Dumb and Ditzy

UA. Des années de persécutions l'ont laissé en appréhension lorsque les gens découvraient qu'il était un génie. Quel meilleur moyen de les déstabiliser, dans ce cas, qu'en jouant l'idiot ? Entre en scène : Idiot de Blond Spencer Reid.


N/T: Je viens d'arriver sur et ceci est donc la 1ère histoire que je publie. C'est en fait la traduction de la fic du même nom de TimelessTears. Rien de tout ceci ne m'appartient donc, ni l'histoire, ni les personnages. Merci de laisser une petite review à la fin ?


Chapitre I : Apprendre à imiter. Comment faire l'idiot ?

Elle débuta comme un chatouillement au fond de son esprit. Une petite pensée trouble qui lui apparut dans cet état entre l'assoupissement et le sommeil véritable. De celles que vous savez géniales mais dont vous ne vous rappelez pas une fois éveillé. Heureusement, il gardait toujours un stylo et un carnet tout près pour quand l'inspiration le frapperait. Aussi rapidement que son esprit à moitié endormi pouvait réagir, il écrivit son idée d'une écriture négligée avant de se rendormir avec un sourire satisfait devant cet éclair de génie.

Pourtant, lorsque la lumière du petit matin l'illumina le jour suivant, il questionna ledit génie.

« Faire l'idiot ? », murmura le jeune homme, ses yeux d'acajou lisant rapidement ce qu'il avait écrit la veille alors qu'une fine main passait entre ses cheveux décoiffés.

« Bon, » commença-t-il lentement, incertain de ce que Lui-Endormi avait pu penser. Déposant le carnet, il se dirigea vers la salle de bain. « Il faudra que j'y réfléchisse, » déclara-t-il à la pièce vide tout en allumant la douche.

Et c'est ce qu'il fit. Il y réfléchit très intensément. L'idée avait du mérite, supposa-t-il. Après tout, personne ne prêtait vraiment attention aux gens stupides, n'est-ce pas ? Ils sont, en quelque sorte, écartés, ignorés; transformés en bruit de fond. C'était son but : devenir aussi invisible que possible. Être silencieux n'était pas suffisant. Le public en général avait tendance à cataloguer les personnes silencieuses présumant qu'ils étaient intelligents ou froids selon leur apparence et leurs actions, et bien qu'il ne se voyait pas comme ayant un cœur de pierre, le côté intelligent lui allait comme un gant.

Ce qui était un problème.

Il n'avait pas de preuves concrètes, mais nombre de ses recherches l'avaient laissé avec la théorie que les mauvaises expériences avaient tendance à changer la manière dont les gens se voyaient. Certaines caractéristiques ou attributs qui, pendant un temps, faisaient quelqu'un se sentir spécial devenaient la chose qu'ils détestaient à propos d'eux-mêmes lorsqu'elle était ridiculisée par d'autres plusieurs fois.

Spencer Reid n'avait pas honte d'être un génie mais des années de persécutions et de bousculades contre les casiers avec assez de force pour casser des os lui faisaient douter d'en valoir la peine. Ce n'était pas seulement être intelligent; son apparence jouait également un rôle, pensa-t-il amèrement en voyant l'image qui le regardait fixement en retour dans le miroir. Dangereusement maigre (pas sa faute; c'était ses gènes), grand comme une asperge (encore une fois, pas de sa faute), des yeux trop grands pour son visage, rendus pires par des lunettes encore plus grandes, des cernes décorant le bas de ceux-ci (est-ce que quelqu'un d'autre voit l'image se dessiner ici ?), et malgré qu'il détestait l'admettre, il avait un air…agité.

Il avait beaucoup de boulot devant lui, mais pour le moment, le petit-déjeuner l'attendait.

