Voici quelques one shot où une fan exacerbant tente de spéculer l'enfance de notre ami Legolas à Mirkwood. Je n'ai aucun droit sur l'histoire originelle dont le mérite revient au talentueux JRR Tolkien. J'espère que ces récits de vie seront plaisants à lire.
Bonne lecture Sofia
One shot 1
C'est sans étonnement pour certains qu'une petite silhouette à la crinière blonde courrait à travers les corridors de pierre et de bois élégamment sculptés, son ombre se propageant à travers les les murs lisses, projetée par les nombreuses torches portant une lumière aussi claire que l'éclat des étoiles. Ses pas presque silencieux, un large sourire aux lèvres, il se précipitait vers son but, son plan étant trop parfait pour être contrecarré par les hommes de son père.
La lumière tamisée du soleil traversant avec une certaine paresse les feuilles chargées de couleurs des arbres de ce début d'automne l'appelait, là bas, derrière ces grandes portes de pierres le séparant de Mirkwood... Il était si proche du but ...
Soudain, deux bras le saisirent par la taille, le soulevant sans mal, faisant fi de ses protestations alors que les gardes de la porte posaient sur lui un regard mi amusé, mi las face à l'attitude du jeune elfe. Un elfe, jeune adulte, tenait contre sa hanche un jeune elfe qui pour un humain avoisinerait les cinq, six ans. Pourtant il atteignait ses seize ans. Il était très jeune, trop jeune, aux yeux de la société elfique. Un elfe est adolescent vers sa première centaine d'année. Il devient jeune adulte vers deux cent ans... Les enfants elfes ont une lente croissance, quittant leur frêle corps d'enfant seulement vers leurs soixante ans ...
- Poses moi à terre ! Nomin ! S'exclamait l'enfant.
- Légolas, ne t'ai-je pas dit que tu n'avais guère le droit de quitter la citadelle sans permission, et surtout pas seul ?
- Je n'allais pas bien loin ! Je veux juste grimper aux arbres...
- Tu sais ce que pense Adar de ta manie à t'éclipser...
- Mais... Mais vous êtes toujours occupé, toi comme lui ! Je ne peux attendre, les arbres bientôt auront perdu toutes leurs couleurs !
- Sois patient, je te promets de libérer un après-midi pour toi.
Il marchait vers la salle du trône, son frère dans ses bras, amusé et navré de voir sa mine boudeuse. Il était le joyau de la famille royale. S'il venait à lui arriver malheur, il ne savait s'il saurait se le pardonner dans son immortalité...
- Vous faites toujours des promesses, grogna de façon inaudible le plus jeune prince Vertefeuille, ses petits bras croisés contre sa poitrine, ses sourcils froncés, ses yeux d'un bleu profond luisant d'agacement. De tout le royaume sylvestre, il devait être l'un des enfants les plus chéri mais le plus rongé par l'absence de ses proches...
Nomin passa une main dans les cheveux tressés de son petit frère, souriant pour le réconforter, sachant qu'il avait certes déjà fait maintes promesses :
- Demain, je te ramènerai dans la clairière que tu aimes tant. Je le jure.
- Vraiment ?
- Vraiment.
Les yeux de son cadet luisaient de pure joie à présent. Il s'accrochait à cette promesse avec tant de passion que cela fit fondre le cœur de son aîné. Le troisième âge connaissait son début de paix, il espérait que cela perdurerait et qu'il n'aurait pas à lire de peine ou de douleur dans ce jeune regard.
Arrivés devant la salle du trône, il lança un clin d'œil à son frère pour le rassurer : il ne parlerait pas de sa tentative d'escapade. Légolas lui répondit d'un sourire éclatant. Soupirant de dépit, Nomin entra, son frère dans ses bras, guère étonné de voir que le Conseil avait trouvé quelques plaintes à soumettre au roi malgré l'heure du repas qui sonnait.
Se tortillant dans les bras de frère, Légolas réussit à échapper à sa poigne, ne se formalisant guère de la présence du Conseil debout face au trône finement sculpté de bois, au sommet d'un escalier de marbre immaculé, entourés de colonnes lisses à l'esthétique délicate. Il se précipita vers son père qui sourit en le voyant, son visage s'éclairant et la réplique cinglante qu'il comptait adresser au conseiller Gwindor restant dans un coin de sa tête. Il ne voulait pas que ses mots écorchent les oreilles sensibles de son cadet. Il le cueillit dans ses bras lorsque le jeune prince elfe eut atteint sa hauteur, le serrant contre lui.
