Disclaimer : L'univers de Bleach et ses personnages sont la propriété de son auteur Tite Kubo.

Note de l'auteur : C'est ma première fanfiction, j'espère qu'elle vous plaira !

Chapitre 1.

Elle allait les tuer. De toutes les conneries possibles, ils avaient choisi celle-là. Et ils avaient décidé de la faire aujourd'hui. Alors c'était décidé, elle allait les tuer.

Elle se retenait de courir dans les couloirs en hurlant au massacre. Mais comme elle était censée montrer l'exemple, elle se contenta de marcher d'un pas suffisamment rapide pour arrêter la future catastrophe à venir et, de manière relativement naturelle pour éviter de passer pour une folle si elle croisait quelqu'un.

Aujourd'hui c'était la remise des certificats d'aptitude aux élèves ayant terminés leur cursus. C'est aujourd'hui que tous les étudiants de dernière année allaient recevoir le diplôme qui ferait officiellement d'eux des shinigamis. Et bien évidemment c'est aujourd'hui que ses étudiants, ceux dont elle a la responsabilité, avaient choisi de frapper. Elle se doutait que quelque chose de ce genre allait arriver. Ils avaient été tellement calmes ces derniers jours qu'elle avait commencé à soupçonner un mauvais coup. Mais jusqu'à présent elle n'avait pas réussi à obtenir le moindre indice sur le désastre à venir. Et par chance, une heure avant le début des festivités, elle avait surpris une conversation entre deux de ses étudiantes dans les toilettes pour femme. Elle avait dû se retenir de sortir et hurler dans tout l'établissement qu'elle massacrerait tous ses élèves. Sur le moment elle n'avait eu que cette idée en tête. Mais en y réfléchissant bien, elle s'était dit qu'elle pourrait se venger tout en évitant la catastrophe qui mettrait un terme à sa carrière et lui ferait enterrer le peu de dignité qui lui restait en tant qu'enseignante.

En entrant dans l'amphithéâtre prévu pour la remise des diplômes, elle se dirigea immédiatement vers le tableau coulissant fixé au mur. Une fois devant, elle prit une grande inspiration et fit coulisser le tableau de devant vers le haut.

- Je vais tous les tuer… dit-elle calmement.

Elle recula pour mesurer l'ampleur de la farce. Sur le tableau, ses étudiants, dont elle reconnut certains d'entre eux grâce à leur écriture, l'avaient dessinée elle, dans une position suggestive, très suggestive. Asagi serra les poings. Elle venait d'éviter la catastrophe de justesse. Elle n'osa même pas imaginer ce qui aurait pu se passer. Pour le dessin passe encore, après tout il était plutôt bien réussi, mise à part ses atouts qui étaient vraiment exagérés. Enfin c'est ce qu'elle pensa, parce que si c'était leurs vraies proportions elle donnerait sa démission demain matin à la première heure. Hors de question de passer pour la prof vulgaire qui déballe tout son décolleté devant ses élèves pour les intéresser à son cours. Mais le pire dans cette histoire c'était tous les petits messages écrits tout autour. « Epousez-moi Yumeki-san », « Je promets de prendre soin de vous », « Partons loin d'ici tous les deux », « Je serai votre esclave personnelle », « Je m'engage à être votre épouse dévouée », « Je mets la fougue de ma jeunesse à votre service », « Faites de moi une femme comblée », « Gardez-moi près de votre cœur pour toujours ».

Yumeki Kairyuu était le directeur de l'académie. Asagi avait un profond respect pour lui. Après tout, des centaines de générations de shinigamis avaient été formées dans cet établissement qu'il dirigeait depuis des siècles. Elle le considérait comme un mentor. Et elle ne savait pas pourquoi mais ses étudiants avaient décidé de l'humilier devant son supérieur. Heureusement que j'interviens à temps !

En imaginant à ce qui aurait pu se passer, elle sentit un frisson d'horreur remonter le long de sa colonne, surtout que la cérémonie accueillait toujours un capitaine du Gotei 13 et son lieutenant. Cela aurait mis fin à sa dignité en tant que professeur ainsi qu'à sa carrière. Elle se voyait même déjà s'exiler jusqu'au fin fond du Rukongai pour échapper à tout ça.

Secouant la tête pour chasser ce cauchemar, elle poussa un soupir de soulagement. Ses étudiants ne l'auraient pas aussi facilement, ça elle s'en était fait la promesse en arrivant dans l'académie 30 ans auparavant.

