Prologue

Je sais que je m'appelle Haley, je sais aussi que j'ai une vingtaine d'années humaine, aux alentours d'une trentaine de par mes vraie nature. Je vis dans un patelin pas loin de Los Angeles depuis maintenant huit ans et je cumule trois choses que l'on pourrait qualifier de travail. Cela emplit mes journées trop calmes et lassantes, j'en suis presque à compter ces jours qui se ressemblent de plus en plus les uns les autres. Quels sont ces trois petits boulots ? Pour commencer j'aide mon voisin âgé de quatre-vingts ans, je lui coûte bien moins cher qu'une infirmière et je fais ça avec plaisirs. Je fais ses courses, le conduit s'il a besoin de se déplacer et lui tient compagnie. C'est un vieillard agréable qui me connaît mieux que quiconque dans le coin car il est la personne avec qui je discute le plus. Ensuite il y a mon job de serveuse dans un petit restaurant, j'y bosse quinze heures par semaine, c'est surtout pour rendre service et même si je me répète : ça m'occupe.
On en vient à la part la plus importante, mais aussi celle qui me prend le moins de temps dans ce patelin complètement paumé : je suis ce que l'on appelle une traqueuse, ce qui consiste à passer mes nuits dehors, en ville ou en forêt pour chasser ce que l'on appelle les Hordes si elles osent s'aventurer ici. Ces Hordes ne sont autres que des groupes de vampires, loup-garous, hybrides et même humains qui enfreignent une loi qui a récemment fêté ses 40 ans : toutes les races doivent vivre en communauté et coopérer les unes avec autres. Si pour beaucoup cette loi est un soulagement, pour d'autres elle n'est qu'une erreur de la nature. Pour faire cours, les Hordes tuent pour les plaisirs, se nourrir, par haine et vengeance. Moi, mon job c'est de les arrêter et s'ils ne sont pas coopératifs : les éliminer – on ne va pas se mentir, c'est ce qui arrive le plus souvent-.

Jusque-là rien d'anormal. Dans ce contexte ma vie n'est qu'un ramassis de banalités sans absolument aucune particularité depuis environ cinq ans. Pourquoi ? Parce qu'il ne se passe strictement rien ici. En cinq ans je n'ai dû faire qu'une dizaine « d'interventions » en général rien de bien grave... Tant mieux pour les habitants, mais une véritable déception pour moi. Cette ville n'est connue que pour ses paysages dignes des plus grandsdécors de films, plusieurs fois par moi des camions, bus et voitures de stars débarquent en ville pour tourner dans nos forêt et plaine. On n'est pas loin de la ville des anges, ça ne leur coûte pas grand-chose. Au moins son a le mérite de faire de donner un petit peu de dynamisme au coin. Les gamines s'émoustillent devant les acteurs, les hommes rêvent de ces beautés maquillés jusqu'à l'os et moi je surveille – en plus de leur garde du corps – qu'il n'arrive rien. Je ne connais pas toutes ces célébrités, je n'ai pas de télévision chez moi, je me contente des journaux et de quelques magazines. Si j'en apprends un peu plus sur ces stars qui font frémir d'envie toutes les personnes de la classe moyenne c'est de par mes collègues.

Je fais tout ce que je peu pour m'occuper, mais rien ne comble le vide de mon passé. J'ai oublié tout ce qui remonte à il y a plus de cinq ou six ans. C'est pourtant avec aisance que je le vie, je sais qu'il manque un truc, mais peut-être que c'est le mieux pour moi... Je me dit qu'il y a une raison, ainsi je ne cours pas après mes souvenirs et m'enfin dans un quotidient qui finira par avoir ma peau par ennuis. C'est ca je vais mourir d'ennuis.