coin. Il appuie rageusement sur les touches de sa manette, agacé et frustré. Frustré parce qu'il ne sait pas pour quelle stupide raison il est agacé. Il soupire quand il se fait assassiner par derrière.

À la fin de la partie, il n'est pas de meilleure humeur. L'arrière de son crâne tape contre le haut du canapé. Un grognement sort de sa bouche, alors que l'écran affiche un joli « défaite » pour son équipe. Fais chier. Il tape des pieds, en colère.

-Tu voulais quoi ce matin ?

Il tourne la tête et bloque son regard dans celui azur de son partenaire. La colère monte en lui quand il constate qu'il est toujours en pyjama.

-T'es sérieux, Strife ?

-T'as débarqué comme une furie, j'ai rien capté. Tu voulais quoi ?

-On va en salle de réunion aujourd'hui ! T'as oublié ou merde ? Nos chefs pensent que c'est bien de s'afficher ensemble plutôt que de rester enfermés ici. Encore si on faisait autre chose que s'emmerder, je ne dirais pas non.

-Je ne te le fais pas dire.

Vanitas fronce les sourcils et le dévisage. Il a vraiment entendu ce qui est sorti de la bouche du blond ?

-Pour niquer tranquille avec ton copain ? Lâche l'affaire, personne ne baise personne dans cette baraque.

-Je le fais où si j'en ai envie ?

-Aux putes. Ou avec ta main droite. Elle doit bien te connaître, non ?

Le ton est ouvertement condescent. Même si le but a été de blesser son ego, Roxas ne dit rien et se mord l'intérieur de la lèvre. Vanitas se lève du canapé pour s'arrêter devant lui. Il croise ensuite les bras pour l'observer dans le blanc des yeux.

-On doit y être à dix heures. Sois prêt.

-Oui chef.

-Ne sois pas insolent. On part dans vingt minutes.

-Et Hayner ?

Il plisse les yeux, agacé. Roxas découvre son tic nerveux : son index tape à intervalle régulier sur son muscle, pendant qu'il serre sa mâchoire et son regard d'or s'assombrit.

-Quoi Hayner ?

-Il ne va pas rester ici tout seul, il va s'ennuyer !

-Quel dommage.

-Non mais sérieux, il ne va pas rester solo dans l'appart jusqu'à tard ce soir.

-Fallait y penser avant de l'inviter sans m'en parler. Tu sais très bien que nos missions sont aléatoires.

-On est en vacances, pourquoi aujourd'hui ?

-J'en sais rien. Ne fais pas ta chiante et va t'habiller. J'appelle les gens de l'accueil pour qu'ils lui trouvent une baby-sitter.

-On a dix-huit ans.

-Et donc ? Tu n'es pas majeur à ce que je sache.

-Toi non plus : tu n'as que vingt ans.

L'air devient vite électrique. Ils s'affrontent du regard pour savoir qui va craquer en premier et s'avouer vaincu, sauf qu'ils s'éloignent d'un bond quand ils entendent quelqu'un tousser. Hayner est appuyé contre le chambranle, se mordillant timidement la lèvre, une serviette autour des hanches et le haut du corps mouillé par endroit.

-Er, Roxas ? J'ai besoin d'aide...

-Ouais, ouais, j'arrive.

Il adresse un dernier coup d'œil à Vanitas puis quitte le salon. Il ne manque pas le fait qu'il ait les poings serrés et qu'il se consume de rage sur place.

Une fois dans la chambre, Hayner pioche dans ses vêtements pour s'habiller, alors que Roxas l'observe, avant de soupirer, puis de chercher également des fringues pour aller se doucher.

-T'avais besoin de quoi ? Demande-t-il.

-Que mon pote reste en vie, c'est l'amour fou entre vous.

-Crois pas les conneries du journal de l'école, Vanitas me déteste en vrai. Mais d'habitude, il est moins... direct ?

-Je le dérange beaucoup. Je le fais carrément chier même.

-Mais non.

-Si. Et je crois que ça va t'aider à coucher avec.

-C'est un fantasme. Il est tellement... inaccessible, répond Roxas d'un air rêveur.

-Du tout. Personne ne l'est. Tu te souviens de Quistis Trepe ? Elle, elle nous était totalement inaccessible. Mais Irvine j'sais plus quoi l'a faite tomber de son piédestal, non ? Vanitas sait que tu existes et te considère. Tu sais ce que ça veut dire ?

-... Qu'il me hait ?

-Que t'es complètement con. Vas te laver, tu pues. Je reste là.

Roxas claque la porte derrière lui, criant un « Va chier trou du cul ! » à son encontre. Hayner tombe sur le lit en rigolant. Il ne loupe toutefois pas la silhouette qui s'éloigne aussitôt.

Un quart d'heure plus tard, ils sont à l'intérieur du nescient de transport de Vanitas, une immense créature qu'il invoque et qui lui obéit. Ils vivent peut-être dans la citadelle de la contrée, mais la salle de réunion est à l'autre bout du complexe, se déplacer rapidement s'impose.

-Vanitas...

-J't'ai dit quoi hier ? J'suis pas ton pote !

-Bon d'accord, B9-20.10, on fait quoi pour Hayner ?

-On le dépose au bureau du comité disciplinaire. Un de leur gars passera la journée avec lui et lui fera visiter l'école, tout ce qu'il veut. Ça vous va ?

-Oui.

Roxas se tourne vers Hayner et lui tend sa carte de crédit, tout souriant.

-Chose dite, chose promise. Tiens avant que j'oublie.

-Merci mec.

Vanitas n'apprécie visiblement pas la présence de l'autre adolescent. Sa mauvaise humeur jette un froid et les deux amis n'osent pas s'adresser la parole de peur de se faire frapper.

Quand ils atteignent le bâtiment principal, Vanitas fait disparaître son nescient et ils entrent dans le hall du rez-de-chaussée. De là, ils marchent trois minutes jusqu'à l'aile du comité disciplinaire, où ils larguent Hayner sans se retourner.

Une fois qu'ils sont seuls en se dirigeant jusqu'à la salle de réunion, Roxas se doute qu'il va se faire disputer. Les mains derrière son dos, il triture nerveusement ses doigts, attendant la sanction comme un enfant devant ses parents.

-Pourquoi tu ne m'as pas dit qu'il venait aujourd'hui ? Demande (l'agresse) B9-20.10.

-Je t'ai demandé, se défend-il d'une petite voix.

-S'il pouvait venir, pas qu'il débarquait la nuit même ! Quand je t'ai entendu te barrer comme un voleur, sans me prévenir, tu crois que j'ai pensé quoi ?

