The Breakfast Club
"Vous nous voyez comme vous voulez bien nous voir. Avec des termes les plus simples, des définitions qui vous arrangent. Un surdoué. Un athlète. Un cinglé. Un fils à papa. Une criminelle."
Okayy guys.
Ca fait à peu près cent cinquante ans que j'ai envie de me lancer sur une fiction Avengers. Et ça fait à peu près autant de temps que j'ai arrêté d'écrire, alors je me suis dit, pourquoi pas recommencer en douceur ? Avec une histoire sympa, sans prise de tête, sans échéances à respecter, sans stress, bref, détente, relax, vous voyez ?
Je préviens : ça va être une fic à la cool. On se presse pas, y'a aucune raison. J'ai vraiment envie de m'y remettre (à écrire j'entends), de me replonger dans le bain doucement, et de prendre aussi un peu de distance par rapport à mon premier fandom, Fairy Tail. J'ai besoin d'air frais, de renouveau, de faire un grand ménage de printemps et de me dérouiller un peu.
Je préviens aussi : cette fiction n'est absolument pas originale. C'est une schoolfic tout ce qu'il y a de plus banal, mais malgré son manque d'innovation, j'espère tout de même qu'elle trouvera grâce à vos yeux. Si jamais (dans la plus improbable des hypothèses), TBC a du succès, je vais (très) probablement me mettre à écrire de nouvelles histoires d'Avengers. (je dis ça comme ça...)
Donc voilà, c'est à peu près tout pour le speech d'auteur en intro. Régalez-vous mes cocos, et n'hésitez pas (je vous y incite très fortement :p) à vous manifester en review !
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« Despacito, mami yo se que te va a gustar,
Despacito, mami yo se que te va a encantar,
Mueve dale vamo,
Despacito, mami yo se que te va a gustar,
Mueve dale vamo, sabrosito…
Vamo a bailar »
Au moment précis où la musique s'emballa dans les enceintes, Anthony Edward Stark poussa un hurlement de triomphe, une bouteille de champagne Crystal dans la main droite, et se jeta dans la piscine du plongeoir qui culminait à sept mètres de hauteur. Son énorme plongeon fut acclamé par un tonnerre d'applaudissements et de rires hystériques, tandis que les baffles pulsaient toujours. Le jeune jet-setter jaillit hors de l'eau, ses cheveux bruns fouettant l'air, une multitude de gouttelettes irisées suivant le mouvement à la nonchalance parfaitement étudiée de sa nuque, et vida goulûment la moitié de sa bouteille au goulot. Il se hissa ensuite sur le bord de la piscine et attrapa par la taille une jolie brune qui était assise en tailleur à côté de lui. La jeune fille gloussa et il lui roula une pelle monumentale, mêlant salive, eau chlorée et champagne de luxe.
Puis il la repoussa, bondit sur ses pieds et brailla, les bras grand ouverts :
« Vive la rentrée ! »
La foule joyeuse qui avait envahi sa pelouse et sa villa lui répondit par une clameur assourdissante, tandis que la voix de Deorro continuait à chanter en espagnol sur un rythme entraînant. Tony embrassa du regard la plus grande fête que cette ville avait connu, sa fête, et termina sa bouteille cul sec, un large sourire empli de fierté aux lèvres.
Il commençait bien l'année.
~ . ~
Steven Rogers était une personne remarquable.
On entendait par là qu'il se faisait remarquer à peu près partout où il allait. Peu importait les trésors d'ingéniosité qu'il déployait pour se faire le plus discret possible, la façon dont il rasait les murs, la tête basse et le regard rivé à ses chaussures, on le remarquait toujours. Forcément.
C'était sans doute à cause de ses cheveux d'une blondeur parfaite. Ou alors de ses yeux d'un bleu limpide. Ou encore de son mètre quatre-vingt-cinq d'abdominaux, d'épaules larges, de dos musclé et de jambes puissantes. Ou même de son visage d'une beauté assez ahurissante. Ou bien, même si on ne les voyait pas beaucoup parce qu'il fallait quand même dire qu'il ne souriait pas tellement souvent, à cause de ses dents d'une blancheur éclatante, alignées à la perfection. Ou alors de ces deux petites fossettes si adorables, qui se creusaient de chaque côté de sa bouche aux lèvres terriblement appétissantes, à chaque fois qu'il faisait cette moue absolument à tomber…
Hum, hum.
C'était ça, l'effet Steve Rogers. Une espèce de charme irrésistible, qui s'exerçait sur tout et tout le monde à l'insu le plus complet de son propriétaire, et de manière totalement involontaire. C'était peut-être ça, aussi, qui conférait au lycéen tant de sex-appeal : le fait qu'il soit aussi peu conscient de l'effet qu'il provoquait et des têtes qu'il faisait tourner sur son passage. Et Dieu savait à quel point elles étaient nombreuses.