Elle attrapa la brosse qui était posée sur le bureau et commença à effacer ce "chef-d'oeuvre". Mais au moment où la brosse toucha le tableau elle eut une idée. Et c'est avec un sourire sournois qu'elle effaça seulement quelques parties du dessin et pris ensuite une craie pour combler les vides. J'ai hâte de voir leur tête à ces merdeux !


- Alors Shuuhei, est-ce que ça te rappelle des souvenirs ?

- Hai, Taicho.

Kensei, capitaine de la 9e division et son lieutenant Hisagi étaient en train de traverser la cour extérieure de l'Académie des shinigamis. Cette année c'était au tour de leur division d'assister à la remise des diplômes des étudiants. La cérémonie se déroulait dans le grand amphithéâtre de l'établissement.

Ils furent accueillis à l'entrée du bâtiment par le directeur.

- C'est un plaisir de vous recevoir, leur dit Yumeki Kairyuu.

- Et pour nous d'assister à la cérémonie cette année, lui répondit poliment le capitaine.

Le directeur bomba fièrement le torse. Il les conduisit à travers les couloirs jusqu'au grand amphithéâtre. A leur entrée, tous les étudiants se levèrent. Ils portaient encore leurs uniformes de l'académie, pour la dernière fois puisqu'ils recevraient leur shikahusho en même temps que leur affectation dans une division. Kensei, Hisagi et le directeur prirent place sur l'estrade face aux étudiants. En plus des nouveaux diplômés il y avait quelques civils, sûrement les proches et les étudiants des années suivantes qui étaient venus les féliciter. Le directeur leurs fit signe de s'installer et ils s'exécutèrent. Une fois tous assis, le directeur entama son discours.

Puis un par un, les étudiants furent appelés à montrer sur l'estrade et à recevoir leur nouvel uniforme ainsi que leur affectation. Une salve d'applaudissements les saluait à chaque fois.

Kensei et Hisagi suivaient avec attention la cérémonie, notamment lorsque les étudiants étaient affectés dans leur division. Au fur et à mesure que la cérémonie avançait, Kensei sentit que l'atmosphère s'agitait, surtout parmi les étudiants au fond de l'amphithéâtre. Il avait aussi remarqué que deux d'entre eux s'étaient rapprochés de l'estrade. Mais il n'était pas le seul à avoir un œil sur eux. Une des professeurs les avait aussi repérés. Elle leur jetait constamment des regards en coin, ce qui avait eut le mérite d'attirer l'attention de Kensei sur elle.

Il devait reconnaitre qu'elle avait de l'allure. Au sein d'une équipe enseignante majoritairement masculine, elle aurait pu se placer en retrait. Pourtant elle se tenait droite, la tête haute, et il pouvait voir une certaine fierté sur son visage à chaque fois qu'un nouvel étudiant était appelé. Nouvelle salve d'applaudissements. Au moment où l'étudiant descendit de l'estrade leur regard se croisèrent. Aucun d'entre eux ne détourna les yeux. Il resta figé. Ses yeux étaient d'un bleu lagon à couper le souffle. Un autre étudiant monta sur l'estrade ce qui la fit rompre le contact.

Kensei reprit son souffle, il ne s'était même pas aperçut de l'avoir retenu. Puis il prit le temps de la détailler. Comment avait-il pu ne pas la remarquer plus tôt ? De taille moyenne, elle avait des cheveux ondulés d'un brun acajou qui lui arrivaient juste en dessous des épaules. Elle avait une silhouette en V ce qui lui donnait une allure athlétique et rajoutait à sa prestance. À nouveau elle souriait à l'étudiant qui recevait son shikahusho. C'était un sourire fin mais franc, ça il le voyait dans ses jolis yeux en forme d'amande. À présent qu'il la détaillait, il devait reconnaître que c'était une très belle femme.

Cette dernière devait avoir senti être observée puisqu'elle le regarda directement lorsque l'étudiant diplômé descendit de l'estrade. Kensei détourna immédiatement les yeux. Il se maudit intérieurement. Non seulement il venait d'être pris en flagrant délit mais il avait réagit comme un collégien. Il se dit qu'il ne lui manquait plus qu'à rougir pour compléter le tableau.

Ce devait être le dernier étudiant puisque le directeur s'était rapproché de l'avant de l'estrade après les applaudissements. Il se racla la gorge mais au moment où il allait parler, il y eut un sursaut parmi la foule. Tous regardaient le tableau derrière l'estrade. Kensei fit de même.