Cela en vaut-il la peine ?, se demanda-t-il pendant qu'il allumait sa cafetière. Agir stupidement, être l'exact opposé de ce qu'il était ? Il savait déjà que ce serait stressant. Il combattrait non seulement ses habitudes mais aussi ses instincts naturels. La seule pensée d'échanger la connaissance contre l'ignorance était un sacrilège à ses yeux. Une seconde, non, ce n'est pas ça, se corrigea-t-il en attrapant une tasse. Il n'échangerait pas son intelligence, il jouerait la comédie. Il y avait une différence. Mais il devrait également prendre en compte jusqu'où et jusqu'à quel point il irait avec l'acte. Serait-ce seulement pour les sorties en publique ? Et s'il entrait si profondément dans le personnage de stupidité qu'il s'oubliait, lui ? Certains acteurs devaient être prudent avec les rôles qu'ils choisissaient simplement parce qu'ils pouvaient devenir tellement intégrés dans leur personnage qu'ils se rappelaient à peine d'eux-mêmes. Il ne voulait pas cela. C'était trop proche d'un dédoublement de la personnalité. D'un autre côté, qui a dit qu'il deviendrait attaché ? Le seul jeu d'acteur qu'il ait jamais utilisé était quand il offrait des faux sourires et disait 'Tout va bien à la maison' aux voisins inquiets. Attrapant un bagel pour aller avec son café, il s'assit, méditant toujours sur son dilemme.

Ce pourrait être un moyen de tout recommencer : pas de tourmenteurs, pas de génie, pas de situations familiales tendues. Il pouvait effacer l'ardoise, utiliser la stupidité comme un masque pour ne pas être pris pour cible. Il y avait trop de 'si' sans réponses. Mais étant naturellement curieux et un scientifique, il ne pouvait pas simplement le laisser comme cela, n'est-ce pas ? Cela lui donnerait une vue rapprochée sur comment les gens réagissaient à quelque chose de nouveau. Il pourrait comparer et faire contraster comment différentes personnes traitent les gens 'stupides'. Plus important encore, il pourrait l'utiliser comme bouclier; personne ne va essayer de former une amitié trop profonde avec un être creux. Il n'avait pas besoins d'amis proches avec qui partager tous ses sombres secrets ou quoi que ce soit de ce genre. Tout ce qu'il voulait, c'était parler à des personnes de son âge sans leur faire peur. Cela pourrait marcher- les gens accepteraient plus vite une personne idiote qu'un génie car ils ne se sentiraient pas intimidés. Cela pourrait en valoir la peine. Après tout, la science n'aurait jamais progressé si tout ce que les gens faisaient était demander 'et si ?' sans jamais expérimenter pour vérifier.

Même après y avoir pensé longuement, Spencer avait toujours un doute sur l'idée de jouer l'idiot pendant qu'il sirotait son breuvage matinal dû au fait qu'il n'était pas trop sûr de comment faire l'idiot. Toute sa vie, il avait été forcé de jouer un rôle de jeune prodige sans avoir connu rien d'autre. Que font les gens idiots ?, songea-t-il tout en posant son précieux breuvage puis en mordant dans son bagel. Qu'aiment les personnes stupides ? Que détestent-ils ? Que font-ils pendant leur temps libre ? Est-ce dégradant de les étiqueter comme 'idiots' ? Probablement.

Il l'envisagea tout au long du petit-déjeuner. Terminant la fin de son bagel et de son café, il repoussa sa chaise et attrapa sa bonne vieille sacoche, se dirigeant vers la porte de son minuscule appartement de Vegas. Il y avait toujours trop de variables inconnues; il devait faire des recherches et il connaissait l'endroit parfait où aller.

Spencer Reid s'en alla vers la jungle inconnue et dangereuse qu'il avait évité avec succès jusque-là: le centre commercial. Là-bas, il s'assit à la section alimentaire et observa les actions et personnalités des piétons faisant leurs courses. Une espèce fascinante, en effet.

Il y eut plusieurs incidents où il fut escorté au centre de la sécurité et dut expliquer à l'officier du centre commercial qu'il n'était pas en train de suivre/prévoir de kidnapper n'importe qui attirait sa soi-disant menaçante attention. Il n'avait aucune idée que fixer quelqu'un en écrivant fiévreusement dans un carnet était un fait désapprouvé par la société.

La troisième fois que cela arriva, on lui demanda de partir. Puis on le lui redemanda quand l'officier découvrit qu'il observait les gens entrer dans le centre depuis un banc proche.