Sauf que, pour son premier jour de cours, Steve aurait bien aimé que tous ces gens arrêtent de le dévisager et le laisse rejoindre le bureau de la secrétaire sans avoir l'impression d'être une bête de foire. Il fendit la foule le menton contre la poitrine, le regard baissé, la boule au ventre. Il détestait qu'on le regarde - or, depuis qu'il avait posé le pied sur ce maudit campus, les gens n'avaient fait que ça. L'observer. Le dévisager. Le disséquer du regard. L'examiner sous toutes les coutures.
Et il en avait très légèrement ras-le-bol.
Il accéléra et bifurqua dans le couloir qui menait aux bureaux de l'administration. À son plus grand bonheur, le nombre d'élèves diminua drastiquement et il n'y eut bientôt plus qu'une poignée de lycéens à lever les yeux vers lui avec étonnement et admiration. Steve poussa un soupir de soulagement et s'arrêta devant le bureau de la secrétaire, dont les murs étaient à demi vitrés, lui permettant d'apercevoir la fonctionnaire en question, le nez dans une pile de fichiers.
C'était une jolie jeune femme qui faisait à peine une vingtaine d'années, avec des cheveux blonds mi-longs et un visage foncièrement gentil. Elle fronçait des sourcils, l'air totalement absorbé par ce qu'elle était en train de lire, et sursauta quand Steve donna deux coups contre la porte.
Il ouvrit et fit deux pas à l'intérieur puis s'arrêta, indécis. En le voyant, la jolie blonde eut un large sourire et se leva, l'invitant à approcher.
« Viens, viens ! Tu dois être Steven, n'est-ce pas ? Nick m'a dit que tu arrivais aujourd'hui. Enchantée ! Je m'appelle Sharon. »
Un peu intimidé par l'enthousiasme de la jeune femme, il avança jusqu'au bureau et serra la main qu'elle lui tendait. Son sourire s'élargit encore plus - chose que Steve n'aurait même pas cru possible.
« Alors, Steven, qu'est ce que tu penses du lycée ? Enfin, de ce que tu en as vu jusqu'à présent, bien sûr. » rit Sharon.
« Steve. »
« Pardon ? »
« Steve. » corrigea le jeune homme avec un petit sourire d'excuse. « Je préfère qu'on m'appelle Steve, plutôt que Steven. »
« Oh ! » fit Sharon en comprenant ce qu'il lui disait. « Oui, oui, bien sûr, aucun souci ! »
« Et pour le lycée, euh, eh bien, il est... grand ? »
Ce n'était pas voulu comme une question, mais le ton interrogatif qu'il avait pris à la fin de sa phrase la fit sonner comme telle. Sharon eut un petit rire tout à fait charmant - il semblait que toute sa personne était tout à fait charmante. C'en était presque énervant.
« Ah, euh, en effet, le campus est plutôt grand. Mais ce n'est pas vraiment ça que je m'attendais à entendre, enfin... »
Elle posa les coudes sur son bureau et fixa Steve abruptement. Le grand blond gigota sur sa chaise, mal à l'aise.
« Écoute, Steve, je m'imagine bien qu'intégrer le lycée d'une petite ville, quand on a passé sa vie à New York - et de surcroît une semaine après le début des cours - ça ne doit pas être très facile. Surtout que j'ai cru comprendre que ta mère était décédée... ? »
La charmante secrétaire ne fut plus si charmante, tout d'un coup. Steve se raidit immédiatement, les mâchoires serrées, sur la défensive. Sharon parut sentir qu'il s'était braqué car elle se recula dans son siège et leva les mains en signe d'excuse.
« Sujet douloureux. Compris. Je n'en parlerai plus, je suis désolée. »
Steve se décrispa légèrement, mais ne desserra pas les poings. La secrétaire reprit après s'être éclaircie la gorge, visiblement embarrassée :
« Bref, en tout cas... je te souhaite la bienvenue dans notre établissement. J'ai besoin de ton dossier d'inscription et que tu signes à peu près trois kilomètres de paperasse, et ensuite, je te donnerai ton emploi du temps, ta carte pour la bibliothèque et le numéro de ton casier - au fait, tu as apporté un cadenas ? »
Steve hocha la tête.
