Voici ma première fanfiction Kabby en français, mon anglais n'est pas assez bon pour que je puisse produire quelque chose de satisfaisant et puis ça me manquait de ne plus écrire en français. J'espère qu'il y aura quand même quelques Kabby shipper francophone par ici :)

So me voilà donc avec un AU et j'espère réussir à tout de même garder un minimum les caractères des perso. N'hésitez surtout pas à me donner votre avis et à me poser des questions si besoin (sachant qu'il y a une double timeline j'espère ne pas trop vous perdre ^^)

Bone lecture :)

Chapitre 1:

Rien ne semblait avoir changé. C'était comme si pendant six ans le temps s'était brusquement figé. Seules les trois lettres qui surplombaient l'imposante entrée semblaient avoir eu droit à un rafraîchissement. Ce qui n'était visiblement pas le cas du reste de la façade.

Même si elle appréhendait de revenir ici, Abigail Griffin n'avait pas imaginé la brutalité avec laquelle tous les souvenirs qu'elle avait enfouis au cours de ces dernières années lui reviendraient en mémoire. Ses mains se resserrèrent autour du café qu'elle tenait et pendant de longues minutes, elle resta immobile, luttant pour ne pas faire immédiatement demi-tour.

« Je peux vous aider ? », lui demanda soudainement un jeune homme d'une vingtaine d'année qui portait négligemment un sac à dos sur l'une de ses épaules.

La question la fit sortir de ses pensées et elle secoua négativement la tête.

« Non merci…je…je connais la maison. », répondit-elle en s'efforçant de sourire malgré l'angoisse qui lui nouait la gorge.

L'étudiant opina légèrement de la tête. Il esquissa un geste pour reprendre son chemin, mais au dernier moment, il sembla hésiter et se retourna finalement de nouveau vers elle.

« Vous êtes Abigail Griffin n'est-ce pas ? La profileuse ? », demanda-t-il en la dévisageant.

La jeune femme retint un soupir. Elle détestait être reconnue dans la rue. Depuis que son éditeur avait pris la décision d'ajouter son portrait sur la couverture d'un de ses livres sans lui en parler, il lui arrivait fréquemment d'être abordée par des inconnus plus ou moins équilibrés et aux questions parfois très étranges.

« Plutôt docteur en criminologie. », corrigea-t-elle machinalement.

Non, elle n'était pas profiler, du moins pas au sens où ce garçon devait probablement l'entendre. Elle n'était pas le genre de personne qui pouvait deviner la vie d'une autre uniquement grâce à une chemise mal repassée ou bien à des cheveux mal entretenus. Non. Abigail Griffin se contentait d'analyser des faits au regard de données sociologiques, historiques, psychologiques, médico-légales… Elle se contentait de faire du lien entre les centaines de pages d'un dossier. Elle donnait du sens à un verre brisé au milieu d'une cuisine ou bien à une anomalie dans les rigidités cadavériques, mais en aucun cas, elle n'avait la prétention de pénétrer dans l'esprit d'un tueur. Pour être honnête, elle avait été longtemps sceptique quant à la fiabilité de cette discipline et puis un jour, elle avait poussé cette porte… Cette fameuse porte qui lui faisait actuellement face et son scepticisme avait été mis à rude épreuve…

« Mais oui, c'est moi ! », confirma-t-elle finalement à contre cœur .

Un large sourire étira alors les lèvres de son jeune interlocuteur.

« Je m'appelle Jasper Jordan, je suis étudiant à l'Académie. Je suis justement en train de lire un de vos livres. Celui sur la criminalité liée aux dérives sectaires…Je l'ai avec moi, ça vous embêterait de me le dédicacer ? », demanda-t-il en commençant à ouvrir son sac sans attendre la réponse.

Abby fit un pas en arrière et secoua négativement la tête.

« Je ne signe pas d'autographe ! », répondit-elle plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu.

« Excusez-moi, je suis attendue ! », s'empressa-t-elle d'ajouter afin de clore la conversation.

Sans attendre la jeune femme tourna les talons et son envie de fuir cet étudiant lui donna le courage de gravir les quelques marches qui menaient à la porte d'entrée au-dessus de laquelle était inscrit l'acronyme du Bureau fédéral d'enquête.

Après avoir passé le portique de sécurité, Abby se dirigea vers l'accueil et donna les papiers officiels qui justifiaient sa présence à la jeune standardiste. Cette dernière lui offrit un sourire aimable et commença à pianoter sur son clavier d'ordinateur.

« Aurora Blake ne travaille plus ici ? », s'enquit-elle sur le ton de la conversation.

