Bonjour petits hippogriffes,
Ceci est un two-shot spécial Noël qui fait état d'une relation entre hommes. Si cela ne vous plait pas, je vous conseillerais simplement d'ôter le Veracrasse de vos yeux et de vous rendre compte que le yaoi, c'est magique !
L'univers de HP ne m'appartient pas, pas plus que les personnages, sauf Emmeline. L'image ne m'appartient pas non plus, elle a été dessinée par une artiste talentueuse dont le pseudo est GGNS.
Je préciserais ensuite que cette histoire est inspirée d'un passage de l'Assassin Royal (tome 10). Le scénario n'a rien à voir sauf pour un extrait (dans la deuxième partie) que j'ai tiré du livre presque mot pour mot. Bien sûr, j'ai tout de même apporté quelques modifications pour l'intégrer à l'histoire.
La deuxième partie sera postée demain, comme ça ce sera comme si je passais Noël avec vous. C'est une fic'-cadeau voilà ;)
Bonne lecture.
Remus mis sa feuille de côté avant de ranger ses affaires et de quitter la salle de cours, suivant Sirius, James et Peter. C'était la fin de la journée et il devait encore finir son devoir de métamorphose avec Emmeline. Il salua ses amis et tourna l'angle du couloir sans pour autant manquer le regard triste de Peter. Il se promit de lui demander plus tard ce qui le tracassait avant d'arriver en même temps que Severus devant l'entrée de la bibliothèque. Le Serpentard lui jeta un regard noir qu'il ignora en soupirant lourdement, ça devenait vraiment ridicule ces disputes entre lui et son groupe d'amis. Encore James et Sirius faisaient tout pour que Rogue les déteste mais Peter et lui ne faisaient que l'éviter cordialement, il n'avait donc aucune raison d'être si méprisant avec eux. Sauf peut-être celle d'être toujours un insupportable grognon.
Emmeline n'était pas encore arrivée, il s'installa sur une table éloignée du bruit et proche des rangées de livres qui lui permettrait de se renseigner sur la matière qu'il devait étudier. Il commençait tranquillement à rassembler quelques informations quand son amie arriva.
« Bonjour Remus ! Comment ça va aujourd'hui ? » Elle paraissait enchantée.
« Bonjour, toujours bien depuis ce matin et toi ? » Répondit-il non sans un petit rictus.
« Et bien figure toi que j'ai enfin réussi à les faire arrêter ! Je pense qu'ils vont la boucler pour un moment cette fois ! »
« Vraiment ? C'est super ! Tu t'y es prise comment ? »
« Oh et bien ce n'était pas si compliqué que ça finalement. Et c'est en grande partie grâce à toi. Depuis que tu m'as appris à jeter le sortilège de chauve-furie je me suis entraînée et maintenant je le lance presque parfaitement. Ils ont détallés comme des lapins ! »
« Tu m'en vois ravi Emmy. » Conclut-il en lui adressant un sourire.
Emmeline était une Serdaigle très gentille mais aussi assez timide, ce qui expliquait sûrement pourquoi ils s'entendaient si bien. Cependant elle ne maîtrisait sa magie que difficilement, pas comme Peter, heureusement, mais elle n'en était pas loin et certains Serpentard profitaient de ses lacunes et de sa solitude pour lui jouer des tours. Ils n'appréciaient ni son origine moldue ni son obstination à protéger les premières années que les vert et argent avaient décidé d'embêter.
Tous deux ils se connaissaient plus ou moins depuis leur début à Poudlard, étant de la même année. Mais ils étaient amis depuis seulement deux ans, depuis que la brune l'avait aidé à mettre fin à une altercation au milieu de la bibliothèque et qu'ils avaient alors sympathisé et étudié leur recette de potion tous les deux. Si Emmeline avait du mal avec sa baguette, elle excellait pourtant en potion ! Ils n'étaient en cours communs qu'en Métamorphose et en Défense Contre Les Forces Du Mal mais cela ne les empêchait pas de se voir souvent en fin de journée ou de semaine et de discuter régulièrement.
« Rém' tu m'écoutes ? »
Il sortit de ses pensées pour regarder Emmeline.
