Note de l'auteur : Je vous avais laissé le choix pour cette histoire. Je remercie tous ceux qui ont donné leur avis. Il va s'en dire que la proposition deux semble plus vous ravir. Je publierais donc dans l'ordre la deux, la trois puis la une. Sauf si entre temps j'ai plus de demandes pour la une que pour la trois. Concernant cette fiction, elle sera divisée en plusieurs parties. Chaque partie comportera plusieurs chapitres. Le but? Juste pour que je sache si après chaque fin de partie, je dois publier la prochaine. Je ne sais donc pas combien de temps, je vais publier cette fiction et surtout combien de chapitres/parties elle comportera. Encore une fois, ceci ne dépend que de vous ^^. La solitaire.
Lycans
Partie I : Antre-Monde
Chapitre I : Prologue/Conférence
Tokyo, le 12/01/15 à 14h
Le Docteur Shizuru Viola avait tout pour réussir. La beauté, la grâce, la gentillesse et surtout l'intelligence. Elle n'avait jamais voulu attirer l'attention sur elle. Elle ne voulait qu'une seule chose. Des réponses. Ses mêmes réponses qui expliquèrent sa présence dans cette Académie. Ces mêmes réponses qui justifiaient la raison de sa présence aujourd'hui alors qu'il n'y avait aucun enseignement de prévu. Elle ne voulait pas être ici. Mais elle le devait. Non pas par obligation envers ses supérieurs. Mais pour elle-même. Pour essayer d'alléger son esprit de toutes ses questions. De toutes ses hypothèses. De ses doutes et même de ses craintes. C'est pourquoi elle s'avança sur une estrade. Elle prit place derrière sa table de conférence. Elle avait l'habitude de partager ses connaissances dans cet amphithéâtre. Mais aujourd'hui, elle ne faisait pas uniquement face à des étudiants cherchant à attiser leurs sources de connaissances ou réfuter ses multiples explications. Non. Aujourd'hui, elle faisait face à des personnes dont elle ne connaissait que le nom pour la plupart. En plus de ceux-ci, elle grimaça lorsqu'elle vit une caméra pointée sur elle. Elle avait oublié ce détail. Le doyen l'avait convaincu en lui signalant que son discours intéresserait beaucoup plus de personnes que cet amphithéâtre ne pourrait en contenir. Des personnes qui ne pouvaient pas ce déplacer. Des personnes qui ne se trouvaient pas dans la région. Ou même dans ce pays. Elle avait donc accepté de se faire filmer. Non pas pour la suprématie ou la prospérité. Uniquement pour attirer l'attention de certaines personnes pouvant l'aider. Quelque soit l'aide qu'on lui fournirait, elle l'accepterait avec joie. Elle sourit légèrement lorsqu'elle distingua une partie de ses étudiants dans le fond de l'amphithéâtre. Certains avaient même ramené de quoi écrire. Elle détailla l'ensemble de la pièce. Elle reconnut des personnes de son service, son chef et surtout le doyen de l'Académie. Autour de ceux-ci se trouvaient des enseignants-chercheurs et ce qu'elle présumait être des donateurs. Sa cible actuelle. Elle gémit intérieurement. Elle reconnut l'un d'entre eux. A lui seul, il pourrait lui fournir tous les fonds nécessaires qu'elle souhaitait. Elle devait se concentrer sur lui. Elle n'avait pas le droit à l'erreur. Elle avait moins d'une heure pour le convaincre. Non les convaincre. Elle savait qu'elle s'aventurait sur un terrain hostile. Beaucoup ne trouvait aucun intérêt dans ses recherches. Dans son travail. Beaucoup même la prenait pour une illuminée. Mais il ne fallait pas qu'elle pense aux choses négatives aujourd'hui. Pas durant cette heure en tout cas. Il fallait qu'elle pense positive. Pour faire valoir sa vision des choses. C'était une chance inouïe qu'on lui offrait. Une chance qu'elle ne pouvait pas laisser passer. Elle ne devait pas seulement parler, elle devait également charmer son auditoire. Utiliser ses atouts physique et sa beauté exceptionnelle. C'était désagréable mais il fallait mettre toutes les chances de son côté. Elle tapota légèrement l'ensemble de ses notes. Un moyen de se rassurer pour elle, une demande indirecte de silence pour son auditoire. Le sourire en place, elle prit la parole après une légère expiration.
