Bonjour à tous, bienvenue dans cette nouvelle fanfic !
Ici, vous recevrez une mission : découvrir l'identité de l'OC avant la fin de l'histoire ! Vous pouvez me transmettre toutes vos théories au fil de l'histoire, que je voie où vous en êtes.
Pas de slash ! Bonne lecture !
Prologue : L'Etrangère
Au milieu d'une forêt sauvage ignorée par l'Homme, une souris reniflait avec intérêt quelque chose de rose et de fin. Un petit rectangle miroitant se trouvait à son extrémité et le rongeur n'hésita pas longtemps avant de poser la patte dessus, curieux. C'était dur et tiède. Immobile et rose, comme le reste.
Le museau minuscule alla se coller à la chose et se contracta pour essayer de sentir son odeur plus nettement. C'était… agréable, ça sentait comme l'herbe, comme l'écorce des arbres, comme les feuilles balayées par le vent. La souris alla un peu plus loin dans son exploration et remarqua que la chose était reliée à un tronc plus large, lui-même délimité en quatre autres tiges roses et odorantes. Ignorant les couinements inquiets de son petit, la souris décida de s'installer sur la partie la plus large.
C'était plus mou, ici, et l'odeur était plus forte.
Soudain, la chose rose trembla sous le rongeur, qui n'eut pas le temps de s'enfuir. Les cinq tiges se refermèrent sur lui et il crut sa dernière heure arrivée. Mais comment une créature sentant si bon pouvait être mortelle ?
Le petit animal se retrouva ainsi soulevé loin du plancher des vaches, ce qui n'était pas pour le rassurer. Malgré tout, il refusait de croire que la chose était mauvaise.
La première impression qui lui vint fut le froid. Elle se recroquevilla en position fœtale, mais ce n'était pas suffisant.
Et cette sensation de faiblesse, jamais elle ne pourrait s'y habituer !
Elle sentit un poids dans sa main et immédiatement, ses yeux encore vitreux s'ouvrirent. Elle se redressa sur son séant et contempla la souris qui avait trouvé refuge sur elle. Elle considéra l'animal quelques secondes, se demandant si elle devait l'écraser, si elle aurait assez de force dans les doigts pour le faire, mais elle finit par reposer la souris dans l'herbe. Le rongeur s'éloigna rapidement puis se retourna pour la dévisager, interrogateur.
Elle soupira. Elle comprenait la surprise du petit être, elle-même avait du mal à saisir ce qu'elle était vraiment.
Comme le froid devenait pénétrant, elle avisa ses membres inférieurs, à moitié plongés dans une grosse flaque d'eau boueuse et profonde. Identifiant le liquide comme la source de son inconfort, elle se replia sur la terre sèche et contempla son corps.
Depuis quand l'eau était-elle devenue son ennemie ?
Quant à ses membres, ils étaient pâles, semblaient fragiles et faibles. Et nus aussi.
Elle se suréleva et se mira dans l'eau, hésitante. Tout était si nouveau, si différent !
Le liquide glacial lui renvoya l'image d'une femme sans âge à la peau livide, aux grands orbes bleu vif et surmontée d'une épaisse crinière noire.
Tremblante à cause du froid, elle se hissa difficilement sur ses membres inférieurs et se leva sans faire attention à ses genoux humides et salis par la terre. Ses pieds nus se crispèrent autour des touffes d'herbe et elle se frictionna les bras, frissonnante.
Elle venait à peine d'arriver, mais ce monde lui montrait déjà son indifférence et sa cruauté.
- Pffff, ces infos régionales, quelle barbe, s'exclama Jim Moriarty en éteignant la télévision d'un claquement de doigts. N'ont-ils rien de plus important à annoncer ?
- Comme le fait que vous êtes en vie ? répondit une voix à l'autre bout du fil.
- Ooooooh ! Des insinuations maintenant ?
- Hrm… l'Etat anglais n'a toujours rien déclaré à ce sujet, et…
- Vous semblez bien au fait de ce qui se passe dans ce pays, monsieur le président, persifla Jim en se vautrant dans un divan.