« Oui, pardon ? »
« J'espère que tu n'es jamais aussi déconcentré en cours Rem' parce que tu gribouilles encore. »
Remus baissa les yeux sur sa feuille et, en effet, le visage un peu brouillon de Sirius lui souriait de nouveau. Il soupira avant de murmurer un sort discret pour effacer son œuvre.
« Oh non ! Pourquoi tu l'as effacé ? C'était l'un des meilleurs. »
« Emmy je peux pas tous les garder, quelqu'un va finir par les remarquer ! »
« Et alors ? C'est si grave ? Tu peux bien juste faire des portraits de personnes sans forcément les aimer. Surtout que si tu les dessines sans même t'en rendre compte, les autres l'ont déjà remarqué ! »
« Peut-être mais on remarquerait bien vite que cette personne est toujours la même. Et puis je vais le rendre ce parchemin de toute façon, je ne peux décemment pas laisser ça dessus. »
« Pourquoi pas ? Je suis sûre que MacGonagall en serait ravie ! »
« Je n'en suis pas convaincu »
« Moi si ! Je suis persuadée qu'elle à un petit penchant pour Sirius elle aussi ! »
Cette dernière remarque les fit rire tous les deux. Emmeline ne connaissait des Maraudeurs que Remus et le nom des trois autres membres qui composaient le groupe. Bien sûr elle les avait déjà vus en cours, mais elle ne leur avait jamais parlé et n'y tenait pas plus que ça. Elle savait James et Sirius farceurs et leur dérogations répétitives au règlement ne les lui rendait pas plus amicaux. Elle avait pourtant soupçonné Remus de ressentir quelque chose au delà de l'amitié envers le brun au sourire charmeur, et la première fois qu'elle était tombée sur un des dessins que le Gryffondor faisait involontairement durant ses rêveries, elle avait compris qu'elle ne s'était pas trompée. Remus lui avait confirmé par la suite, la faisant promettre de ne rien révéler.
« Je pense que tu devrais lui dire. »
Remus s'interrompit dans son explication et posa doucement sa plume.
« Emmy, on en a déjà parlé. » Il avait pris un ton d'avertissement.
« Je sais, je sais : tu ne peux pas parce qu'il ne comprendrait pas, parce qu'il aime les filles et qu'il l'a prouvé et parce qu'il t'apprécie mais pas autant que James ni autant qu'on apprécie quelqu'un dont on est... »
« Emmeline, moins fort ! »
« Amoureux, parce qu'il presque tout le contraire de toi, parce que tu as des cheveux, parce qu'il est brun, parce qu'il prend des toasts au petit-déjeuner... »
« Emmy... »
« Parce qu'il aime le Quidditch, parce que le ciel es bleu et que l'herbe est verte, parce que... »
« C'est bon ! J'ai compris Emmy ! Arrête s'il te plaît, c'est ridicule. »
« Rem' c'est toi qui est ridicule ! Notre dernière année ne durera pas éternellement tu sais ! Et si tu ne lui dit rien tu le regretteras toujours. »
« Mais c'est mon ami ! Je n'ai pas l'intention de le laisser filer après Poudlard tu sais ?! »
« Et tu sais aussi bien que moi que l'avenir est de moins en moins certain, je sais que tu n'aimes pas entendre ça mais s'il vous arrive quelque chose à l'un ou à l'autre tu t'en voudras de ne rien lui avoir dit. »
« Ce n'est pas grave. Ça ne m'a jamais empêché de dormir jusque là et j'ai bien l'intention de continuer dans cette voie. Tu m'as dit toi-même que ça se remarquait à des kilomètres que je l'aimais, si lui ne l'a pas vu c'est probablement parce qu'il préfère ne rien voir alors si tu veux bien, cessons de ressasser toujours les mêmes phrases au sujet de Sirius et terminons ce devoir, je commence à être fatigué et j'aimerais le finir avant l'heure du dîner. »
Il mit ainsi fin à la discussion et, même si elle lui jeta un regard de reproches, Emmeline reprit d'un ton dégagé sa lecture du traité de William Kaowell sur « L'Art de changer les Animaux en Mobilier de Cuisine pour Sorciers Avertis ».
La neige tombait doucement sur le parc, la froideur de l'hiver rendait chaque séance de Quidditch plutôt désagréable et Remus ne s'étonna pas de voir Sirius et James renter frigorifiés, ronchonnants et tendus. James s'installa avec Peter dans le canapé tandis que Sirius se dirigea vers le dortoir où il se dépêcherait sûrement de laver son visage boueux.