- Bonjour à tous. Permettez-moi de me présenter brièvement. Je suis l'adjointe du responsable du département des sciences diverses, Docteur Shizuru Viola. Je voudrais remercier dans un premier temps le Doyen de cette Académie ainsi que les différentes personnes me permettant de m'adresser à vous aujourd'hui. Je voudrais vous expliquer en quelques mots les raisons de mon projet. Projet qui comme vous le savez, se déroulera loin de nos frontières. Cette expédition dépendra en partie de votre bon vouloir à m'épauler financièrement. J'ai consacré ma vie à en apprendre plus sur le sujet qui nous regroupe aujourd'hui, et ce depuis mon entrée dans cette université. J'ai regroupé l'ensemble de mes découvertes et de mes explications au sein d'une thèse. Thèse qui m'a permis d'avoir le poste que j'ai actuellement. Depuis dix ans, je découvre chaque jour des petites choses qui me fascinent d'autant plus sur la matière. Des éléments me faisant m'adresser à vous. Des preuves m'amenant à vous faire découvrir mon univers.
Elle appuya sur une touche de son ordinateur avant de poursuivre son programme.
- Pour que vous puissiez comprendre et voir de vos propres yeux que toutes mes recherches sont loin d'être des fabulations ou simplement des informations sans preuves, permettez-moi de vous montrer certains éléments poignant s'avérant être la source même de ce projet.
Elle ouvrit un fichier et de légers murmures se firent entendre. Peur, dégoût, curiosité et même fascination sont les choses qu'elle perçut. Elle s'avança devant l'écran de projection et poursuivit avec une voix claire.
- Ce tableau est l'un des premiers de son genre. Comme vous pouvez le voir, une femme accouche d'un enfant possédant des caractéristiques différentes de celles attendues chez un nouveau-né.
Elle poursuivit tout en utilisant son pointeur.
- Les croyances de l'époque ont condamné les enfants tels que lui. Ils croyaient à une réincarnation maléfique. Celle-ci se traduisant à leurs yeux, par une malédiction du peuple native de l'enfant. Une malédiction sous forme de famine ou encore de peste. Mais il n'en est rien. Il s'avère que l'ensemble des communautés de l'époque étaient confrontées à cette maladie ou au manque de nourriture. Mais comme vous le savez, il n'y avait pas possibilité de communiquer aussi librement qu'aujourd'hui. Surtout dans des villages isolés. Fils du Diable ou encore Démon sont les appellations qui revenaient le plus. La seule solution de l'époque était de tuer les êtres tels que lui par les flammes. Car il est de croyance de croire que le mal provient des enfers. Et que les flammes de l'enfer sont les seules à pouvoir reprendre ce qu'elles ont amenés sur Terre.
Shizuru s'arrêta un instant pour vérifier que tout le monde la suivait. Elle fit face à plusieurs regards lui signalant qu'elle pouvait entrer dans le vif du sujet.
- Cet enfant possède de la fourrure sur son visage et même les amorces de canines comme vous pouvez le voir ici et là. C'est un humain possédant des caractéristiques supplémentaires. Des squelettes de type homo ont été découverts avec une dentition plus aiguisée. Certaines personnes en ont conclut à une anomalie génétique. D'autres à l'action du temps sur les squelettes. Mais je ne pense pas comme eux. Pourquoi ? La réponse est dans cette autre photographie.
Elle fixa un instant la photographie attendant le silence. Elle fut arrêtée par une personne dans l'Assemblée. Elle essaya de rester stoïque lorsqu'elle distingua le donateur qu'elle voulait à tout prix dans sa poche. C'était mal parti.
- C'est impossible. Ce sont des images truquées!
Shizuru secoua la tête avec un léger sourire. Elle ne devait pas laisser parler sa frustration face à cette suspicion malsaine. Elle aurait aimé se défendre face à de tels propos aussi dévalorisants mais préféra poursuivre son explication.
- Cette œuvre date du 14ème siècle. Je me suis moi-même rendue à Londres pour vérifier ses dires. Elle a été authentifiée. Et ce, même après une contre-expertise.
L'homme se leva et reprit son désaccord.
- Il y a toujours eu des illuminés. Aujourd'hui comme à cette époque. C'est l'œuvre d'un fou.
