Bonjour,

Je me décide enfin à poster ma première fanfiction sur ce site, j'espère qu'elle vous plaira. Les reviews et autres commentaires sont grandement appréciés, ne soyez pas timides et n'hésitez pas!

disclaimer; les personnages de cette fiction ne m'appartiennent, évidemment, pas.


" Et tu dois être... Shikamaru! "

Le visage de l'homme s'éclaira d'un énorme sourire ravi, réconfortant. Pendant un instant, Shikamaru se sentit presque à l'aise avec cet homme qu'il venait à peine de rencontrer. Il dégageait une chaleur apaisante, qui eut raison de son coeur battant à la chamade dans sa poitrine. Pour la première fois de sa vie, Shikamaru Nara subissait en effet les effets de la nervosité.

" Et vous êtes monsieur Sarutobi, " répondit-il avec un pâle sourire.

L'homme branla vigoureusement du chef en lui tendant la main. Shikamaru la serra, grimaçant quand les doigts de l'homme écrasèrent les siens.

" Asuma Sarutobi. " confirma l'homme. " Ton père m'a beaucoup parlé de toi. "

Il avait dit ça sur un ton amical, toujours aussi sympathique et chaleureux. Pendant tout le trajet en voiture - sept longues heures -, Shikamaru avait fini par se persuader que cette rencontre allait être désastreuse. Il avait toujours été nul à ça, rencontrer des gens, se faire apprécier par eux. Heureusement pour lui, cette fois, son père lui avait mâché le travail.


Il avait fait tout ce chemin depuis son village natal pour trouver à la capitale, enfin, un travail. Sa mère commençait à en avoir marre de le voir tous les samedis pour le nourrir correctement et lui laver son linge. Shikamaru Nara était ce que l'on appelle communément une larve. Il ne fichait rien de sa vie, additionnant les petits boulots sans conséquence et démissionnant au bout de deux semaines par lassitude, fumant cigarette sur cigarette, pétard sur pétard. Il passait le plus clair de son temps chez lui à dessiner et à gagner des parties de poker en ligne. Il se faisait une fortune à chaque partie, son QI génial le faisant compter les cartes machinalement : il aurait pu facilement gagner sa vie ainsi mais le problème avec Shikamaru Nara était qu'il se lassait. De tout. Et trop rapidement. La seule chose qui trouvait grâce à ses yeux était l'art, l'art avec un grand A car d'après lui c'était le résultat humain et unique de la réflexion d'un homme entouré de magma créatif, une masse grouillante et mouvante de petits facteurs qui avaient un sens à chacun au creux de leur coeur. Apparemment, cette définition avait du sens à ses yeux.

Quand, pour la troisième fois ce mois-ci, Shikamaru avait appris à sa mère qu'il avait quitté un énième boulot parce qu'il s'embêtait, elle avait appelé son mari Shikaku et lui avait dit:

" C'en est assez! Notre fils ne fait rien de sa vie! "

Et comme à son habitude, Shikaku avait haussé les épaules en disant:

" C'est sa vie. "

Et Shikamaru avait haussé les épaules d'un air faussement dépité.

D'habitude, Yoshino n'insistait pas. Elle laissait couler, grommelait quelque chose d'incompréhensible avant de retourner comme une tempête dans la cuisine pour la ranger au centimètre carré et tout nettoyer.

Cette fois là, toutefois - un mois avant la rencontre d'Asuma Sarutobi et de Shikamaru Nara -, elle arbora un petit sourire mielleux en regardant son fils qui, aussitôt, plongea son nez dans son bol de soupe pour éviter son regard. Shikamaru connaissait ce regard. Il espéra un instant finir rapidement son plat pour partir tout aussi vite mais sa mère fut plus vive:

" Shikaku, et si tu appelais le garçon de l'université? Celui qui a écrit ce livre... je ne me rappelle plus du titre. Tu sais... Asuma Sarutobi. "

Quand Shikamaru releva un regard interrogatif vers sa mère, il remarqua que son sourire mielleux s'était transformé en quelque chose de presque plus... cruel, semblant lui dire tu vas devoir bosser mon garçon.

" Galère. " commenta un Shikamaru horrifié en comprenant où elle venait en venir.

Asuma Sarutobi était un galeriste de génie de l'avis de nombreux artistes. Il avait un don manifeste pour souligner, mettre en valeur et, surtout, vendre une toile ou quelconque oeuvre d'art. Il avait assisté aux cours d'histoire de l'art du père de Shikamaru à l'université, devenant rapidement assistant auprès de lui. Les deux hommes s'étaient toujours énormément estimés. Quand Shikaku avait appelé son ami de longue date pour prendre de ses nouvelles et le supplier de placer son fils n'importe où, Asuma s'en était fait une joie. Il prendrait le gamin sous son aile. C'était bien payé, il avait un appartemment au tarif raisonnable pour lui sous le coude, il aurait pas mal de temps libre mais- Shikaku n'avait rien voulu entendre des réticences d'Asuma. Il avait juste sauté sur l'occasion, lui avait promis plein de repas gratuits s'il venait un jour à la brasserie qu'il possédait et l'avait béni par tous les dieux possibles et imaginables. S'il avait su, il aurait peut-être laissé son fils réfléchir un peu plus avant de prendre sa décision.