- Nous avons des relations diplomatiques avec une bonne majorité des pays du monde, vous savez ?
- Mais oui mais oui. En attendant, ça ne me dit pas ce que vous voulez que je fasse pour vos beaux yeux.
La souris suivit des yeux la créature étrange sortie du ruisseau telle une éphémère géante. Voilà qu'elle marchait vers un arbre pour s'y raccrocher !
L'animal avait déjà vu des humains, il venait d'une ville après tout. Il s'était juste fait enfermer par accident dans une de ces machines roulantes et puantes et il s'était retrouvé non loin d'ici.
Mais ça, ça n'avait de l'Homme que l'apparence.
En plus, les hommes couvraient leur peau de choses plus ou moins épaisses pour se protéger, avait-il remarqué au cours de ses précédentes aventures. Celle-ci était nue comme un ver. Ce qui voulait dire qu'elle était vulnérable, mais il n'avait aucune envie de la mordre, ni même de lui montrer les dents. Un cerf, un peu plus loin, semblait parvenu à la même conclusion et dévisageait l'humaine comme si elle venait de tomber du ciel. C'était peut-être le cas, après tout, il ne l'avait pas vue arriver, il n'en savait rien.
L'humaine eut un long frisson et sembla scintiller. Une fine membrane se décolla alors de sa peau blafarde et se colora de vert, de bleu, de brun et de blanc. La membrane prit de l'épaisseur et finit par envelopper l'essentiel du corps de la femme, qui parut d'un coup plus à l'aise.
La souris s'interrogea. Etait-ce ainsi que les humains créaient leurs "vêtements" ? Mais alors, ils n'avaient rien de vulnérables !
Bon, le problème du froid était en partie réglé. Elle avait juste imaginé une de ces robes que portaient les humaines et la voilà habillée ! Pour ce qui était la partie du haut, en tout cas. Elle jeta un œil mécontent à ses pieds désespérément nus, mais elle manquait d'énergie pour se faire pousser des chaussures. D'autant qu'elle ne s'y était que peu intéressée, durant ses observations.
Si elle avait su…
Elle trouverait de la chaleur et de l'énergie près des humains, réalisa-t-elle après quelques secondes de réflexion. Là où il y avait des humains, elle aurait de quoi se nourrir.
Fronçant les sourcils pour faire appel à ses souvenirs, elle détermina l'emplacement du soleil à travers les frondaisons et se mit vaillamment en marche, piétinant les pierres comme si elles n'existaient pas.
- Venez à cette réception, c'est tout, fit l'homme au téléphone. Observez, essayez de déterminer qui fait des alliances avec qui et rapportez-moi le tout. Et surtout, ne vous faites pas remarquer.
- Je serai muet comme un mort, répondit Moriarty avec un large sourire. Ah, suis-je bête, je SUIS mort. Mais qu'en est-il de mon paiement, monsieur le président ?
Un soupir sonore résonna dans le combiné. Moriarty l'écarta de son oreille avec une grimace, puis écouta la réponse.
- Très bien, vous aurez les dossiers qui vous intéressent en début de semaine. Mais que ce soit bien clair…
- Nous n'avons jamais eu cette conversation, je sais. Pour qui me prenez-vous ?
- Pour un criminel qui aurait pu passer pour mort mais qui a un ego tellement important qu'il a préféré signaler que ce n'était pas le cas en passant à la télé ?
- Exactement, ricana le Napoléon du Crime. Bien, bon week-end mon petit Don' !
- Vous…! s'emporta la voix au téléphone.
Elle marcha, marcha et marcha encore pendant des heures. Elle fut très surprise quand la nuit tomba, elle ne s'attendait pas du tout à ça… Quand le froid revint après la disparition du soleil, elle courut pour se réchauffer, mais ses pieds en payaient le prix. Elle s'accorda une pause au bord d'un lac, où elle nettoya le sang foncé qui coulait sur la pierre grise dont les hommes tapissaient leurs routes. Elle découvrit au même moment qu'elle pouvait pleurer.