« Comment c'était ? » Demanda Peter.
Il avait eu du mal à cacher sa déception de les voir rentrer si tôt alors qu'il parlait à son ami de son problème du moment. Remus avait eu une petite conversation avec lui quelques jours plus tôt pour savoir ce qui le tourmentait et il se trouva que Peter avait des problèmes avec un groupe de filles de Poufsouffle qui se moquait constamment de lui. Cela le chagrinait d'autant plus qu'il avait été ami avec l'une d'entre elles et qu'il regrettait qu'elle lui parle ainsi.
« C'était... Long et en même temps la séance à été plus courte que prévu. On a dû abréger parce que Vicky est tombée de son balai, elle s'est cassé la cheville et on a dû l'emmener à l'infirmerie. »
« Comment elle a fait pour tomber ? Elle est plutôt douée d'habitude. » L'étonnement transparaissait clairement dans la voix de Remus.
« Des Serpentard. On n'a pas pu voir qui c'était mais l'éclair de lumière qui s'est dirigé vers Vicky juste avant sa chute n'a laissé aucun doute. »
« Ils ont trop peur de perdre ces abrutis. » Déclara Peter avec mépris.
« Sûrement. Mais ça ne nous arrêtera pas, ils n'ont aucune chance cette fois, c'est sûr ! »
« Tu dis ça tout le temps James. » Sirius, venait de sortir des dortoirs et se jeta sur le fauteuil restant, en face de celui de Remus.
« Oui mais cette fois tu verras que j'ai raison ! Si on les bats on sera vainqueurs et je sais qu'on gagnera ! »
Sirius se retint visiblement de répliquer et fit un sourire entendu à Peter.
« Ah ! J'aurais dû me douter que c'était encore vous quatre qui ne dormiez pas à cette heure-ci ! »
« Lily ! » Tout content, James se précipita vers elle et l'enlaça fermement. Remus retint difficilement son rire tandis que Sirius et Peter les sifflèrent ouvertement.
« James, arrête tu m'étouffes. » Il la relâcha légèrement sans pour autant enlever le bras qui entourait sa taille. « Et ça ne me fera pas oublier que vous devriez être au lit vous tous ! Rem' j'aurais au moins espéré que tu leur ferait une remarque ! »
« Lily c'est les vacances et tu sais aussi bien que moi qu'ils ne m'auraient pas écouté. »
« Hmm... C'est vrai ! Bon alors, de quoi vous parliez ? »
« Pas grand-chose, James et Sirius reviennent de leur entraînement, Vicky s'est pris un sort des Serpentard, elle est à l'infirmerie mais elle va bien. » Résuma Remus.
« Oh ! La pauvre, j'irais la voir demain matin pour prendre de ses nouvelles. »
James entraîna Lily sur le canapé et l'installa à ses côtés avant de se lancer dans un monologue sur sa nouvelle tactique pour gagner la coupe de Quidditch à un Peter trop poli pour lui faire comprendre que ça ne l'intéressait pas. Lily avait entamé une conversation avec Remus, et Sirius, qui ne voulait pas supporter les paroles de son meilleur ami, changea de place et se mit sur l'accoudoir du châtain pour les écouter parler. Ça ne manqua pas de troubler Remus bien qu'il fit comme si de rien n'était.
Lily se doutait de ce qu'il éprouvait pour Sirius mais il n'en avait jamais parlé tous les deux, ce qui était mieux. Il n'eut donc pas à répondre à son discret sourire de connivence. Sirius s'imposa soudain dans leur échange quand la jeune fille dériva sur le match de Quidditch entre l'Irlande et l'Espagne et Remus décrocha. Lily ne parlait pas de sport souvent mais quand elle le faisait, elle savait de quoi elle parlait. James et Peter ne tardèrent pas à se joindre à eux et Remus concentra son attention sur la salle commune afin de se distraire de la présence du brun assis trop près de lui pour son propre bien.
Un sapin de Noël trônait fièrement près de la cheminée, décoré principalement de guirlandes or et rouges. Des boules de noël contenant chacune la photo des élèves de la maison Gryffondor complétaient sa décoration. Dans le dortoir des septième année, il avait été décidé que ses amis et lui décoreraient un sapin eux-mêmes plutôt que de laisser cette occupation aux elfes de maison. Normalement seul un sapin par salle commune était installé mais Sirius avait insisté pour en mettre un dans leur dortoir et personne n'avait émis d'objection quand il avait changé une de ses chaussettes en un grand sapin artificiel. Sirius avait toujours été très doué en métamorphoses.
