Hé, Hé ! Avant de me taper pour n'avoir pas (encore) posté la suite du Serviteur de Gaïa, sachez que .. je n'ai pas d'excuse, c'est comme ça. L'inspiration reviendra quand elle reviendra (vous savez bien qu'on est tous ses esclaves, à cette fichue inspiration !). En attendant, merci d'avoir cliqué sur cette histoire qui, je l'espère, vous plaira.
Résumé: Darius Carter est, à première vue, un moldu. Enfin, jusqu'à ce que des mangemorts se pointent chez lui baguettes toutes sorties. Alors Darius Carter devient un sorcier, ou plutôt: Darius Carter est en fait Harry Potter qui lui, a toujours été un sorcier. Vous suivez jusque là ? Alors attendez de voir la suite. Parce que Darius Carter est amnésique et puisqu'il est amnésique, alors théoriquement: Harry Potter n'a jamais existé. Et ça, ça la fout mal pour le monde magique et la grande guerre qui l'attends et surtout, pour les gens qu'il a laissé derrière, de gré ou de force — telle est la question.
Pairing: un bon vieux Harry/Severus (en bon gros slowburn par contre mdr) + ?
Disclaimer: L'œuvre ne m'appartient bien sûr en rien (je serai déjà rendu à siroter des cocktail sous les cocotiers sinon, vous vous dites bien). Les OC's sont miens, cependant, alors soyez sage avec eux, vu ?
PROLOGUE
The skies they were ashen and sober;
The leaves they were crisped and sere—
The leaves they were withering and sere;
It was night in the lonesome October
Of my most immemorial year:
— Ulalume, Edgar Allan Poe.
— 2004, Outback, The O'Hara, Australie.
L'homme poussa un gémissement étouffé, le visage rendu écrasé contre son oreiller qui, d'ores et déjà recouvert de sueur, serait sans doute aucun, tribut volontaire d'une prochaine machine. La maîtresse de maison avait beau être une grande amie du rêveur, son amour de la propreté était plus forte encore, que l'affection qu'elle portait aux jeunes travailleurs de l'O'Hara. Après tout, un habitat propre, se bornait-elle à répéter, était la première étape pour un esprit saint, quoi que cela puisse bien vouloir dire.
Abandonné aux bras de Morphée, l'endormi était loin d'être en mesure d'adresser la moindre pensée à la compagne du boss, bien trop préoccupé qu'il était, par cette lumière verte qui lui fit plisser les yeux.
Il voulut crier, demander à l'aide, demander mais qu'est-ce qu'il se passe bon sang ? Il y a quelqu'un ? Où suis-je ? Mais sa bouche avait beau s'ouvrir et il avait beau essayer de parler et parler et parler: aucun son ne se fit jamais entendre. Alors il eut l'impression de s'étouffer, de se noyer et quelque part dans les vestiges de l'endroit dans lequel il se trouvait, il perçut le rire d'une tierce personne. Le son n'avait rien de beau, rien qui pouvait indiquer que la personne était en train de s'amuser. C'était pareille au crissement d'une fourchette dans une assiette, d'ongle sur un tableau noir. C'était un son désagréable qui le fit frissonner, mais pas d'une bonne manière.
Il voulait se cacher, fuir dans un trou de souris pour ne jamais en sortir, pour ne plus jamais voir le feu se répandre encore et encore, les corps tomber par dizaines, le sang abreuver la terre et colorer le gazon vert (ou ce qu'il en restait, tout du moins) de ce rouge carmin si caractéristique.
"Laissez-moi," souffla-t-il sans que le moindre son ne s'échappât d'entre ses lèvres. "Laissez-moi, arrêtez s'il vous plaît, arrêtez."
Ses doigts s'enroulèrent autour d'un vulgaire bout de bois, mais le sentiment de sécurité qu'il s'attendit à ressentir à ce geste, ne vint jamais. À la place, ses entrailles se figèrent, comme prises dans un immense bloc de glace. Il inspira. Il expira.
Une silhouette pareille à une ombre surgit dans son champ de vision et le rêveur sursauta, bout de bois brandit à toute hâte. Sa bouche s'était ouverte et nul doute aucun qu'il s'était apprêté à crier quelque chose. Seulement, les mots lui manquèrent et comme un enfant prit par la panique, il laissa un sanglot lui échapper.
"..ar.. tter," fit la silhouette en venant s'agenouiller devant lui.
