Auteur : Rukyoshû.
Titre : Exaltation.
Base : Dir en Grey.
Note : Pas de noms, rien de très précis.
Note 2 : Le titre est nul, je m'en excuse. Ce texte est expérimental – et nul – je m'en excuse également.
Note 3 : Dédicace à Ryuuichi-chan
Bande son : The Awakening de Caliban
Déclaration de l'auteur : Je ne suis pas tarée, bien que ce texte puisse – peut-être – le laisser envisager.
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Bonne lecture !
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Les lumières s'allument et ils entrent sous les gestes et les cris hystériques du public. Des cris suraigus qui me vrillent les tympans. Des cris de cochons égorgés qui me hérissent les poils. Qu'ils se taisent, ces imbéciles ! Je n'ai jamais compris ces gens. Pourquoi hurler et s'agiter ainsi ? Pourquoi se bousculer à la place de profiter du spectacle ? Ne rien dire, ne rien faire, juste observer jusqu'à la dernière goutte de ce qu'ils donnent. Se repaître de sa voix, de leurs instruments, de leurs corps en sueur et leurs sourires charmeurs. Se laisser embarquer sans se débattre. Leur donner nos âmes à sucer en échange de leur talent. Dévorer sans concession les sentiments offerts. Pas de cris ni de larmes. Juste un léger soupir et les yeux brûlants d'envie.
Le regard fixé sur la scène, aussi immobile qu'une statue, il goûte à la saveur de la jouissance.
Il se tortille, ils se déchaînent sous les projecteurs qui ne font qu'appauvrir leur éblouissante beauté. Les vociférations continuent et la colère gronde sourdement dans tout mon être. Qu'ils arrêtent de brailler, ces cons d'humains ! Ils méritent le châtiment le plus ignoble qui soit pour saccager par leurs sons délétères une œuvre si majestueuse, un tableau si hypnotisant. Ne peuvent-ils pas se taire et accepter cet état de transe dans lequel l'harmonisation de la mélodie nous plonge ? Se noyer sous ces flots de notes déchirantes et se laisser lacérer par sa voix puissante. Autoriser cette petite mort qu'ils nous font l'honneur de partager avec les vulgaires individus que nous sommes. Pas de beuglements. Juste un gémissement de plaisir.
Leur charisme extatique transperce l'air pour le pourfendre et l'emplir d'un désir charnel impardonnable.
Il danse et éructe des bruits indéfinissables dont lui seul a le secret, ils s'abîment les mains pour faire taire le silence. Ou plutôt pour museler les hurlements néfastes des dégénérés qui m'entourent. Qu'on les égorge et qu'ils s'étouffent avec leur propre sang, ces inconscients ! Comment peuvent-ils ainsi bafouer sans s'en sentir méprisables l'expression la plus auguste d'un art ? La damnation pour ceux qui osent écorcher de leurs abjectes voix le nom de ces nobles créatures qui détiennent nos esprits en otage. Sentons nos corps flamber sous leurs regards. Frissonner de ravissement sous les déhanchés sensuels ou d'horreur en voyant le sang couler. Se gorger de bien-être de simplement les apercevoir. Pas de clameurs. Juste un râle.
Ils sont tout, il n'est rien. Et puisqu'ils ne sont pas à lui, personne ne les aura.
Il continue de se dandiner, d'exhiber sa souffrance et de nous l'éclater à la figure. Ils ne cessent de nous faire vibrer, de nous enfoncer six pieds sous terre à chaque nouvel accord. Ils sont les maîtres et exultent d'obtenir ce qu'ils exigent de ces êtres rugissants, possédés par le diable. Qu'ils soient consumés par la folie, ces démons ! Je les conduirai en Enfer, tous. La mort en conclusion finale de ce mal qui les ronge. L'admiration jubilatoire est terminée. Se taire à jamais. Stopper les vociférations des ces monstres grossiers et répugnants. Les arrêter en plein élan dans leurs gestes violents. Plan parfait. Une ultime chanson, un épilogue princier à une carrière céleste. Détonateur enclenché pour une fin prodigieuse. Adieu.
A l'extérieur, seul un fracas digne des plus grands orages perturbe le silence de la soirée.
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FIN
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Déclaration de fin : Bizarre, non ?