Après ça, il alla à la bibliothèque municipale et utilisa un des ordinateurs pour trouver des films avec des personnes stupides comme personnages principaux. Il y en avait plus qu'il ne s'y attendait alors il finit par en choisir les trois avec lesquels il avait l'impression que cela fonctionnerait le mieux. En même temps, il sélectionna plusieurs livres de référence, qu'il pensait, l'aideraient. C'était tous des parodies mais c'était mieux que rien. La phase suivante lui demandait d'aller au magasin de location pour les acquérir.

Il n'avait jamais acheté du porno auparavant, mais il estimait que cela ne devait pas être beaucoup plus embarrassant qu'amener les films qu'il avait choisi jusqu'au comptoir. La fille derrière la caisse leva un sourcil mais ne dit rien, les scannant et les lui rendant. Trop nerveux, il batailla contre son portefeuille avant de parvenir à sortir un billet de vingt et de lui dire de garder la monnaie. Ses emplettes douteuses faites, il retourna chez lui, se fit un peu de popcorn et regarda les trois films les uns après les autres.

Quand il eut fini, il se sentit horrifié, malade et son esprit était engourdi par la pure imbécillité de la chose.

Par Einstein, les gens agissaient-ils donc aussi absurdement ? C'était tellement mauvais qu'il décida d'arrêter pour la journée et alla se coucher, n'étant plus aussi sûr de faire l'idiot désormais.

Bien sûr, son inconscient conspira contre lui et lui fit faire des cauchemars sur toutes ses mauvaises expériences du lycée. En se réveillant, il décida qu'il étudierait un chouia en plus la question avant de prendre sa décision finale. D'après ses observations, livres et visionnages de films, il conclut qu'il existait trois principaux stéréotypes d'idiots : l'Athlète à la Tête Vide (ce qui n'arriverait pas-il ne rencontrait pas les normes physiques et il n'appréciait pas de faire comme les gens qui l'avaient tourmenté autrefois), le Drogué Nonchalant (encore une fois, non. Se faire arrêté pour être défoncé ne faisait pas partie du plan et n'en ferait jamais partie). Les deux premiers étaient hors jeu pour questions de fierté et de sentiments personnels, ce qui lui laissait…

La Blonde Idiote.

C'était quelque peu insultant que ce qui lui allait le mieux soit le rôle féminin, mais, parfois, on était obligé de faire avec ce qu'on avait. Les Blondes Idiotes étaient maladroites, des moulins à paroles, des têtes en l'air notoires et avaient des carrures frêles (il décida d'ignorer les gros seins typiques de ce stéréotype). Il possédait déjà trois de ces caractéristiques tout ce qui lui restait était d'apprendre à faire le tête en l'air.

C'était plus de travail que prévu.

Il avait l'impression d'être une adolescente devant son miroir en citant un des films qu'il s'était obligé à regarder de nouveau dans un timbre aigu, « Je pense que le film était vraiment profond. Je pense que c'était profond dans le sens que c'était très léger. Je pense que la légèreté doit venir d'un endroit très profond si c'est de la vraie légèreté. » avant de se trébucher sur une quelconque chaussure.

« Oof ! », grogna-t-il en se cognant contre le côté de son lit. « C'est plus difficile que je ne le pensais ! », souffla-t-il, surpris du travail qu'agir stupidement prenait. Cette nouvelle connaissance le laissa avec le défi brûlant de conquérir le rôle d'Idiot. Son but principal était toujours de se fondre dans la masse mais à présent, il devait se prouver qu'il pouvait le faire. C'était une question de fierté.

Cela prit tout l'été. Dieu merci pour les casinos négligents sur les cartes d'identité, sinon son loyer n'aurait jamais été payé et il serait mort de faim.

Cependant, même à la fin de l'été, il n'avait pas l'impression d'être complètement immergé dans le rôle mais il s'en rapprochait. Une partie de faire l'Idiot Blond était d'être à la mode, alors il passa des heures à observer les tendances dans des magazines pour hommes. Cela le tua presque de lire que les chandails et les gilets étaient bannis mais il continua avec difficulté, en vrai partisan à la cause.

Il changea tout de lui. Depuis ses cheveux jusqu'à sa manière de se tenir, jusqu'au timbre de sa voix. Même ses ongles, qui étaient normalement cassés à force d'être rongés, étaient à présent d'un bel aspect et coupés soigneusement.