Il eut beau lever les yeux vers son interlocuteur, il fut bien incapable de voir son visage. Ou plutôt, ce dernier était tellement recouvert de boue sèche et de sang, qu'il le rendait méconnaissable. La silhouette fronça les sourcils et le secoua, mains sur ses épaules.
"..entendez..? ..tter ! ..otter ! ..as le moment de.."
Un éclair de lumière vint faucher la silhouette qui retomba inerte contre lui. Le poids contre son torse le fit d'autant plus paniquer que lorsqu'il prit conscience qu'elle ne fit aucun geste pour se défaire de cette étrange position.
Mort, lui chuchota une voix à l'arrière de sa tête. Encore des morts, des morts et encore des morts, pour toi. Toujours pour toi.
Il hurla, mais aucun son ne passa ses lèvres.
Il pleura, mais personne ne s'en soucia.
Il appela à l'aide, mais personne ne l'entendit.
Il..
".. bout ! Hé, tu m'entends ? Carter, réveille toi !"
L'homme se redressa manu-militari, le visage exsangue et la respiration hachée. À son chevet, un gamin entre quatorze et seize ans lui adressa une mimique inquiète avant de lui tendre un verre d'eau fraîche qui fut accueilli d'un sourire navré.
"Désolé," souffla le dénommé Carter en portant à ses lèvres, l'offrande de l'adolescent. "Je t'ai réveillé ?"
"Tu parles ! Maman m'a levé aux aurores, ça fait déjà un moment maintenant."
Des cheveux blonds rendu presque décolorés par un abus de soleil évident, des taches de son sur un petit nez retroussé et de grands yeux bleu-gris, le garçon laissa apparaître une rangée de dents blanches et presque parfaitement alignées: autant pour la canine supérieure qui manquait de chevaucher sa voisine émaillée, lorsqu'il se mit à sourire timidement.
"Tu as encore fait un de ces rêves bizarre dont tu ne veux parler à personne ?"
Il glissa ses mains dans les poches de sa salopette d'un bleu vieilli par le temps, sachant que l'homme que sa mère hébergeait depuis plusieurs années désormais, n'était guère d'un naturel partageur. En fait, il était si secret que le gamin le soupçonnait de mentir sur certains aspects de sa vie, n'en déplaise à ses parents qui, de nombreuses fois déjà, lui avaient ordonnés de laisser leur pauvre invité/employé tranquille.
Le dénommé Carter haussa les épaules.
"Quelque chose comme ça," répondit-il de manière très évasive.
Ça n'avait beau être que des cauchemars, il n'était pas certains que raconter à qui voulait l'entendre qu'il rêvait d'éclairs de lumière, de guerres apparentes et de morts soit une sage décision. Il aimait sa liberté et tenait moyennement à finir ses jours dans un institut psychiatrique. Enfin, disons plutôt qu'il ne tenait pas à raconter ce genre de choses à un gamin adepte des histoires en tout genre dont la réputation pour les ragots en tout genre n'était plus à refaire. Seth O'Hara avait beau être un bon garçon, il était un garçon qui parlait parfois trop.
"Ouais, je vois," bouda le gamin en récupérant son verre.
Il tourna les talons sans demander son reste, bien qu'il fit un arrêt sur le pas de la porte pour ajouter, après s'être rappelé du pourquoi du comment de sa venue:
"J'oubliais ! Papa a dit que Mrs. Lowe était en route. Son affreux gamin a encore embouti sa bécane, j'te passe les détails."
"Encore ? Je pensais que ses vieux étaient censés le garder à l'œil," ronchonna l'homme qui daignait enfin sortir du lit.
Seth manqua de s'étaler contre le sol lorsque son épaule entra brutalement en contact avec l'encadrement de la porte faute d'avoir regardé où diable il venait de mettre les pieds. Que vouliez-vous ? Difficile était, que de marcher et mater en même temps. Carter bien sûr, ne manqua pas de se moquer du jeune homme. Il dit quelque chose comme c'est adorable et seriez-vous en train de rougir monsieur O'Hara ? Et encore : file d'ici avant que ton copain ne vienne mander ma tête, la jalousie et les enfants, sérieux..
