A New-York, la police est très présente, et les crimes diminuent depuis les années 1960. Malheureusement, diminuer ne voulait pas dire cesser, et c'est ce que regrettait actuellement le lieutenant Marcus Bell, alors qu'il analysait une scène de crime. Il soupira, il n'y avait rien à voir ici. Selon Holmes, il s'agissait d'un des complots de M, son fameux Moriarty. Le policier soupira, il trouvait bien trop intelligent ce criminel, et en avait plus qu'assez de se faire mener par le bout du nez. La victime, Katherine McMillian, n'avait rien demandé à personne, elle n'avait sans doute jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, et la voilà kidnappée. Moriarty voulait faire chanter son père, Troy McMillian, garde du corps, pour obtenir des renseignements sur son patron, le chef du FBI. Comme il l'avait fait avec Judith Conway, retrouvée morte la semaine passée car son père n'avait pas voulu obéir. Le téléphone du lieutenant vibra, le sortant de ses pensées.

« Lieutenant Bell j'écoute ?

- Bell, ici Gregson, venez tout de suite au bureau. »

Marcus regarda son téléphone et constata que son patron avait raccroché. Il informa donc ses collègues qu'il rentrait au commissariat et s'y rendit en voiture.

« Vous vouliez me voir ?

- Exact. Entrez et fermez la porte. »

Bell n'avait pas fait attention, mais dans la pièce, en plus de son patron se trouvaient trois hommes et trois femmes. Le premier était grand et noir, tandis que tous les autres étaient blancs. Il lui inspira néanmoins beaucoup plus de sympathie, car il avait le regard doux et emphatique de quelqu'un qui veut vous aider. Les deux autres cependant avaient l'air très compétents, mais dépourvus de cette empathie. Quant aux femmes, la plus âgée était la plus petite, elle avait de longs cheveux noirs ondulés et semblait ne pas vouloir se laisser marcher sur les pieds. La seconde était grande, belle et blonde. Ses grands yeux noisettes traduisaient son envie de prouver au monde entier sa valeur. Et la troisième était de petite taille et très maigre. Elle était très en retrait et avait le regard fuyant. Sa main était posée sur son arme, comme si elle se préparait à tirer à tout instant. Le regard du policier resta très longtemps sur elle, jusqu'à ce qu'elle le regarde enfin dans les yeux, avant de les détourner une nouvelle fois. Marcus songea qu'elle avait de très beaux yeux, et qu'elle manquait cruellement de confiance en elle.

« Je vous présente les agents spéciaux Cooper, Rawson, Simms, Griffith, LaSalle, et Simms, du FBI.

- Enchanté, lieutenant Marcus Bell.

- Enchanté. Nous sommes venu pour vous donner un coup de main sur votre affaire.

- Celle du kidnapping de McMillian ?

- Oui. Troy McMillian est très proche du directeur du FBI, qui a insisté pour que nous vous venions en aide.

- Bien. Selon notre consultant, il s'agit de Moriarty, un génie du crime qui a sévi en Europe et qui est récemment venu s'installer en Amérique pour augmenter son monopole du crime.

- Vous avez d'autres choses sur ce Moriarty ?

- Oui, à vrai dire, nous avons aussi une série de meurtres qui lui est attribuée, mais nous n'avons pas d'information sur sa personne directement.

- Bien, alors mettons-nous au travail si vous le voulez bien. Ely, Mick et Gina, vous vous penchez sur les kidnappings, les deux autres, avec moi sur les meurtres. »

Les six agents se séparèrent en deux groupes, que Bell conduisit dans deux salles différentes. Il appela ensuite Sherlock et Joan pour qu'ils les rejoignent, et retourna avec le groupe travaillant sur les kidnappings.

« Puisque c'est vous le lieutenant chargé de l'affaire, qu'avez-vous à nous dire ? demanda Gina.

- Et bien, il y en a déjà eu un, et le père a refusé de donner ce que les ravisseurs voulaient. On a retrouvé la gamine torturée dans le lit asséché d'une rivière.

- Pas d'indice sur les scènes de crime ? demanda Mick.

- Non, pas un cheveux, pas une empreinte, rien. La seule chose, c'est l'absence de la fille.

- Mais alors comment votre consultant sait qu'il s'agit de Moriarty ? continua le jeune homme.

- Il a laissé un M, découpé du journal Le Monde.

- Hum. Il s'agit donc d'un criminel organisé.

- Moriarty l'est, et apparemment son sous-fifre aussi, commenta Elyon.

- Qu'est-ce que tu entends par là ?

- Un génie du crime n'ira pas se salir les mains, même pour avoir des informations du garde du corps du FBI. Il demandera à un subalterne de prendre sa place, continua la jeune fille en dissimulant ses mains dans ses manches.

- Ca se tient. Donc nous devons remonter la file.

- Oui.

- Alors c'est parti. »

Les trois agents cogitèrent et arrivèrent à un profil au bout de quelques heures. Il s'agissait d'un homme, entre 35 et 40 ans pour avoir réussi à entrer dans l'appartement de la jeune fille sans qu'elle n'alerte ses voisins. Il était méthodique et connaissait parfaitement les lieux du crime, il était venu en repérage de nombreuses fois. Il avait sans doute accès à des médicaments, selon Gina, mais Elyon balaya cette théorie, Moriarty pouvait très bien être à la tête d'un trafic de drogue, et à ce moment, les médicaments devenaient inutiles ou très simples à produire. Le lieutenant Bell proposa alors à Elyon d'aller avec lui pour interroger les voisins de la victime tandis que les deux autres allaient interroger les voisins de Judith. La jeune fille accepta, perplexe. Ils montèrent alors dans la voiture de Bell, et l'agent du FBI en fut très stressée.

« Est-ce que tout va bien mademoiselle ?

- Oui. Roulez.

- Bon. »

Il quitta sa place de parking et revint sur les lieux où il était quelques heures avant. La jeune fille regarda brièvement le nom des voisins, et décida d'interroger la concierge, une petite bonne-femme qui surveillait tout ce qui se passait dans le bâtiment. Elle réussit à obtenir une description très détaillée, et demanda à la vieille femme de venir au commissariat faire un portrait-robot. Puis, les deux collègues allèrent poser des questions à d'autres voisins, qui confirmèrent les dires de la concierge.