Disclaimer : Harry Potter appartient à J.K. Rowling.

Voici donc une MAJ de ma fanfiction, avec une intrigue que j'espère mieux construite. La mise en bouche reste toutefois du même calibre, bonne lecture :)

Intéressée par toute proposition de Bêta !


Le jour déclinait sur les rues populeuses du Londres moldu. Contre le crépuscule, les hauts édifices de la cité historique de Westminster projetaient des ombres inquiétantes sur les passants. Les antiques réverbères qui étaient plantés là depuis de longues années n'éclairaient presque plus, pour le plus grand plaisir de Rita Skeeter. La célèbre journaliste à scandale avait absolument horreur de se faire surprendre par un moldu lors d'un transplanage – ils affichaient systématiquement une tête ahurie de face de crapaud écrasée qui lui rappelait de douloureux souvenirs en classe de Potion.

Redressant brièvement ses lunettes aux montures incrustées de pierres précieuses, Rita se dirigea vers l'entrée d'un des plus grands palaces de la capitale anglaise. A peine eut-elle franchi le pas du gigantesque hall dallé de marbre noir qu'elle fut happée par une vieille sorcière dodue au manteau de fourrure aussi imposant qu'onéreux. En fourrure de Chartier*, tiens donc, s'avisa la journaliste au premier coup d'œil. Cette idiote doit étouffer, vu la température, mais qu'importe ? Miranda a toujours eu plus de gallions que de bon sens.

« Oh, très chère, très très chère Rita… Cela faisait une éternité que je ne vous avais pas vu, minauda la vielle Miranda McPhail en promenant ses doigts boudinés sur l'avant bras d'un homme d'âge mur. Seriez-vous en train d'écrire un livre, par hasard ? Demanda-t-elle d'une voix avide. Cela fait presque trois ans depuis la biographie de Severus Rogue, et vos lectrices sont en train de se languir d'impatience.

— Je ne suis pas supposée en parler, mais vous êtes une amie de longue date, Miranda, feignit la journaliste, un sourire mielleux au visage. Je me consacre effectivement à la rédaction de mes mémoires, lâcha-elle après une pause calculée.

— Vraiment ? Oh, c'est merveilleux, absolument merveilleux ! Et quand comptez-vous les faire paraître ?

— Je ne veux pas me jeter des fleurs, mais, comme aime le répéter mon éditrice, j'ai toujours eu le don de publier mes articles au moment propice… Et, entre nous, le temps n'est pas encore venu. »

Ecoutant d'une oreille distraite les louanges de la vieille femme, Rita observa à la dérobée le flot des convives qui, vêtus de robes de soie ivoire, de velours pourpre ou de satin niellé de fils d'or, s'amoncelaient déjà devant le large ascenseur aux portes d'argent. Le luxueux palace était loin d'être désert ce soir là, et de nombreux moldus observaient d'un air intrigué le florilège de sorciers qui, un grand sourire aux lèvres, semblaient heureux à l'idée d'attirer leur attention. Sans complexes, certains, à l'exemple du comédien Derwent Siping qui n'avait pas prit la peine de masquer la couleur violette de sa peau, n'hésitaient pas à parler de magie à haute voix.

Un peu plus d'une vingtaine d'années seulement s'étaient écoulé depuis les heures sombres du monde sorcier, mais ce dernier semblait déjà avoir changé du tout au tout. La reconstruction avait été longue et douloureuse il avait fallu compter et enterrer les morts, juger les coupables, reloger des milliers de personnes à travers la Grande-Bretagne, en soigner des centaines… Mais, comme le ministère l'avait pompeusement annoncé, la « Guerre du Sang » était derrière eux. Ils saignaient encore sous les coups meurtriers du Seigneur des Ténèbres quelques années plus tôt et, leur blessures à peine cicatrisées, les voilà qui festoient comme si de rien n'était, pensa Rita, l'œil critique.

« Nous ne devons pas avoir la même conception du mot « propice » dans ce cas, Miss Skeeter, répliquait cependant d'un ton si froidement poli l'homme qui accompagnait la vieille femme qu'il lui givra les oreilles. Le livre scandaleux que vous aviez écrit à propos d'Albus Dumbledore alors même que son corps se refroidissait à pei…

— M. Condubois, c'est cela ? Coupa vivement Rita en redressant ses lunettes.

— Bondupois, corrigea sèchement le vieil homme, les sourcils froncés.