Bien sûr, il eut le droit à un geste particulièrement obscène (qui le fit mourir de rire), des insultes en bonnes et dues formes ("Jaloux de quoi ? T'es qu'un vieux de toute façon, personne n'aime les vieux !") et une porte qui claqua un peu trop fortement contre son battant. Sans doute que s'il avait été une autre personne, ses patrons (et accessoirement parents dudit gosse) n'auraient guère tardé à venir lui exprimer leurs façons de voir les choses, seulement, il s'agissait de Darius Carter et Darius Carter était un homme bien. Il était doux et un peu timide aux premiers abords, franc et joueur, aimait taquiner ses pairs et dieu sait comme jamais l'idée de regarder un gamin autrement que comme un frère, un cousin ou un simple gosse, lui aurait traversé l'esprit. Et Seth, c'était à peu près ça: un petit frère qu'il aimait bien taquiner, parce que et bien, n'était-ce pas son rôle, après tout ? Ils n'avaient aucuns liens de sang, ne se connaissaient que depuis quelques années, mais dieu savait — dieu savait que Darius (puisque tel était son prénom) aurait tout donné pour qu'il continue de propager ses ragots, rire, joue et explore les possibles de la vie.
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Distraitement, l'homme qui avait été recueilli par les O'Hara près de huit ans auparavant, mena sa carcasse jusqu'à la salle d'eau attenante. Il ne prit pas la peine de jeter un coup d'œil au reflet qui lui tourna le dos dans le grand miroir: il le connaissait par cœur. Il savait qu'en s'attardant là-dessus, il n'y verrait qu'un type de taille moyenne taillé comme un porte-manteau. Il avait beau ne plus être aussi maigre que lorsqu'il avait été trouvé, il n'avait pourtant rien à voir avec ses ours de collègues, tout en chair et en muscles qu'ils étaient. Lui, si musculature il y avait (et c'était le cas), elle s'effaçait généralement sous son bleu de travail qu'il portait en tout temps, même lorsque la chaleur menaçait de le cuir sur place. Ses épaules étaient larges et ses bras suffisamment en force pour relever une bécane étalée sur le sol sans que l'on ai à voler à sa rescousse. Sa peau avait fini par perdre ce grain d'albâtre, ce teint blafard et cadavérique après des mois passés à chevaucher dans l'immensité rouge du désert australien et l'âge adulte l'avait doté d'une toison sombre, de son torse à la ligne dessous son nombril et plus encore. Même son visage avait fini par accepter d'abandonner sa bouille de chiot égaré. Il remerciait le ciel chaque soir, d'avoir une mâchoire carrée et une barbe fournie pour l'habiller, parce qu'ainsi, il donnait des airs de ressemblances avec son patron, tuteur et sauveur, tout aussi noir de cheveux qu'il était.
L'examen mental aurait sans doute pu s'étaler encore un peu, si l'eau sous laquelle il s'était jeté, ne s'était pas soudainement refroidie. En jurant contre le ballon d'eau chaude qui n'en faisait décidément qu'à sa tête, Darius écourta son petit plaisir matinal (non, pas celui-ci), coupa l'arrivée d'eau, attrapa une serviette de bain dont il vint entourer sa taille et s'extirpa de la cabine de douche. D'un geste mécanique, il essuya la buée du large miroir et expira longuement lorsqu'il croisa son regard si vert, si semblable aux éclairs de couleurs de ses rêves qui ne cessaient de faire pleuvoir les morts. Avec humeur, Darius Carter se dit que cette journée allait être longue. Dieu sait comme il le sentait gros comme une patate.
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"Mrs. Lowe," accueilli-t-il plusieurs dizaines de minutes plus tard, d'un ton dangereusement bas et profondément irrité. "Je suis curieux de savoir ce qui vous amène encore à moi."
Une chemise en flanelle serrée autour de la taille, un jean rentrée dans des bottes en cuir, des cheveux blonds cascadant sur une poitrine généreuse, le tout surmonté d'un akubra (chapeau de cowboy australien): Mrs Lowe ne fit même pas mine de paraître gênée ou au mieux désolée.
"Vous savez ce que c'est, les enfants," dit-elle en levant les yeux au ciel. "Ils détruisent tout ce qu'ils touchent."
Bon d'accord. Peut-être qu'en effet, Darius pouvait concevoir cela. Ce qu'il ne pouvait guère concevoir en revanche, fut que cette mère ne laissât son affreux rejeton mettre sa vie en danger continuellement et accessoirement, qu'elle le laisse réduire à néant, le travail qu'il ne cessait d'effectuer sur l'engin motorisé. En soupirant, il fit signe à deux types du garage, d'apporter la victime de l'inconscience d'une famille à l'intérieur, afin qu'il puisse y jeter un coup d'œil.
