Bonjour à tous et à toutes !
Voici mon premier récit sur ce fandom. J'ai découvert SNK depuis peu et je suis tombée sous le charme du Ereri. Même si je pense sincèrement que les personnages seront tous un peu OOC, surtout Levi... Mais c'est l'avantage des AU, héhé ! J'ai pris une approche différente de ce que j'ai pu voir, lire concernant le couple. Je ne vais pas donner d'âge précis mais les tendances seront inversées des Ereri que j'ai pu lire. Vous verrez bien, et j'espère que cela ne vous dérangera pas trop.
Donc, sur ce, je vous laisse découvrir cette première partie. Je ne peux pas vous dire à quel rythme je publierais, ni combien de temps ça durera. Mais j'espère de tout cœur y venir à bout ! Je suis désolé d'avance pour les fautes, j'ai la fâcheuse tendance à ne pas me relire..
Bonne lecture !
« Maître Levi, vous voilà enfin ! »
Armin stoppa sa course et pressa le point de côté dans son aine. Cela faisait bien plus d'une heure qu'il cherchait le jeune prince partout et il le retrouvait, comme souvent en ce moment, en bas de l'arène, à observer les entraînements qui s'y déroulaient.
Levi releva un regard amusé vers lui mais reporta bien vite son attention sur les deux gladiateurs qui s'affrontaient. Être le prince cadet n'était pas des plus amusants tous les jours et quand il pouvait sortir, il se débrouillait toujours pour semer son esclave et ami, Armin.
« Que faites-vous ici ? Demanda finalement le jeune homme aux cheveux blonds en s'appuyant sur la barrière contre laquelle se tenait son maître.
_J'avais envie de voir les lutteurs. »
Comme toutes les semaines, nota pensivement Armin avant de poser les yeux sur les deux combattants au milieu de l'arène. Comme la tradition l'exigeait, les corps des deux hommes étaient nus et enduis d'huile afin d'amoindrir le nombre de prises possibles. Un petit sourire moqueur se dessina sur les lèvres de l'esclaves et il marmonna pour lui-même mais assez fort pour que son maître puisse l'entendre :
_Je comprends pourquoi. »
Levi lui pinça les côtes à travers la fine laine de sa courte tunique et grogna pour la forme.
« Vous cherchez à voir quelqu'un en particulier ?
_Oui, chuchota le garçon, absorbé par la lutte acharnée sous leurs yeux.
_Lequel ? » Demanda alors tout doucement l'esclave en observant la scène.
Levi ne répondit pas mais il était évident que ses yeux ne lâchaient pas le centre de l'amphithéâtre. Armin plissa alors les yeux pour discerner un visage et parmi les deux hommes, il reconnu celui que l'on surnommait Leo Homicidam, ou encore Leo Interfectorem, le tueur de lions. Esclave enlevé en Grèce, il s'était démarqué par sa force et son courage, avait enduré milles souffrances, combattu et tué bon nombre de gladiateurs, hommes libres ou esclaves. Il s'était montré d'une persévérance à toute épreuve durant les nombreux jeux olympiques. Mais sa fierté et son impudence l'avaient conduit devant les lions. Son corps était encore balafré, ouvert par leurs énormes griffes. La victoire sienne, il ne lui restait plus qu'un seul combat pour obtenir sa liberté et être affranchi. Pour beaucoup de citoyens, Eren serait un homme libre après le couché du soleil.
« Vous irez au combat de ce soir ? S'enquit le jeune esclave.
_Oui, je veux être là lors de sa victoire.
_Est-ce que l'on sait contre quoi il va se battre ? Un taureau ? Un ours ?
_Un homme, parait-il. »
Cela semblait facile pour un homme de son envergure mais Armin trouva cela trop louche à son goût. Sur le sol poussiéreux de l'arène, Eren venait d'en finir avec son adversaire. Ce dernier hurlait à terre et quand on le releva, son bras pendait lamentablement le long de son corps. Levi sourit alors.
« C'est le plus fort, admit-il.
_Et le plus beau. » Compléta Armin avec une moue narquoise.
