Résumé plus complet : Qui a dit que les Serdaigle étaient des élèves sérieux et sans histoire ?
Tout droit venue de France, une jeune fille au passé douloureux va découvrir Poudlard et son monde, se lier d'amitié et former un groupe clandestin au but très particulier. Mais tandis qu'un événement capte l'attention de tous les élèves, une personne œuvre dans l'ombre pour dissoudre le gang...
Née d'une rencontre atypique, cette histoire est un réel projet. Ce tome, pensé et écrit à plusieurs, est le premier d'une saga retraçant les différents parcours d'un groupe d'amis durant des périodes plus ou moins difficiles où les choix qu'ils prendront seront décisifs de leur avenir. De Poudlard au Ministère de la Magie en passant par l'Ordre du Phénix, suivez le destin d'un gang peu ordinaire.
Seuls les personnages principaux nous appartiennent. Tout l'univers magique, le décor et les personnages de fond appartiennent à J.K. Rowling, créatrice de Harry Potter et de son monde merveilleux.
Ce 1er tome est divisé en deux parties.
PREMIÈRE PARTIE : REGROUPEMENT ATYPIQUE
Un Soir d'octobre chez les Serdaigle
Elle avançait d'un pas rapide et nerveux, frappant le sol de ses talons. L'orage grondait au dehors et semblait refléter son état intérieur. Les paroles du Choipeau magique résonnaient dans sa tête :
- Hum... De l'intelligence, oui, un don certain pour la magie... Mais un goût pour les mauvaises farces... Un sale caractère... OH, et un goût pour la remise en cause de l'autorité ?! Je vois que tu n'aimes pas perdre... Tu serais très bien à Serpentard...
A ce moment elle s'était tendue, le Choipeau avait repris.
- De la colère ? Serpentard ne t'inspire guère ?
Ce à quoi elle avait fortement pensé un non catégorique.
- Tu as pourtant tort, je me demande pourquoi tu ne veux pas, Serpentard est une grande maison, ayant éduqué des sorciers très puissants.
Elle s'était mise à trembler de colère et criait non dans sa tête.
- Mais si cela te met dans un tel état, il ne vaut mieux pas insister. Dans ce cas, tu seras très bien à la maison Serdaigle, tu disposes d'une grande aptitude magique... SERDAIGLE !
Cet entretien avec le Choipeau avait fait remonter de mauvais souvenirs. En plus, comme si cela ne suffisait pas, elle avait eu droit à un discours moralisateur de la part du directeur de Serdaigle, un certain professeur Flitwick. Une espèce de petit bonhomme qu'elle aurait pu écraser avec le pied ! Heureusement que le professeur Dumbledore, le directeur de l'école, était venu à son aide et avait calmé ce petit professeur lui disant qu'il était tard, qu'elle devait certainement être fatiguée, et que le lendemain serait une dure journée, puisqu'il fallait non seulement qu'elle assiste à ses premiers cours, mais aussi qu'elle rattrape son mois de retard.
En effet, en ce soir d'octobre 1986, Amélia arrivait tout droit de l'Académie de Beauxbâtons, située en France. Suite à quelques problèmes, elle avait été contrainte à quitter l'Académie, et son oncle, professeur à Poudlard, avait appuyé son dossier d'inscription à l'école de sorcellerie de Poudlard. C'est non sans mauvaise humeur qu'elle avait découvert le magnifique château de l'école, ou qu'elle avait rencontré le professeur Dumbledore et les directeurs des différentes maisons, ne voulant voir que son oncle, ou à défaut, son lit. Seulement son oncle n'était malheureusement pas là.
Après avoir refusé de se faire accompagner jusqu'à sa salle commune, mais s'en étant fait expliquer le chemin, elle s'était donc mise en route, ruminant ses mauvaises pensées.
- Ah, bah quand même ! dit-elle en arrivant devant une porte. Il est interminable ce château !
Il n'y avait pas de poignée, juste un heurtoir en forme d'aigle. Elle frappa. L'aigle se mit à parler.
- Je ne suis pas raisonnable,
Je brûle pourtant je ne suis pas à proprement parler du feu,
Celui qui me ressent mène une quête sans relâche pour atteindre son objet,
Je corresponds à un ensemble d'états, mettant celui qui me ressent dans tous ses états.