« Super, ça t'évitera quelques mésaventures dès ton premier jour. Tu es dans la classe 12B, j'ai demandé à un de tes futurs camarades de t'accompagner pendant ta première journée. Ne t'inquiète pas, Clint est très gentil, il te fera une visite express du lycée et tu verras avec lui pour tout ce qui est des clubs artistiques et sportifs. Tu fais un sport en particulier, d'ailleurs ? »
« Euh non, pas vraiment... J'avais commencé la lutte en seconde mais ça ne m'a pas plu. »
« Pourtant, vu ta carrure, ça n'aurait pas dû te poser problème, si ? »
« Ce n'était pas ça le truc. Le truc, c'est que j'aime pas... enfin... faire du mal aux gens, même si c'est pour de faux, même si ça reste bon enfant, je... c'est pas mon kiff. »
« D'accord. » sourit Sharon. « Tu devrais peut-être essayer un club artistique dans ce cas, je te laisserai voir avec Clint. »
Ils passèrent les trente-cinq minutes restantes à remplir les papiers nécessaires à son inscription en bonne et due forme. Lorsqu'ils eurent enfin fini, la cloche retentit. Sharon lui tendit son emploi du temps avec un dernier sourire Colgate.
« Tu as cours au premier étage, avec Mr Fitzpatrick. Clint ne devrait pas tarder à arriver, ça te dérange d'attendre dehors ? Désolée de te mettre à la porte comme ça, mais j'ai vraiment beaucoup de boulot… »
Steve lui assura que ça ne faisait rien et rassembla ses affaires. Il quitta le secrétariat sans un regard en arrière, soulagé de pouvoir enfin sortir de cette pièce étouffante. Il avait des tendances claustrophobiques, et cette heure avait été un réel supplice.
Le blond s'adossa au mur et scruta le flot continu d'élèves qui traversaient le couloir, cherchant des yeux ce supposé Clint, qui était censé le guider à travers la jungle lycéenne. Il finit par croiser le regard d'un garçon aux cheveux châtains coupés ras, qui fendait la foule dans sa direction. Lorsqu'il arriva finalement à la hauteur de Steve, il esquissa un demi sourire et lui tendit une main amicale.
« Clint Barton. Tu dois être Steve Rogers. »
« Ouais, c'est moi. »
Sans un mot de plus, Clint tourna les talons et se dirigea vers les escaliers. Steve le suivit, hésitant.
« On a cours de maths avec Mr F. T'as tes livres ? »
« Euh, oui, on me les a donnés quand je suis arrivé. » dit le grand blond en soulevant son sac à dos, plein à craquer de manuels scolaires.
Clint haussa un sourcil alors qu'ils montaient les marches, se frayant un chemin parmi les autres étudiants. Les épaules larges de Steve et son physique d'Apollon semblaient lui faciliter le passage, ce dont il se rendit à peine compte, occupé qu'il était à tenter de passer outre les regards insistants qu'on lui lançait.
« La vache, ça doit peser une tonne ! Tu as ton numéro de casier ? »
Le blond fouilla ses poches à la recherche du papier que Sharon lui avait donné, sur lequel étaient inscrits son code de cantine et le précieux numéro en question. Il finit par le retrouver et le déplia précautionneusement.
« 12564. » lut-il.
« Ok, on ira après le cours de maths. Ça va, ton dos tiendra le coup ? »
Steve haussa les épaules. À vrai dire, il sentait à peine le poids de son sac, alors le garder une heure de plus ou de moins n'allait pas changer grand chose.
Ils traversèrent le couloir du premier étage et s'arrêtèrent devant la porte de la salle de classe. Clint lança un regard à son compagnon et sourit en le voyant fixer le battant, nerveux à l'extrême.
« Hey. »
Steve baissa les yeux vers lui.
« Ça va aller. »
Puis Clint ouvrit la porte.
~ . ~
« Monsieur Barnes, votre comportement est in-ad-mis-sible. Vous vous rendez compte, du piètre exemple que vous donnez à vos camarades et à vos cadets ? Hein, monsieur Barnes ? Vous vous en rendez compte ? »
James Buchanan Barnes fixait le bord du bureau en acajou du proviseur, l'air totalement absorbé par son pourtour en aluminium, ses yeux d'un bleu très clair perdus dans le vide. En face de lui, Nick Fury tempêtait violemment, sa voix grave faisant trembler les murs de son bureau, et ses sempiternelles lunettes de soleil manquant de glisser de son nez au fur et à mesure qu'il s'égosillait. Bucky pouvait distinctement voir un nuage de postillons jaillir de la bouche du directeur à chaque mot qu'il prononçait, ce qui diminuait considérablement le taux de street credibility de son sermon.
« Non. Non, bien sûr que non, vous ne vous en rendez pas compte. » soupira bruyamment Fury en expulsant à peu près le contenu de l'océan Indien au passage. « Vous ne m'entendez même pas. »
Oh si, Bucky l'entendait. Il l'entendait même trop bien. Simplement, il n'avait aucune envie particulière de l'écouter.