Au moment où le tableau coulissa, Asagi dû se retenir pour ne pas exploser de rire. La tête que faisaient les deux étudiants qui avaient actionné le panneau était à mourir de rire. Asagi les avait repérés depuis bien dix minutes alors qu'ils tentaient de se rapprocher discrètement du tableau de commandes. Le directeur était dans tous ses états. Tour à tour il regardait le capitaine et son lieutenant d'un air complètement désemparé, puis les étudiants dans la salle en les fusillant du regard et enfin Asagi et ses collègues pour avoir des explications.

Asagi était vraiment fière d'elle. En levant les yeux vers le tableau, elle se mordit la lèvre et se dit qu'elle y était allée peut-être un peu fort. Mais à nouveau elle regarda ses deux étudiants derrière l'estrade et face à leur tête choquée, ses doutes s'envolèrent. Elle sourit devant son chef d'œuvre. Elle avait gardé la silhouette avec son décolleté généreux mais avait quand même modifié les traits du visage et rallongé les cheveux pour qu'on ne fasse pas le rapprochement avec elle. Et à la place des petites phrases aguicheuses, elle avait seulement mis des invitations pour que le directeur aille fêter les diplômes avec ses étudiants. Visiblement ces derniers lui promettaient la soirée du siècle en lui faisant revivre sa jeunesse.

Asagi était aux anges, l'effet avait été immédiat. Ses deux étudiants la regardaient à présent et elle leur répondait d'un sourire éclatant. Leur attention fut ensuite portée vers le directeur qui les avait enfin remarqués. Il était rouge de colère mais ses paroles étaient couvertes par le brouhaha du public. Au bout d'un moment il se tourna vers Asagi. Comme il s'agissait de deux de ses étudiants il cherchait des explications auprès de leur professeur référant. Seulement Asagi se contenta de lui répondre par un haussement d'épaules innocent.


Kensei devina sans peine que la jeune professeure devant lui n'était pas étrangère à l'affaire. Un fin sourire s'étira sur ses lèvres. La situation l'amusait mais il devait garder une attitude neutre. Il tourna la tête vers Hisagi. Les points d'interrogation clignotaient au-dessus de la tête de son lieutenant. Kensei se reteint de rire. Il regarda ensuite de l'autre côté, vers le directeur. Ce dernier avait pris à partie les deux étudiants et leurs passait le savon de leur vie. Un dernier regard vers le public et il se dit que la plaisanterie, aussi bonne soit elle, devait prendre fin avant que la situation dégénère. Il appela le directeur. Celui-ci accourra auprès du capitaine. Kensei suggéra de passer à la prochaine étape de la cérémonie, dans la cour intérieure. Le directeur approuva et alla faire l'annonce au micro. Il tenta en vain de réclamer le silence jusqu'à ce qu'une vague de reiatsu fasse taire tout le monde.


Asagi expira soudainement. En levant les yeux vers l'estrade elle n'eut pas de difficultés à comprendre d'où venait ce reiatsu. Les bras croisés sur son torse, le capitaine de la 9e division venait d'obtenir le silence en moins d'une seconde. Ce reiatsu, Asagi en avait eu le souffle coupé. Rien de bien puissant, personne ne s'était évanoui mais Asagi avait perçu un potentiel incroyable. Digne d'un capitaine, se dit-elle. Et comme il l'avait fait plus tôt, elle aussi se mit à l'observer pendant que le directeur se confondait en excuse, menaçait les coupables et invitait finalement le public à se diriger vers le buffet installé à l'extérieur. Des cheveux blancs argentés, des yeux clairs, il avait un regard perçant.

De grande taille, des épaules carrés, il émanait de lui une virilité à laquelle Asagi ne fût pas indifférente. Du regard, Asagi suivit l'ouverture de shikahusho jusqu'à s'arrêter à son tatouage. Ce qu'elle avait sous les yeux ajouté à l'aperçu de son reiatsu l'amena à la conclusion suivante: Bel homme, oui un très bel homme, pensa-t-elle. Sur ce, elle détourna le regard et inspira profondément. Ce fût un soulagement pour elle quand elle vit la foule se diriger vers la sortie. Un peu d'air frais lui remettrait les idées en place.

Avec ses collègues, elle se retrouva dans le flot d'étudiants et après avoir prit un verre et quelques toasts sur le buffet, ils discutaient au milieu de la cour. La conversation portait évidemment sur l'incident de la cérémonie qui ferait jaser pendant sûrement quelques années. Asagi s'amusait à entendre les commentaires de ses collègues et à jouer l'indignation. À chaque fois qu'elle croisait le regard d'un de ses étudiants, elle faisait ce petit sourire sous-entendant "je sais tout". Ce qui avait un effet immédiat, ils baissaient la tête ou détournaient les yeux. C'était définitivement la meilleure cérémonie à laquelle elle assistait.