Là, c'était la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! Une énigme ! Et puis quoi encore! Mais qu'est-ce que c'était que cette maison de fous ? Elle essaya quand même de chercher, mais son esprit était tellement plein de son ras-le-bol qu'elle n'arrivait pas à se concentrer. Elle commença à s'énerver, et frappa la porte à coup de poings. Mais cela n'avait aucun effet. Elle enrageait.
Elle s'appuya contre le mur du côté pour essayer de reprendre son calme, lorsque surgit de nulle part une jeune fille. Amélia se demandait comment il était possible qu'elle ne l'ait pas entendue arriver, le château étant tellement silencieux mis à part les coups de tonnerre. Cette jeune fille se dirigeait négligemment vers la porte, le regard lointain, comme si elle voyait quelque chose que d'autres ne pouvaient pas voir, ses longs cheveux châtains flottant derrière elle. Elle passa devant Amélia, sans la voir apparemment. Elle frappa et l'aigle reposa son énigme. Après quelques instants de réflexion, la jeune Serdaigle répondit.
- Hum... Je dirais la passion : ce n'est pas raisonnable, vu l'obsession qu'elle crée; on parle du feu de la passion; ça crée une obsession, donc tant qu'on a pas atteint son but on continu à chercher; la passion enveloppe l'amour, la haine, la colère...
- Réponse exacte! répondit l'aigle. Et bonne analyse ! ajouta-t-il alors que la porte s'ouvrait.
Mais oui ! La passion ! pensa Amélia en s'en voulant de ne pas avoir su répondre.
- Merci ! J'ai cru que je n'allais jamais réussir à entrer ! lança Amélia.
Mais la jeune inconnue entra dans la salle commune, sans même un regard... Amélia était outrée, comment pouvait on l'ignorer à ce point ! Une voix s'éleva derrière elle.
- Ne t'inquiète pas, elle est toujours comme ça, elle devait être perdue dans ses pensées bizarres, comme d'habitude.
Amélia se retourna et vit un petit élève, qui devait être en première ou deuxième année.
- Ah...
- Tu es nouvelle? Je ne crois pas t'avoir déjà vu...
- Oui, je viens juste d'arriver.
- Bienvenue ! Je m'appelle Enguerrand.
- Moi c'est Amélia. On ferait mieux de rentrer avant que la porte ne se referme et pose une nouvelle énigme...
- Oui, tu as raison.
Ils pénétrèrent tous deux dans la salle commune. C'était une pièce grande et arrondie, très espacée. Malgré la nuit et le mauvais temps, on pouvait distinguer par les grandes fenêtres les montagnes alentours éclairées occasionnellement par des éclairs. C'était magnifique.
- Je suis en première année. Et toi ? reprit Enguerrand.
- En cinquième année.
- Wow !! L'année des BUSEs ! Ça ne doit pas être simple d'arriver en cours de route comme ça.
- J'ai étudié à Beauxbâtons avant.
- Et alors ?
- Et alors ? Beauxbâtons est la meilleure académie que je connaisse, le travail est de rigueur ! Si j'ai pu m'en sortir là-bas, je ne vais avoir aucun mal à étudier ici, répliqua Amélia, convaincue.
- Moi j'ai trop peur de ne pas être à la hauteur, s'inquiéta Enguerrand. L'année vient à peine de commencer et j'ai déjà du mal à comprendre certaines choses.
- La clé lorsqu'on est médiocre est de travailler en groupe.
- Mais je ne connais personne, j'ose pas aller vers les gens, avoua Enguerrand, rougissant.
- Je suis sûre que tu n'es pas le seul sorcier timide dans cette salle commune. Tout le monde est un peu impressionné lorsqu'il arrive dans un nouvel endroit, tu ne dois pas t'inquiéter, mais il faut un minimum aller vers les autres, ou au moins montrer que tu es ouvert. Sinon tu t'isoles tout seul, et c'est dommage.
Le petit Enguerrand marmonna quelques mots d'assentiment, mais il ne semblait pas convaincu. Amélia regarda alors autour d'elle. Après tout, elle aussi allait devoir s'intégrer.
Une atmosphère sérieuse et paisible se dégageait de la salle commune de Serdaigle. Quelques groupes étaient confortablement installés à discuter auprès du feu, certains assis à même le sol, d'autres dans des fauteuils. Quelques tables étaient disposées un peu partout, et un certain nombre d'élèves semblait faire ses devoirs, seuls ou en groupe. Tout ça n'avait pas l'air très réjouissant pour la nouvelle élève qui aimait avant tout l'animation. C'est alors qu'elle aperçut un petit groupe composé d'élèves d'âges variés. Amélia se frotta les mains et décida de s'avancer vers le groupe, entraînant un Enguerrand apeuré.