-Tu t'es inquiété ?

-... Non. Mais Xehanort, peu importe lequel, m'aurait arraché la gueule si t'avais eu le moindre problème. Ça t'aurait tué de me réveiller et de me tenir au courant ?!

Il y a deux Xehanort dans le corps enseignant : Maître Xehanort et Xehanort le jeune, chef de l'unité de Vanitas et fils du premier.

-Je pensais que ça t'était égal.

-Et bah non ! Putain, t'es vraiment chiant comme gars.

Vanitas fourre sa main dans ses cheveux, essayant de domestiquer sa masse capillaire, même si c'est en réalité le cadet de ses soucis. Le blond l'observe longuement, mais préfère ne rien dire et regarde devant lui avec un léger sourire.

Après de nombreux escaliers pris, quand ils arrivent enfin près de la salle de réunion, ils découvrent un Xehanort et un Xemnas qui n'ont pas l'air de bonne humeur. Les deux futurs adultes s'avancent vers eux, réticents.

-C'est quoi cette histoire ? Demande Xehanort.

La couleur est annoncée. Bon, l'accueil et l'administration de l'internat ont dû les prévenir.

Vanitas croise les bras et tourne la tête vers le plus jeune de tous, dédaigneux.

-T'as qu'à lui demander.

-N'oublie pas à qui tu t'adresses, le reprend de suite son chef. Par ailleurs, vous vivez ensemble, t'es le plus grand, peu importe ce qu'il fait, t'es responsable, c'est clair ?

-... Oui, soupire-t-il.

-Roxas, l'interpelle Xemnas. T'aurais pu nous prévenir plus tôt, maintenant explique-toi.

-Eh bien... écoutez, ça fait longtemps que je ne l'avais pas vu. Comme on est censés être en vacances, je ne pensais pas qu'on allait avoir une mission aujourd'hui. Du coup j'ai invité Hayner, je lui ai pris le premier ticket pour l'internat, je n'avais pas pensé qu'il fallait le récupérer pendant la nuit.

-Pourquoi n'as-tu rien dit à Vanitas ? L'interroge Xehanort.

-Il avait l'air épuisé, je n'ai pas osé.

Et il n'avait pas envie.

-Comment il est venu ?

Cette fois Roxas met plus de temps à répondre. Il se balance sur ses jambes, le rouge aux joues, évitant de regarder Vanitas. Ce dernier fronce les sourcils, ils savent tous qu'il ne va pas aimer la réponse.

-Je... J'ai peut-être pris...

-T'as intérêt à avoir pris un transport en commun, claque le brun sévèrement.

Roxas fait la moue, confirmant les doutes de tous.

-Le carrosse...

-Le carrosse ? Mon carrosse maudit ?!

Vanitas l'attrape par le col de sa veste et le ramène près de lui. Ses sourcils sont froncés et ses yeux pourraient le tuer, s'ils étaient des armes. Les phalanges de ses mains blanchissent tellement il serre fort, alors que ses iris jaune pétillent.

-Mon putain de carrosse maudit ?! Celui que je peux invoquer, que t'as jamais conduit, qui est de ma responsabilité ?! Mais t'es sérieux là !? T'as osé fouiller dans mes affaires pour prendre mon porte-clefs ? En pleine nuit en plus ! T'aurais pu avoir un accident si tu t'étais endormi ou s'il avait senti du doute, t'y penses à ça, crétin ?! Si tu l'avais éclaté, ça me serait retombé sur la gueule ! Tu ne te rends pas compte que si je fais encore une connerie, je peux virer d'ici ou me prendre une putain de grosse cartouche sur la gueule ! Mais non, tu penses qu'à ta gueule, connard ! Putain !

Vanitas le repousse violemment, la rage au ventre, et si Xehanort n'avait pas invoqué sa Keyblade pour le dissuader de faire quoique ce soit, il lui aurait sûrement foutu dessus. Ses poings le démangent.

-Salle de réunion, maintenant.

Fulminant de rage, Vanitas obéit à l'ordre reçu et ouvre violemment la porte près de lui, pour aller bouillir dans un coin, après avoir tapé dans une chaise. Xehanort soupire de lassitude, se demandant comment ce type pouvait être le pupille de son père.

-Assis.

Encore une fois, Vanitas s'exécute sans poser de question, les sourcils froncés et la colère brûlant ses entrailles. Des nescients ne demandent qu'à sortir de sa Keyblade, mais il contient cette habitude néfaste.

La capacité d'invoquer des nescients n'est pas donnée à tous, encore moins approuvée par tous les membres du conseil. C'est cette faculté qui a suscité l'intérêt de Maître Xehanort envers Vanitas, mais qui lui cause énormément de tort. Non seulement peut-il créer et contrôler les créatures, mais il a la capacité de les emprisonner dans ses porte-clefs, facilitant l'invocation de gros nescients, tel son carrosse maudit.

Le problème est qu'ils n'obéissent qu'aux gens ayant une affinité certaine avec les ténèbres et qui se contrôlent bien émotionnellement. Au moindre doute, la créature cède à son but premier, la destruction massive. Si l'un de ses nescients fait du grabuge, peu importe la gravité, Vanitas se le voit confisquer et de lourdes conséquences tombent immédiatement.

-C'est quoi le problème de ce crétin ? Il aurait pu avoir un accident, il est complètement inconscient ou quoi ?

-Tu comprends enfin ce que je vis tous les jours avec toi.

-Mais ce n'est pas pareil, il n'avait qu'à me réveiller, ce con, on vit ensemble lui et moi.

-Vu la façon dont tu t'adresses à lui, cela t'étonne réellement ?

Arg. Vanitas déteste quand Xehanort a raison.

-Tu sais te tenir, pourquoi tu t'en prends à O13-20.09 ?

-Je... J'en sais rien, soupire le brun en croisant les bras sur la table. Il m'agace, il est tout le temps là avec son sourire, ses yeux de chiots et sa tête de... paopou.

Silence.

-Est-ce lié au fait qu'il soit le jumeau de B8-20.10 ?

Si des gens comme Vanitas naissent en faible nombre, leurs antithèses existent aussi. B8-20.10, dénommé Ventus en réalité, est un élève de son unité, ayant qui plus est la capacité de détruire ses nescients sans aucune difficulté.

-Non... Ils sont similaires, mais je ne perçois pas cette aura dérangeante chez O13-20.09, il a même pu utiliser mon carrosse.

-Cela sera dit à Maître Xehanort.

Et merde. Lui qui voulait passer la semaine sans que son tuteur n'entende parler de lui, c'est raté.