— Et bien, auriez-vous oublié que ce livre a permit à Harry Potter de vaincre Vous-Savez-Qui ? » Elle afficha un sourire satisfait devant son expression hésitante et se fit un plaisir de l'enfoncer un peu plus : « Ce que je trouve scandaleux, moi, c'est la façon dont vous avez traité ce pauvre moldu. Comment s'appelait-il, déjà ?»

Rita n'avait jamais eu la mémoire des prénoms, mais cela n'avait, somme toute, que peu d'importance : livide, transparent, même, Mr Bondupois n'osait plus piper mot. Quelques mois plutôt, un moldu avait été retrouvé mort chez lui, une corde au cou. Selon l'enquête, le malheureux s'était suicidé car les sortilèges d'amnésie qu'il subissait quotidiennement l'avait rendu à moitié fou et incapable de se rappeler de sa propre identité. L'histoire avait fait grand bruit, sa mort coïncidant avec la mise en application d'une des nouvelles lois de protection des moldus promue par Hermione Granger-Weasley.

« Allons, ma chère Rita, vous savez bien que ces sortilèges n'ont jamais été sans risques, lui opposa d'une voix faible la vieille McPhail. Ce moldu n'est pas le premier à en ressentir les contrecoups.

— Absolument, Miss Sketeer, reprit l'ancien Oubliator de sa voix rauque. Alors vous feriez mieux d'éviter ce genre de sous-entendus scandaleux, je n'ai aucune responsabili…

— Oui, oui, évidemment, le coupa-t-elle sèchement. Le ministère et ses petits moutons, grinça-t-elle pour elle-même, écœurée. Ce doit-être pour ça que vous avez été renvoyé, je présume ?

— J-Je… Je ne vous permets pas, gronda-t-il faiblement. J'ai pris ma retraite.

— Evidemment, répéta-t-elle d'un ton caustique. » Elle lui adressa un de ses sourires les plus hypocrites avant se tourner vers la vieille femme : « Je vous retrouverai plus tard, Miranda, on doit m'attendre. »

Tournant les talons presqu'immédiatement, Rita se dirigea d'un pas de conquérante vers l'ascenseur réservé au personnel de la Gazette du Sorcier. Elle avait beaucoup mieux à faire que de perdre son temps avec ce couple pathétique. Aujourd'hui était le trois-centième anniversaire de la Gazette du Sorcier, le quotidien le plus lu de Grande-Bretagne, et pour une fois le journal avait décidé de traiter chacun de ses membres comme des invités de marque. Du simple photographe au chroniqueur le plus important, tout le monde avait été convié. De fait, vu sa stature de journaliste vedette, Rita Skeeter comptait bien être traitée comme une reine.

Arrivant au septième sous-sol sans trop de secousses, la porte s'ouvrit pour laisser voir une splendide salle de bal. La pièce, circulaire, immense, flamboyait déjà de toutes ses torchères et un majestueux buffet trônait en demi-cercle tout au bout. En face d'une vaste estrade de bois d'acajou étaient disposées des dizaines de tables rondes, occupées aux trois-quarts, toutes recouvertes d'une nappe au motif de papier journal, comme pour rappeler la raison de l'événement. Affligeant, pensa-t-elle avec une grimace de dégoût. Mais je ne suis pas ici pour la décoration.

Car, même s'il était toujours agréable de se faire dorloter aux frais de la Gazette – et Merlin sait combien de fois elle en avait profité ! – son âme de journaliste ne pouvait ignorer l'occasion que représentait un tel événement. Tout le gratin de la haute société sorcière avait été invité. La large scène à l'autre bout de la salle était supposée accueillir la lumineuse Helena Goldberg qui était en bonne voie de devancer les ventes de disque de Célestina Moldubec qui était déjà visible à l'entrée et drapée dans des broquarts d'or qui ne soulignaient que d'avantage son âge avancé. De même, allaient être présents des groupes comme les Bizzard'Sister et certains plus récents comme les Bad'Wizard, les Looping Broom, les Beagles ... Rita avait tout simplement perdu le compte.

Il y avait aussi des hommes politiques, des joueurs de Quidditch, des médicomages renommés… Mais en réalité, aucun d'eux ne l'intéressaient. Balayant une énième fois la salle du regard, Rita dû se rendre à l'évidence. Ils n'étaient pas encore arrivés. Mais ça ne saurait tarder, pensa-t-elle, se délectant d'avance, avant de se faire happer par les multiples connaissances qui étaient venus la saluer. S'armant de son sourire le plus lumineux, elle fit la conversation à chacun d'eux avant de finalement trouver refuge à la table qui lui avait été réservée. Fut un temps où elle raffolait de ces mondanités, piques bien placées, sous-entendus crapuleux… Mais, à presque soixante-dix ans, Rita commençait à être fatiguée de toute cette foule, cette agitation.