- Tu es sûre que c'est une bonne idée ?
- Mais oui, ne t'inquiète pas, on y va tous les deux, moi aussi j'ai besoin de m'intégrer, sinon cette année sera terriblement triste et ennuyeuse, dit Amélia entre ses dents.
En approchant, Amélia entendit que les plus vieux donnaient des conseils, ou rassuraient des première année sur plusieurs points, comme les cours ou Rusard, le surveillant de l'école. C'était donc une bonne idée de s'être dirigée par ici, elle allait pouvoir en apprendre un peu plus sur le fonctionnement de Poudlard, et Enguerrand allait peut être prendre de l'assurance. Un garçon d'une quinzaine d'année terminait d'expliquer à une petite fille en pleurs que l'aigle gardien de la salle commune n'était pas là pour juger de l'intelligence des élèves mais pour leur donner un défi.
- Mais ne pleure pas, et n'écoute pas ceux qui te disent que tu n'as pas ta place à Serdaigle tout ça parce que tu as parfois du mal à répondre aux énigmes. Ca arrive à tout le monde, même à moi, qui suis en septième année. Et je suis sûr que c'est déjà arriver à tes camarades qui t'embêtent.
Amélia en profita pour intégrer la conversation.
- Mais oui, il a raison, regarde moi, pas plus tard que tout à l'heure, j'ai cru que je n'allais pas pouvoir entrer, je n'arrivais absolument pas à trouver la solution, il a fallu qu'une autre élève donne la réponse, et je suis en cinquième année.
Tous les regards se tournèrent alors vers la nouvelle venue. Amélia se sentit comme passée aux rayons X.
- Euh… Bonsoir ! tenta t-elle pour renouer le dialogue. Je suis Amélia Delprés, je suis nouvelle.
- Nouvelle ?
- Comment ça nouvelle ? En cinquième année ?
- Une nouvelle en cinquième année ? C'est possible ça ?
- Bah apparemment oui…
- Je crois que c'est déjà arrivé une fois, mais je ne me souviens pas vraiment.
- Ah oui ? C'est la première fois que j'entends ça moi.
- J'ai lu que ça pouvait arriver en cas de circonstances exceptionnelles.
- Circonstances exceptionnelles ? Quoi par exemple ? La mort des parents, un déménagement ? Attendez, je ne comprends pas… Direct en cinquième année ? Ou c'est parce qu'on peut faire des transfert avec les écoles étrangères ? Mais on n'a pas le même système, si ?
- Je ne sais pas…
La jeune fille restait effarée. Au lieu de lui souhaiter la bienvenue, tout le monde la dévisageait et proposait sa version de la situation. Elle pensait bien qu'ils seraient surpris, ce n'est pas courant ce genre de transfert, mais tout de même ! Quel manque de savoir vivre ! C'est alors que la petite élève qui pleurait tout à l'heure tira sur la manche d'Amélia, pour lui attirer l'attention.
- Tu es nouvelle alors ? Tu viens d'où ?
- Je viens de France, elle regarda les autres qui s'étaient tu et semblaient à présent lui accorder leur attention. Je viens de l'Académie Beauxbâtons.
- Bienvenue alors, moi c'est Clara ! dit la première année en souriant.
- Merci ! Et je vous présente Enguerrand, qui est en première année.
- Bonsoir, prononça le garçon du bout des lèvres.
- Mais je le connais lui, n'est ce pas Enguerrand ? Clara continuait de sourire, et Enguerrand lui sourit également, il semblait rassurer.
- Tu viens donc de Beauxbâtons ? Et pourquoi tu as changé pour Poudlard ?
- Oh, eh bien, j'ai eu quelques problèmes là bas, et comme je n'ai plus de famille en France, mon oncle qui est professeur ici a pensé que c'était mieux pour moi.
- Des problèmes ? Quel genre de problème ? lui demanda une grande fille blonde, l'air suspicieux.
- Oh rien de bien grave, répondit Amélia en rigolant, ne vous inquiétez pas !