Il se couchèrent tard ce soir-là, discutant longuement avant de partir dormir. Peter fut le premier à monter. Remus le rejoignit en même temps que Sirius, laissant James et Lily un peu seuls tous les deux. Ça ne faisait pas longtemps qu'ils étaient ensemble et ils aimaient pouvoir profiter l'un de l'autre un maximum. Il leur en aurait fallu du temps mais maintenant qu'ils étaient enfin réunis, ils comptaient ne gâcher aucune minute.
« Tu sais ce que James lui a acheté comme cadeau de Noël ? » Sirius chuchotait en montant les escaliers, autant pour ne pas se faire entendre des amoureux que pour ne pas réveiller Peter qui s'était sûrement déjà endormi.
« Oui, il me l'a dit avant-hier »
« C'est sûrement précipité mais je pense qu'elle dira oui. »
« J'en suis certain. Ça fait longtemps qu'ils s'aiment et au vu de ce qui se passe en ce moment, il est peut-être mieux de ne pas perdre de temps... »
« C'est vrai... Je suis content qu'ils soient enfin tous les deux. Au moins ils peuvent profiter des derniers mois tranquilles qu'il passent à Poudlard. »
« Je sais Pat', et ils le savent aussi... »
Remus enfila son pyjama tandis que Sirius se dirigeait dans la salle de bain pour prendre sa douche.
« Bonne nuit Rémy. »
« Bonne nuit Sirius. »
Dans quatre jours, James et Lily seraient fiancés, la bague était déjà soigneusement emballée et le paquet, caché dans un tiroir de la table de nuit de leur ami, était dissimulé par un charme. La veille du réveillon ce serait la pleine lune et Remus devrait une nouvelle fois affronter cette partie de lui-même qui l'horrifiait. Ses camarades n'en parlaient pas mais il savait que la cape d'invisibilité et la carte du Maraudeur étaient prêtes, tout comme eux. Il s'endormit peu avant le retour de James.
« ... sortilèges à tout bout de champ alors que j'ai d'autres choses bien plus importantes à faire que de soigner les élèves victimes de ces farces ! »
Remus ouvrit doucement les yeux. Il avait mal partout, encore une fois.
« Salut ! Comment tu te sens Lunard ? » Sirius était assis sur la chaise à côté de son lit, tout sourire. Les cernes qu'il arborait en dessous de ses yeux trahissaient l'inquiétude constante qu'ils éprouvaient tous au matin d'une nuit de pleine lune.
« Génial ! » Répondit-il non sans ironie. « Madame Pomfresh a encore reçu des élèves envoyés par les Serpentard apparemment. »
« Cinq exactement, elle parle comme ça depuis tout à l'heure et je pense que ce n'est pas près de s'arrêter ! Ils n'ont rien de grave mais ils sont nombreux et les Serpy n'y sont pas allés de main morte. Dumbledore en personne à dû intervenir. »
« Que s'est-il passé ? »
« Oh je ne sais pas trop je... je n'ai pas vraiment bougé d'ici depuis ce matin. Mais James est venu me raconter l'affaire, en tant que préfète-en-chef Lily avait essayer de s'interposer. En tout cas Pomfresh est dans tout ses états ! Surtout que les Gryffondor ont déjà prévu leur revanche. On ne sait pas exactement comment mais Servilus est arrivé à l'infirmerie il y a une demi-heure, couvert de furoncles et rapidement suivi par Avery dix minutes plus tard. »
Il lui fit un clin d'œil complice et Remus sourit, il ne doutait pas de l'intervention de James et Peter dans cette affaire. Il remarqua tout de même que Sirius avait dû rester là à cause de lui, néanmoins il fut content que le brun ne s'attarde pas là-dessus.
