1 - Ce n'était pas grand chose

Tout avait commencé un soir, ou peut-être était-ce déjà bien avant.

Nous étions à table et alors que je me lançais dans un énième monologue, mon père a pété les plombs.

Peut-être avait-il passé une mauvaise journée, était-il juste fatigué. Ou peut-être était-ce moi, peut-être étais-je juste fatiguant, sûrement même …

« Bon dieu, Stiles, ne peux-tu pas juste la fermer?! Vais-je devoir supporter le bruit incessant que tu fais, ne me laissera-tu donc jamais un moment de répit ?! »

Je dois dire que pour le coup, il avait réussi à me faire taire, et mon cœur c'était serré.

Qui à part mon père me connait assez pour savoir que c'était plus fort que moi. Je ne le contrôle pas ce flot incessant, parfois je n'ai même pas l'impression que c'est moi qui parle, je n'ai même pas, parfois, l'impression de penser ce que je dis, ça sort c'est tout. À ce demander si je suis réellement seul là-haut.

Mais si même lui ne le supportait plus, ne me supportait plus, qui d'autre pourrait bien me comprendre.

« Oh excuse-moi, Stiles, je suis juste fatigué, je ne le pensais pas. » dit-il en se frottant les yeux.

À d'autre.

« Pas de soucis,p'pa. Je comprends. C'est moi qui m'excuse. » Dis-je en me levant.

« Stiles… » souffla-t'il.

Je ne sais même pas si je suis en colère ou triste. Suis-je si exaspérant que ça. Je me donne l'impression d'être un poids dans ces cas-là.

Je sais qu'il n'a pas demandé à avoir un fils comme ça, mais je n'ai jamais demandé à être comme ça non plus.

Que croyez-vous que ça me fait. Être survolté tout le temps, bouger sans arrêt, comme si c'était incontrôlable. Et ma tête. Cet tête qui ne s'arrête jamais. J'ai l'impression d'avoir un grésillement incessant. Vous savez comme ce bruit lorsqu'on capte mal une station de radio. Ce bruit. Qui ne s'arrête pas.

Qui rêverait de ça franchement ?

Je pris mon assiette que je n'avais pas eu le temps d'entamer, oui peut-être que je mettais lancé dans un plus long monologue que je pensais, et jetais le contenu dans la poubelle, je me retourne vers mon père et d'un grand sourire et du ton le plus enthousiaste que je pus mettre dans la voix je lui dis :

«C'est bon, j'ai pleins de boulot pour l'école. Vas donc te reposer. À demain.»

N'en pouvant plus de faire semblant je détale comme un lapin, direction la chambre. Je referme la porte à clé, verrouille la fenêtre habituellement ouverte pour les visites surprises de Scott. Et m'effondre contre le mur.

Je souffle.

Et comme une litanie je le répète

« Tout va bien, ce n'est rien. Je vais bien. Tout va bien, ce n'est pas important. »

Non ça ne l'était pas, ça n'avait aucune importance.

Quel enfant a eu son parent s'emportant sur lui après un moment de faiblesse. Tous. Sans exception. C'est humain.

Peut-être suis-je trop sensible.

Sûrement devrais-je être plus fort.

Je ne devrais pas y accorder d'importance.

Alors j'enfuis ce sentiment bien au fond de mon cœur. Assez loin pour ne plus y penser.

Je me relève, regarde un moment ma chambre et finis par m'installer à mon bureau. J'ouvre mon bouquin d'histoire.

Et j'oublie…

Note

Voilà un premier chapitre les amis.

Des avis, des suggestions ?

Si vous voyez des fautes n'hésitez pas à les signaler.

Je vous embrasse.

#Dawn.