-Dans tous les cas, tiens-toi bien, il est comme son frère, il te parlera quand il te fera confiance. Personne n'aime quand tu te comportes en con.

-Bon ça va, j'ai compris..., bougonne-t-il.

Xehanort acquiesce, puis va chercher Xemnas et Roxas dans le couloir. Il leur dit qu'il s'est calmé et qu'il a agi sous le coup de l'inquiétude, mais qu'il s'est mal exprimé. Le blond entre dans la salle, s'assoit suffisamment loin de lui et soupire quand Xemnas toussote.

-Je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu hier soir, ni de t'avoir dit que Hayner venait. Excuse-moi, j'ai été stupide.

Toute la mauvaise volonté du monde a été utilisée pour cracher cette foutue phrase. Vanitas roule des yeux, mais ne relève pas.

-Désolé d'être un trou du cul avec toi.

-Ceci étant fait, nous pouvons passer à autre chose. Pour aujourd'hui, vous allez vous rendre à la cité du crépuscule, c'est une mission de contrôle et de surveillance, rien de difficile. Avant de rentrer chez vous, vous faîtes un petit tour n'importe où, ensemble. Vous souriez, peu importe les merdes qui sortent de vos bouches. C'est clair ?

-Oui, répondent-ils en chœur.

-Alors du vent.

Les garçons n'attendent pas une minute de plus pour déguerpir.


-J'aime pas ces missions.

-Tu crois qu'on a le droit de falsifier le rapport ?

-J'veux une glace !

-J'ai faim.

- Pourquoi ils ne nous ont pas laissé dormir ?

-On fout le feu ?

-On aurait dû ramener de quoi s'entraîner.

-Tu crois qu'ils branlent quoi pendant que nous, on fait rien ?

-Putain, flemme.

-Il est quelle heure ?

-Tu veux de l'eau ?

-J'ai la dalle.

-Et c'est un magnifique panier marqué par le prestigieux – !

-Ta gueule.

-Faudrait raser cette maison, elle est moche.

-C'est l'heure du casse-dalle.


En fin d'après-midi, quand ils supposent que la mission est enfin terminée, ils s'arrêtent dans un fast-food. Ils signent quelques autographes, prennent des photos avec des fans (car Vanitas et Roxas ont vraiment une grande notoriété), se font prendre en photo, sourient autant qu'ils peuvent, avant de se planquer à l'étage du dessus.

Ils mangent en toute tranquillité, sans se parler plus que nécessaire, de la mauvaise fatigue dans le corps. Après avoir écarté son plateau, Vanitas sort son portable, tandis que Roxas croise ses bras sur la table, bien décidé à grappiller quelques minutes de sommeil. (Il ne saura jamais que Vanitas l'a pris en photo là pour la première fois)

Quand il reprend conscience, c'est à cause de l'odeur d'un café. Il papille des yeux, légèrement endormi. Il se frotte les paupières, puis s'étire... avant que ses mains percutent une matière dure. Il lève la tête, perplexe. Ah, il est dans le carrosse maudit. Quoi ? Attend, comment il a atterri ici ? Qui –

-Tiens, j't'ai pris un cappuccino, je sais que tu préfères le lait au café, mais c'est la seule chose que j'ai trouvé qui allait avec tes goûts.

Roxas tourne la tête vers Vanitas, agréablement surpris par le long gobelet qu'il lui tend. Il finit par le prendre, un sourire aux lèvres. Il le porte à sa bouche, pour cacher le fait qu'il soit touché par son geste.

-Merci...

-T'avais l'air crevé alors... je n'ai pas voulu te déranger.

-Il est quelle heure ?

-Bientôt neuf heures du soir, par là.

-Oh, on rentre alors ?

-Pas tout de suite. Je dois voir des potes et je t'emmène avec moi.

Vanitas tape contre la paroi du carrosse, qui se met en route, pour montrer qu'il ne lui laisse pas le choix.

-C'est qui ?

-T'en fais pas, ils sont cool.

-Très bien.

O13-20.09 s'appuie contre la vitre pour savourer sa boisson chaude.


Un quart d'heure plus tard, le carrosse cesse d'avancer et la porte s'ouvre. Vanitas saute les marches, suivi de près par Roxas. Il laisse le nescient en liberté, sans doute pour qu'il puisse prendre l'air, puis ils marchent le long d'une ruelle. Quand ils sortent enfin de là, Roxas reconnaît avec surprise la ville de Traverse ; qu'est-ce qu'ils font là ?

Sans poser de questions, Roxas suit son partenaire dans l'auberge en face d'eux, ils entrent mais au lieu d'aller à l'accueil, Vanitas s'installe dans les fauteuils près de l'entrée. Au bout de quelques minutes, Roxas relève la tête en entendant des éclats de voix plus ou moins familiers. Il reconnaît tout de suite les trois personnes qui viennent d'arriver.

-Eh Sora !

-Aaah ! Vanity !

Il s'agit des membres de l'unité K, pour Kingdom, supervisé par l'excellent Ansem. K1-20.02, le dénommé Sora, K2-20.02 un grand type aux cheveux argentés, K3-20.02 une demoiselle aux cheveux acajou. Le trio cesse de parler et le seul brun du groupe accourt vers Vanitas. Ils se prennent dans les bras, visiblement contents de se voir après autant de temps. L'unité Kingdom, forcément ; pas au complet, mais quand même.

Roxas leur a déjà parlé par le passé, mais il s'entend beaucoup mieux avec l'unité Days, ou l'unité Memories. Mais Kingdom ? Il n'arrive pas à vraiment accrocher avec eux, même si Sora Leonhart s'entend avec tout le monde et que les autres sont sympas, il n'arrive pas.

Il se lève et va saluer les autres porteurs. Sora et Vanitas s'isolent presque pour parler et plaisanter ; comme dans leur propre bulle. Le blond se mordille la lèvre, ne sachant pas quoi dire. C'est K3-20.02 qui engage la conversation avec lui :

-Alors, cette mission avec Fair ? D'après Sora, il t'en ferait baver.

-On a beaucoup rien foutu, donc ça va. Et vous ? J'ignorais que vous étiez de retour des îles du destin.

Roxas aime lire le journal de l'école, tout ce qu'il se passe est dedans.

-On est juste venus faire notre rapport, et d'autres choses, répond-elle évasivement. Entre nous, Vanitas n'est pas trop...

-Trop quoi ?

-Je ne sais pas, difficile ? Il est du genre bruyant et autodestructeur.

-Pas tant que ça, sourit-il. Il fait à manger et tout. Il est facile à vivre, franchement j'aime bien habiter avec lui.