« Il y'en a du monde, ce soir, fit soudainement une voix qu'elle n'avait pas entendu depuis très, très longtemps.

— Tien donc, Bozo ! Je ne m'attendais pas à te voir aujourd'hui. »

Rita ne chercha pas une seconde à feindre l'indifférence : elle avait largement de quoi être surprise. Il y'a longtemps, Bozo, Benzoate Hamilton de son vrai nom, avait été son photographe attitré jusqu'à ce qu'il démissionne du jour au lendemain. Il lui avait dit qu'il souhaitait se retirer du monde du journalisme, qu'il voulait une vie de famille tranquille... Ce n'était pas le premier à qui ça arrivait. A l'époque, elle avait rit grassement et avait tout simplement engagé un nouveau photographe et les choses en étaient restées là. Mais, après tout ce temps, Rita n'éprouvait plus une once de mépris. Tout le monde n'a pas les tripes pour faire du journalisme, se dit-elle simplement.

« Qu'est ce que tu fais ici ? Fit-elle, curieuse, en lui indiquant la chaise à sa droite.

— J'ai besoin d'argent, souffla-t-il en haussant les épaules. Ma femme est assez dépensière… Je gagne ma vie en faisant des photos de paysages pour les livres, ajouta-t-il en guise d'explication, et faut avouer que c'n'est quand même pas payé pareil que quand je jouais les paparazzis pour le compte de la Gazette... Combien vous l'avez acheté, déjà, la première photo de l'aîné Potter bébé ?

— Dix mille gallions. Et on l'a revendu encore plus cher quand Potter nous a attaqués en justice, se moqua-t-elle.

— Tu m'étonne que le journal ait de quoi s'offrir une fête pareille ! Fit-il en se servant un généreux verre de Whisky Pur Feu. Ils avaient dit que c'était interdit, mais j'ai réussi à venir avec un appareil photo, ajouta-t-il sous le ton du secret, mais pour le cacher aux services de sécurité ça n'a pas été facile, ça non… C'est un système spécial, tu vois, je ne peux prendre qu'une seule photo. Il fonctionne grâce à un rétro-éclai… »

Et tandis que Bozo se répandait en détails techniques, Rita se servit elle aussi un verre et jeta un regard à peine voilé à la foule d'invités. Elle distinguait nettement la silhouette dégingandée de Gordon Dykes, le célèbre chef cuisinier, ou encore les dreadlocks de Lee Jordan, l'un des animateurs vedette de la RITM*, mais toujours nulle trace de Saint-Potter et de sa horde de Weasley.

« Ils ne sont pas encore arrivé, soupira Bozo. »

Assener des évidences, sa spécialité. Cela m'a presque manqué. Une sensation de nostalgie inhabituelle s'était emparée d'elle. Après tout, à une époque, Bozo avait été l'ombre qui la suivait au moindre pas… Rita ne pouvait s'empêcher de se demander comment son ancien photographe en était arrivé à cette situation – il avait travaillé trop longtemps avec elle pour ne pas comprendre que sa petite femme ne faisait que profiter de lui. Les manipulations, les sourires hypocrites, les questions à double sens, tout ça, il en a avait soupé. Pourtant, il semblait se complaire dans sa vie rangée, sa bonne humeur enflant presque à la même vitesse que son énorme bedaine. Nous ne sommes pas fait de la même trempe, se dit simplement Rita en terminant cul sec son verre. Son oxygène à elle, c'était le journalisme.

« C'est tout à fait compréhensible, lui répondit-elle finalement, moins ils resteront à cette soirée, moins cela fournira d'occasions à la marmaille Weasley de provoquer un nouveau scandale. Mais je leur fait confiance pour ne pas me décevoir, ajouta-t-elle d'un ton guilleret.

— J'imagine que tu trépignes d'impatience, gloussa Bozo en hochant la tête. J'ai lu ton article au sujet du gala d'ouverture de la saison de Quidditch. Dominique Weasley a fait fort. Déclencher une bagarre entre des joueurs des Crécelles*… Il faut le faire ! »

— Alors dit toi bien que ce n'était qu'une goutte d'eau dans un chaudron, fit-elle, les yeux brillants. Tu peux me croire : ces petits Weasley ont élevé le chaos au rang d'art. »

Rita avait presque envie de sourire stupidement – exactement comme le faisait présentement Bozo. Il avait presque la main sur son appareil photo et la journaliste ne pouvait le blâmer. Elle avait elle-même affuté sa Plume à Papote, car, ce soir, la journaliste allait en avoir besoin.