"Quand il n'y aura plus rien à détruire..," qu'il grogna sans s'adresser à personne en particulier.
Les deux hommes qui passèrent à ses côtés, traînant la carcasse d'une Triumph Tiger de 1949 derrière eux, étouffèrent un rire. Nul doute que lorsque ce bon vieux Darius ne serait plus en mesure de redonner vie à la bécane, le paternel de l'affreux môme se chargerait de lui trouver un nouveau jouet. C'était à en briser des cœurs.
"Alors ?" s'impatienta Mrs. Lowe. "C'est réparable?"
Darius poussa un profond soupire, le buste incliné au-dessus de l'engin, il passa une main sur son crâne rasé à l'arrière (et sur les côtés, cadeau de Seth qui lui avait assuré que ce style ferait fureur un jour, et que non, le dessus long n'était pas bizarre, bordel t'es vraiment un vieux rabat-joie!) avant de pivoter vers sa cliente.
"À vue d'œil, ouais. Mais ça va vous coûter un bras, comme d'habitude. Le mieux serait encore d'en acheter une neuve, franchement.."
Il eut une pensée pour le concessionnaire voisin qui devait sûrement faire fortune avec ces gens-là.
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À dix-huit heures tapantes, Darius avait quitté l'Alice (surnommée ainsi par la plupart des habitants, bien que la ville fût en réalité nommée Alice Springs) et prenait désormais la direction de l'O'Hara, dans l'Outback. Il s'agissait-là d'une routine apaisante.
Se lever, aller bosser, prendre une pause déjeuner aux alentours de midi, reprendre le boulot, rentrer chez lui pour dîner avec ce qu'il avait fini par considérer comme étant sa famille après des années.
Tout ça lui avait demandé des années d'efforts. Darius se rappelait sans peine l'état dans lequel il avait été découvert, grièvement blessé bien des années plus tôt. Personne ne savait comment il avait atterri en plein désert. Seize, peut-être dix-sept ans et le môme qu'il avait été avait manqué de perdre la vie due à une grande perte de sang et une multitude de blessures à faire pâlir le plus endurci des soldats. Pour faire bonne mesure: il avait été incapable de se souvenir que ce soit son prénom, son nom, son âge et sa date de naissance ou même tout ce qui concernait sa vie d'avant. Même sa langue et/ou accent natif n'avaient pu le trahir, puisqu'une année durant, il avait été incapable de prononcer le moindre mot. Les médecins avaient été net là-dessus: c'était plus que normal. Un tel traumatisme laissait ses marques, physiques comme psychologiques.
Lorsqu'il avait parlé, un an jour pour jour après avoir été retrouvé déshydraté au possible, il était alors déjà habitué au dialecte du coin et mimétisme oblige, puisque n'ayant aucun souvenir de sa vie d'avant, s'était exprimé comme s'il était né sur le continent.
Autant dire que ça n'avait aidé ni les autorités compétentes, ni personnes d'autre.
Le seul vestige d'identité qui avait été trouvé avec lui, avait été une lettre rédigée à même un étrange papier — du parchemin leurs avait-on affirmé — dont l'encre avait malheureusement bien trop coulée pour être lisible. Seule les lettres A, R, I et T, E, R avaient été lisible dans l'en-tête et après avoir consulté le registre des prénoms du coin, tous s'étaient accordés à dire que Darius Carter était ce qui devait sans doute se rapprocher le plus de l'identité secrète du jeune amnésique (enfin, plus pour l'un que pour l'autre, puisqu'il s'avéra que Darius était en fait, le nom du père de Charles O'Hara). Et comme ce dernier n'y accordait pas plus d'attention que cela, Mrs et Mr O'Hara, avec son accord, l'avaient ainsi baptisé, devenant par la même occasion alors: ses tuteurs légaux.
Cette histoire avait fait le tour du continent comme une traînée de poudre: l'amnésique retrouvé, le garçon-qui-a-oublié, le type-aux-cicatrices parce que, et bien, des cicatrices, il en avait mais une en particulier que personne ne pouvait prétendre ne pas voir, puisque la cicatrice en question était incrustée à même son front et formait un drôle d'éclair.
Heureusement, passée la première année, la superstar qu'il avait été avait cessé d'attirer les regards. Aujourd'hui, Darius Carter était un type comme un autre. Il avait un boulot, une famille, des amis, des petites amies — pas toutes à la fois, qu'on se le dise — Darius Carter était un homme heureux. Ignorant des trois-quart de sa vie avant tout ça, bien sûr. Mais un homme heureux.