Les pommettes de son maître se colorèrent très rapidement. Il était vrai qu'Eren avait beaucoup de succès auprès des femmes romaines. Beaucoup d'entre elles, même les épouses, tentaient d'attirer son attention mais jamais le jeune homme ne montra une once d'intérêt. On racontait qu'il était très épris d'une femme restée à Athènes, ou encore d'une fiancée morte. Certains affirmait même qu'il était marié. D'autres chuchotaient qu'entre esclaves, et surtout gladiateurs, les relations entre même sexes étaient bien plus communes que dans le milieu militaire. Et on racontait alors qu'Eren préférait tout simplement prendre un combattant sur qui il avait le dessus.
Armin grimaça en réalisant que beaucoup parlait sans connaître ce qui pouvait réellement se passer. Il sortit de ses pensées quand il sentit son maître s'agiter. Les gladiateurs allaient passer juste devant eux pour quitter l'arène.
« Vous devriez le complimenter, pour lui donner du courage, chuchota-t-il à Levi.
_Il n'a pas besoin de cela...
_Essayez quand même ! »
Le combattant arriva enfin, un simple pagne noué à la taille. Sa peau dorée brillait sous le soleil de Rome tandis que ses larges muscles roulaient au rythme de ses pas. Finalement, quand il fut à leur hauteur, Levi le héla timidement. Un regard émeraude se posa alors sur le jeune prince et le détailla. Il ne dit pas un mot et ne l'incita pas à parler. Eren allait simplement continuer son chemin quand Levi se jeta finalement à l'eau.
« Macte Animo ! Je suis sûr que tu seras affranchi ! »
Le gladiateur s'arrêta et le dévisagea. Levi se sentit alors minuscule. Tout le monde dans la ville savait à quoi ressemblait son frère aîné, Erwin. Robuste, fort, courageux, il était exposé comme un trophée par leur géniteur. Mais Levi était plus chétif, plus timide et simplement plus discret. Il n'était pas l'héritier et il ne se montrait au grand public que très rarement. Très peu étaient ceux qui savaient à quoi il ressemblait.
Et à cet instant, dans une simple tunique blanche brodée de rouge comme celles des enfants et portant une banale cape à capuche pour se fondre dans la masse, ses courts cheveux noirs en désordre sur son front, il avait simplement l'air d'un gamin, d'un jeune paysan sans importance. Un parmi tant d'autres.
« Pourquoi j'aurais besoin des encouragements d'un misérable comme toi ? Va donc travailler, tu en auras vraiment besoin vu ton gabarit. »
Le ton était sec, presque agressif. Eren tourna les talons et s'en alla, la démarche fière, le menton haut, l'air d'un lion sur son territoire. Armin lança un regard inquiet vers son maître. Ce dernier rabattait sa capuche sur sa tête et fit volte-face pour partir au plus vite. Dire qu'il venait d'être humilié aurait été exagéré. Après tout, il détestait qu'on le prenne avec des pincettes et que l'on retienne ses mots en sa présence tout simplement parce qu'il était prince. Mais la vérité était bien plus dure à entendre et à accepter.
Il avait beaucoup de respect pour Eren, jeune adolescent arraché à sa famille pour divertir un autre peuple que le sien. Sans famille, sans attache. Beaucoup de chuchoteurs disaient qu'il détestait cet endroit, qu'il détestait l'empereur romain et toute sa famille, que tous les soirs, il maudissait bon nombre de personnes avant de s'endormir. Le tueur de lion, sous son apparence si chaude, était un homme froid et renfermé, haineux, qui n'hésiterait pas à l'étrangler s'il savait qui il était réellement. Mieux valait une simple rebuffade à la mort. Et malgré son attitude, il l'encouragerait le soir-même pour le libérer.
OoOoO
Eren plongea ses mains dans l'eau fraîche et s'aspergea le corps jusqu'à se débarrasser le plus possible de toute cette huile et de la poussière qui s'y était collée. Il se rinça ensuite le visage et enleva la sueur qui lui brûlait les yeux.
« C'était pas mal. » Fit une voix derrière lui et il se retourna, le corps humide et frissonnant dans la fraîcheur des souterrains de l'arène.
Ymir était appuyée contre le mur de pierre, les bras croisés. Eren ne lui accorda pas un regard de plus et retourna à son baquet d'eau. Il dénoua son pagne sans pudeur et continua sa toilette. Ymir était bien la seule gladiateur dont il supportait la présence et les quelques fois où ils avaient dû combattre l'un contre l'autre, ils s'étaient arrangés pour ne pas se faire gravement mal.
« Tu n'appréhende pas trop ? Demanda finalement son amie.