Le visage de la jeune fille dont le badge indiquait Maya Vie s'assombrit brusquement. Cette dernière releva les yeux de son écran et lui offrit un regard compatissant.

« Non madame… Elle…Elle est décédée il y a deux ans maintenant. Une leucémie. », répondit-elle en grimaçant légèrement.

« Oh ! Je…je ne savais pas… », souffla Abby affligée par cette nouvelle.

Même si les deux femmes ne s'étaient connues que très peu de temps, Abigail gardait un très bon souvenir d'Aurora Blake. Cette dernière s'était toujours montrée aimable et serviable. Abby avait d'ailleurs prit pour habitude, à l'époque où elle avait quasiment élu domicile ici, de s'arrêter en arrivant le matin ou en repartant le soir pour échanger quelques mots avec elle. La standardiste était une femme admirable. Elle avait élevé ses deux enfants seule et avait sacrifier jusqu'à sa santé pour leur offrir un avenir meilleur.

« Et son fils ? », s'enquit-elle avec un réel intérêt.

« L'agent Blake travail toujours ici et sa sœur Octavia vient officiellement d'intégrer l'équipe ! », l'informa Maya cette fois avec un large sourire.

« J'ai hâte de la rencontrer ! », déclara Abby en rendant son sourire à son interlocutrice.

« Vous ne serez pas déçu… », commenta la jeune fille un ton plus bas en étouffant un léger rire, avant de se plonger de nouveau dans son écran.

Abby arqua un sourcil, étonnée par la remarque mais elle se garda bien de faire le moindre commentaire. À l'époque où elle avait fait sa connaissance, Bellamy Blake n'était encore qu'un tout jeune agent. Une sorte de tête brûlée, mais qui était, à n'en pas douter, très prometteur. Sa sœur ne pouvait décemment pas être pire que lui.

« Tout est en ordre Docteur Griffin, vous pouvez y aller. », lui annonça finalement la standardiste.

« Merci. », dit-elle avant de récupérer son dossier et de se diriger vers les ascenseurs.

Une fois à l'intérieure Abby regretta instantanément de ne pas avoir pris les escaliers. Elle appuya sur le bouton de l'étage numéro neuf et se faufila entre les autres utilisateurs afin d'aller s'adosser contre la paroi du fond. Son regard se porta sur l'écran qui annonçait les différents étages et elle tenta de se concentrer sur les chiffres qui défilaient afin de repousser les souvenirs qui envahissaient peu à peu son esprit.

Il était tard, si tard qu'en dehors des agents d'entretien, il ne devait rester qu'eux dans le bâtiment. Il se tenait debout à ses côtés et elle pouvait sentir son bras frôler imperceptiblement le siens. Aucun d'eux n'avait reparlé de ce qui était arrivé la nuit précédente. Ils n'en avaient pas eu l'occasion ou du moins, ils avaient justement évité que l'occasion ne se présente, elle n'aurait su le dire. C'était une erreur, un accident probablement dû à la fatigue et à l'exaltation du moment. Ses yeux étaient rivés sur les étages qui défilaient bien trop lentement à son goût. Sans réussir à en saisir la raison, les battements de son cœur raisonnaient de plus en plus fort dans sa poitrine. La tension et une certaine gêne semblaient saturer l'atmosphère. D'ordinaire, elle aurait tout de suite mis les choses au clair. Elle aurait pris les devants et fait en sorte que ce genre de chose ne puisse plus jamais se reproduire. Cependant là tout était différent. Tout était différent parce que c'était lui. Parce que peu importe les mots qui pourraient sortir de sa bouche et la conviction qu'elle pourrait mettre dans ses paroles, il lui suffirait d'un seul regard pour savoir que rien n'était vrai, que rien n'était sincère. Il semblait être capable de lire en elle comme dans un livre ouvert. Non pas à cause de son métier, mais parce que d'une façon inexplicable, il la connaissait par cœur.

Soudain, elle sentit ses doigts caresser doucement les siens et elle dut lutter de toutes ses forces pour ne pas frémir. Elle garda les yeux rivés sur les étages, mais inconsciemment, elle laissa son pouce frôler le dos de sa main. Elle jouait avec le feu. Ils jouaient avec le feu !

« Abigail… », souffla-t-il en se retournant brusquement vers elle, sa main agrippant fermement son coude afin de la maintenir proche de lui.

Pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans cet ascenseur ses yeux rencontrèrent les siens et Abby eu soudainement l'impression de manquer d'air.

« C'est votre étage non ? », lui fit remarquer l'homme qui se tenait devant elle.

La question la ramena brusquement à la réalité. Abby acquiesça vigoureusement et bredouilla quelques mots d'excuse en se faufilant entre les autres usagers. Une fois à l'extérieur, la jeune femme se passa une main sur le visage et tenta de reprendre un minimum de contenance.