« Où sont les autres ? »
« Quand Pomfresh a dit que tu n'avais rien d'anormal et que tu te réveillerais sans difficultés après avoir repris des forces, James à décidé de partir à Pré-au-Lard avec Lily. Comme ce soir c'est Noël ils veulent en profiter un peu. Peter lui est allé se coucher, il ne tenait plus debout après cette nuit blanche. Comme ils savaient que je resterais ici ils m'ont tous les deux demandé de les prévenir si quelque chose n'allait pas avec toi... Enfin ils m'ont plutôt menacé en me priant de me 'manier d'envoyer un foutu message par Patronus' -dixit James- en cas de problème si je voulais 'rester en mesure de procréer encore quelques années.' -dixit Peter- »
Remus ne put s'empêcher de ressentir une bouffée de sympathie envers ses amis qui s'inquiétaient toujours autant pour lui. Il sourit et se leva doucement. Comme si elle avait senti que son patient avait commencé à bouger, l'infirmière qui venait à peine de finir son sermon, apparut de derrière le rideau et se précipita sur Remus.
« Monsieur Lupin ! Recouchez-vous tout de suite ! Vous savez très bien qu'il vous est interdit de sortir d'ici avant demain ! »
« Madame, s'il vous plaît ! »
« Je suis désolée, c'est hors de question ! »
« Allons Madame, vous n'allez pas laisser ce pauvre Remus tout seul la veille de Noël »
L'infirmière avait toujours été sensible aux paroles de Sirius, surtout quand il faisait ses yeux de chien battu. Allez savoir pourquoi...
« Il est trop faible Monsieur Black, je préfère ne pas prendre de risque. » Même si son ton restait sec, son hésitation se reflétait largement sur son visage.
« Je veillerais sur lui Madame, au premier signe inquiétant je le ramène ici dans la seconde qui suit ! Je vous promet que tout se passera bien. »
« Non je ne... »
«S'il vous plaît... »
« Bon... Je vais voir pour faire une exception pour que vous puissiez fêter Noël avec vos camarades... Mais je vous préviens Monsieur Lupin, vous ne sortirez pas avant au moins seize heures ! Il faut vous reposer et connaissant votre entourage, vous aurez du mal si vous partez tout de suite. » Remus se retint de soupirer et se rallongea docilement contre son oreiller. Encore deux heures et demi à attendre.
Quand il fut enfin l'heure, Remus sortit en compagnie de Sirius et Peter, qui s'était réveillé peu de temps avant quatorze heures et avait décidé d'aller voir comment son ami se portait. Peter ne resta pas longtemps, il voulait aller à Pré-au-Lard et voulait s'y rendre seul. Il bafouilla une excuse pour s'en aller mais Sirius et Remus n'étaient pas dupes. Leur ami avait, pour changer, reporté l'achat des cadeaux un certain nombre de fois ce qui le mettait au pied du mur, comme chaque année.
D'un pas traînant, perdus en sujets divers, les deux Maraudeurs se dirigèrent machinalement vers leur salle commune qui se révéla déserte.
« Tu veux aller dormir Rémy ? »
« Non je ne me sens pas fatigué, pourquoi ? »
« Je me suis dit qu'on pourrait décorer notre sapin ce soir pour qu'il soit prêt, ça te dit de le faire avec moi ? »
« Bien sûr ! » Il n'allait tout de même pas refuser un moment en tête à tête avec celui qu'il aimait.
Durant les vacances précédentes, tous étaient rentrés chez eux afin de profiter de leur famille sachant qu'ils ne seraient pas là pour Noël. Naturellement, Sirius avait passé ces deux semaines chez James où il était toujours accueilli à bras ouverts, contrairement à son propre foyer. Pendant leur congés ils avaient donc pris le temps de rassembler quelques décorations afin de les mettre sur leur sapin improvisé quand il serait temps.
James, Remus et Peter avaient d'abord pensé que cette idée insolite serait rapidement oubliée de Sirius et qu'ils n'auraient finalement pas besoin de leur boules de noël. Mais ils s'étaient lourdement trompés et Remus se trouvait maintenant devant un Sirius aux yeux brillants, déballant ses propres guirlandes qu'il avait achetées lors d'une sortie à Pré-au-Lard, sachant pertinemment qu'il ne pouvait pas en prendre chez ses parents.
Ils commencèrent donc la lourde tâche qui consistait à revêtir leur arbre de deux mètres.
« Sirius, arrête de me regarder comme ça tu me fais peur »
« C'est pas toi que je regarde, c'est le sapin ! Je suis vraiment content du rendu »
Remus avait trop de mal à s'empêcher de rire pour rougir du fait qu'il avait bêtement cru que Sirius le regardait lui avec cet air émerveillé.