_Pourquoi j'appréhenderai ? » Répondit Eren en s'arrosant une dernière fois.
Il entendit Ymir ricaner derrière lui et il se retourna finalement vers elle.
« T'as rien de mieux à faire ? T'entraîner ? Ou emmerder quelqu'un d'autre ?
_Non. Je suis de repos. Et Historia n'est pas venue me voir aujourd'hui. Son maître se doute de quelque chose, je crois... »
Elle tapotait le sol pierreux du bout de sa sandale, entortillant une mèche châtain autour de son doigt. Visiblement, elle était de plus en plus affectée par le comportement de cette Historia, l'esclave d'un sénateur.
« Tu devrais peut-être éviter de la fréquenter. Elle ne t'appartiendra jamais.
_Quand je serais une femme libre, je l'achèterais et je l'affranchirais à son tour.
_Alors évite de prendre des jours de repos, sauf si l'on t'a éventré. »
Il se dirigea vers un coin de la pièce et ouvrit un coffre dont il sortit une tunique en laine. Il l'enfila rapidement et se dirigea vers la paillasse qui lui servait de couche. Il s'y affala sur le dos et mit ses mains sous son crâne. Il ferma les yeux pour signifier à Ymir qu'il souhaitait se reposer mais son amie vint s'asseoir près de lui, à même le sol gelé.
« Dis, tu sais qui était la personne à qui tu as parlé ? »
Malgré ses yeux clos, Eren arqua un sourcil et marmotta :
Un de ces si nombreux gamins sans famille, ni argent que l'on trouve dans les rues ? »
Il ne vit pas le large sourire qui s'étira sur le visage de Ymir et commença à sombrer dans l'inconscience.
« Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. »
OoOoO
Levi était assis dans les jardins, à l'ombre d'un olivier, quand Erwin le trouva enfin. Pieds nus dans une simple toge blanche, son petit frère gravait une tablette de cire d'abeille tout en rêvassant, comme à son habitude. L'aîné se laissa tomber dans l'herbe près de lui.
« Dis moi quel esclave a osé t'insulter et je le fais tuer sur le champ. »
Il quitta sa tablette des yeux pour l'observer. Bien droit dans sa tunique d'entraînement teinte en orange, ses cheveux mi-longs et blonds encore humides de son bain, Erwin avait l'air furieux. Ses grandes orbes grises le fixaient avec incrédulité jusqu'à ce que la lumière se fasse dans son esprit.
« Il a fallut que Armin t'en parle, souffla-t-il.
_Il ne me cache rien quand je lui demande gentiment.
_Toi, gentil ? » Railla Levi avec ironie.
Il commençait à retourner à son occupation précédente quand Erwin lui prit la tablette des mains.
« Dis moi qui c'est.
_Si je ne peux plus garder de secrets, je vais interdire à Armin de venir te voir, tu sais ?
_Stultus es ! Tu te laisses insulter par le peuple, ne t'étonnes pas s'ils ne te respectent jamais !
_Il ne sait pas que je suis le prince, je ne vois pas où est le problème.
_Le problème est que l'on n'insulte mon frère sous aucun prétexte. »
Levi eut envie de rire, d'un de ses rires moqueurs et de répliquer qu'ils n'étaient que demi-frères... Mais il se retint car il savait bien que cela le vexerait, fier comme il était. Alors à la place, il sourit gentiment, presque tristement, et murmura :
_Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Il m'a fait moins de peine que père quand il a complètement oublié mon existence au dernier banquet. »
Le visage d'Erwin s'adoucit. Il était vrai que ce soir là, leur père avait fait son éloge, parlant de ses performances au combat et de ses victoires. Mais il n'avait pas une seule fois évoqué son second fils, brillant d'intelligence et d'humilité alors qu'il était tout juste assis à sa gauche.
« Tu es sûr que je ne peux rien faire pour remédier à cela ? » Insista-t-il malgré tout.
Levi secoua doucement la tête et tendit ses bras blancs et fins vers lui. L'aîné lui rendit simplement la tablette et cela le fit rire. Erwin le dévisagea et le petit brun soupira d'amusement.
« Viens dans mes bras, Brutus. »
L'héritier eut un rictus et préféra s'allonger et poser la tête sur sur ses genoux pour qu'il lui caresse les cheveux. Son petit frère était bien la seconde personne sur cette terre à avoir le droit de toucher sa chevelure d'or.