Shizuru ne savait pas si elle devait le prendre pour une insulte personnelle. La voyait-il comme une illuminée? Probablement. Elle ouvrit un autre fichier de son ordinateur et reprit doucement la parole. La colère ou l'emportement n'avaient pas sa place.
- En tout temps cette représentation existe ... Même sur des peintures murales. Dans l'Égypte ancienne, la Grèce Antique et même la Préhistoire. Comment, lors de la période de la Préhistoire, les hommes auraient-ils pu faire parler leur imaginaire? Ils ne faisaient que retranscrire ce qu'ils voyaient. Et qui plus est, regardez ces quatre représentations.
- Oui et ? Elle proviennent d'un même lieu à voir leur ressemblance.
Shizuru secoua la tête et désigna l'écran de projection. Elle savait qu'elle remporterait cette bataille. Elle devait juste poursuivre dans ce sens.
- Elles proviennent de quatre lieux distincts. La Chine, l'Australie, La France et pour finir le Pérou. Comment quatre civilisations pourraient imaginer la même chose au même moment? Là vous pouvez émettre que c'est impossible. Il ne s'agit pas d'une anomalie mais bien d'une mutation d'un gêne. Une mutation que nous n'avons pas encore identifié. Une mutation qui n'est peut-être pas visible mais qui existe bel et bien. Souvenez-vous des squelettes retrouvés dont je vous ai précédemment parlé. Les chercheurs de l'époque n'ont pas pu extraire de l'ADN. Ils n'y avaient pas assez de matières. Qui plus est, ils ne savaient pas quoi chercher.
- Parce que vous vous savez?
Shizuru se maudit intérieurement. Elle n'aurait pas dû allait aussi loin. Il est clair que personne ne la prendrait au sérieux si elle n'est pas capable de convaincre.
- Non Monsieur. Mais je sais où je dois commencer à chercher.
Shizuru fixa l'homme qui se réinstalla sur son siège. Aucune objection ne vint à ses oreilles ce qui la fit d'autant plus sourire. Elle avait suscité son intérêt. Tout comme les autres personnes. Elle reprit tout en coupant la projection.
- Je suis comme vous ... Face à un mystère. Je le reconnais et l'assume même. Mais il y a une explication à tout cela. Et malgré que votre esprit rationnel n'est pas prêt à l'entendre, il vous faut au moins l'envisager : Les Lycans existent bel et bien. Bien sûr, je ne vous parle pas des loup-garous ou ce genre de fabulations. Je vous parle d'hommes autant proche du loup que de l'humain. D'un individu possédant l'intelligence d'un homme tout en portant des caractéristiques canines : fourrure, canines acérées et surtout une ouïe et une vue beaucoup plus développées qu'un humain standard.
Shizuru inspira légèrement pour passez à l'étape la plus importante pour elle. La récolte de fonds.
- J'ai besoin de vous pour m'aider à le prouver ...
Pérou, le 12/01/15 à 14h
Natsuki Kruger ne souhaitait qu'une seule chose. Boire son café noir. Peut-être aurait-elle dû souhaiter de pouvoir le boire seule et surtout en silence. C'est peut-être pour cette raison qu'elle entendit un bruit sourd la faisant légèrement froncer les sourcils. Elle n'avait pas eu peur. Elle essayait simplement d'ignorer la jeune femme à côté. Cette même jeune femme qui depuis 20 ans ne cesse de lui casser les oreilles. Cette même jeune femme qui ne peut pas s'empêcher de craindre la fin du monde à la moindre secousse de vent. Cette même jeune femme dont elle ne pourrait pas se passer une seule seconde. Sa petite-sœur Nina Kruger. Intérieurement, Natsuki sourit légèrement lorsqu'elle vit celle-ci s'installer sur un siège à côté d'elle tout en pianotant sur un ordinateur. Peut-être est-ce là le fond du problème. Éloigner Nina de tous éléments informatiques. Ordinateur, portable et même simple journal. Natsuki fut interrompue dans ses interrogations par la voix de sa sœur. Une voix sonnant terriblement grave. Une voix qui ne signifiait qu'une seule chose aux oreilles de Natsuki. Des heures et des heures à parler de choses potentiellement graves et sans fondements. Natsuki tenta alors une chose qui marchait de temps en temps. Le silence.
- Nous avons un problème.