Baptisée de « Golden Generation » par le milieu journalistique, la génération issue des héros de la guerre avaient hérités d'une célébrité hors norme en même temps que de l'extravagance inhérente à cette famille. Le mélange parfait, conclût Rita en réprimant difficilement un ricanement machiavélique. A proprement parler, la plupart d'entre eux n'étaient pas bien différents des sorciers de leur âges, mais les fortes têtes de la famille faisaient tellement parler d'elles que la communauté journalistique s'était attelée à leur créer une réputation sulfureuse. Il avait fallut du temps à ses collègues pour se rendre compte de leur potentiel mais, évidemment, Rita Skeeter avait tout de suite comprit.

Bon, « tout de suite » n'était peut-être pas le terme exact, admit-elle de bonne grâce. Disons simplement que les premières photos de James Sirius Potter à l'âge de trois ans juché sur un balai magique dans les rues moldues de Londres avaient été un élément déclencheur. Ses parents avaient essayés de le cacher, de l'expliquer par un malheureux concours de circonstances impliquant les premiers signes de magie de Victoire Weasley et Ted Lupin, mais le mal était fait. Les Weasley avaient essayés de protéger leurs enfants du monde extérieur bien trop longtemps et il était temps que les sorciers de Grande-Bretagne en mal de ragots soient enfin satisfaits.

Les photos suivantes n'avaient pas été cédées facilement et les paparazzis avaient dû déployer des trésors d'ingéniosités pour contourner les obstacles mis en places par la famille pour protéger leurs enfants, mais chacune d'entre elles avait été vendues prix d'or. Victoire faisant léviter l'un des marmots vers son acolyte de toujours, Teddy Lupin (quel parent responsable pouvait confier un bébé de trois mois à des enfants de seulement huit ans ?!) ; Dominique et Molly Weasley faisant boire de l'alcool à un hibou à l'aide d'un objet moldu appelé « entonnoir » (pour son plus grand plaisir, la direction de protection des créatures magiques en avaient fait tout un tintouin) ; James Potter et Fred Weasley Weasley mettant le feu aux cheveux de Lily, la petite sœur de James, pendant qu'elle jouait tranquillement à la poupée Hugo Weasley observant calmement sa cousine Lily enfermer les deux pyromanes, un bandeau sur les yeux, dans une immense machine moldue du nom de « machine à laver » (l'histoire ne dit pas si oui ou non elle avait actionné le bouton, mais Rita était prête à parier que oui), Albus Potter et Rose Weasley… Hé bien, il n'y avait jamais rien eu de ces deux là. Pourtant, de curieuses histoires circulaient, presque toutes en rapport avec des expériences magiques qui avaient mal tournées, mais il n'y avait jamais eu de preuves. En fait, toutes leurs photos les montraient systématiquement en train de sourire, la petite Weasley ayant l'air absolument diabolique et le garçon trop espiègle pour être innocent.

Finalement, Saint Potter et sa suite de rouquins comprirent enfin que plus ils essaieraient de cacher leurs rejetons, plus ceux-ci seraient épiés, surveillés, pistés. Cet éclat de génie arriva récemment, seulement quatre ans plus tôt, lorsqu'un photographe avait faillit perdre la vie en essayant de pénétrer à Poudlard incognito par le biais de la Forêt Interdite. Contrairement à ce que le directeur de Poudlard avait annoncé, le pauvre homme n'avait pas finit à Sainte Mangouste à cause des dangereuses créatures qui peuplaient la forêt – quelqu'un lui avait lancé exactement le même sort qui avait conduit le malheureux moldu au suicide. Rita Skeeter en était absolument certaine, mais malheureusement lorsque ledit photographe avait émergé le regard hagard et les cheveux en bataille dans le village de Pré-au-Lard, il avait été incapable d'expliquer ce qui s'était passé. Qui était à l'origine de son état, nul ne le savait, mais Rita était persuadée que c'était là l'œuvre des marmots Weasley.