« Vous me désespérez, monsieur Barnes. Dé-ses-pé-rez. Et pas seulement moi, hein, attention ! Mais aussi toute l'équipe pédagogique. Un vrai bonheur, vous dis-je. Un vrai bon-heur. »
C'était le grand truc de Fury, ça. Répéter le même mot seize fois de suite en en détachant clairement et intelligiblement les syllabes, histoire de le marteler encore un peu plus dans le crâne de ses interlocuteurs. Au début, ce tic de langage était positivement horripilant ; puis, au fil du temps et des convocations dans le bureau du proviseur, on s'y faisait. On ne le remarquait même plus, à force.
Le truc, c'était que Bucky n'avait même pas jeté cette grenade lacrymo dans le vestiaire des garçons, alors que l'équipe de football était en train de se changer. Mais s'il avait voulu que ces crânes d'œuf de sportifs le haïssent un peu plus, il ne s'y serait pas pris autrement.
Sauf que voilà. Bucky n'avait pas jeté cette foutue grenade. Quelqu'un d'autre l'avait fait, et l'avait accusé lui.
Très honnêtement, il était habitué. La plupart des personnes, quand elles prenaient conscience du je-m'en-foutisme abyssal de Bucky Barnes, en profitaient pour venir le titiller un peu. Tester ses limites. Voir à quel moment il troquerait enfin son éternelle expression blasée avec quelque chose de plus... vivace. De plus violent. De plus humain. À quel moment il pèterait un câble.
Rien de bien méchant, en somme.
Mais avec le temps, Bucky Barnes était surtout devenu le bouc émissaire de sa promo. Il s'en foutait, bien évidemment, sauf que ces convocations chez le proviseur commençaient à devenir régulières, et donc pesantes. Il n'avait pas que ça à faire de rester assis sur ce fauteuil élimé à esquiver les postillons de Nick Fury, et il commençait à trouver le temps long. Surtout qu'il était censé avoir cours de maths en ce moment même, et que Mr Fitzpatrick était sans aucun doute son prof préféré.
Lorsque le débit de Fury ralentit, Bucky en profita pour se lever, étirer ses lèvres en un sourire robotique qui se voulait contrit, et promettre d'une voix mécanique que de tels événements ne se reproduiraient plus. Il ne laissa pas le temps au proviseur de le retenir et quitta le bureau le plus vite qu'il put, sentant l'agacement monter. Il prit quelques minutes à l'extérieur, et c'est là qu'il vit Sharon Carter sortir en trombe de son office, l'air catastrophé.
« Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! » répétait-elle d'un ton hystérique, ses cheveux blonds en bataille, ses yeux exorbités.
La secrétaire tourna la tête vers lui et son visage entier s'illumina. Elle se rua sur lui, une tonne de paperasse dans les mains, tandis que Bucky fermait les paupières et serrait les dents très fort. Bon Dieu, mais il n'y avait pas une seule personne dans ce lycée qui allait lui foutre la paix, ou quoi ?
« James ! Oh, grâce au ciel ! Tu es bien dans la classe 12B, hein ? »
« Pour mon plus grand malheur… » marmonna le garçon dans sa barbe.
« Pardon ? »
« Non, rien. » soupira Bucky à voix haute. « Oui, je suis en 12B. »
« Super ! Super, super ! » s'écria la jeune femme avec un sourire gigantesque.
Elle prit le temps de lisser sa chemise froissée et de rediscipliner sa crinière, avant de lui tendre le dossier qu'elle tenait à bout de bras. Le brun fixa la liasse de papiers, haussa un sourcil, puis releva les yeux sur la jolie blonde. Laquelle le dévisagea d'un air insistant. Il soupira à nouveau et finit par attraper le dossier, à contre-coeur.
« Ok, super ! » répéta Sharon sur un ton enjoué. (Elle était visiblement passée de l'agitation la plus extrême à un état de plénitude bienheureuse). « Si ça ne te dérange pas - quoique je ne te demande pas ton avis- tu peux le donner à Steve, s'il-te-plaît ? C'est son dossier de bourse, j'ai com-plè-te-ment oublié de lui donner ce matin. »
Bucky plissa le nez.
« Steve ? »
« Oui, Steve Rogers. » répondit la secrétaire comme si c'était l'évidence même.
« Il n'y a pas de Steve Rogers en 12B, miss Carter, vous devez faire erreur. »
« Oh ! » s'exclama la blonde en se frappant le front. « Oui, enfin si, il y en a un à présent. Il est arrivé ce matin, il vient de NYC. Je compte sur toi pour lui faire bon accueil, hein ! »
Sur ces mots, Sharon Carter fit volte-face et rejoignit son bureau en trottinant, tandis que Bucky fixait le dossier qu'il tenait avec un air d'incompréhension. Il releva lentement les yeux, juste le temps de voir la porte du secrétariat se claquer brusquement.
"Lui faire bon accueil" ? Elle le pensait sérieusement ? Ce Steve Rogers venait tout juste de débarquer au beau milieu de la jungle lycéenne. L'accueil le plus tendre qu'on pourrait lui faire, ce serait les coups de balai du gardien, qui s'énervait dès qu'un élève encombrait son passage une seconde de trop.
