Nouvelle histoire qui me trotte dans la tête depuis des mois. Elle est presque entièrement écrite et je posterais tout les mardis et jeudis à partir de demain.
J'espère que vous aimerez!
PREMIER CHAPITRE
"Est-ce que tu as peur, Bella?" Je ne peux pas le voir, mais j'entends le tremblement dans sa voix. "T'as peur?" Je reste la bouche ouverte, les yeux écarquillés, comme si ça pourrait m'aider à apercevoir quelque chose dans l'obscurité.
Edward s'agite à coté de moi, tentant certainement de trouver une position plus confortable. J'écoute le froissement des vêtements en essayant d'ignorer le chatouillement sur mon épaule, causé pas la fourrure de ma veste d'hiver. Il fait chaud ici et je ne sais pas depuis combien de temps nous sommes accroupi dans cette armoire, mais mes genoux se manifestent douloureusement et les muscles de mes jambes et mon dos brûlent. Un cintre tombe mais nous ne le remettons pas en place.
"Je n'ai jamais peur." J'entends Edward bouger, puis je sens ses doigts contre mon bras. Ses ongles courts frôlent ma peau et je frissonne. J'ai toujours détesté le fait qu'il ronge ses ongles. "Arrête. Je n'ai pas peur." Je baisse la tête et mes cheveux tombent devant mon visage comme un rideau qui me séparerait du reste du monde. Je gratte doucement le bois à côté de mon pied. Je le dis fermement, mais je ne sais pas qui j'essaie de berner. Si je n'avais pas peur je ne serais pas ici en ce moment précis.
"Je crois qu'elle s'est arrêtée." Dit-il. "Est-ce que tu veux que j'aille voir?" Il retire sa main et la pose sur la porte de l'armoire afin de l'ouvrir, mais je tire rapidement sur sa manche. Sa main glisse sur ses genoux. Ses jambes sont déjà trop longues pour être repliées dans un endroit aussi étroit et ses genoux touchent la porte en bois.
"N'y va pas."
Il ne m'écoute pas et quand il entrouvre la porte une fine ligne de lumière illumine son visage. L'air frais qui entre dans l'armoire me fait du bien. Je prends plusieurs respirations profondes. Mon cœur bat trop vite. Nous restons silencieux et je tends l'oreille aussi longtemps qu'il ne le faut pour être entièrement certaine qu'il n'y a aucun son dehors. Peut-être qu'elle a fini pas s'endormir.
"On doit sortir maintenant." Je fais comme si je ne l'avais pas entendu, mais il attrape ma main. Je le regarde et il me regarde. "Elle ne pleure plus, on peut y aller." Il le répète encore. Et encore. Jusqu'à ce que je le suive.
Il ouvre la porte de ma chambre et passe sa tête par l'encadrement. "Qu'est-ce que tu fais?" Je chuchote. Edward se tourne vers moi et me sourit, faisant apparaître les fossettes dans ses joues. Il me sourit comme s'il n'y avait aucune raison d'être bouleversé. Il referme la porte et vient s'asseoir à côté de moi sur le tapis.
Quand la porte d'entrée claque, mon pouls s'emballe à nouveau. Edward aussi se tait. Ça ne dure pas plus de quelques secondes avant que la voix de maman ne m'atteigne. Je ne sais pas ce qu'elle dit, mais je sais qu'elle n'est pas contente. Elle parle trop fort et trop rapidement. Maman n'est jamais contente les mercredis parce qu'elle ne travaille pas ce jour là et que papa est parti toute la journée. Je crois qu'elle aime bien se disputer.
Je me lève et me dirige vers l'armoire mais Edward secoue la tête. Il n'aime pas quand j'entre là-dedans. Il a peur du noir, mais il entre tout de même avec moi, parce qu'il ne veut pas que je reste toute seule. Edward n'aime pas que je me cache.
La voix de maman est plus forte maintenant qu'ils sont dans le salon. J'ai envie de presser mes mains sur mes oreilles. J'ai envie d'étouffer ce son. Je déteste quand elle se met dans tous ses états. Edward ne me quitte pas du regard, mais je m'obstine à fixer le sol, dans l'espoir qu'il finisse par m'engloutir. Quand j'entends maman pleurer, je ferme les yeux. Je n'aime pas le sentiment que ça me fait ressentir quand je la sais si contrariée.
Nous attendons. Ça prend plus de temps que d'habitude avant que papa ne la calme, mais elle fini par se taire.
Ses pas se rapprochent doucement et à chaque fois l'écho de son talon entrant en contact avec le sol remplit mes oreilles. Il ouvre ma porte et il nous regarde comme s'il ne s'était rien passé.
"Est-ce que voulez que je vous emmène manger une glace avant que je dépose Edward à la maison?"
Mon réveille sonne à six heure vingt-sept. Je n'ouvre pas immédiatement les yeux, parce que j'aime profiter de mes trois minutes restantes avant de devoir commencer ma journée, comme d'habitude. Elles s'écoulent plus rapidement que je ne le voudrais, comme d'habitude.
Je n'avais pas rêvé de ma mère depuis maintenant deux ans. Je ne me souviens presque pas d'elle. En fait, je préfère ne pas me souvenir d'elle. Je ne crois pas qu'Edward était vraiment là ce jour là. Je ne suis pas certaine d'être sortie de ce placard. J'imagine que c'est plus facile de croire que je n'étais pas seule.