Alors qu'elle va pour parler, son portable sonne ; un appel de Hayner. Il s'excuse, s'éloigne de quelques pas, puis répond :

« Oui ? »

« Hey, Roxy, vous rentrez quand ? Parce que je n'ai pas les clefs et que je suis sûr que Seifer veut rentrer chez lui. »

« Seifer ? Le Seifer Almasy ? »

« T'en connais d'autres ? »

« Attends, le chef du comité disciplinaire t'a tenu compagnie toute la journée ? »

« Oui, le truc improbable, c'est du délire. On a passé la journée ensemble, il est super cool, » chuchote-t-il avec admiration car Hayner est une sacrée groupie dans son for intérieur. « Mais on a envie de rentrer tous les deux. Donc on fait comment ? Vous venez me récupérer ou... Attends… D'accord. Seifer propose de me déposer chez vous. »

« Même si ça te fait plaisir, Seifer n'habite pas du même côté de la citadelle que nous, donc il fera un détour s'il te dépose. Attends-nous à l'accueil, Vanitas a juste rendu visite à des potes qu'il ne voit pas souvent, on décolle dans dix minutes grand max. »

« Vous serez là quand ? »

« Trente minute au plus tard, quarante-cinq minutes ? »

« Faîtes pas les putes, je veux m'allonger sur autre chose que du goudron. »

« T'es une vraie Diva. J'te noie quand on rentre. »

Il raccroche en soufflant d'exaspération. Il retourne auprès des membres Kingdom pour leur dire qu'ils vont bientôt bouger, mais en voyant Vanitas et Sora toujours fourrés ensemble à comploter, il change d'avis :

-Ils sont super proches, annonce-t-il.

-Sora est genre son plus grand fan, se moque le grand argenté.

-Si tu avais vu sa chambre, continue la demoiselle. C'est pire qu'une groupie.

-Vanitas aurait eu peur s'il l'avait vue avant qu'on fasse le ménage.

-Heureusement qu'on a tout fait brûler.

-Le pauvre, ricane K3-20.02. Il a été inconsolable.

-Inconsolable ? Il me semble qu'il a pleuré jusqu'à ce qu'on lui ramène à manger et qu'on lui dise que Vanitas allait venir.

Alors qu'ils se disputent sur l'état de Sora, le concerné éclate de rire à une blague de Vanitas. Roxas est trop loin pour entendre ce qu'ils se disent, mais décide que dans l'immédiat il peut lire sur les lèvres. Il plisse les yeux pour deviner leurs propos, mais au bout de trente secondes il lâche l'affaire, parce qu'il n'a aucune envie de devoir épiler ses sourcils si son front garde la trace.

À la place, il opte pour une autre technique : Roxas s'avance vers eux. Ils cessent de discuter quand ils l'aperçoivent et l'interrogent du regard.

-Hayner a appelé, faudrait qu'on aille le chercher. Il nous attend à l'école.

-Hayner ? Demande Sora.

-Son meilleur ami, soupire Vanitas. D'accord, on va le chercher. Tu me textes plus tôt cette fois K1, que je n'apprenne pas à la dernière minute que vous êtes ici. T'as compris, fichu royaume ?

Vanitas le coince sous son bras pour frotter son poing contre ses cheveux. Ils rient tous les deux. Le blond grince des dents, n'appréciant clairement pas la scène. Il se retourne pour aller dire au revoir aux deux autres, puis va s'installer dans le carrosse.

Deux minutes passent avant que Vanitas le trouve en train de jouer sur son portable, le visage fermé. Il grimpe, sentant le malaise à plein nez, ferme la porte, puis tape contre la paroi. Le trajet jusqu'au point de rendez-vous se fait dans un silence inconfortable, rempli de tension.

Quand Hayner monte à son tour, il a l'impression désagréable d'être un gosse avec ses parents qui se font la gueule. Ce serait bien plus agréable avec un paquet de popcorns enrobés de caramel. À défaut de ça, il se contente du sandwich que Seifer lui a payé.

Arrivés aux compartiments, ils vont chacun dans leur chambre. Hayner ferme derrière lui pour être sûr que personne (à savoir Vanitas) ne va pas espionner ce qu'ils se disent. Il s'approche de son meilleur ami et le force à s'asseoir sur le lit avec lui.

-C'est quoi l'embrouille ? Murmure-t-il.

-Rien, répond Roxas sur le même ton.

-Ce matin c'était plus agréable que maintenant et on sait à quel point c'était tendu. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Je sais pas. Il a pété un câble quand j'ai dit être allé te chercher et m'a presque frappé. Xehanort l'a isolé puis nous a dit qu'en gros il s'inquiétait pour moi. On s'est excusés – crois-pas une seconde que ce n'était pas forcé – et le reste de la journée était cool. Quand je me suis réveillé, il m'a filé un truc pour tenir la route, je m'attendais pas à ça de sa part. Tu sais qui on est allé voir après ? L'unité Kingdom. Ouais, l'unité Kingdom. Ou plutôt, Vanitas est allé voir son Sora K1-20.02 adoré. J'aurais pu rester dans la voiture, ça aurait eu autant d'impact.

-C'est là que j'ai appelé et depuis vous vous parlez plus.

-C'est pas qu'on se parle plus, c'est juste que...

Roxas soupire, blasé par cette situation qui n'a pas lieu d'être. Il se passe les mains dans ses cheveux, puis se laisse tomber contre le matelas. Hayner sort un tube blanc ne contenant pas juste du tabac.

-Ça te remonterait le moral ?

-Allume la PS alors.

La première fois qu'ils ont fumé, ils l'ont fait chez eux devant un jeu. Depuis, ils en ont fumé d'autres en soirée, entre potes, mais quand ils sont tous les deux, ils le font automatiquement devant la play.

Pendant que Hayner choisit un jeu dans sa grande collection, Roxas ouvre la fenêtre pour ne pas que l'odeur reste dans la chambre. Il cherche dans ses tiroirs un briquet, en vain, puis s'aventure aussitôt dans la cuisine, où il trouve Vanitas aux fourneaux. Ce dernier sifflote, un casque sur ses oreilles, ne remarquant donc pas sa présence. Le blond sourit en l'observant : chacun de ses gestes est empli de colère ou de frustration.

À en juger par les odeurs, ce soir ils mangeront purée de patates, du poisson et petits pois. En dessert, du yaourt certainement.