James Buchanan Barnes soupira une dernière fois, coinça le dossier de bourse sous son bras, remonta la sangle de son sac à dos sur son épaule et se dirigea lentement vers les escaliers qui menaient au premier étage.
~ . ~
Natasha Romanoff croisa ses longues jambes gainées d'un jean boyfriend bleu clair, sortit son paquet de Vogue et son briquet Zippo personnalisé de son cabas en cuir Fendi. Ignorant le regard réprobateur que lui lançait cette lèche-cul de Jane Foster, sa voisine, elle attrapa une cigarette et la porta à sa bouche, puis l'alluma en tirant une longue taffe de nicotine. Elle expira la fumée en direction de la fenêtre ouverte, à sa gauche, puis inspira une autre bouffée. Ses doigts aux ongles vernis en noir faisaient l'aller-retour entre sa bouche et un endroit indéfini dans l'air, où sa clope restait en suspens, se consumant lentement.
Elle avait presque fini sa cigarette quand la porte s'ouvrit, laissant passer Mr Fitzpatrick et son tas de photocopies qu'il était allé récupérer à côté de l'imprimante, là où il les avait oubliées dans un de ses éternels moments de distraction. Elle écrasa tranquillement son mégot contre la table en bois puis le jeta à travers la fenêtre. La grande rousse décroisa ensuite les jambes, rangea son attirail de fumeuse et sourit d'un air angélique au professeur lorsque, alors qu'il distribuait les feuilles d'exercices, il renifla l'air enfumé d'un air circonspect.
Fitzpatrick se tourna vers Clint, le meilleur ami de Natasha, assis deux rangées plus loin.
« Mr Barton, vous êtes demandé à l'accueil. »
« J'y vais, Mr F. »
La rousse entendit le chaise de Clint racler le sol puis vit passer le jeune homme. Lorsqu'il referma la porte, ils échangèrent un sourire de connivence, le genre que seuls les vrais amis ont entre eux.
Natasha se renfonça dans sa chaise et lut distraitement les énoncés des exercices. Elle n'avait même pas besoin d'y réfléchir à deux fois avant que la réponse ne lui vienne à l'esprit, avec clarté et évidence.
Natasha n'était pas une surdouée, ni une tête, ni un génie. Loiin de là. La seule idée de se retrouver coincée dans la salle du club des Mathlètes avec tous les autres geeks boutonneux à lunettes lui donnait des frissons de dégoût, et elle préférait encore porter des vêtements Pimkie plutôt que de toucher à une calculatrice. Sauf que lorsqu'on se retrouvait à la tête d'un cartel de drogue international, il valait mieux savoir additionner deux et deux.
« Miss Romanoff ? »
La jeune femme releva la tête. Le professeur la regardait avec insistance.
« Ces exercices ne vont pas se faire tous seuls, vous savez. »
A côté d'elle, cette idiote de Jane Foster eut un sourire mesquin. Natasha envisagea sérieusement la possibilité d'envoyer deux de ses hommes à son minable petit appartement de centre-ville pour saccager son salon soigneusement décoré, mais elle se rappela que le prof était en train de lui parler et répondit d'une voix tout de miel et de sucre :
« Je sais, Mr F, je m'y mets tout de suite. »
L'homme eut un sourire appréciateur et se remit à circuler à travers les rangées, évaluant le travail de ses élèves. Quant à Natasha, elle jeta un regard noir à Jane, ses deux iris gris acier la transperçant plus sûrement qu'un poignard acéré. La brune perdit toute sa superbe et se concentra sur ses équations du second degré, les yeux résolument baissés sur sa feuille, tandis que la rousse attrapait son stylo avec un sourire victorieux.
Dix minutes plus tard, quelqu'un toqua à la porte. Mr Fitzgerald lança un "Entrez" sonore, et toutes les têtes pivotèrent brusquement vers les nouveaux arrivants.
Natasha haussa un sourcil, légèrement abasourdie. Sur le pas de la porte, à côté de la silhouette familière de Clint, il y avait un espèce d'Apollon blond aux yeux bleus et aux biceps démesurés qui ressemblait plus à un mannequin ou à un joueur de football qu'à un lycéen de dernière année. Elle reprit rapidement contenance, mais constata en jetant un regard à la ronde qu'elle n'était pas la seule en état de choc. Entre les moues énamourées des filles et les gros yeux ronds admiratifs des garçons, c'était tout un catalogue d'expressions que Nat aurait adoré immortaliser. Malheureusement, sortir son iPhone 6S rose gold pour prendre une photo de la classe serait sûrement mal vu. Elle se régala donc la rétine autant qu'elle put de ce spectacle d'adolescents dominés par leurs hormones, jusqu'à ce que Mr Fitzgerald s'exclame d'un ton enjoué, brisant le charme :
« Oh, tu dois être Steve ! Bienvenue, bienvenue ! Allez, rentre, ne fais pas ton timide ! »
Au plus grand ahurissement de l'entièreté de la classe 12B, le dénommé Steve piqua un fard et s'avança timidement dans la classe, les joues empourprées et les oreilles visiblement brûlantes. La jeune fille russe étouffa un rire moqueur. Ainsi donc, c'était ça le revers de la médaille. Le bel Adonis paraissait aussi effrayé qu'une vache menée à l'abattoir. Brusquement, le taux de testostérone qu'il possédait sembla diminuer d'un coup, et les élèves reprirent leurs esprits, décontenancés.
