: COME BACK TO ME (Reviens-moi) :
Tenten avait un mauvais sentiment quant à la stratégie conçue pour la guerre. Changer brusquement de méthode de combat ne la rassurait pas du tout et elle trouvait d'ailleurs l'idée complètement folle - bien que les Nara fussent loin de l'être. Mais quand même ! Toute leur vie les shinobis étaient habitués à être entraînés par équipe de trois, et voilà qu'ils devaient s'adapter au style de shinobis qu'ils ne connaissaient non seulement pas, mais aussi qu'ils n'avaient jamais vu ? C'était de la folie, et le pire était qu'elle avait l'impression d'être la seule à en était consciente.
Mais ce qui la dérangeait par-dessus tout était le fait qu'elle serait loin de son équipe durant la guerre, et ça non. Elle considérait son équipe comme étant sa famille. Et elle devait être là pour veiller sur eux. Surtout parce que l'un des membres, Neji, avait une tendance stupide à n'avoir aucun n'amour propre et à ne pas hésiter à se lancer dans la galère sans même penser à son angle mort.
C'était à croire qu'il le faisait exprès.
Depuis que Neji et elle se connaissaient, Tenten avait toujours gardé un oeil sur lui. C'était un accord qui s'était établi naturellement entre eux deux, ce au fil des années. Gai sensei et Rock Lee s'entrainaient ensemble, la laissant elle et lui se débrouiller. C'était ainsi que cela fonctionnait : Neji se chargeait de se battre contre l'ennemi au corps à corps pendant qu'elle protégeait ses arrières.
Ils se battaient ensemble.
Mais à cause de cette fichue guerre et des damnés Nara, elle ne pourrait pas veiller sur lui, et elle ne pouvait pas s'enlever ce sentiment que quelque chose n'allait pas.
La stratégie était simple : diviser les shinobis en fonction de leur style de combat. Elle combattrait par conséquent avec les ninjas au style offensif qui utilisaient le style longue portée, et lui avec exactement le contraire, au corps à corps. Neji avait en plus la particularité de défense grâce à son kaiten.
Comment pourrait-elle savoir si Neji, Lee et Gai allaient bien ?
Elle détestait ce plan.
Ce fut dans cette humeur massacrante que Tenten rentra chez elle, suivie de Neji, qui restait silencieux.
Plus tard, il tenta de la rassurer. Il était occupé à attacher son hitai-ate quand il lui parla, adossé contre le mur de sa chambre.
- Nous serons plus efficace ainsi, dit-il avec fermeté. Tenten.
Celle-ci, assise sur son lit, ne lui offrit même pas l'honneur d'une réponse. Bras croisés et sourcils froncés, elle fixait le sol, agacée. Neji, lui, l'observait à travers son reflet dans le miroir avant de secouer la tête. Tenten s'inquiétait toujours trop.
La kunoichi finit par soupirer. Bien sûr, la guerre était dangereuse et elle se sentait honorée d'y participer, de protéger son village. Mais c'était juste que... elle avait un mauvais pressentiment. Et Tenten faisait toujours confiance en son instinct. Cette fois-ci, elle ne le sentait pas. Non pas qu'ils allaient perdre, mais elle avait la nette impression qu'ils sous estimaient énormément leurs ennemis, et qu'ils se jetaient tout droit dans la gueule du loup...
Et personne ne pouvait le lui retirer.
Neji fronça les sourcils et se détacha du mur, et vint se positionner face à elle. Il toucha son épaule, mais elle le repoussa :
- Je ne suis pas d'humeur Neji. J'ai l'impression que même toi tu es assez stupide pour être d'accord avec cette stratégie !
Il lui lança un regard froid.
- Arrête tes bêtises, trancha-t-il sèchement. C'est une guerre. La stratégie est au mieux pour qu'on la remporte. Il n'y a pas de toi, ni moi, ni de team Gai. Il y a juste les Alliés et ce n'est certainement pas un jeu.
Tenten le fusilla du regard. Neji avait toujours eu une sèche manière de lui faire comprendre son point de vue. Généralement cela ne l'agaçait pas, mais là si. Ce n'était absolument pas le moment de la réprimander.
- C'est une guerre, dit-elle en le fixant. Nous serons en danger H24. Et ce ne sera pas des inconnus qui vont protéger ton angle mort, Neji. Au final, c'est chacun pour soi. Ce plan est juste nul, et je ne comprends pas pourquoi il n'y a que moi qui le voie !
Elle avait vociféré la dernière phrase, poing serré. Neji l'observa en silence, attendant qu'elle se calme.
Au final il s'approcha d'elle et s'agenouilla devant elle.
Lentement il dit, l'air extrêmement grave :
- Alors je serai deux fois plus vigilant.
Yeux plantés dans le blanc laiteux des siens, Tenten ne répondit pas. Elle savait qu'il avait raison, néanmoins cela n'arrangeait rien à ce qu'elle pensait - ils courraient droit à leur perte. C'était chacun pour soi.