Plissant les yeux à cause des larmes salées qui coulaient sur ses joues, elle s'efforça d'enlever les morceaux de gravier enfoncés dans ses blessures. Avisant des nénuphars, elle enroula plusieurs de leurs feuilles autour de ses pieds et soupira quand elle les reposa. C'était un peu moins douloureux, heureusement.
Prenant son courage à deux mains, elle reprit sa route et finit par atteindre une petite agglomération. Les lumières étaient presque toutes éteintes, mais des voitures circulaient encore de temps à autres sur les routes.
Alors qu'elle souriait, heureuse d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait, un haut-le-cœur lui souleva l'estomac et elle se mit à tousser, éjectant une substance sombre de ses poumons. Les larmes revinrent en force et elle tomba à genoux, secouée par la sensation de brûlure qui lui traversait le corps tout entier.
Elle entendit vaguement une voix masculine un peu rude, puis sombra dans l'inconscience.
Elle revint à elle dans un endroit blanc et confortable qui sentait mauvais. L'odeur lui irrita le nez et elle dut tenir le draps blanc qui la recouvrait devant son visage pour ne pas perdre l'odorat.
Jetant un œil aux alentours, elle réalisa qu'elle se trouvait dans un hôpital. Elle avait souvent vu ce qui s'y passait, mais jamais elle n'aurait cru que ça puait autant… !
- Ah, vous êtes réveillée ! s'exclama une voix féminine à sa droite.
Son regard dévia et tomba sur un visage avenant et souriant. C'était une femme, sûrement une infirmière, d'après sa tenue. Elle la regardait avec bienveillance.
- Un fermier d'un village voisin vous a trouvée inconsciente au bord de la route ! Vos pieds étaient vraiment mal en point, mais le docteur vous a bien soignée et vous ne saigniez déjà plus beaucoup, donc vous ne devriez pas garder de trop grosses cicatrices. Ce serait dommage de les enlaidir, n'est-ce pas ?
Elle ne répondit pas, car elle ne comprenait pas en quoi avoir des pieds affreux était mauvais. Comme l'infirmière prenait un air insistant, puis soupçonneux, la femme finit par hocher la tête, incertaine.
- Il faudra garder le lit quelques jours, le temps que ça cicatrise bien. Essayez de ne pas trop vous déplacer en attendant.
La voix était devenue plus sèche. Sans doute que ne pas répondre à une question était considéré comme un outrage…
- Vous me direz où vous avez acheté votre robe, en passant ! Je n'ai jamais vu de soie d'aussi bonne qualité ! lança l'infirmière en s'éloignant.
La femme attendit que l'infirmière disparaisse dans le couloir, puis examina attentivement sa chambre. Spartiate, aucune décoration, aucune couleur. Déprimant.
Elle remarqua enfin le plateau orné d'une tartine et d'une pomme et se jeta dessus comme une affamée. Plus tard, quand ses paupières commencèrent à se fermer toutes seules, elle se laissa retomber sur le lit et s'endormit paisiblement.
Jim coupa la communication et s'empara d'un fusil de sniper qui était négligemment posé sur la table basse en verre. Un DAN. 338, lui semblait-il. Il s'en servit pour voir la télévision de ses voisins, qui regardaient les informations.
Le bandeau qui défilait en bas de l'écran disait : "Une Jane Doe s'échappe de l'hôpital et disparaît dans la nature."
Aucune allusion à son message, rien ! Mais que faisaient-ils bon sang ? Où étaient les Holmes et leur poisson rouge ? Était-il revenu d'entre les morts pour des clopinettes ?
- Même pas drôle, bougonna-t-il.
Excédé, il jeta le fusil sur le sofa et alla piquer une tête dans sa piscine privée, priant presque pour qu'un satellite le remarque et rappelle à la population et à ces crétins du gouvernement que le grand méchant loup en slip de bain rouge, c'était lui !
À suivre…
Alors, des idées ?