De toutes manières, vu le regard que lui jetait sa mère après le long discours de Shikaku sur les avantages d'aller à la ville, s'y faire des relations et y commencer sa vie professionnelle, le choix de Shikamaru n'avait de choix que le nom. Quand Yoshino révéla à son fils qu'elle ne ferait plus sa lessive pour lui, il avait prit un air scandalisé avant d'accepter, comprenant bien qu'il avait été piégé.

Secrètement, tout cela lui plaisait. Il allait avoir un appartement pour lui seul en centre-ville, il allait se nourrir d'art pendant les douze mois suivants, il allait pouvoir dessiner de tout son soûl. Vus les récits que lui en faisait son père, Asuma Sarutobi semblait être quelqu'un de bien et de sympathique. Il allait s'amuser. Et être payé. Tout ce dont il pouvait rêver.


Sarutobi était en train de lui faire faire le tour de la galerie, lui indiquant à droite et à gauche une oeuvre, une salle, lui expliquant plus précisément tout ce qu'il allait devoir faire durant l'année à venir. Après être passés par une porte habilement cachée, Sarutobi et Shikamaru montèrent une volée d'escaliers vers les bureaux dans lesquels ils travailleraient.

" Tu ne prends pas de note? " s'étonna son mentor.

- Tout est inscrit dans ma tête, " grimaça Shikamaru en réponse, presque gêné. " J'ai une bonne mémoire.

- Ton père m'avait dit que tu étais plus intelligent que la moyenne. Mémoire photographique? "

Shikamaru hocha la tête, l'air toujours embarrassé. Il n'aimait pas trop quand les gens lui faisait remarquer ses talents remarquables et inexplicables, notamment sa mémoire ou sa capacité à calculer tout d'un clin d'oeil, sans même réfléchir. Il avait l'impression d'être une bête de foire. D'autres personnes le dardaient d'un regard moqueur qui semblait dire: voilà pourquoi il ne bosse pas. Comme quoi un gros QI ne fait l'intelligence. Quand il releva un oeil vers Sarutobi, il s'aperçut que celui-ci lui souriait légèrement.

" Ca va beaucoup t'aider, " conclut-il en haussant les épaules avant d'ouvrir une porte et de s'effacer pour le laisser entrer.

La première pièce contenait deux bureaux qui se faisaient face, laissant une allée de passage de deux mètres environ jusqu'à une deuxième pièce, plus spacieuse, où un troisième bureau trônait en évidence. L'immense baie vitrée derrière celui-ci laissait voir les buildings et les bâtiments ultra-modernes du centre-ville. Tout semblait étudié, calculé, soigneusement choisi pour avoir l'air épuré, design et tendance. De plus, les deux pièces étaient diablement calmes, seulement perturbées par le tapotement régulier de doigts sur un clavier d'ordinateur.

" Voilà ton bureau, " lui indiqua Sarutobi en lui montrant le bureau sur sa droite. " Et voici ta collègue. "

Shikamaru lança un regard désabusé vers son bureau, un plan de travail bien organisé avec tout le matériel administratif possible et un laptop dernier cri ; puis il tourna les yeux vers le bureau à gauche.

Cheveux blonds bouclés retenus par un chignon strict, des grands yeux bleu sarcelle perçants, un tailleur impeccable et des jambes interminables. Elle jeta à Shikamaru un regard polaire avant de braquer à nouveau ses yeux sur l'écran de son ordinateur.

" En parlant de ça, " reprit le galeriste en faisant déjà son chemin vers son bureau, " j'ai été incapable de disqualifier l'un d'entre vous. Donc vous allez devoir vous battre avec vos Bic et le gagnant garde le CDD. Happy hunger games. "

Shikamaru releva un regard incrédule vers Asuma Sarutobi, qui devint vite terrorisé quand il aperçut du coin de l'oeil la blonde s'emparer lentement du stylo le plus proche. Sarutobi se contenta d'exploser de rire.

" Calme toi, Temari, ce n'est qu'une blague. Vous êtes tous les deux mes assistants, j'ai fort à penser que vous serez particulièrement... complémentaires. Vous partagerez ces bureaux et... et bien, l'appartement.

- C'est hors de question, " lâcha froidement la blonde.

C'était les premiers mots qu'elle prononçait depuis qu'ils étaient entrés. Shikamaru déglutit difficilement, ayant remarqué qu'elle tenait toujours le stylo dans sa main comme une arme et que sa main se mettait à trembler, ses phalanges blanches et les veines sur son avant-bras ressortant comme des cordes sous sa peau. Oh merde.

" Ce n'est à pas à discuter, Temari, " rétorqua sèchement Sarutobi. " Maintenant, au boulot. Tu vas montrer à Shikamaru les ficelles du métier. Avec le sourire. " rajouta-t-il avant de s'asseoir à son bureau et de se désintéresser complètement d'eux.

La blonde tourna vers Shikamaru un regard noir. Il vacilla un instant, prêt à instinctivement faire un pas en arrière, mais finit par se diriger lentement vers son bureau jusqu'à s'y asseoir en tâchant de l'ignorer. Voyant qu'elle continuait de le fixer même s'il faisait de son mieux pour se passionner de l'ordre de rangement de ses stabylos, il finit par lever les yeux et par tenter un petit sourire désolé.

" Je suis Shikamaru Nara.

- Et moi je suis en colère. " lâcha-t-elle sèchement avant de retourner à son travail.

Je suis amoureux.