Pris d'une drôle d'impulsion et audacieux, il avance jusqu'à Vanitas pour poser ses mains sur ses hanches. B9-20.10 sursaute et se retourne aussitôt, prêt à l'agresser, mais soupire en reconnaissant Roxas, puis enlève le casque de ses oreilles. Leur proximité n'a pas l'air de les gêner plus que ça, puisque le blond appuie ses paumes contre le rebord du plat de travail, emprisonnant ainsi la taille de Vanitas, sans que celui-ci ne s'agace.

-On aurait pu commander, tu sais.

-Cuisiner me calme. Tu m'as saoulé avec tes conneries.

-Et qu'ai-je fait, votre Altesse ?

-Tu t'es barré comme une furie tout à l'heure. Kairi et Sora s'en voulaient et pensaient que c'était leur faute.

-Kairi ?

-K3-20.02. T'as ignoré Sora quand t'es parti et apparemment tu te serais cassé quand elle parlait. Ils se remettent assez vite en question, pourquoi t'as fait ça ?

-Pour K3… Kairi, je ne voulais pas qu'elle le prenne mal.

-Et Sora ?

Il se gratte le haut de la tête en regardant le sol.

-J'étais inquiet pour Hayner. Et quand j'allais lui dire au revoir, des cœurs s'échappaient de votre bulle, très peu pour moi.

-T'insinues quoi là ?

Fair croise les bras, sourcils froncés. Oh, oh, il commence à s'énerver, c'est l'heure de la jouer fine.

-Bien, que Sora et toi...

-N'avons pas ce genre de relation.

-Ah...

-Ce n'est pas avec lui que je voudrais ça, du moins.

Roxas relève la tête, intrigué par les paroles, sauf qu'à présent, c'est le brun qui a les yeux fixés partout excepté vers lui, les joues quelque peu rouges. Mais c'est parce qu'il fait la cuisine, ça chauffe vite.

-Roxas ? Tu fais quoi ici ?

Ils sursautent tous les deux. L'interpellé s'éloigne d'un pas, pris en flagrant délit d'une chose qu'il ignore. Hayner les interroge du regard.

-Je... Je ne trouvais pas de briquet dans ma chambre, explique-t-il en allant vers lui.

-Normal, tu ne fumes pas, répond Hayner sur le ton de l'incompréhension.

-C'est pour ça que je cherchais des allumettes ici.

Hayner veut répondre, mais les mains de Roxas le poussent hors de la cuisine jusqu'à leur chambre. Il ferme la porte, puis se laisse tomber au sol contre, un énorme soupir s'échappe de sa bouche, alors qu'il passe la main dans ses cheveux, le regard accroché au plafond.

- Tu ne voulais pas plutôt mater le Fair ? Se moque son ami.

-Ouvre encore ta bouche, Dalmasca, et je te noie pour de bon. T'as mis quoi ?

-Jeu de combat.

-Tu vas déguster, se réjouit Roxas en prenant la manette J1.

C'est pour ça que Hayner a choisi ce jeu. Si Roxas n'est pas de bonne humeur, il peut se mettre très vite en colère quand il a fumé. Ils tirent dessus chacun leur tour, riant des bêtises de l'autre, allumant bien vite un second.


Habituellement quand Vanitas a fini de préparer, il laisse juste le tout sur la table, se serre et mange. Il ne prévient pas Roxas, puisque celui-ci vient manger quand il en a envie, n'ayant aucune envie de le voir plus que nécessaire ou de lui imposer ses heures pour le dîner. Parfois le blond arrive trente minutes après qu'il ait fini, au plus tard une heure, mais pour l'instant, jamais ils n'ont dîné ensemble.

Cette fois fait exception à la règle.

Vanitas dépose les plats sur la table quand il entend du mouvement derrière lui. Il se retourne et serre la mâchoire quand il voit Hayner retenir Roxas par le bras. Il enlève ses gants qui le protégeaient d'éventuelles brûlures, pour les jeter rageusement près de l'évier. Il s'appuie dessus, les mains crispées sur le rebord.

-Mauvaise idée Roxy...

-Mais nan.

Strife se dégage de son étreinte et s'avance vers lui. Vanitas remarque tout de suite ses pupilles dilatées et rouges, mais ne relève pas, n'étant lui-même pas un modèle.

-Vanitas, tu connais la blague des tétons ?

Il plisse les yeux, méfiant.

-Non.

-Ça t'étonne !

Roxas pince aussitôt un téton du châtain, sourire aux lèvres. Vanitas dégage sa main avec violence et le repousse. Ses joues prennent une teinte rouge très foncée, son cœur battant à toute allure, alors qu'il protège sa poitrine pour ne pas que l'autre recommence.

-Mais t'es con ou quoi ?! Gueule-t-il. Plus jamais tu me touches, on n'est pas potes ! Tu ne m'appelles pas Vanitas et tu ne me touches pas, bordel de merde ! Vas crever, trou du cul !

Il le bouscule à nouveau, sauf que c'est pour s'enfermer dans sa chambre cette fois. En bon ami qu'il est, Hayner éclate de rire en prenant place autour de la table. Tout penaud, Roxas le regarde partir sans rien faire ou dire ; il s'attendait à une réaction de ce genre, mais pas aussi violente.

Putain, qu'il est bête, il sait que c'est le point faible de Vanitas, à quel moment c'est drôle d'agir comme ça ?

-Je suis tellement stupide, se lamente-t-il en se laissant tomber contre le mur, la tête prise entre ses mains.

-T'étais prévenu, tu ne m'as pas écouté. T'es son pire ennemi, à quel moment t'as cru qu'il allait accepter ?

-T'as dit que j'avais toutes mes chances de coucher avec lui, rechigne le blond.

-Marrant que t'en parles, j'avais oublié que ça signifiait que tu pouvais directement lui sauter dessus, répond Hayner sans une once de compassion.

-Traître.

-En tout cas, l'air change quand vous êtes proches l'un de l'autre.

-Ce sont ses envies de meurtres. Si t'étais voyant, tu verrais les ondes de colère qui émanent de son corps musclé.

-Colère n'est pas le bon mot. Amène-lui quelque chose et excuse-toi.

-D'accord...

-Et sois doux cette fois, crétin.

-Y a des interférences, je n'entends pas les enfoirés.

Roxas sert dans une assiette de tout, comme il le ferait pour lui, récupère une fourchette et un couteau, puis s'avance jusqu'à la chambre de son binôme, où il toque. Cette fois, pas de gourde monstrueuse.

-Dégage !

D'accord, ça ne va pas être simple.

-Vanitas, je suis désolé, c'était une blague. Je ne sais même pas quoi te dire pour te montrer à quel point je suis désolé.

-Dégage.