- Ton oncle est prof ici ? C'est qui ? Enguerrand semblait se sentir de plus en plus à l'aise.
- C'est le professeur Ephistas, qui enseigne la Défense Contre les Forces du Mal.
- Wow cool !
- Pas un mauvais prof.
- Je l'aime bien, il est gentil.
- On lui demande pas d'être gentil mais compétent, rétorqua un élève. Et il me semble l'être.
Un silence s'installa, durant lequel Amélia se sentit de plus en plus mal à l'aise. Elle décida de changer de sujet.
- Dites, qu'est ce qu'il y a comme trucs sympas à faire ici ?
- Je viens juste d'arriver ici alors je n'ai pas trop eu le temps de m'intéresser à ça... bredouilla Clara.
- Il y a plusieurs clubs, répondit une élève plus vieille. Le club d'échecs, celui d'arithmancie...
- Je pensais à quelque chose de drôle ! Comme un club de casse-pieds, ou un club de vampires qui s'amuserait à terroriser tout le monde !
- Hein ? Mais ça va pas! On n'est pas là pour effrayer, mais pour travailler ! J'espère que tu n'es pas là pour mettre le bazar…
- Et puis ça fait pas peur les faux vampires, lança Enguerrand.
- Ah oui ?
Amélia se leva et attrapa les pans de sa robe pour imiter les ailes d'une chauve-souris. Elle commença à crier et à se jeter sur les élèves. Les pauvres victimes criaient et couraient partout pour essayer de se cacher. D'autres essayaient de les rassurer, et certains essayaient de calmer Amélia.
Ce tintin mare dura quelques minutes. Mais un coup de sifflet retentit. Tout le monde stoppa net, même Amélia.
- Ça suffit maintenant ! Il y a des gens qui travaillent ici ! Qui a commencé ce bazar ? demanda un grand garçon brun, assez maigre.
- Euh... C'est moi, répondit timidement Amélia.
- Qui es-tu ? Comment t'appelles tu ? Tu es nouvelle? demanda t-il avec agacement.
- Oui, je suis nouvelle, et je m'appelle Amélia, mais ne me parle pas comme ça ! dit-elle avec humeur.
- Je te parle comme je veux ! s'emporta t il.
- Et de quel droit ? répliqua Amélia.
- Je suis Joseph Troughton, Préfet de cette maison, j'ai donc le devoir de maintenir l'ordre, et le pouvoir de punir !
- Encore un qui abuse de son pouvoir, dit Amélia entre ses dents.
- Et je n'ai pas l'intention de laisser cette salle commune se transformer en salle de jeu ! continua Joseph sans avoir entendu Amélia.
- Je ne jouais pas, si on ne peut plus s'amuser maintenant...
- Mais bon, puisque tu es nouvelle, je passe l'éponge pour cette fois.
- Trop aimable, dit Amélia dans sa barbe.
- Comment ?
- Non, rien, je dis que tu es aimable de passer l'éponge.
- C'est mon devoir d'être juste ! Tu m'as l'air bien virulente pour une première année.
- Je ne suis pas en première année ! s'indigna Amélia, vexée.
- Ah oui ? Et tu as fait tes premières années dans quelle école ?
- Je les ai fait en France.
- C'est donc de là que vient ce petit accent tout à fait irritable, dit Joseph d'un air hautain.
- Je ne te permets pas !
- Bon... lâcha Joseph, lassé de parler à quelqu'un qui lui tenait tête. Puisque tu as l'air d'avoir envie de faire du bruit, va apprendre l'hymne de Serdaigle, ça te défoulera et nous tu nous laisseras tranquilles ! C'est juste là, devant ce tableau. Les auteurs de l'hymne y sont représentés, ils chantent leur magnifique œuvre, tu devras chanter avec eux jusqu'à ce que tu connaisses l'hymne. Tous les élèves de Serdaigle sont passés par là. Ne chante pas trop fort, les autres travaillent !
Sur ce, il tourna les talons et alla s'installer à une table pour travailler.
Amélia se dirigea en bougonnant vers le tableau en question. Au bas de celui-ci était apposée une petite plaque de bronze portant une inscription : "les auteurs et compositeurs de l'hymne de Serdaigle, de gauche à droite : Furius Cracovix, Helena Stein, Rosa Klaviédroit, Calliope Musika et Horton Halité."
Résignée, Amélia soupira et se mit à chanter avec eux.