« C'est partit… », se murmura-t-elle à elle-même avant de pousser la porte de l'Unité d'Analyse Comportementale.

« Si vous aviez des plans pour ce week-end, c'est le moment de les annuler. Et je ne dis pas ça uniquement pour toi Octavia. », s'exclama l'agent Raven Reyes en arrivant dans la salle de réunion les bras chargés de dossier.

Tous les regards se portèrent sur la benjamine de l'équipe. La jeune femme haussa ostensiblement les épaules et secoua négativement la tête pour signifier qu'elle n'avait aucune idée de ce don parlait l'analyste.

« Fais pas l'innocente, tu crois que je n'ai pas vu ce bel Apollon qui t'a déposé ce matin ? », la taquina l'agent Gina Martin en échangeant un regard complice avec Raven.

« De qui elle parle ? », s'enquit brusquement Bellamy en lançant un regard suspicieux à sa petite sœur.

« Raven présentes-nous le cas, tu veux ! », s'exclama sèchement Marcus qui n'avait pas de temps à perdre avec ces enfantillages.

Si au cours des dernières années, l'agent Kane avait pris l'habitude de travailler avec de jeunes adultes, il n'en était pas moins devenu plus conciliant avec eux. Même s'il n'était pas le plus âgé de l'équipe, l'agent David Miller le précédant de quelques années, il était celui qui cassait toujours l'ambiance, celui qui les rappelait à l'ordre, celui à qui personne n'arrivait à faire décrocher un sourire. Cependant, il était aussi celui qui savait les rassurer lorsque le besoin s'en faisait sentir, celui qui pouvait les encourager à exploiter toutes leurs capacités et celui qui savait les féliciter lorsqu'ils le méritaient.

« Tout de suite Monsieur ! », déclara Raven en s'empressant de distribuer à chacun une copie du dossier.

Une fois chose faite, la jeune femme se saisit d'une télécommande et actionna le rétroprojecteur. La photographie d'un corps allongé face contre terre et d'une pièce maculée de sang s'afficha au centre du tableau blanc.

« Dante Wallace, soixante-treize ans, il a été retrouvé mort dans sa maison de campagne il y a deux jours. Il a visiblement été torturé. Nous n'avons pas encore les résultats de l'autopsie, mais les centaines de lésions superficielles qu'il a sur le corps ne laissent aucun doute. A priori, il aurait été achevé d'une balle en plein cœur. », expliqua-t-elle sérieusement tandis que les autres l'écoutaient sans un mot.

« Un cambriolage qui aurait mal tourné ? Le tueur a peut-être simplement voulu lui faire avouer son numéro de carte bancaire.», proposa Octavia en se laissant négligemment aller sur le dossier de son siège comme si l'affaire n'avait finalement pas pour elle grand intérêt.

« Rien n'a disparu dans la maison et… », commença à répondre Raven avant de s'interrompre et de se tourner légèrement vers l'agent Kane.

Marcus acquiesça et la jeune agent afficha la seconde photographie de la scène de crime. Cette fois, le corps avait été retourné sur le dos et l'image était centrée sur son front.

« Ca vous dit quelque chose ? », demanda Raven à l'attention du reste du groupe.

Les membres les plus anciens de l'équipe acquiescèrent tandis que Gina et Octavia secouèrent négativement la tête.« Pour ceux qui n'étaient pas encore là il y a six ans, ce symbole est celui de l'infini, mais ça, je ne vous l'apprends pas. Là où ça devient intéressant, c'est qu' au cours de ces quinze dernières années, il a été retrouvé sur plus d'une cinquantaine de scène de crime à travers tout le pays. Sur la victime elle-même ou bien sur un objet ou un mur à proximité. Ces crimes ont vraisemblablement tous été commis par les membres d'une même secte : The City of Light. Une bande d'illuminés qui sont persuadés que le plus grand danger pour l'humanité est l'humanité elle-même, enfin sauf eux bien entendu, ils se considèrent comme des êtres élus. », expliqua-t-elle avec un léger sourire sarcastique.

« Qu'est-ce qui s'est passé il y a six ans ? », s'enquit Octavia visiblement plus intéressée que quelques minutes plus tôt.

Raven afficha le portrait d'un homme afro-américain d'une quarantaine d'année sur le tableau et ouvrit la bouche pour répondre, mais elle fut coupée par l'intervention d'une autre personne qui se tenait désormais dans l'encadrement de la porte.