-Je t'ai fait une assiette, tu ne veux pas venir manger avec nous ?

La porte s'entrouvre, Vanitas récupère son plat, puis la claque aussi sec. Roxas a un mouvement de recul dû à la surprise. Bon, ce n'est pas énorme, mais c'est déjà ça, il est sur la bonne voie. Il toque à nouveau avec plus de force.

-Vanitas, je suis désolé.

Il n'a pas le temps de réagir qu'il se sent plaqué contre le mur derrière lui. Vanitas serre son col contre sa gorge avec force, le soulevant presque du sol, ses sourcils sont froncés et son visage est déformé par la colère. Malgré cela, Roxas ne peut s'empêcher de le trouver bandant et totalement séduisant.

-C'est quoi ton putain de problème ? T'as pas pris assez de claques dans la gueule ?

Ses yeux jaunes safran virent à l'or luisant, preuve qu'il est énervé au plus haut point. Roxas a déjà entendu parler de ceux qui ont les yeux jaunes, les incantateurs des ténèbres : ils contrôlent tous leurs sentiments, mais si quelque chose les pousse dans leurs derniers retranchements, leurs créatures (sans-cœurs, similis, bugs, nescients ou cauchemars) sont capables de se manifester et d'attaquer.

La situation est en train de totalement dégénérer, bien plus qu'il ne croyait. Déglutissant, il prend la parole doucement pour essayer de le calmer, ou plutôt de ne pas l'irriter davantage :

-Je n'aurais pas dû faire ça, j'ai été totalement stupide. Je suis sincèrement désolé.

Il s'en veut vraiment, il ne s'attendait absolument pas à cette réaction. Les traits de son visage s'accordent à ce qu'il dit, mais la prise n'en est pas moins ferme.

-Ne me touche plus jamais Strife.

-Pourquoi ? Bredouille-t-il, peiné.

Roxas ne s'imaginait pas aussi audacieux. Il pose doucement sa main droite sur son épaule, hésitant, et contre toute attente Vanitas ne fait rien pour s'en débarrasser. Au contraire, il se détend sous le toucher et se concentre plus dessus que sur sa prise, tandis que la lueur perd en intensité.

-Je t'apprécie beaucoup Vanitas, continue-t-il d'une voix faible. T'es super génial comme mec, pourquoi tu me détestes à ce point-là... ? Je fais des efforts pour toi et... tu me repousses.

Roxas descend furtivement ses doigts jusqu'à son téton meurtri. Il le survole, puis sourit de satisfaction quand B9-20.10 ferme les yeux et se mord la lèvre inférieure. Il lui envoie des signaux pour l'inciter à continuer. Très bien, il est sur la bonne voie. D'abord faire disparaître la lueur jaune, puis se retrouver dans le lit de Vanitas si tout va bien.

-Je serai prêt à faire n'importe quoi pour que tu m'apprécies Vanitas...

D'un geste tendre, il utilise sa main libre pour défaire la poigne sur son col. Il remplace le vêtement par ses doigts, puis le pousse à reculer, toujours en effleurant son bout de chair. Cette partie docile de Vanitas le surprend, mais le charme tout autant.

-T'es parfait comme gars, t'as du style, une superbe technique de combat et t'as l'air de savoir profiter de ce que t'offres la vie. J'ai fait quoi de suffisamment chiant pour que tu me rejettes de la sorte alors que je t'apprécie beaucoup ?

Quand Vanitas sent le mur contre son dos, il se retient de gémir et serre les doigts entre les siens. Il n'oppose aucune résistance à ce que le blond appuie leur main contre le béton. Il ne réagit pas davantage en le voyant se coller à lui, la couleur de ses yeux redevenue normale.

-Pourquoi tu ne m'aimes pas ?

Roxas embrasse la peau de son cou qui n'est pas recouverte par le débardeur, se délectant du frisson de plaisir qu'il a senti du corps de Vanitas. Ses doigts se font plus fermes contre le téton, tendant tous les muscles de son corps.

-T'es tellement... attractif comme gars.

Vanitas peine de plus en plus à retenir ses gémissements. Il s'enfonce littéralement dans le mur quand il sent un genou frôler son membre, qui commence à s'éveiller. Il se redresse sur la pointe des pieds pour essayer de ne pas montrer à quel point il est réceptif à tous ces petits gestes.

Les doigts de Roxas finissent par passer sous le tissu et le font frémir de la tête au pied. Ses dents s'enfoncent dans sa lèvre jusqu'à la rendre carmin. Sa main libre cherche quelque chose à quoi s'agripper et échoue finalement sur la taille du blond. La poigne qu'ils partagent devient douloureusement bonne pour eux deux.

Le premier gémissement qui franchit la barrière de ses lèvres ressemble plus à un couinement qu'autre chose. Vanitas rougit de honte et cache sa tête dans le cou de son cadet. Quand Roxas bouge son genou, sa respiration se fait sifflante ; pas question qu'il s'humilie une fois encore.

C'est lui qui tient les rênes habituellement, pourquoi il n'y parvient pas cette fois ? Strife de malheur, tout ça c'est de sa faute.

Avant même de comprendre ce qui lui passe par la tête, il repousse l'adolescent. Il y a un moment de battement pendant lequel ils se regardent, tous deux surpris par son geste. Qu'a-t-il fait ?

-Hum, je...

Roxas le dévore du regard et passe sa langue sur ses lèvres, ses yeux brillant de désir. Ce gosse n'a soit aucune tenue, soit est incapable de cacher ce qu'il pense.

-Tu devrais aller manger, ordonne-t-il en croisant les bras, ferme.

-Mon repas est devant moi.

Vanitas geint mentalement de plaisir : est-ce qu'il vient vraiment d'entendre ça ?

-Roxy, qu'est-ce tu branles ?

Putain. Vanitas va vraiment buter ce fouteur de merde.


Plus tard dans la nuit, alors que Roxas ne cesse de tourner dans son lit, Hayner lui met un coup de pied inconsciemment. Et fort. Assez fort pour le faire tomber du lit. Il lâche un petit cri en s'étalant sur le sol.

-Strife, la ferme, baragouine-t-il.

Idiote de meilleur ami. Roxas se masse le bras en quittant la chambre. Il s'arrête devant celle de Vanitas qui dort paisiblement. Après une longue hésitation (deux minutes et seize secondes) il entre et verrouille la porte derrière lui. Il sait déjà qu'il va mourir quand Vanitas va se réveiller et envoyer une horde de nescients sur lui, d'accord ? Mais il doit savoir ce qu'il se passe vraiment entre eux.