Suite à la non-réponse de Natsuki, Nina lui tapa l'arrière de la tête. Natsuki grogna légèrement mais ne prit pas la parole. Cette technique n'avait qu'un seul but. Pouvoir finir de boire son café tranquillement. Natsuki sursauta légèrement face au cri de détresse de sa sœur.
- Natsuki! C'est un état d'alerte maximum là!
Natsuki avala son café et se releva sous le regard dérouté de sa jeune sœur. Le silence n'ayant pas l'air de fonctionner, peut-être que fuir était la solution la plus salvatrice. Natsuki fixa un instant l'ensemble de la pièce. La plupart des personnes fixèrent les deux sœurs. Natsuki secoua la tête et prononça quelques mots pour détendre la situation dans laquelle Nina l'avait embarqué.
- Voilà pourquoi l'informatique n'a pas sa place dans la réserve. ça vous rend fous vous les jeunes. Mai ne devrait pas te laisser l'utiliser. Vas lui rendre.
Natsuki s'apprêta à sortir de l'auberge lorsqu'elle se renfrogna. Elle sentit le regard de sa sœur sur elle. Pire encore elle sentit autre chose. La peur. Même si cela devenait routinier, Natsuki ne s'y ferait jamais. Elle se retourna et finit par craquer face au regard que lui offrait sa sœur.
- Très bien Nina. Tu as de la chance que nous somme liées par le sang. Sinon je ne pense pas que j'aurais pu supporter tes drames journaliers.
Nina porta un léger sourire et attendit que Natsuki s'installe. Une fois fait, elle lança une vidéo. Durant celle-ci, Natsuki souffla. Devant elle, une jeune femme séduisante faisant une conférence sur l'existence des Lycans. Natsuki fixa sa sœur semblant gelée sur place. Natsuki en déduit qu'elle avait déjà visionné la vidéo. Et ce, plus d'une fois. Elle posa une main sur l'épaule de sa sœur et murmura.
- C'est encore l'une de ses scientifiques qui va faire des recherches à droite et à gauche et qui va repartir sans rien. Laisse tomber Nina.
Nina saisit le bras de sa sœur et avança la vidéo. Natsuki fronça les sourcils lorsqu'elle sentit la main froide de sa sœur sur elle. En plus de distinguer de légers tremblements.
- Écoutes ça.
Natsuki reporta son regard sur l'écran. Les prochains mots ne lui plaisaient guère.
- J'ai besoin de vous pour m'aider à le prouver. Pas parce que je doute mais parce qu'il s'avère que des individus tels que les Lycans ne sont pas faciles à trouver. Ils se fondent dans leur environnement, dans leur repère. Loin de la civilisation, loin de nous. Voilà pourquoi chers amis chercheurs, chers donateurs, je vous ai réuni aujourd'hui. Je souhaite des fonds pour organiser une expédition là où ce que vous appelez un mythe a vu le jour : L'Amazonie péruvienne...
- Elle va venir ici Natsuki.
Après plusieurs secondes de silence, Natsuki essaya de minimaliser ce qu'elle avait entendu.
- Beaucoup d'étrangers sont venus et n'ont rien découvert. Qu'elle fasse ce qu'elle souhaite. Elle ne trouvera rien car il n'y aucun moyen qu'elle trouve quelque chose.
Nina fixa la vidéo mise en pause. La peur était percevable dans ses yeux. Natsuki referma l'ordinateur. Raisonner et rassurer une Nina effrayée ne faisait pas partie de ses priorités aujourd'hui.
- Tu verras. Nous n'avons rien à faire. Elle s'en ira après quelques semaines. Rends cet objet à son propriétaire et rentrons chez nous.
Nina hocha la tête puis s'éclipsa, ordinateur en main. Elle monta à l'étage et déposa l'ordinateur sur une table. Elle ferma la porte. Elle resta un instant dans les couloir puis se redirigea vers la précédente pièce. Elle saisit le téléphone sur la table. Elle composa un numéro et attendit patiemment. Après plusieurs sonneries, le répondeur retentit. Nina souffla mais décida de laisser un message. Sur ce, elle raccrocha le téléphone. Elle redescendit et découvrit sa sœur aînée adossée contre un arbre. Celle-ci sourit légèrement lorsqu'elle distingua sa jeune sœur.
- Es-tu prête à rentrer?
Nina hocha la tête et se murmura pour elle-même.
- Oui. En espérant pouvoir compter sur elle.
Fin du chapitre 1