Je ne sais plus ce que ça fait d'avoir des pensées d'une enfant de six ans, ou de douze ans. Je ne me souviens même plus comment je pensais il y a deux ans. Mais je me souviens très distinctement de ce rêve. Même si j'ai depuis longtemps un sommeil comateux, je me souviens de ce rêve. Je sais ce qui va se passer avant même de m'en rendre compte. Je sais quand je vais sortir de l'armoire et quand Edward attrape ma main. Je me souviens de mon cœur battant alors que j'écoute ma mère se moucher le nez dans la pièce d'à côté. Je me souviens de chaque moment. Probablement parce que je l'ai rêvé si souvent. Je l'ai rêvé si souvent que je ne suis pas certaine que ce soit un rêve ou un souvenir. Je l'ai rêvé si souvent que je ne sais plus ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas.
"Est-ce que tu as besoin que je t'emmène à l'école ?" Je sursaute en entendant une voix derrière moi. Je ne me souviens même pas m'être servi une tasse de café. Le regard de papa ne me quitte pas et il fronce les sourcils. Il jette un coup d'œil vers sa montre et termine sa tasse en quelques gorgées. "Je dois partir maintenant, Bella, donc si tu as besoin que je te dépose…" Il tient sa veste dans une main et sa chemise n'est pas boutonnée jusqu'en haut.
Je roule des yeux en me détournant, parce que je sais qu'il ne supporte pas de me voir faire ça. Je n'ai pas besoin qu'il me dépose. Il ne m'a pas déposé où que ce soit depuis que j'ai quitté l'école secondaire, alors je ne comprends pas pourquoi il me le propose aujourd'hui.
"Je crois que je vais pouvoir me débrouiller." J'essaie parler le plus poliment possible, mais il hausse les sourcils à mon ton sarcastique. Il pose sa tasse dans l'évier.
"Je sais que normalement on devait sortir la semaine prochaine, mais je me disais qu'on pourrait décaler la date vers aujourd'hui, si tu n'as rien de prévu." Je lui souris. On va restaurant tous les jeudis depuis que j'ai treize ans. C'est notre truc. Il arrange ses manches, alors que ses yeux scannent la pièce. Je me penche vers le journal qu'il vient de dépose sur le comptoir et en le soulevant j'expose ses clés.
Il soupire. "Qu'est-ce que je ferais sans toi."
Je hausse les épaules. "Tu devrais probablement te résigner à prendre le bus." Je tourne distraitement ma bague autour de mon doigt et le regarde enfiler sa veste. "Est-ce que tu as quelque chose à me dire peut-être ?"
Il me regarde avec un air confus, mais ne répond pas immédiatement. "Et bien tu veux me déposer et maintenant tu me propose d'aller au restaurant, donc je me demandais juste si tu avais peut-être quelque chose à me dire…"
Il rigole et secoue la tête. "Est-ce que j'ai vraiment besoin d'une raison pour vouloir diner avec ma fille?" Il ajuste sa montre et attrape ses clés. "Je ne serais pas disponible jeudi prochain donc on devrait y aller ce soir. C'est tout." Il me fait un clin d'œil, mais je ne suis pas totalement convaincu.
Je me demande si c'est aujourd'hui que ça va se passer. Si c'est aujourd'hui qu'il va m'annoncer qu'il voit quelqu'un. "Arrête, Bella. Je veux juste papoter."
Je lui jette un regard extrêmement suspicieux et il éclate de rire. Il lève la main pour la passer sur mes cheveux, mais je l'évite rapidement et passe mes doigts dans mes cheveux afin de les aplatir, même s'ils ne sont pas plus décoiffés qu'ils ne l'étaient il y a cinq minutes. Il claque la langue, mais ne dis rien. De toute façon on a eu cette discussion des milliers de fois et il n'en est jamais sorti vainqueur. Il ne peut pas toucher mes cheveux, un point c'est tout.
"Je veux bien qu'on y aille ce soir." J'utilise mon ton hautain, pour lui faire comprendre que c'est un honneur de pouvoir faire quelque chose avec moi. Il penche la tête et pince ses lèvres l'une sur l'autre comme à chaque fois qu'il n'aime pas mon attitude, mais je sais qu'en fait il est amusé.
"C'est ton tour de choisir, alors où est-ce qu'on va ?" Il passe une main sur son front et souffle, comme s'il avait oublié.
"Je t'enverrais un message pour te le faire savoir ?" Je hoche la tête et il se penche vers moi pour poser un baiser sur ma tempe.
Je lui souris et pointe vers le col de sa chemise. "N'oublie pas de la boutonner correctement."
Son téléphone se met à sonner en même temps. Il m'offre un dernier sourire. "Passe une bonne journée, ma chérie." Puis il décroche et sort de la cuisine.
Premier chapitre assez court, comparé à ce qui vont venir. Pas d'inquiétude, c'est normale que ce soit encore assez abstrait et que vous n'y compreniez pas beaucoup. Malgré un début assez fort, ne vous méprenez pas sur ce qui pourrait bien arriver par la suite!
Laissez-moi vos impressions, j'adore ça!
Je suis aussi à la recherche d'une Bêta donc si ça vous intéresse, laissez-moi un petit message ;)