Le babillage était probablement la partie la plus facile. Tout ce qu'il avait à faire était parler de la mode et de tuyaux de beauté au lieu de statistiques.

Pendant tout ce temps, il refusa de regarder dans le miroir de sa chambre à moins que ce soit pour vérifier qu'un vêtement ne se mettait correctement ou pour s'assurer que sa coiffure était bien arrangée et que rien n'était sur son visage. Il ne se regardait jamais complètement, d'une part par peur de rater et d'autre part pour le suspens mais l'été était terminé et aujourd'hui était le premier jour de classes (Il était à l'Université de Las Vegas cette fois-ci. Il n'avait pas vraiment besoin d'aller quelque part d'autre après Caltech, mais il n'avait rien de mieux à faire, donc pourquoi n'obtiendrait-il pas un autre diplôme ?). Prenant une profonde inspiration, il se contempla dans le miroir.

Et regarda fixement, ébahi: qui était cet inconnu qui le fixait en retour ?

Parce que, la dernière fois qu'il avait vérifié, il était un maigrichon, palot, un nerd avec de grosses lunettes, avait des cheveux bruns monotones lissés en arrière et portait des vêtements confortables achetés au magasin local de vêtements pour pas cher.

Cet inconnu avait de riches cheveux bruns ondulés qui arrivaient un peu en-dessous de ses oreilles et encadrait son visage joliment. Les nouvelles lunettes à la monture d'argent qu'il portait le rendaient plus attirant et sa peau, pourtant pas bronzée, était une jolie couleur de pêche qui était agréable à regarder. Il portait un jeans sombre mi-serrant qui mettait en valeur ses longues jambes et contrastait joliment avec les bottes couleur caramel qu'il avait achetées une semaine auparavant. Une chemise vert forêt étreignait ses épaules mais s'élargissait près de son estomac, faisant jouer à cache-cache la boucle argentée de sa ceinture avec le monde. Tout cela rendait l'image donnée stupéfiante avec une écharpe mauve pour ajouter un peu d'artifice.

Reid sentit ses genoux trembler sous lui, incapable de détacher ses yeux du reflet. C'était magnifique; un vrai chef-d'œuvre. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait autant changé par lui-même; il méritait une médaille d'or.

Sauf qu'il y avait un problème avec cette image et Reid commençait à voir pourquoi choisir une formule de stéréotype féminin avait une grave erreur de calcul. En particulier un rôle qu'il venait de réaliser sortait du lot pour être joli. Comment avait-il pu louper ça ?

Il avait l'air à la mode homosexuelle. Pas exactement ce qu'il recherchait.

« Génial !», un soupir exaspéré s'échappa de ses jolies lèvres, »Au lieu d'être ennuyé pour être un génie, ça va être pour être un garçon efféminé- un garçon efféminé à l'air gay. Je savais que quelque chose clochait quand on continuait à me lancer des regards en coin en achetant tous ces magazines pour hommes ! Dieu, la caissière a probablement pensé que je salivais devant les photos », finit-il dans une minuscule voix déprimée avant de regarder vers le haut après avoir boudé un instant une détermination enflammée dans les yeux. »Et alors ? », se dit-il, se donnant un petit discours de motivation nerd. « Les lois de la physique ne se sont pas formées en un jour ! Je devrai simplement faire quelques adaptations. » Regardant sa montre, qu'il avait mis en dessous de sa chemise malgré que ce soit ennuyeux et peu pratique, et lâcha un autre soupir. « Plus le temps maintenant mais c'est juste un jour de classe si je change demain, les impressions ne devraient pas être trop établies. Gah ! Qu'est-il arrivé à se fondre dans la foule ? », se réprimanda-t-il alors qu'il se dépêchait de se relever et attrapait sa lanière de son sac. Avant de partir, il lança un dernier regard vers le miroir et rassembla toute la colère qu'il put dans celui-ci.

Ce n'était pas énorme.

« Ne pense pas que ce soit terminé ! », dit-il à son reflet sévèrement, agitant son doigt vers celui-ci aussi fort que possible. « Je vais arranger ça- prends note de ces mots. » Puis vint le bruit caractéristique d'une porte qui se ferme.

Il était temps de commencer une nouvelle vie- avec un peu de chance, celle-ci serait meilleure que la précédente.