Il sait que c'est mal, bon sang qu'il en a bien conscience et c'est ça le problème : il n'a aucun remord. Il s'approche à pas de loup, puis se glisse sous les draps. Son corps se colle celui à côté de lui.

Sa présence semble déranger Vanitas qui gigote en geignant. Roxas ricane, avant de monter sur lui. Il se délecte de la vision qui s'affiche sous lui, un appel à la luxure.

Roxas remonte le débardeur que Vanitas utilise comme pyjama et se mord la lèvre quand il voit ses magnifiques tétons. Sans s'en rendre compte, il est déjà en train de les embrasser. Il sourit quand il le sent gigoter et avoir un petit gémissement. Il écarte ses jambes pour se retrouver entre elles, de façon à avoir un meilleur accès.

Il maltraite un moment son téton gauche, mordillant, léchant, tirant, savourant les merveilleux sons que Vanitas produit dans son sommeil. Grâce à la lumière de la lune et celles artificielles de la ville, Roxas arrive à voir l'expression excitante sur son visage. Il se relève en s'appuyant sur ses mains et ricane quand il essaye de se dérober.

-T'es tellement bandant, Fair...

-Rox... Roxas...

Le blond fronce les sourcils, surpris qu'il l'appelle dans son sommeil. Son cœur se serre à l'idée qu'il soit réveillé et qu'il veuille le frapper. En observant mieux, il constate qu'il est profondément endormi. Comment sait-il que c'est lui qui...

-Oh Vanitas, coquin...

Ainsi donc il rêve de lui. Roxas se lèche les lèvres, avant de laisser sa marque sur son cou, ses doigts font rougir ses tétons et soupire de plaisir, quand il sent Vanitas se cambrer vers lui. Vanitas gémit encore et encore, ses mains s'accrochent aux draps. Il se débat pour quitter les limbes du sommeil, sans savoir que c'est la réalité.

-Roxas... Roxas...

Ses couinements l'étouffent. Il ouvre les yeux d'un seul coup, ses bras enlacent directement la nuque de son cadet, alors que son bassin va à la rencontre du sien. Un long gémissement quitte ses lèvres sans qu'il ne parvienne à le retenir.

Roxas déglutit lentement, son corps s'embrasant à l'idée que B9-20.10 ait envie de lui à ce point. Il sourit, puis se met à sucer la peau de son cou, pendant que ses mains s'activent au niveau de ses mamelons. Ses hanches bougent lentement contre les siennes.

Quand Vanitas se réveille, il pense d'abord que cette pique de plaisir vient de son rêve, mais lorsqu'il constate qu'il serre bel et bien le blond contre lui, son cœur s'emballe et il peine à respirer.

-Ro... Strife ?

-En personne, pour te servir. Ou te faire jouir.

-Putain, Strife, tu branles quoi ? Bouge de là !

Il repousse brutalement le porteur, usant d'une bonne partie de sa force. Il n'est pas mécontent d'avoir dû faire de longues heures pour se muscler. Roxas se retrouve au bout du lit, mais un sourire pervers trône sur ses lèvres. Vanitas s'appuie contre ses oreillers, déconcerté par ce dont il se doutait déjà.

Roxas est très attiré par lui.

Même s'il ne se l'avoue pas, la réciproque est toute aussi vraie.

Son torse se lève à la même vitesse que sa respiration, il ne parvient pas à reprendre son souffle, n'arrivant pas à croire qu'il ait rêvé que Roxas lui fasse ça. D'autant plus quand le concerné lui faisait ça dans la réalité.

-Strife, dégage de ma chambre, ordonne-t-il.

-Pas quand tu jouis mon nom.

-Quand j'ai fait ça ? J'suis pas pédé.

-En tout cas, je t'ai rendu tout dur.

Vanitas a envie d'écraser son rictus vainqueur. Il ne sait pas s'il le préférait avec son air d'obsédé.

-C'est ma faute, laisse-moi te soulager.

Roxas se met à quatre pattes et se rapproche de lui, comme un prédateur. Le brun se perd dans cette vision érotique, il se mord la lèvre.

-Ne t'inquiète pas, ça ira mieux après.

Il n'amorce aucun mouvement quand O13-20.09 est suffisamment proche pour caresser sa joue avec la sienne. Son cœur s'emballe quand quelque chose d'humide touche son cou. Il retient un hoquet de surprise, avant de sceller ses lèvres pour empêcher de gémir honteusement comme dans le couloir.

Les baisers descendent en cascade jusqu'à ses clavicules. Une main tire sur son débardeur pour faciliter l'accès à ses parties les plus sensibles.

-Pas là, souffle-t-il.

-... Là ?

Il étouffe un cri de plaisir en sentant Roxas laper son bout de chair, des frissons traversant tout son corps. Ses mains se posent aussitôt sur ses épaules, essayant de l'éloigner, mais sa force est paralysée par le plaisir. Ses jambes se replient vers lui, se serrant autour du blond.

-Pas là, pas là..., chuchote-t-il.

Vanitas ferme les yeux, haletant trop fort à son goût. Roxas rit doucement, puis recommence à lécher ce téton indécent qui l'appelle. Sa main libre s'attaque à l'autre. Elle le triture, joue avec, le titille, le frotte. Peu importe la façon délicieuse dont sa langue ou ses doigts magiques le touchent, Vanitas peine à retenir ses gémissements.

Malgré que Roxas n'ait pas touché son corps en entier, il se sent à l'étroit dans son boxer. Son bassin se lève pour aller à la rencontre de celui de son cadet. Heureusement pour son honneur, ils sont tous les deux dans le même état. Sa prise sur ses épaules se raffermit, alors qu'il commence à voir des étoiles.

-Ro... Roxas !

Il sait qu'il va jouir. Vanitas ne parvient plus à retenir ses bruits. Il veut en finir, il n'en peut plus de ce feu dans ses entrailles. Il va exploser, il a absolument besoin de Roxas, besoin de plus de contact avec lui.

Le blond semble comprendre son désarroi, car il cesse de maltraiter son téton et remonte ses baisers jusqu'à son cou. Il laisse un suçon près de son épaule, au-dessus de son pectoral. Il se doute que les précédentes "copines" du porteur ont dû lui en laisser pleins dans le cou et Roxas n'a pas envie de les effacer tant qu'il n'y a rien entre eux deux. D'autant plus qu'en sortant, il devra le camoufler. Là où il le fait, Vanitas n'aura pas besoin de le cacher.