« Vas-y, présente-toi. » lui lança Mr F avec un sourire encourageant.
Steve braqua un regard de bête traquée sur le gentil professeur de maths, qui ne parut pas remarquer la détresse qui s'était emparé de son nouvel élève. Il pivota ensuite à demi vers Clint, qui venait de refermer la porte, et le supplia des yeux de le sauver de l'enfer où il venait de mettre les pieds. Le brun haussa les épaules avec un rictus amusé, signe qu'il ne pouvait rien faire pour l'aider.
« Je… je m'appelle Steve Rogers, je viens d'emménager ici, j'habitais à New York avant. Et, euh… voilà. »
Sur ce, il parut rougir encore plus, puis tapota impatiemment du pied, fixant Mr Fitzgerald avec désespoir. Il n'attendait visiblement qu'une chose, que le professeur lui indique sa place - mais, dans toute sa bonne volonté, le professeur lança :
« C'est tout ? Parle-nous un peu de toi, de ta vie, de ce que tu aimes faire… »
C'en était presque gênant, en fait. Natasha croisa les jambes et posa son coude sur le dossier de sa chaise, sa joue appuyé contre son poing, et dévisagea Steve Rogers de long en large et en travers. Cependant, même si ses oreilles souffraient un peu d'entendre autant de bredouillements à la minute, on ne pouvait pas dire qu'elle ne se faisait pas plaisir au niveau oculaire. C'était un vrai régal pour les yeux, ce petit nouveau. Si les grands blonds aux yeux bleus et à la musculature de culturiste avaient été son type de mec, elle se serait jetée sur lui sans aucun scrupule.
Et même si elle, elle préférait les bruns de taille moyenne à lunettes, au Q.I largement supérieur à la moyenne et aux fossettes absolument adorables, rien ne l'empêchait de se rincer un peu l'œil en tout bien tout honneur.
Au terme d'un pénible quart d'heure de présentations forcées, Fitzgerald autorisa enfin Steve à aller s'asseoir à la table du fond. Natasha le suivit de regard et tiqua en le voyant s'installer du côté de la fenêtre. Ce n'était pas la place de Bucky Barnes, ça ? Elle scanna la classe du regard à la recherche du brun aux yeux clairs, sans le trouver nulle part. Elle haussa les épaules et retourna à ses exercices de maths. Bah. Qui se souciait du sort de James Buchanan Barnes, de toute façon ?
~ . ~
Steve était tapi contre la fenêtre. Il se faisait le plus petit au fond de la classe, comme un animal apeuré.
Bon Dieu, mais ils ne pouvaient pas arrêter de le regarder ?
Steve avait toujours été de nature plutôt réservée - pas timide, attention. Simplement, il n'aimait pas se montrer exubérant ou faire preuve de grandes démonstrations d'enthousiasme avec des gens qu'il connaissait à peine, voire pas du tout. Mais dans son ancien lycée, tout le monde le connaissait et il connaissait tout le monde : et les regards qu'il attirait étaient bien moins insistants et beaucoup plus amicaux. Ici, il avait l'impression de n'être rien d'autre qu'un bout de viande, et l'insécurité qu'il en ressentait le mettait terriblement mal à l'aise.
Il tenta de faire la liste des personnes qui lui avaient parlé comme à une personne normale. Le gardien avait failli l'assomer à coup de balai alors qu'il venait à peine de poser un pied dans l'établissement. Sharon Carter, la secrétaire, avait certainement voulu bien faire, mais ses sourires à l'éclat aveuglant et son enthousiasme bouillonnant lui avaient donné une migraine insupportable. La foule d'étudiants n'avait fait que le disséquer du regard. Le prof de maths l'avait torturé pendant quinze minutes au tableau, en le forçant à exposer chaque détail de sa vie (chose que Steve avait réussi à éviter habilement) à une classe qui le fixait avec de grands yeux et des airs de voraces.