Toujours est-il qu'à présent, il n'était plus nécessaire de risquer sa vie pour avoir leur image dans le journal. Il suffisait simplement d'assister à l'une des réceptions mondaines auxquelles les Weasley étaient systématiquement conviés. Ils pensaient que ça allait calmer l'ardeur de leurs garnements, se dit la journaliste en ricanant, mais tout ce qu'ils ont fait, c'est leur offrir un nouveau terrain de jeu. Et, à n'en point douter, le monde des paillettes et des airs distingués était le préféré de Dominique Weasley et James Potter. Leur crise d'adolescence s'était opérée pile à ce moment là, et Rita n'en avait pas raté une miette. Lorsque l'une finissait complètement saoul dans les bras d'un guitariste à la mode, l'autre arrivait déguisé en mangemort à un bal-masqué.

Bref, c'étaient des sales mômes, et la presse en raffolait.

« Notre héro national doit avoir hâte de découvrir ce qu'ils nous ont préparé ce soir, dans ce cas, blagua son ancien homme de main. »

Rita Skeeter eut un large sourire qui fit étinceler ses dents d'or. Oh oui, pensa-t-elle avec ferveur, il doit trépigner d'impatience. La journaliste ne connaissait rien de plus jouissif que de le voir enchainer les fiascos mondains, c'était même encore plus divertissant que d'assister aux vaines tentatives d'Hermione Granger pour étouffer les bévues de cette merveilleuse génération. Le célèbre héros, tu parles, songea-t-elle, il n'est même pas capable de contrôler ses propres enfants. Et dire que ce crétin de binoclard avait « sauvé le pays » ! Encore un peu et Rita en aurait vomi. C'était elle qui, alors qu'il n'était qu'un petit gamin boutonneux, l'avait envoyé sous les feux des projecteurs. On aurait pu s'attendre à des remerciements, mais non, se dit la journaliste en buvant une nouvelle gorgée de sa boisson préférée, Monsieur se croit trop important pour s'abaisser à ça.

« Mais, tout de même, fit pensivement Bozo, le journal a quand même moins fait parler de lui depuis que la p'tite Potter s'est foutue dedans, non ?

— Ginny Potter n'est pas la rédactrice en chef du journal, mais il lui arrive de mettre son nez où ça ne la regarde pas, admit-elle de mauvaise grâce. La semaine dernière, elle m'a empêchée de publier un article sur le fait que la famille Weasley avait usé de son influence pour envoyer Roxanne Weasley en camps d'été à l'académie magique des arts dramatiques.

— Ils se croient vraiment tout permis, le monde n'est pas à leurs pieds tout de même !

— Je me pose sincèrement la question, parfois, ronchonna Rita. Les ventes du journal triplent pourvu que tu mettes la photo de l'un de leur bambin en train de faire quelque chose… Celle de Dominique Weasley consommant de la drogue l'été dernier : 300 000 exemplaires. James Potter et son tatouage de Souaffle sur le torse, à douze ans à peine ? 450 000. Et je ne parle même pas de celle d'Albus Potter se dirigeant vers la table des Serpentards…

— « Plus Serverus qu'Albus : L'enfant chéri déçoit », cita Bozo en rappelant ainsi le gros titre du journal à cette époque. Je me souviens m'être demandé comment tu avais bien fait pour l'avoir, celle là… Des contacts à Poudlard, peut-être ?

— Pour un temps, oui, souffla-t-elle d'un ton évasif, ne souhaitant pas en dire plus.

— Et, maintenant que j'y pense, jamais rien publié au sujet des rejetons de la petite Granger, non ? Fit soudainement Bozo.

— Non, effectivement. »

Soit que les deux marmots étaient sages comme des images – ce dont Rita doutait fortement, vu la famille dont ils étaient issus – soit que leurs parents avaient réalisés l'exploit de tout camoufler. Après tout, Hermione Granger-Weasley avait toujours été très intelligente, Rita l'avait elle-même apprit à ses dépends. La journaliste était prête à parier que la jeune femme était sans doute même à l'origine du changement de stratégie de communication des Weasley. Je me demande quand elle comprendra que c'est une erreur, pensa-t-elle en voyant un cortège de têtes rousses émerger soudainement de l'ascenseur. Ces petits sont incontrôlables.

« Ça fait une sacrée famille tout ce beau monde, siffla son ancien photographe. Seule celle de Georges Weasley manque à l'appel. Mais, hé, regarde ça ! La petite Dominique est déjà en train de fleurter avec le bassiste des Bizzar' Sisters, non ? Ce type a au moins trois fois son âge !