Et tant pis pour le manque qu'il ressentait constamment.
Tant pis pour le creux dans sa poitrine.
Tant pis pour les cauchemars.
Tant pis pour cette guerre qu'il savait n'être qu'un rêve — qu'il se persuadât n'être qu'un rêve.
Les doigts serrés autour du volant, l'homme fit le vide dans son esprit, comme il le faisait à chaque fois que ses pensées commençaient à se faire déplaisantes puis, les yeux rivés sur la route de sable rouge, il laissa son esprit dériver sur le ragoût que Ma devait sans doute avoir attablé, vue l'heure.
Il appuya sur l'accélérateur, inconscient de l'ombre au-dessus de lui.
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L'ombre suivit la Ford métallisée qui, de plus en plus, s'enfonça dans l'Outback. Ses sourcils étaient froncés, un sentiment d'excitation pulsait doucement dans sa poitrine lorsqu'elle tira sur le manche de son balai, prenant ainsi plus d'altitudes. Le soleil avait beau avoir entamé sa descente, elle ne voulait prendre aucun risque quant à la possibilité d'être vue ou non, par son apparente cible. Elle trouvait déjà étrange que celui-ci n'ai pas eut l'air de remarquer sa présence alors qu'elle avait quasiment passé la journée à le suivre. Où était donc passée la vigilance de ce type ? Pourquoi avait-il passé la journée à retaper des boîtes de conserve à mains nues, lorsqu'il lui suffisait de brandir sa baguette magique pour tout arranger, ni vu, ni connu ?
L'ombre renâcla. Elle n'aimait pas ça. On lui avait vendu de telles histoires sur ce type, que ce à quoi elle avait assisté.. À moins qu'il ai prétendu de pas l'avoir vu ? L'ombre fronça les sourcils. Il n'était pas impossible que devant les moldus, ce type ai prétendu ne pas l'avoir remarqué. Elle se dit qu'il devait être doté d'un grand sang froid, pour rire et discuter aussi paisiblement avec ses collègues tout en sachant qu'elle était à ses trousses. La colère l'envahit. N'avait-il donc aucun respect ? Se croyait-il tellement au-dessus des autres, que prendre la peine de signaler à son poursuiveur qu'il avait été grillé, ne lui avait pas paru utile ?
Non, se dit l'ombre. Ce n'était pas digne d'un gryffondor. Ces bâtards rouges et ors sautaient sur la moindre occasion pour tapager. Alors pourquoi par Merlin, celui-là ne répondait de rien ?
Cette situation se devait d'être éclaircie.
L'ombre se coucha sur son balai, fondit dans les nuages pour ne réapparaître que lorsque la Ford s'arrêta, devant une bâtisse imposante. Alors, en suspension parmi les cieux, elle observa l'homme arranger son chapeau sur sa tête, claquer sa portière et la verrouiller avant de se diriger vers l'entrée. Il ne prit pas la peine de s'annoncer, prouvant qu'il devait certainement habiter là. L'ombre rejoignit le sol en quelques secondes, agita sa baguette magique, se désillusionnant ainsi. Un coup d'œil par-delà la fenêtre, lui apprit que sa cible avait déposé son chapeau sur une porte manteau après l'avoir débarrassé de la poussière rouge. Elle le vit se diriger vers une femme âgé, femme qu'il embrassa sur la joue, avant de la contourner pour aller ébouriffer la tignasse d'un adolescent qui ne manqua pas de le houspiller.
Manuellement, sa cible mit la table, déposa huit assiettes et les couverts qui allaient de paire.. tout ça sans jamais faire l'usage de sa baguette magique.
L'ombre ne comprenait pas.
L'ombre commençait à voir sa patience s'amenuiser sérieusement.
Et comme elle n'aimait pas ça, elle agita sa baguette, jeta à peine un regard à l'oiseau qui naquit de la brume argentée.
"Dis au Maître que la situation demande une enquête poussée," souffla-t-elle sans se défaire de cet air profondément irrité. "Dis lui que c'est important, que quelque chose ne vas pas, que je reste pour enquêter."
L'oiseau fila à tire d'ailes.
Et l'ombre ?
L'ombre décida qu'elle collerait sa cible jusqu'à tirer cette histoire au clair.
Pourquoi, par Merlin, Harry-putain-de-Potter vivait-il parmi les moldu ?
N'hésitez pas à lâcher une review pour que je puisse savoir ce que vous en avez pensé !