Clint. Clint ne l'avait pas agressé, ni inondé d'un flot de paroles, ni lui avait lancé de longs regards indiscrets. Il chercha le brun des yeux, et le vit deux rangs devant, penché sur sa table. Il se dit qu'il devait faire ses exercices, puis se ravisa en le voyant se redresser et jeter une boulette de papier à une grande rousse, tout devant, qui l'attrapa de dos avec une dextérité impressionnante. Elle se retourna ensuite pour lancer un sourire moqueur à Barton, lequel dut certainement lui répondre car elle se mit à rire, un joli rire clair et sonore.
Steve décida d'aller les voir après la fin des cours. Ils avaient l'air sympa. Peut-être pourraient-ils l'aider à se sentir un peu plus à sa place dans ce lycée qui, somme toute, devait être un lycée normal avec des gens normaux - même si pour l'instant, il avait plus des airs de jungle bestiale aux yeux du grand blond.
Il reporta son attention sur la feuille d'exercices que le prof - Mr Fitzgerald, se rappela-t-il - lui avait donné. Il tenta de déchiffrer la suite de nombres incompréhensibles puis renonça dans un long soupir. Il n'avait jamais été doué en maths de toutes façons. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait se découvrir un talent pour les chiffres.
« C'est toi. »
Steve sursauta en entendant une voix à un mètre à peine de lui. Il tourna la tête et découvrit un garçon qui se tenait au bout de la table, raide comme un piquet, un sac à dos noir sur le dos et un dossier beige sous le bras.
Dossier qu'il lui tendit brusquement, avec un sec :
« Tiens. C'est pour toi. »
« Euh… merci ? C'est quoi ? »
« Dossier de bourse. » marmonna le lycéen en parcourant la classe du regard.
Steve hocha la tête et le rangea précipitamment dans son sac. Il fronça les sourcils en voyant le jeune homme rester debout, sans rien faire, les bras ballants.
« Un problème ? »
« T'es assis à ma place. » rétorqua vivement son interlocuteur.
Ok…
« Tu veux que je m'en aille ? »
« Non, c'est bon, reste où t'es. »
Le blond se racla la gorge. Il était bizarre, ce gars. D'abord, il lui donnait son dossier de demande de bourse, sans une explication sur le comment du pourquoi il l'avait eu, ensuite, il l'agressait presque en l'accusant de lui avoir pris sa place, et enfin, il lui disait de rester tranquille. Incompréhensible.
« Tu veux t'asseoir ? » demanda Steve, en tirant la chaise à côté de la sienne.
Le garçon se mordit la joue.
« Je préfère la fenêtre… »
« Ok, bah on échange alors, aucun souci. »
Joignant le geste à la parole, le New-Yorkais déplaça ses affaires et se laissa tomber sur la chaise vacante. L'inconnu le contourna prudemment et s'assit à la place qu'il occupait précédemment.
« Moi, c'est Steve, Steve Rogers. » l'informa le blond avec un sourire qu'il voulait amical.
« Bucky. » répondit l'autre.
« Comment t'as eu mon dossier, au fait ? »
« La secrétaire avait oublié de te le donner. Elle me l'a filé quand elle m'a vu, puisqu'on est dans la même classe. Elle m'a demandé de te le passer. »
« Oh… d'accord. Merci. »
Un silence gênant suivit ses paroles. Steve le dévisagea du coin de l'oeil. Il était… agréable à regarder. Il avait des traits réguliers, un petit nez parfait, des sourcils horizontaux qui surplombaient des yeux dont la couleur oscillait entre le bleu, le vert et le gris. Sa lèvre inférieure était pleine, pulpeuse, et il avait une fossette au menton qui lui donnait un air juvénile accentué par ses cheveux mi-longs. Il était beau. Bucky Barnes était beau.
"Merde", pensa Steve en essayant de se focaliser sur sa fiche d'exercices. Steve n'était pas tellement atteint par la beauté en général. Quand il voyait des belles personnes dans la rue, au lycée, dans le bus, il les remarquait à peine. C'était peut-être parce que lui-même était particulièrement attirant, qui sait ? De même, il était peu sensible à la beauté d'un tableau, d'un dessin, d'une sculpture.
Mais le garçon à ses côtés était indéniablement séduisant. Et, une fois qu'il se rendit compte de ce fait crucial, Steve ne put plus se concentrer sur autre chose que la présence de Bucky à vingt centimètres de lui.
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Tony Stark était la star du lycée. Il le savait, tout le monde le savait, la caissière de la supérette au coin de la rue le savait, et, si jamais Dieu existait, il devait sûrement le savoir aussi.
Il y avait deux raisons à sa popularité : la première étant la fortune familiale colossale dont il était l'héritier, et qui lui permettait - entre autres - d'organiser des fêtes mémorables, et la deuxième étant sûrement son penchant très développé pour le scandale. Tony avait le goût du buzz : il aimait particulièrement provoquer tout et tout le monde. A cause de ça, sa réputation de bad/playboy s'était progressivement développée, et désormais, il était une véritable starlette, jouissant des privilèges de sa popularité et usant et abusant de son charme qu'il savait ravageur.