- Adar (père) ! Tu as vu les feuilles ? La Foret chante depuis l'aube ! Le soleil encourage les arbres et leur susurre des mots précieux ! C'est incroyable !
- Je suis ravi que tu puisses entendre le chant de la Forêt, Ion nin( mon fils), s'amusa Thranduil en effleurant du dos de la main la joue de son cadet.
- Nous nous sommes permis de venir vous tenir compagnie pour le repas, Adar(père), commenta Nomin en inclinant la tête avec respect devant son roi et père.
- Quelle excellente initiative, Ion nin( mon fils). Nous poursuivrons plus tard, conseillers, annonça le roi des elfes sylvestres en leur faisant signe de se retirer d'un geste du dos de la main.
- Mon seigneur, les orcs... commença d'une voix agacée Gwindor.
- Le roi vous a congédié, conseiller, le coupa froidement Nomin, agacé que cet inconscient ose parler de ce genre de choses en présence d'un enfant. De son frère !
- Mais si jamais les défenses...
- Dehors, Gwindor, ordonna Thranduil avec une froide autorité, son regard paralysant l'elfe à la chevelure brune. Ce dernier s'inclina, raide, et se retira.
Dans un soupir inaudible, le roi des elfes sylvestres se leva, son fils dans ses bras, se dirigeant vers la salle adjacente qui était son salon privé. Il y dînait avec ses fils ou seul quand le temps ne lui permettait pas de les rejoindre à la grande salle.
Les serviteurs avaient déjà dressé la table, posant çà et là mets et boisson. Installant son plus jeune fils, Thranduil le servit avant de prendre place, son aîné s'installant à son tour. La table ronde était parfaite pour ces instants d'intimité que la famille royale partageait plus ou moins fréquemment. Ils le faisaient surtout pour le bonheur de Légolas qui se plaignait avec une innocence enfantine de l'absence de son frère lorsque celui-ci s'absentait longuement ou de son père lorsque ce dernier était trop occupé pour partager ses repas même s'il le bordait chaque nuit...
- Adar ( père), lança, hésitante, la voix du plus jeune prince.
- Oui, répondit Thranduil, un sourcil haussé, se demandant ce qui coupait l'appétit à son cadet qui jouait avec ses raisins après avoir picoré un peu de fromage et de pain.
- Les orcs... Ce sont les monstres du livre de Maître Angrod ?
Nomin s'assombrit face à la question de son petit frère. Il allait broyer ce conseiller venu de l'Ouest après des siècles de vagabondage en terres sauvages. Il allait le briser pour avoir osé parler politique devant son innocent cadet !
- En effet, répondit Thrandui avec précaution, étudiant les traits de son jeune fils pour analyser sa réaction.
- Il est dit dans son livre que les premiers elfes étaient victimes de leur folie... Ils bu... Ils buvaient leur sang et les laissaient pour mort... Ils leur prenaient leur immortalité... C'est... C'est vrai ?
- Oui, mais ils sont loin, Ion nin ( mon fils). Très loin.
- Et s'ils arrivent à entrer ?
- Nous les ferons partir.
- Alors pourquoi était-il si inquiet ?
La pointe de panique qu'il perçut dans cette dernière phrase eut raison de Thrandui qui prit son fils dans ses bras, l'installant sur ses genoux. Il le sentait trembler. Comme si cet idiot de Gwindor avait réussit à transmettre à son innocent cadet toute son inquiétude disproportionnée... Il avait une folle envie de le lui faire regretter. Mais sa priorité restait de consoler et de rassurer son plus jeune fils.
- Parce qu'il est idiot. Ne fais pas attention à lui, Légolas. Il n'en vaut pas la peine.
La petite tête blonde se nicha dans son cou, une voix étouffée parvenant aux deux adultes de la pièce :
- Je ne veux pas finir seul parce que des orcs vous auraient tués, toi et Nomin... Je ne veux pas...
Sa main caressant doucement sa nuque, son autre main le serrant contre lui, Thranduil lui fit une promesse qu'il espérait ne pas être un mensonge sous le regard attendri et navré de son fils aîné, du capitaine de la garde...