Elle en était à la moitié de l'hymne environ lorsque son oreille fut attirée par un bruit étrange, dont elle ne parvenait pas à déterminer la nature. Elle tourna la tête, et vit un jeune homme aux cheveux châtains et légèrement bouclés en train de lui sourire d'un air moqueur. Elle pensa que ce bruit bizarre devait être son rire. Sous le regard intrigué d'Amélia, il se leva et s'approcha d'elle.
- Tu sais que tu pourrais être nommée "plus grande casserole de l'année" ?
- Hein ? Pourquoi ça ? demanda t-elle interloquée.
- Tu as vu comment tu chantes ? continua t-il de son ton moqueur.
- Alors quoi ? Ça ne te plait pas ? Amélia se mit sur la défensive.
- Ah mais si, beaucoup, c'est juste qu'ici les gens travaillent ! dit-il en riant.
- J'avais cru remarquer ! dit-elle sèchement, repensant à l'épisode précédent. Ils sont toujours comme ça ?
- Hélas oui…
- Et toi tu ne bosses pas ? Le ton de la jeune fille commença à s'adoucir.
- C'est-à-dire que… Euh… Je pourrais te poser la même question en fait !
- Mais je viens d'arriver !
- Raison de plus ! Tu as beaucoup de cours à rattraper !
- Mais où suis-je tombée ?
- Bienvenue dans la maison des fous qui bossent tout le temps ! Je m'appelle Sid, dit-il en tendant la main.
- Moi c'est Amélia, et elle lui serra la main en souriant. Si je comprends bien, tu n'es pas trop porté sur le travail.
- Non, en effet ! Et toi tu n'as jamais suivi de cours de chant j'ai l'impression !
- Jamais ! Et j'en suis fière ! répondit la jeune fille avec un grand sourire.
- Tu as de quoi ! C'est effrayant de fausseté !
- Ça m'a fait chaud au cœur quand tu m'as dit que j'aurais mes chances si je concourais pour la "plus grande casserole de l'année".
- Pourquoi ça ? C'est la première fois que je vois quelqu'un ravi d'avoir été insulté sur ses qualités de chanteur, dit-il en riant.
- Je viens d'arriver, je ne connais personne encore, et on va dire que le premier contact avec les élèves n'est pas très... Réjouissant... Et j'ai déjà failli avoir des ennuis à cause d'un rabat-joie qui se croit investi d'une mission divine ! Bref, ça fait plaisir de rencontrer une personne qui se comporte naturellement avec moi et qui est prête à faire des blagues. Ils ont tous l'air coincé ici. C'est effrayant !
- Si tu veux mon avis, ils n'en ont pas que l'air, lui dit le sorcier avec un clin d'œil, ce qui fit rire Amélia. Ce que j'ai dit était sincère ! Mon frère a un groupe, alors je m'y connais en fausses notes.
- Wow, cool ! Et toi tu ne voudrais pas participer au concours de casserole avec moi ?
- Oh ! Je ne voudrais pas te faire de l'ombre, dit-il d'un air sournois.
- Comment ça ? Tu oses dire que tu chantes plus mal que moi ?
- Je crois bien que oui.
- Alors montre-moi ! J'en veux la preuve !
- Ici ?
- Non non dans la chambre de Merlin !
- Bon OK mais si les gens me détestent encore plus, ce sera de ta faute !
- J'en assume toute la responsabilité ! ajouta t-elle en riant.
Sid commença à chanter. Amélia n'avait rien entendu de semblable auparavant. Les sonorités étaient dissonantes tout comme son rire, mais ce n'était pas de la fausseté à proprement parler. On aurait dit que ses cordes vocales avaient subi de nombreux dégâts, et que désormais elles produisaient des sons étranges lorsqu'elles étaient trop sollicitées comme par exemple lors d'un rire. Se laissant entraîner par la "musique", Amélia commença à chanter en chœur avec Sid. Désormais, tous les Serdaigles devaient les entendre chanter l'hymne d'une façon plutôt particulière.
- Arrêtez tout de suite ! Le préfet se dirigeait à grands pas vers les deux fauteurs de trouble, l'air furieux.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Amélia.
- Ça fait deux fois que je te reprends ! Ça commence vraiment à bien faire ! Et toi Taylor, tu ferais mieux de travailler au lieu de déranger les gens ! Ce ne serait pas du luxe ! lança le préfet avec véhémence.