— Reviens me voir quand tu auras quelque chose de plus intéressant, le rabroua Rita, comme à l'époque où ils travaillaient ensemble. Cette fille-là est capable de beaucoup mieux, crois moi. »

Après tout, Dominique était l'enfant terrible de cette nouvelle génération de Weasley. Avec sa courte chevelure d'un blond-roux bien particulier, la jolie demoiselle, à peine sortie de Poudlard, attirait l'œil. Comme sa mère, elle se déplaçait à travers la salle, volubile, sa robe de satin argent brodé de perles effleurant le sol de caresses câlines tandis qu'elle souriait d'un petit air malicieux et ravissant à la fois. Le vieux musicien en face d'elle semblait totalement sous le charme.

Non loin d'elle son petit frère, Louis Weasley, en dernière année à Poufsouffle, poussait le vice jusqu'à surpasser sa sœur en beauté. Quelques boucles d'un blond vénitien taquinaient délicatement ses tempes, et la couleur bleu-gris de sa robe ne faisait que rehausser l'éclat de ses yeux. Il discutait à voix basse avec Molly, la fille de Perceval Weasley qui pérorait d'ailleurs en paradant devant ses collègues du Ministère.

« Dit moi, souffla Bozo, l'air de s'ennuyer ferme après de longues minutes d'observation, à les voir comme ça, ils ont tous l'air de s'entendre à merveille, tes précieux mômes. »

Il désigna du menton la paire Albus Potter et Rose Weasley qui semblaient particulièrement complices, ce qui n'était pas très étonnant : Saint-Potter avait après tout pour meilleurs amis ce grand dadet de Ronald Weasley et ce rat de bibliothèque d'Hermione Granger. Chaque coup d'œil était intercepté, chaque sourire renvoyé et quant à ce qu'ils complotaient… Hé bien, Rita n'en avait pas la moindre idée, pas plus que le reste du monde, semblait-il.

Moins éclatants, Lucy et Hugo Weasley discutaient avec les jumeaux Scamander d'un air emballé, listant peut-être les différentes célébrités présentes dans la salle. Postée au centre du petit groupe, la petite Lily Potter semblait mener activement la conversation. Du haut de ses treize ans, elle affichait des formes déjà avantageuses et un air altier qui montrait bien qu'elle en avait parfaitement conscience. Celle-là va briser bien des cœurs, estima Rita, et je serais aux premières loges pour la voir s'y brûler les ailes.

« Sourires de façade, répliqua Rita, sûre d'elle. Ils ont appris à faire semblant, depuis le temps – regarde, même Saint Potter prétend s'amuser, mais il n'y a qu'à poser les yeux sur lui pour voir qu'il a envie de transplaner sur place. »

Au contraire de Fleur Delacour-Weasley, qui affichait ses quarante ans révolus avec une élégance presque cruelle, Harry Potter semblait avoir vieillit plus vite que les autres. Rita avait l'impression de voir un garçonnet perdu dans la foule, mal à l'aise, pas très sûr de l'attitude à avoir. Son ami Ronald Weasley l'avait bien entrainé vers une bande d'hommes d'affaires aux sourires accueillants, mais il était évident que leurs histoires d'argent ne l'intéressaient pas. Les signaux de détresse que ses yeux lançaient à sa femme avaient été ignorés dès qu'elle avait aperçu le célèbre joueur de Quidditch Jamie O'Riley. Quant à Hermione Granger-Weasley, elle avait été approchée par trois collègues du Magenmagot et discutait à présent de choses sérieuses d'un air important. Le monde a changé trop vite pour le grand Harry Potter, songea-t-elle, l'œil méprisant, il a presque l'air aussi vieux et périmé que Dumbledore quand il respirait encore.

« Hé, Rita, appela son collègue, tu as peut-être raison tout compte fait… L'aîné Potter n'a pas l'air d'excellente humeur. »

Rita ne se donna pas la peine de répondre, un regard de connivence y suffit amplement. James Potter suivait effectivement d'un œil soupçonneux la paire que formaient son jeune frère et sa cousine. Peut-être était-il jaloux de leur complicité, lui-même ne pouvant profiter de la présence de son éternel acolyte Fred Weasley ? Heureusement pour lui, avec son allure de sportif et son regard piquant, il était plutôt séduisant et, ce genre d'homme ne restant jamais seul très longtemps, une jeune fille finit par l'accoster. Et, comme il s'appelait quand même James Potter, la demoiselle n'était nulle autre que la pétillante Helena Goldberg, manifestement ravie d'être en sa compagnie. La jeune starlette était généralement entourée d'une ribambelle d'admirateurs sauf que, ce soir, ce n'était pas elle, la plus belle. Personne ne peut lutter contre du sang de Veela, se dit Rita Skeeter en observant Dominique Weasley enchainer les verres de Champétillant sous l'œil vigilant de son petit frère.