- Je ne vais pas partir, assura-t-il.
Et comme pour appuyer ses dires il lui prit la main avant qu'elle ne puisse se dérober. Il caressa sa paume avec un geste rassurant, l'expression tendre.
- Tu peux me faire confiance, ajouta-t-il avec douceur. Je te le promets.
Tenten sentit ses yeux piquer alors qu'elle l'observait, l'air grave.
Je ne veux pas te perdre, pensa-t-elle lourdement.
Ces mots étaient lourds dans sa gorge, et elle déglutit difficilement. Elle ne voulait pas les énoncer. Les dire revenaient à avouer qu'il y avait un risque qu'il s'en aille, et elle ne voulait pas l'admettre. Ils allaient remporter la guerre, sains et saufs.
Elle n'avait pas besoin de lui rappeler qu'il comptait énormément pour elle et qu'il devait faire attention.
Neji était très intelligent. Il savait tout ça. Le lui dire était inutile.
Pourtant elle demeurait inquiète.
Elle lâcha sa main :
- Tu vas être en retard pour ta mission, lui rappela-elle. Tu devrais y aller.
Il y eut un silence, mais Tenten n'ajouta rien d'autre.
- Bien, dit-il sèchement.
Il l'observa un moment, comme pour vérifier quelque chose, mais elle tourna la tête. Elle voulait être seule avec elle-même. Il finit par acquiescer et partir.
La première chose que fit Neji lorsqu'il ouvrit les yeux fut de grimacer. Il avait mal au crâne mais rien de trop difficile. Il s'assit (il était allongé dans un lit) et comprit qu'il était dans unes des tentes aménagées en un pseudo hôpital quand il remarqua qu'un autre shinobi était allongé, blessé, non loin de lui.
Neji leva les doigts pour toucher ses yeux.
- L'utilisation excessive de ton byakugan à faillit bruler tes cellules, expliqua une voix que Neji connaissait oh que très bien à sa droite.
S'il était surpris, il ne le montra bien sûr pas. Tenten était assise juste à sa gauche, sourcils froncés par l'inquiétude.
- Je vais bien, lui dit le Hyuuga avant qu'elle ne le lui demande.
- Ah. Bien sûr, persifla-t-elle, sarcastique. C'est sûr que si tu allais bien, je ne serais pas là à m'inquiéter.
- Tu abuses.
- J'abuses ?
Sa voix monta dans les aigus, confirmant ses soupçons.
Elle était en colère. Très. Elle ne dit rien après, et il décida de ne rien ajouter. Il n'était pas d'humeur à se disputer avec sa fiancée, non non.
Il l'observa néanmoins. Ils ne s'étaient pas vus depuis deux semaines et c'était ainsi qu'ils se retrouvaient, lui à l'hôpital et elle sur les nerfs.
Heureusement elle allait bien. Il ne discerna ni blessures ni symptômes inquiétants - elle avait seulement l'air fatigué. Elle avait bronzé, et il trouva que cela lui allait mieux. Malheureusement ses sourcils froncés et ses bras croisés lui rappelèrent aussi qu'elle lui en voulait énormément.
Quand Neji essaya de s'asseoir pourtant, elle se leva aussitôt et fut à ses côtés en un clin d'oeil, soudainement inquiète.
- Non, hors de question que tu bouges. Shizune m'a dit que tu dois te reposer, Neji. Reste allongé.
Elle posa ses mains sur ses épaules pour le forcer à s'allonger, mais Neji ne se laissait pas faire. Il leva les yeux sur elle et répliqua avec fermeté :
- Je suis parfaitement capable de savoir si j'ai besoin de repos ou non.
- Ah oui ? Tu ne serais pas là sinon !
Il leva les yeux au ciel, et erreur, elle ne le manqua pas.
Elle se redressa et posa une main sur sa hanche, pointant avec accusation son index dans sa direction.
- Non sérieusement Neji ! Utiliser son Byakugan dix-sept heures d'affilé ? C'est à croire que tu le fais exprès, ma parole !
Elle chuchotait mais hurlait presque. Neji, qui s'était assis, tenta de la calmer :
- Je maîtrisais la situation.
- Oh ! Alors j'aimerais bien te voir quand tu ne maîtrises pas la situation.
Il agrippa brusquement son avant bras pour qu'elle se calme.
- Tenten ! Calme-toi.
Tenten vit rouge.
- Tu oses me demander de me CALMER ?
Neji leva brusquement son index sur sa bouche et fronça les sourcils. Il désigna le blessé du menton et dit de sa voix grave et basse :
- Tu ne veux pas le réveiller.
Tenten secoua la tête et se détacha de lui. Elle croisa les bras et lui tourna le dos.