« Tu as un cours de philosophie, ce soir ?
_Je préfère venir à l'amphithéâtre. Ce sera sûrement plus divertissant.
_Tu as bien raison. »
Levi retint un sourire. Dés que l'on tripotait le crâne de son grand-frère, ce dernier perdait sa faculté à réfléchir convenablement et il ne s'étonna même pas de sa présence dans un endroit qu'il exécrait de base.
OoOoO
Eren entra dans l'arène sous les cris et les applaudissements d'allégresse. Il portait un Galerus, une pièce métallique montant jusqu'au milieu de la joue qui protégeait son épaule gauche ainsi qu'une partie de son visage. Mais aussi une Manica, une protection de cuir et de maille qui couvrait son bras droit dont la main était quant à elle protégée par un gant de cuir. Et il avait aussi une Ocrea courte sur chaque jambe, une protection de cuir et de métal.
Il avançait d'un pas fier et déterminé. Il avait refusé le casque et le bouclier par orgueil, et ne tenait qu'un simple glaive dans sa main droite.
Il était impatient, si impatient de tuer son adversaire et de quitter cette ville de malheurs. Il était si impatient de transpercer son ennemi. Si impatient de le tuer sous les encouragements de ce peuple maudit. Si impatient de lâcher son épée, retirer chacune de ses protections et de partir. Partir loin d'ici, retourner en Grèce, retrouver sa famille, retrouver sa sœur.
Arrivé au milieu de l'arène, il leva son poing gauche au ciel et l'effervescence gagna davantage les gradins. Dans leur petite alcôve privée, il ne pouvait discerner les visages de la famille royale. Il différenciait simplement le père des deux fils. Il n'y avait jamais eu de femme, jamais eu de mère depuis qu'il était arrivé ici. L'empereur leva alors la main et de lourdes grilles s'ouvrirent derrière lui. Qu'allait-il affronter ? Un autre lion ? Une bête plus féroce ? Ou encore un soldat ? Il se retourna lentement vers sa destiné. Le sol vibrait sous ses pieds au rythme d'un pas lourd et lent.
Puis sortit de l'ombre un géant.
Un vrai, comme dans les contes que lui racontait son père lorsqu'il était enfant. Il ne faisait pas la taille d'un chêne ou d'un pin comme il pouvait se l'imaginer à l'époque mais il semblait si immense. Il devait faire au moins deux fois sa taille, lui qui était plutôt grand. Ses bras et ses jambes avaient la circonférence d'un tronc d'arbre et ses dents étaient celles d'un requin. Il avait un œil crevé et le second était rouge de rage. De la bave blanche coulait de ses lèvres retroussés sur ses larges et longues dents ivoires. Dans sa main droite reposait une épaisse massue tandis que sa main gauche était serrée en un poing aussi gros et dur qu'un rochet.
L'inquiétude gagna alors le tueur de lion. Il ne s'attendait pas à ce qu'on lui trouve une créature mythique. L'éventualité de sa mort se fit plus grande. Sa prise se resserra sur le manche de son glaive, sa seule et unique arme et défense. Il ne devait le lâcher sous aucun prétexte.
Le géant posa son regard sur lui. Les chaînes qui retenaient ses pieds furent enlevées et dans un cri de rage pure, il se jeta sur lui.
OoOoO
Levi frissonna d'horreur en voyant le monstre qui hantait ses cauchemars d'enfant. Son père l'avait capturé voici dix ans avec l'aide d'un régiment complet de presque sur-hommes. Il l'avait torturé et dressé, jusqu'à ce qu'il lui obéisse. Il avait toujours attendu la meilleure occasion pour se servir de cet être mystique. Enfant, Levi l'avait craint parce que c'était le vilain monstre qui viendrait le chercher et le manger s'il n'était pas sage. Mais aujourd'hui, il savait que les géants, si on pouvait les appeler ainsi, étaient un peuple d'hommes bien plus grands que la moyenne vivant pacifiquement au sud de la méditerranée. Ils n'avaient rien à voir avec la bête rendue folle en bas de l'arène et qui faisait frémir d'excitation le peuple romain.
OoOoO
Ymir vit le monstre sortir avec un sourire ironique. Elle s'en doutait. Elle se doutait bien que ce ne serait pas aussi simple pour Eren. Pas pour celui qui avait tué le lion. Pas pour celui qui avait défié l'empereur d'un regard. Pas pour celui qui avait défié les dieux en croyant à d'autres.