« Lily viendra cette année ? »
« Oui, James y a veillé tu peux me croire ! Et puis elle serait venue les autres années si elle avait pu, après tout c'était déjà mon amie. Mais James était trop collant, il faut la comprendre. »
« Trop collant ? Un vrai caniche oui. La pauvre ! On comprend qu'elle soit rentrée chez elle quand on sait que James l'avait harcelée de lettres plus niaises les unes que les autres pour nous rejoindre le soir du réveillon. Il lui a fait trop peur cet imbécile ! Je lui avait dit pourtant que c'était mieux qu'il attende le vingt-quatre et qu'il lui jette un sort pour l'empêcher de s'en aller... il n'a pas voulu m'écouter, c'était de sa faute ! »
« Oui c'est vrai Sirius, on se demande vraiment pourquoi il n'a pas suivi une idée aussi brillante ! »
« Je me le demande aussi. Un génie comme moi, c'est à se demander si il a réellement un cerveau d'avoir cru que c'était une mauvaise idée. »
« Bien sûr Pat', bien sûr. Au fait à propos de ceux qui viendront, j'ai demandé à Emmeline de venir, ça ne te dérange pas ? »
Le regard de Sirius s'assombrit un instant avant qu'il ne réponde. « Emmeline, celle avec qui tu vas à la bibliothèque ? »
« Oui, la fille de Serdaigle. »
« Je suppose qu'elle peut venir oui... Faudra que tu en parles aux autres, moi en tout cas ça ne me dérange pas. »
« Merci »
Sirius changea de sujet et Remus ne se rendit compte de la légère tension qui était apparue entre eux que lorsque celle-ci se dissipa. Pourtant il savait que son ami n'appréciait pas Emmeline plus que ça, la préfète-en-chef était trop stricte et il lui reprochait souvent de les empêcher de 'tourner rond', mais il savait également que pour leur dernier Noël à Poudlard, il voulait la jeune fille à ses côtés tout comme ses autres amis et son Patmol.
Lorsqu'ils eurent presque terminé, Sirius fit accidentellement tomber une des boules de noël par terre et elle eut la merveilleuse idée de rouler sous le sapin. Remus se mit à quatre pattes pour tenter de la retrouver tandis que Sirius, les mains sur les genoux, l'agaçait plus qu'il ne l'aidait.
« Tu la vois ? »
« Non Siry, pour la quinzième fois, je ne vois rien. Si je la trouve tu le sauras avant que tu ais besoin de me le demander ! Et si on avait eu la brillante idée d'enlever tout ce qu'il y a par terre avant de mettre le sapin, ça aurait été plus facile »
« Hey tu parles à des Gryffondor là, pas des Serdaigle ! Bon tant pis, on en a d'autres, on fera sans celle-ci »
« Non c'est celle qui te représente on ne peut pas l'enlever, il y a déjà les trois autres d'accrochées »
« On aura qu'à dire que ton loup représente aussi mon chien et puis c'est tout ! De toute façon ils se ressemblent alors c'est pas grave. En plus je persiste à dire que le rat est bizarre, je ne comprends toujours pas pourquoi Peter à tenu à le fabriquer lui-m... »
« Je l'ai ! »
En voulant se relever, Remus se cogna contre les branches basses du sapin. Il l'aurait mis par terre s'il n'était pas si lourd. Il sortit donc en rampant à reculons et en maudissant à voix basse cet arbre malveillant. Évidemment, Sirius était mort de rire.
« Par Merlin ! Lunard tu verrais ta tête ! »
Dans un esprit de pure vengeance, Remus lui fit un croche pied. Pris par surprise, Sirius tomba à plat ventre sur son ami. Toujours incapable de reprendre son sérieux, Sirius profita de sa position pour l'attaquer de chatouilles. Ils roulèrent ensemble au milieu du dortoir, complètement hilares. Puis ils se calmèrent et semblèrent soudain se rendre compte de leur position. Ce que Remus n'avait pas prévu.