Neji poussa un long soupir et attrapa sa taille afin qu'elle s'asseye sur son lit. Il ne s'attendit pas à ce qu'elle se laisse faire, mais contre toute attente elle ne riposta pas. Il l'assit sur ses propres genoux et passa son bras dans son dos pour la rassurer.
Elle l'observa, silencieuse.
Il caressa l'intérieur de sa paume avec son pouce et planta son regard d'améthyste dans le sien.
- Mon travail, dit-il avec profondeur, c'est de contribuer à tous afin que l'on remporte cette guerre. Je ne compte pas me ménager.
- Comment tu comptes faire ça si tu te mets si bêtement en danger ? Questionna-t-elle d'une voix blessée. Neji.
- ...Je maitrisais la situation, répéta-t-il ensuite, et elle secoua la tête.
- Je te déteste.
- C'est faux.
Elle ne le repoussa pas quand il passa sa main derrière sa nuque pour l'embrasser. Juste un petit baiser, mais Tenten se sentait déjà moins énervée.
- Tenten, appela-t-il tel une prière.
Et lorsqu'elle sentit ses doigts la caresser sous son tee-shirt, sa paume se poser sur sa joue, son odeur ennivrer ses sens et sa bouche l'embrasser profondément, elle oublia tout.
Tenten ne vit pas le coup venir. Elle rata la scène où Neji se lança dans le dos de Hinata pour la protéger elle et Naruto. Elle rata le moment où il fut transpercé.
Néanmoins, elle les entendit crier.
Naturellement tout le monde criait - c'était la guerre.
Mais ces cris là étaient différents. Ils étaient entre l'agonie, le choc, le désespoir et... et la douleur. Et ce fut comme si ces cris là l'appelaient. Elle ne reconnut pas la voix, pas tout de suite. Mais elle se sentit comme... concernée.
Appelée.
Elle tourna la tête et reconnut Hinata. Et Naruto. D'abord elle ne comprit pas la scène - les deux étaient à genoux, et elle était à deux doigts de leur hurler que l'heure n'était pas au repos, mais elle remarqua autre chose. Ils n'étaient pas les seuls par terre.
Un corps, inerte, gisait à leurs côtés.
Et Tenten, comme dotée d'un sixième sens, sut.
C'était comme si une voix, intérieure et abominable, lui disait qu'il fallait qu'elle aille voir de plus près ce qu'il se passe.
Elle se mit à courir au rythme des battements de son cœur, esquivant les coups qui lui étaient adressés, et enfonçant un wakisashi pile dans la trachée d'un zetsu. Du sang gicla sur son visage, mais elle ne s'arrêta pas de courir.
Ba-boum-ba-boum-ba-boum.
Quand elle arriva, elle pleurait déjà.
- Neji !
Elle arriva pile au moment où il s'éteignait et elle s'effondra à genoux devant lui.
- Non ! Neji, non ! Réponds-moi ! Hurla Tenten en agrippant sa veste, mais il restait horriblement figé.
Elle s'arrêta.
Il était beaucoup plus pâle que d'habitude... Et son visage... il était ensanglanté, mutilé et sale, mais ses traits étaient indéniablement relâchés.
Ses yeux se posèrent contre son gré sur son front.
Pâle. Immaculé.
La marque... avait disparue.
Soudainement elle peina à respirer normalement. Son coeur trembla beaucoup trop vite dans sa poitrine, et elle dû agripper son cou pour respirer. Ses yeux s'écarquillèrent de frayeur, et elle se mit à trembler violemment. Tenten le lâcha, en état de choc.
Elle compris qu'il était trop tard.
- RÉPONDS-MOI ! Ordonna-t-elle brusquement en le secouant. Tu m'a promis alors réponds-moi, tu m'entends ! (Elle renifla.) J'ai dit...
Sa voix s'étouffa dans des trémolos, et elle ne sursauta même pas quand Lee posa sa grande main sur la sienne.
- Tenten...
Sa voix forte et grave était remplie de larmes. Cela ne fit qu'agrandir son mal. Il la serra contre lui dans une étreinte d'ours, et elle mordit ses lèvres pour se calmer, poing serré contre la veste de son meilleur ami.
Je ne vais pas partir.
Je te le promets, Tenten.
Elle ferma les yeux.
Menteur.
Tu m'avais promis.
Ce fut à ce moment-là que son coeur, sa vie, mais aussi son âme la quittèrent.
Pour ceux qui me connaissent sur ce site vous verrez un peu ce nouveau post comme une insulte (je crois).
Je SAIS que je dois updater Echecs et Maths. Je réfléchis juste à comment je vais le faire.
Mais j'ai tellement d'inspiration pour cette histoire...Et puis j'ai envie de l'écrire depuis que Kishimoto a tué Neji comme un lâche, alors voilà.
Ce qui est cool c'est que, dans mon histoire, Neji revis ;)
Review quand même ? La suite est déjà écrite :D