En portant son verre à ses lèvres, elle se rendit compte qu'un bruit de fond se faisait entendre depuis tout à l'heure. Elle n'y avait pas porté attention jusqu'à maintenant mais cela prenait de l'ampleur. Elle chercha du regard d'où cela provenait, et s'aperçut en même temps que les discussions autour avaient cessé et que les gens se questionnaient aussi sur cette agitation. Elle finit par entendre des éclats de voix.

Visiblement la discussion était animée et s'était envenimée au point qu'une grande partie du public s'y intéressait. Elle dut jouer des coudes pour se faufiler jusqu'aux étudiants en train de s'affronter. Deux clans s'étaient formés. Elle vit d'un côté une étudiante nouvellement diplômée en larmes alors que d'autres tentaient de la calmer. Un étudiant semblait avoir pris sa défense. Elle reconnut le major de la promotion. Il faisait face à un groupe de 5 autres étudiants apparemment très remontés. Asagi n'avait aucune idée de ce qui se passait. Elle se tourna vers quelques-unes de ses étudiantes qui regardaient elles aussi la scène :

- Vous savez ce qu'il se passe ? leurs demanda-t-elle.

Ses étudiantes paraissaient choquées.

- Les élèves de Kazan-sensei s'en sont pris à Honami, répondit l'une d'entre elles. Ils disent qu'elle a été envoyée dans la 4e division parce qu'elle était trop nulle pour être acceptée dans une autre.

- C'est vrai Madame ? Que les élèves les plus faibles sont toujours envoyés dans la 4e division ? demanda une autre.

- J'ai été affecté à la 4e division, murmura la plus petite d'entre elles.

Asagi soupira d'énervement. Elle posa une main sur l'épaule de son élève et allait la rassurer sur le fait que c'était complètement faux. Son niveau n'avait pas déterminé automatiquement son affectation. Mais elle fût interrompue par l'arrivée d'un autre prof. Kazan, tu tombes bien toi, pensa-t-elle.

Le prof se dirigea vers ses élèves pour avoir des explications. Après un bref échange, il se tourna vers l'élève en larmes et plutôt qu'exiger des excuses, il sembla s'amuser de la situation. Il félicita même ses étudiants lorsqu'il se retourna vers eux.

C'est à ce moment qu'Asagi décida d'intervenir. Elle laissa ses étudiantes et se dirigea vers le major de promotion. Elle posa une main sur son épaule et lui fit comprendre qu'elle prenait en charge la situation. Il hocha la tête et alla voir l'étudiante pour la réconforter. C'est ça garçon, marque des points. Intelligent et sensible, toi t'as tout compris s'amusa Asagi. Elle se tourna vers Kazan et ses idiots d'étudiants.

Ce prof avait le don de l'agacer, toujours à prendre tout le monde de haut, il disait à qui voulait bien l'entendre que seul le maniement du zanpakuto pouvait assurer la victoire. Une théorie complètement absurde pour Asagi. À ses yeux toutes les disciplines méritaient qu'on leurs accorde un minimum de pratique. Elle encourageait donc ses étudiants à exploiter leurs points forts mais ne pas délaisser pour autant les autres disciplines. Mieux valait trop en savoir que pas assez, surtout quand on est shinigami.

Malheureusement tout le monde ne partageait pas son opinion, et en tant que professeur de kido elle avait du mal à se faire entendre. Mais aujourd'hui, elle allait tenir tête à cet abruti, histoire que les choses soient claires. Il était temps que les étudiants comprennent eux aussi que cette vision était complètement dépassée. Elle savait que le modèle de certains d'entre eux était le capitaine de la 11e division, celui qui avait réussi à battre un capitaine du Gotei 13. Mais cet homme là était seulement une exception aux yeux d'Asagi. Rien à voir avec les prétentieux devant elle à cet instant qui la regardaient de haut.

La tête relevée, elle les défiait du regard. Suivant ses principes dont celui de montrer une bonne entente au sein de l'équipe éducative, elle n'avait jamais tenu tête à Kazan. Les choses allaient enfin changer.

- Vous avez quelque chose à dire Komorebi ? lança-t-il avec un sourire narquois.

Il la provoquait. Très bien, tu l'auras voulu Kazan !

Elle allait répondre mais le directeur s'interposa entre eux. Asagi se rendit compte que toute l'assemblée avait les yeux rivés sur eux et que le capitaine et son lieutenant étaient aux premiers rang.