« Leur chef a été arrêté ! Thelonius Jaha. C'était un membre du Congrès. Il a été élu à New-York. Il purge actuellement une peine à perpétuité à la prison d'état de Red Onion en Virginie. C'est lui qui désignait les cibles à assassiner, ce qui explique qu'aucun autre meurtre n'ait été à déploré depuis son arrestation. Du moins jusqu'à aujourd'hui. », lui répondit une voix féminine.

Marcus sentit tous ses muscles se raidirent. Il n'avait nullement besoin de se retourner pour savoir à qui appartenait cette voix. Il déglutit difficilement, mais tenta de garder une expression parfaitement neutre.

Le visage de Raven sembla s'illuminer tandis que ceux qui avaient connu le docteur Griffin par le passé semblaient aussi stupéfaits que lui de la voir ici.

« Peut-être qu'un ancien membre a voulu terminer le travail ? », proposa Octavia qui ne semblait pas s'offusquer de l'intervention d'une femme qui lui était parfaitement inconnue.

« C'est peu probable. Les membres de la COL sont extrêmement soumis, soit parce qu'ils croient dur comme fer aux préceptes de Jaha soit parce qu'ils sont certains d'être rémunérés pour leur travail. », affirma Abby en s'avançant dans la pièce.

Tous les regards étaient désormais braqués sur elle à l'exception de celui de l'agent Kane. Il lui tournait le dos et elle ne put s'empêcher de remarquer que ses doigts étaient particulièrement crispés sur l'accoudoir de son siège.

« Un imitateur alors ? », l'interrogea à son tour Gina.

« C'est ce que nous devons à tout prix déterminer ! », répondit brusquement Marcus à la place de la criminologue.

« En premier lieu, nous devons nous concentrer sur la victime, établir son profil et exclure tous les autres mobiles : tensions intra familiale d'ordre économique ou sentimentale, problèmes liés à sa société, cambriolage…Enfin, vous connaissez votre métier. Si rien aboutit alors on creusera du côté de la COL. », déclara-t-il sur son ton professionnel habituel avant de se lever de son siège.

« Raven fais leur un topo sur Dante Wallace ! Je vous laisse terminer, j'ai un appel à passer. », ajouta-t-il en sortant son téléphone de sa poche.

Il se tourna alors vers la sortie et cette fois il ne put faire autrement que de se retrouver face à la dernière femme sur terre qu'il avait envie de recroiser un jour.

« Dr Griffin. », la salua-t-il froidement en la regardant une fraction de seconde droit dans les yeux avant de la contourner pour quitter la salle de conférence.

« Agent kane. », répondit-elle sur le même ton sans prendre la peine de le suivre du regard.

Ca aurait pu être pire, tenta-t-elle de se convaincre intérieurement même si la façon dont son cœur s'était brutalement serré dans sa poitrine lorsque son regard avait croisé le siens lui signifiait le contraire.

Une fois l'agent Kane hors de la pièce, l'atmosphère sembla se détendre. Raven posa la télécommande sur la table et s'approcha de la criminologue afin de la prendre dans ses bras.

« Abby. Tu m'as manqué ! », déclara-t-elle chaleureusement.

Malgré leur différence d'âge et de caractère, les deux jeunes femmes s'étaient particulièrement bien entendues lors de la première venue du docteur Griffin à Quantico. Certes, Abby avait apprécié tous les membres de l'équipe, mais Raven était devenue en quelque sorte une amie.

« Docteur Griffin, ravie de savoir que vous faites de nouveau partie de l'équipe ! », s'exclama Bellamy en lui serrant la main.

« Voici ma sœur, l'agent Octavia Blake et notre nouvelle agent de liaison Gina Martin. », ajouta-t-il en désignant les deux femmes qui lui adressèrent un signe de tête courtois.

Pendant une fraction de seconde, Abby hésita à présenter ses condoléances aux Blake, mais elle se ravisa au dernier moment. Ce n'était ni le temps ni le lieu et d'une certaine façon, elle n'était pas censée être au courant du décès de leur mère. De plus, son arrivée et la réaction de Marcus avaient déjà jeté un froid suffisant pour aujourd'hui.

« Je ne vous présente pas l'agent Miller ! », continua Bellamy en se tournant vers le doyen de l'équipe.

« Docteur Griffin ! », la salua ce dernier avec un sourire aimable.

« Je pensais que l'agent Iceta vous avait prévenu de mon arrivée… », déclara Abby encore légèrement mal à l'aise suite à la réaction de Kane.

« Non mais ce n'est pas un problème, tu arrives juste à temps ! », la rassura Raven.

« Je t'en prie assieds-toi ! », ajouta cette dernière en se saisissant de la télécommande pour afficher de nouveau la photographie du cadavre de Dante Wallace.