Tout à ses observations, Rita remarqua les silhouettes de Rose et Albus se diriger précipitamment vers les toilettes, et, son instinct lui recommandant de les suivre, elle se leva d'un bond.

« Oh allons, ce n'est plus de ton âge, lui souffla Bozo d'un air badin en la retenant pas le coude. Tu devrais penser à prendre la retraite, pas à prendre en filature deux adolescents !

— Mieux vaut ça que de finir dans un trou paumé à compter les nuages passer, répliqua-t-elle, piquée au vif, en se dégageant.

— Toi et ta carrière… »

Bozo ne finit jamais sa phrase, mais son air attristé valait cent discours. Il était bien placé pour savoir tout ce qu'elle avait sacrifié pour cette même carrière. Elle ne regrettait rien, Rita avait toujours su qu'elle ne se marierait jamais et que sa profession de journaliste serait la seule compagne qui resterait à ses côtés jusqu'à la fin.

Ignorant la pointe d'amertume qu'elle ressentait, la journaliste se dirigea d'un pas serein vers les deux adolescents, feignant d'observer la salle autour d'elle, espérant que personne n'allait l'accoster. La soirée se lançait doucement, l'orchestre philarmonique de Londres ayant achevé sa représentation, les autres artistes allaient enfin avoir l'occasion de faire danser les invités. Rita fut déçue de voir que Dominique avait finalement été muselée par son petit frère et sa cousine et était à présent assise et observant la salle avec un regard éteint. James, en revanche, parlait toujours avec Helena, tout sourire, et le reste du monde semblait apprécier la soirée. En approchant des toilettes pour femme, Rita ralentit son pas en espérant que ce duo là serait prolifique pour une fois.

« … l'occasion idéale ! S'exclama soudain la voix féminine de Rose Weasley.

— Tu as déjà… sais très bien… encore s'en sortir… laisse tomber…

— Mais tout est déjà prêt ! Tu n'as plus qu'à… Bonsoir, madame, s'interrompu soudainement la jeune fille. On vous dérange, peut-être ?»

Manifestement, sa tenue un tantinet avant-gardiste l'avait fait repérée depuis la colonnade où elle s'était postée. Ou peut-être était-ce son parfum ? Se réprimandant mentalement, Skeeter avança, le menton bien haut.

« Effectivement, puisque vous empêchez l'accès aux toilettes, répondit-elle d'un ton faussement révolté, sans prendre la peine de relever le « madame ».

— Désolée, nous sommes encore jeunes vous comprenez, on ne se rend pas trop compte qu'avec l'âge ça devient plus difficile de se rete…

Rosie, la coupa Albus. Allons-nous-en. »

Le petit était le portrait craché de son père lorsqu'il était agacé. Yeux verts en amande brillants, mâchoire carrée, poing serré. Rita se croyais presque revenue trente ans en arrière. Concernant la petite Rose Weasley, Rita devait admettre qu'elle était moins vilaine que sa mère au même âge, c'est-à-dire qu'elle n'avait hérité ni de ses cheveux touffus ni de ses grandes dents. Oh, bien sûr, malgré de grands yeux rieurs et un visage agréable, elle ne jouait pas dans la même catégorie que ses cousines Dominique ou Victoire, ni même que la petite Lily. Elle compense peut être avec autre chose, se dit Rita en observant, intéressée, le regard intelligent que la gamine lui décocha.

« Vas-y, je crois que j'ai une envie pressante, fit simplement Rose en ouvrant la porte des toilettes pour dames. »

L'air atterré, le petit Potter fit mine de vouloir la gronder avant de s'en aller sur un coup d'œil appuyé. Rita, quant à elle, exultait. Cette soirée prenait enfin une tournure intéressante. Suivant la jeune fille, les deux femmes se postèrent chacune devant un lavabo, sans échanger le moindre regard. Rose se lava simplement les mains et Rita se refit une beauté.

« Vous êtes bien Rita Skeeter ? Demanda finalement la petite Weasley avec un sourire poli.

— Evidemment que oui, répondit-elle avec un sourire mauvais. Ma photo est sur la moitié des articles de la Gazette, ajouta-t-elle, histoire de bien lui faire comprendre l'absurdité de sa question.