Nerveusement, elle serra une petite fiole vide dans sa main, comme pour se rassurer. Eren ne pouvait pas échouer maintenant. Pas après tous ces efforts. Alors que la peur et la panique s'immisçaient en elle comme un serpent perfide, une main froide mais familière se posa sur son poing. elle sursauta presque au touché d'Historia et l'attira au plus près d'elle, dans l'ombre des souterrains.
« Tu as réussi à venir, murmura-t-elle contre sa gorge, humant son parfum de lavande.
_Oui, souffla l'esclave tout contre son épaule. Mon maître est dans les gradins, il ne voulait pas que je l'accompagne. »
Ymir glissa ses doigts dans ses longs cheveux si blonds qu'ils en paraissaient blancs au soleil et joua avec une mèche qui retombait devant une oreille délicate.
« Il ne t'a pas touché ? » S'assura-t-elle en l'observant en détail.
La jeune femme dont elle était éprise avait été enlevée en Gaule, peu avant ses cinq ans, et le maître qui l'avait acheté n'était qu'un sénateur avide de pouvoir qui ne supportait pas que les choses lui échappent. Nombreux furent les coups de fouet qu'elle reçut pour son insolence et sa désobéissance. Dans sa tunique longue qui couvrait jusqu'à ses pieds, sa peau diaphane était recouverte de cicatrices en tout genre. Griffures, brûlures, lacérations, coupures.
« Non, il pense que c'est Eren que je venais voir, tout le monde parle de lui en ce moment. Il n'a aucune idée de qui tu es.
_Tant mieux, chuchota doucement la guerrière. Quand je viendrais te racheter, il n'aura aucun doute. »
Historia eut un maigre sourire et trembla vivement quand le géant poussa un cri de rage. Ymir resserra son étreinte sur elle et leva les yeux vers l'arène. Eren devait survivre.
OoOoO
Eren leva son glaive et l'abattit sur le bras de son adversaire. Mais il l'avait à peine effleuré qu'il fut projeté par la massue. Il se sentit voler comme un pantin désarticulé avant de s'écraser durement sur le sol.
Tout alla très vite. Le géant le saisit à la taille, le souleva aussi facilement que s'il avait été une poupée de chiffon et il commença à le secouer dans tous les sens. D'abord déboussolé, Eren ferma les yeux, il les ferma très fort pour ne plus entendre les râlements de son ennemi, les cris et les plaintes provenant des gradins, le sang qui battait si fort dans ses oreilles. Il raffermit sa prise sur son épée et la planta comme il put dans la paume qui le tenait.
Le géant poussa un cri de douleur et le lâcha subitement. Le jeune homme atterrit lourdement sur le côté gauche et une douleur sourde lui paralysa la jambe. Eren serra les dents pour ne pas crier, pour ne pas donner ce plaisir aux spectateurs.
Difficilement, il essaya de ramper plus loin, pour attraper son glaive qui lui avait échappé. Un haut-le-cœur le prit soudainement et il régurgita tout ce qu'il avait pu avaler depuis l'aube. La foule le hua. Il pouvait déjà en entendre certains clamer « Jugula, jugula ! ».
Mais avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit, il se retrouva de nouveau soulever dans les airs et le géant l'envoya valser contre les hauts murs de l'arène. Il glissa rapidement au sol et tenta tant bien que mal de se relever mais sa jambe refusait de répondre. Le géant s'effondra alors sur les genoux. Il soufflait et respirait périlleusement. De la sueur coulait sur son front. Pourtant, seul sa main était profondément coupée et son bras, à peine entaillé. Eren prit le temps de l'observer : son visage rouge, sa peau humide, son souffle erratique. Puis il posa ses orbes vert d'eau sur son épée, toujours au sol. Sa lame. Il en était sûr. Elle était empoisonnée. Il tourna alors son regard vers les portes d'où il était sortit. Il pouvait apercevoir Ymir et la lumière se fit dans son esprit.
Son amie avait empoisonné son glaive avant que le combat ne commence. Il ne pouvait s'agir que de cela, sinon comment expliquer que le géant venait de s'étaler au sol, inconscient ?