Une fois sa marque laissée, Roxas ose enfin sceller leurs lèvres ensemble. Vanitas attrape une touffe de cheveux à la base de son cou pour essayer de faire passer quelque part son surplus de plaisir. Ses autres doigts poussent le bassin de Roxas à la rencontre du sien. Il gémit dans le baiser en sentant enfin cette friction tant désirée.

Quand ils se séparent, Vanitas réalise que dans leur position actuelle, c'est lui qui se ferait prendre. Mais il n'a pas peur, il n'appréhende pas non plus, il veut se libérer. Ils n'ont pas besoin de plus pour un premier échange, ils le savent tous les deux.

-Roxas..., pleurniche-t-il.

-Jouis pour moi, chéri. Jouis pour moi, ça me ferait tellement plaisir.

Vient ensuite la libération. Vanitas se moque éperdument d'être gluant dans son boxer, parce que c'est l'un des plus forts orgasmes qu'il a eu. Il en a déjà eu des semblables avec son ex, mais là c'est différent. Parce que Roxas Strife, ce sale gosse de première qui a failli mourir en prenant son carrosse, a réussi à le faire monter sans le déshabiller ou avoir des seins. Roxas Strife qu'il a envie d'embrasser depuis la première fois qu'ils dorment dans cet appartement. Roxas Strife qui aime se promener en sous-vêtements ou torse-nu après sa douche.

Vanitas s'humecte les lèvres, foudroyé sur place et épuisé. Sa respiration met un moment avant de revenir. Ce n'est pas pour autant que Roxas le lâche ou s'enfuit dans sa chambre. Non, au contraire : il le garde avec lui, le porte dans ses bras tout en allant dans la salle de bains. Il l'assoit sur le lavabo, puis Vanitas sait qu'il devrait trouver ça dégoûtant, mais le fait que Roxas attrape son membre pour se branler devant lui embrase son corps.

Ses mains s'accrochent à ses cheveux, il colle leurs lèvres ensemble, cherchant à établir le plus de contact malgré la position improbable. Roxas gémit doucement contre sa bouche, accélérant les mouvements sur son membre pour finir rapidement. Avec sa main libre, il tripote les formes aguichantes de Vanitas, n'osant croire sa chance hallucinante. Le feu dans des entrailles, le cœur battant à toute allure et des étoiles dans les yeux, il finit par jouir.

Le pied, pense-t-il en peinant à avaler. Vanitas colle leur front ensemble, le gardant près de lui pour la redescente. Quand il regagne tous ses moyens, il se lave les mains dans le lavabo, puis cherche un sous-vêtement propre pour Vanitas.

Malgré l'acte téméraire qu'il vient de faire il y a quelques minutes, Roxas est à présent trop gêné pour le regarder dans les yeux. Il n'hésite pas à enlever son boxer humide de spermes, n'a aucun problème à regarder avec gourmandise son pénis au repos, mais rougit quand leurs mirettes se croisent. Ce gosse est bizarrement mignon.

Après l'avoir changé, Roxas se met entre les jambes du porteur, quémandant timidement un câlin qu'il a peur de ne pas avoir à cause de ses actes.

-Viens là.

Vanitas écarte les bras pour le prendre contre lui. Roxas serre ses hanches, sa tête enfouie dans son cou. Ils restent ainsi quelques minutes, avant qu'un des deux se mettent à les bercer.

-Hey shawty shawty don't you wanna be mine? We can cruise the world I need you by my side. We can dance all night and party like yeah. Wake up in the mornin' do it do it again.

Roxas fredonne toutes les paroles de la musique Shawty Shawty, changeant tous les « Girl » par « Boy » et tous les pronoms féminins par ceux masculins. Cette déclaration musicale fait rire Vanitas qui raffermit sa prise sur lui.

À la fin des paroles, Roxas dépose Vanitas dans son lit. Il ramène un drap sur son corps, accroupi près de sa tête. Il attrape sa main pour déposer un baiser dessus.

-On en parle demain, d'accord ?

Puis il s'en va, fermant la porte derrière lui. Vanitas a toujours été du genre à prendre soin de sa copine, à être celui qui se bat, qui fait le dur. Il n'a rien contre l'attention et la douceur que peut lui donner l'autre garçon. C'est étrange, certainement pas déplaisant. Il mettra un peu de temps à s'habituer, mais il n'est pas contre cette nouveauté.

Quand Roxas s'effondre près de Hayner, ce dernier lève sa main.

-Je l'ai entendu crier.

Il ricane, puis tape dedans, fier de lui.

-Une vraie femme.

-Non, c'est un vrai mec Vanitas. Il sera juste ma femme. Un mec avec le reste du monde.

-Et s'il veut que tu sois la fille au lit ?

-Je m'en moque. Y a pas besoin qu'il y ait pénétration pour prendre du plaisir. On va y aller doucement.

-Tu parles de lui comme s'il était fragile.

-Je vais prendre soin de lui, c'est mon crush.

Roxas regarde son meilleur ami, surpris qu'il n'y ait pas de réponses. Il se mordille la lèvre, soulagé quand il voit le sourire sur les lèvres de Hayner. Après tout ce qu'il lui a dit de bizarres, il sait très bien que Hayner l'acceptera quoiqu'il choisisse.

-Fais ce que tu veux, bro.

Ils cognent leur poings ensemble, puis Hayner se tourne sur le flanc pour dormir.

-J'espère que t'as touché que ses tétons avec tes mains.

-Tu me connais.

-T'as de la javel ?

-Crétin.

Roxas lui met un coup, les faisant rire tous deux. Après quelques minutes à se disputer, ils s'endorment.


Le lendemain matin, quand Roxas se réveille pour sa pause pipi et se présente dans la cuisine, Vanitas vient de finir de petit-déjeuner. Il l'observe, attendant son autorisation à continuer ce qu'il s'est passé la veille. Le brun s'appuie contre le lavabo, pose ses mains dessus, se demandant s'il doit faire le premier pas. Jusqu'à présent, Roxas est toujours allé vers lui, c'est son tour à présent, non ?

Mais contre toute attente, le blond franchit les quelques mètres qui les séparent pour s'emparer de sa bouche. Il attrape ses hanches pour le ramener près de lui, alors que Vanitas le maintient par la nuque d'une main. Ils s'embrassent à en prendre haleine.

Ouais, Hayner avait raison, quand ils sont proches, l'air devient chargé.

Deux jours plus tard, Hayner retourne chez lui pour ne plus voir Vanitas Fair gémir comme une bonne salope allongé sur une table avec Roxas Strife qui embrasse son ventre pour lui faire une fellation. Accepter que son meilleur ami ait des goûts différents des siens est une chose, le voir vouloir sucer un mec, ce n'est juste pas possible.