Collé contre lui, le visage à seulement quelques centimètres du sien, Sirius ne rigolait plus du tout. Un millier de sensations, de frissons et de sentiments se confondaient dans la tête, le corps et le cœur de Remus. La proximité soudaine de son ami, le poids de son corps contre le sien, la chaleur de son souffle contre ses lèvres. C'était aussi grisant qu'horriblement embarrassant. Bousculant le brun, il se leva précipitamment, ouvrit la bouche, la referma puis sortit en trombe du dortoir prétextant à la va vite qu'il devait rejoindre Emmeline et qu'il l'avait oublié. Quand il franchit le tableau de la grosse Dame en percutant Peter qui fit tomber tout ses paquets, il ne s'arrêta pas un instant et marcha résolument le plus vite possible en direction du seul endroit où il savait trouver son amie à coup sûr.
Il arriva en trombe à la bibliothèque où, affolé, il courut vers sa table habituelle sous l'œil sévère de la bibliothécaire.
« Emmy, j'ai un problème »
« Hum... Bonjour aussi Rem... »
« Emmy j'ai fait n'importe quoi ! Je... Il le sait ! Si cette maudite boule de noël n'avait pas... Si je n'avais... Je... J'ai paniqué... »
Emmeline, d'abord surprise, se leva brusquement de sa chaise et saisit les bras du Gryffondor qui s'arrachait les cheveux pour l'obliger à s'arrêter.
« Remus, Remus calme-toi ! Tout de suite ! Tout le monde te regarde... »
il jeta un rapide coup d'œil autour de lui et, en effet, plusieurs élèves les regardaient avidement, essayant de comprendre pourquoi le d'habitude si discret préfet-en-chef était aussi paniqué. En parlant le plus bas possible, elle reprit « Assieds-toi et raconte-moi tout depuis le début sans omettre le moindre détail, d'accord ? »
Remus prit place sur la chaise en reprenant son souffle et se passa la main dans ses cheveux déjà bien désordonnés. Il raconta alors la scène qui s'était déroulée quelques minutes plus tôt. La jeune fille l'écouta sans l'interrompre et attendit qu'il ait fini pour prendre la parole, elle soupira.
« Rem' je ne te dirais pas qu'il aurait fallu que tu lui dises plus tôt mais il n'empêche que ça aurait pu éviter ce genre de situation... Maintenant partir comme tu l'as fait ne te ressemble pas. Tu ne crois pas qu'il aurait mieux fallu que tu restes ? S'il n'avait pas de soupçons jusque là je pense que ce n'est plus le cas à présent. »
« Je suis au courant de ça, je voudrais que tu m'aides à arranger la situation pas que tu me reproches ce que je me reproche déjà moi-même... »
« J'ai peut-être une idée... Je ne suis pas sûre mais... Oui. Je pense que ça peut se faire. Le mot de passe que tu m'as donné est toujours d'actualité ? »
« Oui, oui bien sûr. »
« Très bien, je serais là ce soir à l'heure prévue, pour l'instant j'ai à faire, je te vois ce soir Rem', à tout à l'heure ! »
Et sur ces paroles elle se leva et sortit de la bibliothèque.
« Mais... Emmy ? »
Incapable de retourner là où il risquait de tomber sur son ami, Remus avait décidé de passer l'heure avant celle du repas dehors, là où il était sûr que personne ne viendrait le chercher. Dire qu'il était déçu de la réaction d'Emmeline était un euphémisme. Il avait tellement espéré qu'elle l'aiderait à trouver une solution... Au moins il savait que Sirius attendrait qu'ils ne soient que tous les deux pour lui parler, il lui suffirait donc dans un premier temps d'éviter d'être seul en sa compagnie. Cependant ça ne pourrait durer qu'un temps, Sirius était quelqu'un d'encore plus entêté que James, et ce n'était pas peu dire.
Lorsqu'il se décida à rejoindre ses amis il se trouva hésitant sur le seuil de la grande salle. Et si Sirius était déjà là et lui posait des questions embarrassantes ? Tant pis, un peu de courage que diable !
Par chance les Maraudeurs étaient au complet, c'était déjà ça.
«Moony ! T'étais passé où mon pote ? »
« Désolé Prongs, j'avais une affaire urgente » Répondit-il dans un sourire.
« Une affaire urgente hein ? Avec Emmeline bien sûr » James lui fit un clin d'œil complice et Remus ne put s'empêcher de rougir.