La foule hua davantage. Elle était visiblement en colère et l'empereur aussi. De nouveau, il put entendre « Jugula ! Jugula ! » hurlé cette fois par tous les gradins.
OoOoO
Des gardes entrèrent dans l'arène et emmenèrent le corps presque disloqué du gladiateur devant l'empereur. Levi le vit lever difficilement les yeux vers eux et fixer son père. Le peuple clamait trois syllabes. Jugula. Egorgez-le. Ce combat n'était pas divertissant. Il ne méritait que de mourir.
Le jeune prince ne supportait pas cette idée. C'était injuste de le tuer alors qu'il était si près du but. C'était même injuste de lui avoir donner une telle force de la nature comme adversaire.
Parmi la foule, nombreux étaient ceux qui brandissaient le poing, le pouce tourné vers le bas. Mais le verdict ne serait donné que par la famille royale entière, même si le cadet savait pertinemment que sa voix avait peu d'importance. Son père leva le poing et baissa le pouce sous de nombreuses acclamations.
Assis en retrait et à ses côtés, Erwin commença à se redresser et se lever. Il n'y avait aucun doute sur son propre jugement. Levi bondit alors sur ses pieds, dépassa son père jusqu'à s'appuyer contre le muret de pierre qui les séparait du vide et il brandit bien haut le poing. Son regard croisa celui d'Eren. Son cœur rata un battement et il leva finalement le pouce en direction des cieux. En direction des dieux. Et il clama si haut et si fort que tout auditeur se tut :
_Mitte ! »
Sa voix résonna dans toute l'arène. Un grand silence prit place. Même les oiseaux avaient cessé de chanter. Eren dévisageait ce gamin, ce visage qu'il pouvait enfin discerner et qu'il avait déjà rencontré. Puis quelques voix s'élevèrent. La voix des esclaves dans les souterrains. Ceux qui avaient tout entendu, et vu pour certains, ceux qui avait perdu l'espoir que l'un des leurs soit relâché. Ceux qui faisaient enfin entendre leur voix.
« Mitte ! Mitte ! Mitte! »
Puis ce fut au tour des esclaves spectateurs, ceux tenus en laisse par leur maître, ceux qui serait très certainement puni pour cet acte. Une seule et même voix s'éleva jusqu'au ciel et Levi était prêt à parier que même les dieux les accompagnaient dans leur cris.
Une main saisit son bras et le fit reculer sans que cela ne fasse cesser l'ivresse qui gagnait les gradins.
« Je peux savoir ce qui te prend ? Aboya alors son géniteur, furieux de son comportement.
_Il ne mérite pas de mourir. Épargnez le. »
Mais Levi savait que son père ne l'écouterait pas. Alors il se tourna vers son frère, immobile.
« Erwin, je t'en pris. Ne le condamne pas.
_C'est un esclave comme les autres...
_Oui, comme les autres. »
Et son regard gris se posa sur Armin, debout, droit et immobile derrière eux. Son visage était pâle, ses yeux regardaient au loin et ses lèvres murmuraient des mots inaudibles. Erwin suivit le regard de son petit frère et lut sur les lèvres de l'esclave. « Mitte, mitte, mitte. » En boucle, il se répétait ce mot que Levi avait mis à la bouche de tous.
Alors Erwin se leva et s'approcha à son tour. L'empereur le défia du regard, lâcha Levi et brandit son poing, pouce vers le bas. L'héritier darda ses yeux bleus sur son frère. Il ne faisait pas cela pour lui, ni pour Eren.
Le peuple clama encore plus fort le mot rédempteur quand Erwin fit le même geste que son cadet. Eren ne mourrai pas ce soir.
Macte amino : Bon courage
Stultus es : Tu es idiot
Brutus : Stupide
Mitte : Renvoyez-le
Jugula : Égorgez-le
Voilà, voilà ! J'ai essayé de me renseigner un peu sur les gladiateurs mais la grande majorité de mes connaissances remonte à mes cours de latin et c'était il y a une dizaine d'année. D'ailleurs, je ne crois pas que les femmes pouvaient se battre à l'époque... Mais j'avais trop envie de mettre Ymir et Historia. Donc ne prenez pas tout ce que je raconte comme historiquement véridique, ce n'est pas mon but. Je pense que les couples secondaires peuvent être aisément devinés ! N'hésitez pas à me faire part de vos théories ou à me dire ce que vous en pensez !
Merci d'avoir lu !