- Mais… C'est toi qui m'a dit d'aller chanter je te signale ! rétorqua Amélia, furieuse.
- Je t'ai dit de chanter, pas de brayer ou de crier comme si on avait écrasé la queue d'un chat ! Et je ne veux plus vous entendre, allez vous coucher ! ajouta le préfet voyant qu'Amélia allait répondre.
- Tu…
- TOUT DE SUITE ! cria t-il à bout de nerfs.
- Mais je… Amélia tentait désespérément de parler.
- Si je le répète encore une fois, je te vire d'ici !
- TU POURRAIS AU MOINS ME DIRE OU JE DORS ! réussit-elle à crier.
- Ah… euh… oui, c'est par là !
D'un air dédaigneux, Amélia se dirigea donc vers son dortoir, accompagnée de Sid. Toute la salle commune les regarda passer, dans un silence total. Ils empruntèrent les escaliers qui menaient aux dortoirs, et Amélia vit une porte avec la pancarte "dortoir fille : cinquième année". Elle mit sa main sur la poignée de la porte et se retourna pour dire au revoir à Sid. Elle lui fit un sourire, et celui-ci lui adressa un clin d'œil.
Amélia ouvrit la porte du dortoir et prit soin de la refermer le plus bruyamment possible ; elle poussa un soupir d'exaspération. Quand tout à coup :
- Ta nouvelle maison ne te plait pas beaucoup on dirait, dit une jeune fille assise sur un lit. La nouvelle Serdaigle se retourna.
- Non tu crois ? dit-elle un mélange d'ironie et d'énervement dans la voix
- Je m'appelle Ambrosia.
- Amélia.
Cette dernière alla s'asseoir sur un lit et commença à ranger le peu d'affaires qu'elle possédait. Quelques minutes de silence s'écoulèrent :
- Tu viens d'où ?
- De France, de l'académie Beauxbâtons.
- Et qu'est-ce que tu viens faire là au juste ? Ce n'était pas bien là-bas ?
- Je n'ai pas très envie d'en parler, répondit Amélia d'un ton sec, invitant au silence.
- Oh... Mais, c'est parce que ça ne te plaisait plus ?
- J'ai dit que je ne voulais pas en parler ! Mais il y a un peu de ça, consentit-elle à ajouter.
- Est-ce que c'est parce que le programme est mauvais ? Ou les profs sont mauvais peut être ? demanda à nouveau Ambrosia, de plus en plus curieuse.
- Mais vous êtes tous d'une brigade du Ministère de la Magie ici ou quoi ? Je répète que je ne VEUX pas en parler, alors arrête de me poser des questions !
- Oh là là, très bien, comme tu veux ! dit la jeune fille qui avait à présent pris un livre dont elle feuilletait les pages.
Un silence s'installa, durant lequel Amélia se changea en pyjama, et Ambrosia commença à ranger ses affaires pour la nuit lorsque Ambrosia reprit la parole.
- Je ne te conseille pas de traîner avec ce garçon, Sid
- Quoi ? Pourquoi ? Il est très sympa...
- Et très mal vu par les Serdaigles ! Non sincèrement à mon avis il ne vaut mieux pas que tu ailles avec lui.
- Mais pourquoi ? Et comment tu sais que j'étais avec lui d'abord ?
- J'étais en train de monter les escaliers quand je vous ai entendu vous mettre à chanter. C'est un garçon un peu... Bizarre... Un peu dangereux je pense en plus...
- Dangereux ? C'est une blague ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Oh, et bien, ça fait des années que je le connais maintenant... Il... Je sais pas trop en fait... Mais personne ne l'aime.
- Oh, et parce que personne ne l'aime je devrais ne pas l'aimer c'est ça ? lança Amélia avec mauvaise humeur.
- Bah un peu oui, il est du genre flemmard, et il fait perdre plein de points à Serdaigle, si c'est pas une raison en soi !
C'en était trop ! D'abord cette arrivée peu accueillante et voilà maintenant que l'on critiquait la seule personne qui s'était montrée sympathique avec elle !
- Désolée, mais je ne vois toujours pas pourquoi je devrais m'éloigner de lui ! Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je vais dormir, le voyage m'a fatiguée.
Elle rabattit les rideaux d'un mouvement brusque et s'endormit dans l'énervement et la tracasserie de cette journée peu ordinaire.