« Pas ce genre d'affaire espèce de pervers ! »
« Ce n'est pourtant pas ce que dis ta coiffure ! »
« Ah James depuis que tu es avec Lily j'ai l'impression que c'est encore pire qu'avant ! »
« Merci Worm' » Remus lui lança un petit hochement tête auquel son ami répondit par un sourire entendu.
« Peter ! Comment peux-tu te retourner contre moi ?! Tu me brises le cœur ! »
« C'est marrant d'habitude c'est à Sirius que tu fais ce genre de déclarations désespérée »
« Lily ! Toi aussi ? Suis-je donc le seul ici qui ait encore un peu de bon sens ? Et tu pourrais me soutenir toi, faux-frère ! »
C'est seulement à cet instant que tous se tournèrent vers le seul du groupe qui n'avait pas encore prononcé un mot, ce qui était plus qu'étonnant. Sirius avait le regard fixé sur Remus. Aucune émotion n'était lisible sur son visage et suite à l'intérêt soudain qu'on lui portait, il sembla sortir de ses pensées pour revenir à l'instant présent.
« Salut Remus, jolie coupe de cheveux »
« Ouais... Ok, bonjour le soutien... Rem' je sais pas ce que tu lui a fait mais il est comme ça depuis tout à l'heure ! "Pour rien" soit disant. Il avait déjà cet air imbécile collé sur la figure quand je suis revenu. On dirait Goyle !... Aïe ! Pad' ça fait mal !... D'accord, d'accord... On dirait Servilus »
James s'empressa de se lever pour échapper aux deux assaillants qu'étaient Sirius et Lily et qui s'étaient sûrement promis de lui faire ravaler ces mots, chacun pour une raison différente. Emmeline entra à ce moment-là et se dirigea vers leur table. Elle souhaita bonsoir à Peter, le seul autre Maraudeur encore présent à table et se tourna vers son ami.
« Désolée d'être partie comme ça tout à l'heure, il fallait que je fasse quelque chose d'important, j'espère que tu ne m'en veux pas ? »
« Non ne t'inquiète pas »
Elle se tourna vers le spectacle qu'offrait les trois autres Gryffondor, toujours en train de se courir après.
« J'ai raté quelque chose on dirait... »
« Oh rien d'inhabituel ne t'en fait pas » Peter lui avait répondu tout en observant ses amis d'un œil indifférent comme si, en effet, c'était quelque chose de tout à fait naturel.
Lily fut la première à rattraper son petit-ami et Sirius battit en retraite quand elle décida de lui faire des reproches en bonne et due forme. Il s'assit à côté de Peter, en face d'Emmeline et de Remus.
« Bon et ben je pense qu'on peut commencer à manger, ces deux-là en ont au moins pour la soirée » Sirius regardait James, vaguement inquiet à la vue de son meilleur ami les yeux baissés au sol sous le doigt accusateur de sa terrible petite amie.
Peter ne se fit pas prier quand les plats arrivèrent. Dumbledore avait fait un rapide discours de joyeuses fêtes puis s'était perdu dans une discussion soutenue avec le professeur MacGonagall, ignorant totalement ses élèves qui s'étaient courus après et James qui se faisait maintenant réprimander. Pour lui aussi, c'était totalement banal.
Au premier abord Remus avait pensé que rien n'avait changé entre Sirius et lui. Mais il s'était bien vite rendu compte que ce n'était pas le cas. Il évitait de lui parler, de le toucher et même de croiser son regard, détournant le sien quand, par mégarde, il s'égarait dans sa direction. Le châtain n'avait aucune idée de comment interpréter cette attitude, si Sirius avait été en colère, il lui aurait fait comprendre très clairement. Non c'était plus discret et personne ne sembla le remarquer en dehors du principal concerné.
Hormis cette légère tension entre les deux Maraudeurs, le repas se déroula merveilleusement bien, l'ouverture des paquets surprises et les bêtises habituelles de James (revenu une bonne heure plus tard) et Sirius y aidant pour beaucoup. La nuit était déjà bien entamée quand ils décidèrent tous de continuer la fête dans le dortoir des septième année de Gryffondor.
Merci d'avoir lu.
Je n'ai pas réussi à lancer de sortilèges anti-fautes d'orthographe donc, si par Merlin se texte en comporte, vous pouvez me le signaler. En tout cas ne je vous prierais de ne pas trop m'en vouloir 08)
Bisous.
