Chapitre 1: Le Commencement.
_ A, Notre chère Currahee va beaucoup me manquer. Fis le sergent Guarnere.
Tous les soldats autour de la table acquiescèrent. Et dire que demain nous quittons le camp Toccoa, ce camp nous ayant formés, qui nous a fait souffrir et jurer, mais ce camp qui nous a surtout soudé. Je pris congé suivie de près par Toye, Joseph Toye. Lors de mon arrivée au camp, il m'avait tout de suite protégé comme un grand frère l'aurait fait. Parallèlement à lui, les autres gars de la compagnie n'osaient ni me parler, ni me faire confiance. On m'avait d'ailleurs accusée rapidement d'espionnage ou je ne sais pas trop quoi. Ma présence avais d'abord surpris puis agacée ces hommes. Seul le bel Américain Toye, alors âgé de 20 ans à cet période essayait de créer des liens avec moi, aussi bien en me parlant, qu'en se mettant avant pendant les exercices de formations et autres cours théoriques. Étant une grande gueule appréciée de la compagnie, il m'avait aidé à prouver ma vraie valeur, mon intégration au sein de la compagnie est grâce à lui. Nous étions maintenant tellement soudés, que nous aurions pus donner notre vie pour épargnée celle d'un de nos camarades, confidents, frères.
Je m'étais engagée dans l'armée pensant être simple secrétaire, ou encore dans un poste occupé par une femme.. Cependant, lorsqu'un sergent proclama qu'un nouveau concept voyait le jour, et que, chaque soldat le formant toucherait une prime de 50$ en plus pour prise de risque , je sauta sur l'occasion, puisque je voulais payer les soins médicaux de ma mère atteinte d'une leucémie. On nous dirigea alors en colonne jusqu'à des camions spéciaux. Devant le mien, une dame bien portante avec une voix aigus, relevée notre identité. Lorsqu'elle me vit, un rire nerveux s'échappa d'entre ses dents pointus. Elle me poussa vers le côté et me demanda de patienter. Elle héla un sergent qui passait non loin. Il était grand, brun, avec deux orbes d'un bleu profond, il arriva, pris connaissance du problème et après m'avoir sourit me tourna plusieurs fois autour.
_ Bon, elle a du potentiel; faites la monter dans ce camion avec les autres, on verra si elle est acceptée et si elle mérite vraiment sa place. On a besoin de soldat pour cette guerre, quel que soit leur sexe. Puis d'un pas léger, il s'éloigna, sifflotant.
La femme releva alors mes informations et m'incita à prendre place sur une banquette. Je posa mon pied sur le caisson et tenta d'attraper une armature en fer pour me hisser à l'intérieur, finalement, ce fut une main qui me vint en aide, je sourit au garçons m'ayant aidé, et scruta le paysage qui commençait à s'éloigner au fur et à mesure que le convoi roulé. Alors que la plupart des gars présents dans ce camion me dévisageait, je me contentais de regarder dehors, me frottant nerveusement les mains. Le trajet dura plusieurs minutes avant que deux hommes en treillis nous fassent descendre et nous escortent jusqu'à des baraquements en bois, comptant chacuns environ 30 lits.. Après quoi nous devions patienter encore et toujours, le poids de la solitude s'abattait lourdement sur mes épaules alors que des petits groupes commençaient à se former, j'étais visiblement leur centre de conversations puisque je surprenais sans cesse des regards en coin et d'autre plutôt interrogateurs.
Un rouquin fit son apparition sur le pas de la porte, et nous ordonna de nous rassembler à l'extérieur afin d'attendre la venue de notre chef de corps, Mr H. Sobel. Après une bonne demi heure sous un soleil de plomb, on pus découvrir, un homme de taille moyenne et typé, avec le visage d'un félin; il passait entre nos rangs, essuyant des rires sinistres après s'être arrêté devant certains hommes du groupe. Et, il arriva devant moi. Ses Pupilles se dilatèrent et il écarta les lèvres me laissant voir une rangée de dents pointus comme cella d'un requin.
_ Tiens donc ! Le sexe faible veut se battre, nous aurons tout vu Messieurs; Vous ne tiendrez pas 2 heures avant de vous prendre une bastoss sur le Front Mademoiselle !
Puis il s'éloigna, riant à gorge déployée. En attendant d'être vraiment sur le front; j'allais menée ma guerre contre lui.
L'heure suivante était consacrée à un topo sur la sécurité, les heures de couvre feu et un tas d'autres choses aussi inutiles qu'ennuyantes. Un soldat derrière moi, le même qui m'avait aidé à grimper dans le camion me murmura:
_ Relax, tout le monde dis qu'il est le plus con des officiers, il le paiera tôt ou tard.
Je fis alors la connaissance de Joe Toye.
Fin de la parenthèse, désormais, Joe me suivait hors du réfectoire, il faisait nuit noire et un vent frais balayé le camp; nous étions juste éclairés par la lumière blafarde des lampadaires. Il alluma une cigarette puis ria nerveusement, je l'écoutais, pensive comme à mon habitude ces derniers temps.
_ Dire que Demain, De nouveaux Biffins connaitrons l'horrible Sobel !
Mais ce que Joe ignorait; c'est Que Sobel ne nous abandonnerait pas, du moins pas tout de suite, il voyagerait à nos côtés durant quelques temps avant d'être transféré au camp de Chilton Foliat pour former, cuisiniers, prêtres et autres personnes qui seront tout de même utiles sur le front aux techniques et formations de combat. Nous marchions en direction de notre baraquement, en chemin, nous croisons les lieutenants Winters et Nixon, des amis de longues dates. Ils sourirent à notre vue et repartirent dans leur conversations qui devait sans doute portée sur notre destination de demain. Une dernière fois nous tournons la poignée du bâtiment E5, une dernière fois nous franchissons son seuil et marchant sur le parquet grinçant. Puis une dernière fois, nous nous glissons dans nos couchettes aussi froide à l'intérieure que la température extérieure. Nous nous sommes endormis en attendant le pénible réveil à 5 heures du matin, pour avancer sur la route de la paix et malheureusement pour certains de la mort..