Pourtant, lorsque la cloche sonna et annonça l'heure du déjeuner, ce n'était pas le nom de Tony Stark (et sa fête de pré-rentrée totalement dingue) qui était sur toutes les lèvresmais celui de Steve Rogers.
Et, aux yeux du lycéen, c'était absolument inadmissible.
« Vision, je veux que tu me dises tout ce qu'i savoir sur ce Rogers. » lança Tony en fendant la foule d'étudiants d'un pas de conquérant. « D'où il vient, qu'est-ce qu'il vient foutre ici, et comment il a bien pu me voler la vedette. »
Victor Shade, plus communément appelé Vision, hocha religieusement la tête, juste derrière lui. Stark était son dieu, son créateur, son maître tout-puissant : il faisait absolument tout ce qu'il lui ordonnait et sans une seule protestation. Beaucoup se demandaient s'il avait réellement une once de volonté propre ou s'il n'était qu'un automate au service du milliardaire.
« Rhodey, je veux que tu me procures son dossier scolaire, son emploi du temps et son numéro de casier. »
James Rhodes, qui traînait des pieds derrière, poussa un soupir exaspéré.
« Tony, tu trouves pas que t'abuses un peu, là ? »
Stark fit volte-face et atomisa son meilleur ami du regard, ses cheveux châtains en bataille et sa barbe de trois jours accentuant son allure démoniaque. Rhodes soutint son regard, l'air plus ennuyé qu'autre chose.
« Que j'abuse ? Que j'abuse ? » répéta le brun sur un ton hystérique. « Cet enfoiré vient à peine d'arriver et il me fait déjà de l'ombre ! Je veux savoir ce qu'il a de si fascinant pour que tout le monde en oublie ma soirée - qui, je vous le rappelle, était censée être l'événement de l'année ! »
Le play-boy de dix-huit ans fronça les sourcils en voyant les yeux de son ami s'écarquiller progressivement, tandis que Vision paraissait lui-même sous le choc. Rhodes l'attrapa par les épaules et souffla, en donnant un coup de menton vers le côté opposé du couloir :
« Tu voulais savoir ce que Steve Rogers a de si fascinant ? Retourne-toi, tu auras ta réponse. »
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Les gars, une petite précision nécessaire : je suis loin d'être une fan hardcore de l'univers Marvel, et encore moins une spécialiste. J'ai pas vu Avengers 2, ni les films Thor, j'ai pas fini la trilogie Iron Man et ne parlons pas des X-Men (à vrai dire, je sais même pas s'ils font partie du MCU - me tapez pas svp). Cependant, j'adore ce fandom donc j'essaye de combler en épluchant les pages Wikipédia de tout ce beau monde. Si, malgré tout, il reste des incohérences, je vous invite fortement à me les signaler, ainsi j'éviterai de répéter mes erreurs :p
En ce qui concerne les titres des chapitres, eh ben… Je suis une pauvre merde dans ce domaine, vraiment. Je dois me creuser la tête pendant douze millénaires pour trouver un nom de chapitre potable, et encore... Alors j'ai opté pour la solution de facilité, et j'ai décidé de choisir un titre de chanson que j'ai particulièrement écouté durant l'écriture du chapitre. Comme ça, en plus d'une histoire, vous aurez une jolie petite playlist en prime. Si c'est pas génial, dites donc.
Aujourd'hui, c'est donc Sheer Khan, de Fakear, qui ouvre le bal. Cette chanson a un véritable effet hypnotisant sur moi, à croire que je ne peux pas l'écouter sans entrer en transe. Si vous ne la connaissez pas, allez l'écouter, cette pépite en vaut largement le détour.
Je conclus ce pavé en ajoutant que les personnages sont eux, mais en version adolescente. Ils vont mûrir avec le temps - du moins je l'espère - et ressembler de plus en plus aux Avengers actuels. Ne criez donc pas tout de suite à l'OOC, tout est normal !
Je vous embrasse,
Andy.
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PS : oui, je rabâche beaucoup à propos du charisme de Steve et sa beauté rayonnante et sa sexitude gnia gnia gnia. (Et y'a eu un petit passage sur le physique de Bucky aussi, mais ça c'était juste du pur fangirlisme, hihi.) Sachez bien que j'aime pas forcément en rajouter des tonnes parce que, bon, tout le monde sait déjà que Cap/Chris Evans est une bombe sexuelle (quoi ? Comment ça ? Moi, fantasmer ? Pas du tout, rrr.), mais (parce que oui, il y a une raison à tout ce blabla) ça va être trrrrrès utile pour le reste de l'histoire. J'vous en dis pas plus, héhé.
hasta la vista bye bye
