PDV : Antoine
Je suis devant sa porte. La rage m'étreint le cœur. Ses mots, cette phrase qu'il m'a jetée à la tête m'a mis dans une telle rage, dans une telle colère… « Espèce de salaud. Je te hais. » Ces mots sont si durs… Nous nous détestons depuis des mois. Mais je ressens pour lui une attirance immorale, une passion sauvage, juste un désir sexuel qui se traduit par des rêves explosifs…
Je suis devant sa porte. Je frappe. Personne de me réponds. Je frappe encore plus fort. Mon point s'abat de plus en plus violemment sur le bois de la porte. Soudain celle-ci s'ouvre. Derrière, un Mathieu au regard noir, le point fermé.
- Tu es décidé à défoncer ma porte ?!
- C'est ça vas-y… Engueule-moi !
Je souris hautainement, heureux de le voir rougir de fureur.
- Tu n'as pas intérêt à me provoquer…
Sa voix n'est qu'un murmure. Mon regard se rempli de convoitise. Il est beau, attirant, excitant. Il est lui, tout simplement. Son regard croise le mien, décrypte en quelques secondes mon désir et ses lèvres esquissent un pli moqueur. Son regard se fait ironique :
- Mais dis-donc… Le grand Antoine Daniel serait-il en train de me désirer ?
Le rouge me monte aux joues. Le rouge du désir, de la colère, de la honte. Je la regarde droit dans les yeux. Puisque de toute façons il sait ce que je veux de lui, autant lui avouer en face.
- Le grand Antoine Daniel désire en effet le petit, que dis-je, le nain Mathieu Sommet…
Il fronce les sourcils de rage mais se mord la lèvre d'un air lubrique.
Je m'approche de lui doucement. Dans ses yeux brillent l'excitation, mais aussi la rage, la joie, l'amusement, tellement de sentiments contradictoires qui se mêlent dans son regard…
Il me regarde sans bouger. Puis lorsque que je suis à quelques centimètres du corps désiré, il se déplace d'un pas latéral. Répète son geste plusieurs fois, évitant mes bras qui se tendent vers lui. Son attitude me frustre et m'énerve, mais augmente mon excitation. Je tends la main mais il évite mon geste d'un mouvement souple. Je bondis, tel un chat, sur ma proie. Ma longue pratique du jiu-jitsu m'a apporté une rapidité et une vivacité difficile à contrer. Je le ceinture et nous nous effondrons. Je sens son corps chaud vibrer sous moi. Je sais parfaitement que ses mouvements sont calculés aux millimètres près pour me mettre dans un état encore pire que celui où je suis déjà. Je bloque sa nuque à l'aide de ma main droite tandis que ma main gauche parcours lentement le dessin de son visage. Ma bouche s'approche de la sienne, gercées et si… si attirantes. Ses yeux brillent, et je me sens comme dans un monde parallèle, seul avec cette créature de rêve, que je hais pourtant d'une telle force.