— C'était une simple question de politesse, rétorqua la jeune Weasley, manifestement amusée de la situation. Ce serait quand même gonflé de ma part de ne pas savoir à quoi vous ressemblez après toutes les idioties que vous avez écrites sur ma famille, vous ne croyez pas ? Fit-elle sur le ton de la confidence, l'œil pétillant. A voir son air réjoui, on aurait presque cru à un compliment. La remettre à sa place n'en fut que plus facile.

— Il n'y a que la vérité qui blesse. Simple mais efficace, crût Rita, mais elle se trompait. Face à elle, les prunelles céruléennes de la jeune fille s'allumèrent soudainement, puis un léger sourire naquit sur ses lèvres.

— Hélas non, mais heureusement, parfois, certains mensonges peuvent faire plus de bien que de mal, souffla-t-elle lentement, l'air ailleurs, avant de se reprendre. Vous ne passez pas une trop mauvaise soirée, j'espère ? Dominique est en bien meilleure forme lorsque Victoire est présente, ajouta Rose d'un ton plaintif.

— Ah, tiens, et pourquoi donc ? fit Rita avec précaution. »

La journaliste ignorait à quoi jouait la demoiselle, mais elle préférait rester sur ses gardes. Elle avait déjà sous-estimé la mère, hors de question de faire de même avec sa fille. Celle-ci, arrangeant des mèches de cheveux auburn qui tombaient de son chignon, se contenta d'émettre un petit rire.

« Ce serait un peu trop facile si je vous le disais, non? Mais, de vous à moi, votre soirée n'est peut-être pas perdue, fit la jeune fille en s'essuyant les mains. Il va finir par le mettre en colère… Il ne sait jamais quand s'arrêter, ce petit con, ajouta la Weasley avec un clin d'œil avant de se diriger vers la sortie. »

Intriguée par la signification de ses paroles, la journaliste observa la démarche souple de la jeune fille s'arrêter à un pas de la porte. Lorsqu'elle se retourna, la main sur la porte, ses yeux étaient d'un bleu lumineux, et Rita Skeeter se sentit toute petite lorsque sa voix claire résonna à travers la pièce :

« Vous savez, Miss Skeeter, un philosophe moldu du nom de Nietzche a dit un jour « ce qui ne te tue pas te rends plus fort ». Vous n'en aviez peut-être pas l'intention, mais vos petits articles assassins ont parfois fait du bien à ma famille. Vous avez attaqué l'ambition d'oncle Percy, critiqué beauté de tante Fleur, accusé oncle Harry de choses affreuses... Hé bien, ça nous a simplement poussé à prendre leur défense pour lutter contre un ennemi commun : vous, lui expliqua-t-elle avec, dans les yeux, une lueur de remerciement. Et puis, ajouta-t-elle d'une voix plus légère, comme le dit Lily, vous avez le mérite d'avoir des tripes. »

Sonnée, Rita Skeeter resta un long moment à s'observer dans le miroir, bien longtemps après que la gamine soit partie. Elle était vieille, à présent, et elle avait derrière elle une longue carrière prestigieuse. Rita n'avait pas de quoi avoir honte, au contraire. A l'inverse de la plupart des journalistes, elle n'avait jamais été tendre avec cette famille de prétendus héros. Rita se plaisait à croire qu'elle était l'une des rares à être restée objective – tous les autres s'étaient toujours empressés de leur lécher les bottes. Et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer, se dit-elle d'un ton ferme en sortant précipitamment de la pièce, laissant derrière elle l'image encore nette de Rose Weasley. Dehors, un nouveau scoop l'attendait manifestement et il était hors de question qu'elle le laisse s'échapper.

De retour à sa table, elle trouva Bozo enchainant avec son troisième verre de Whisky Pur Feu. Il semblait s'ennuyer à mourir. Sur la scène, la chanteuse Helena Goldberg s'avançait, tout sourire.

« Sorcières et Sorciers, je vous remercie au nom de la Gazette du Sorcier d'être venu ce soir ! Mais, avant que le spectacle puisse commencer, sachez que j'ai reçu une demande assez spéciale pour mon dernier tube « My First Kiss » !

— Tien, c'est moi où elle vient d'échanger un regard avec l'aîné Potter ? Lui chuchota Bozo pendant que Goldberg faisait la pub de sa dernière chanson.

— Je vous prie donc d'accueillir ce qui semble être mon plus grand fan qui aura l'incroyable privilège de chanter en ma compagnie : M. Albus Severus Potter ! »

Et alors que la salle se rompait en une gigantesque salve d'applaudissements, Rita décryptait, l'œil éveillé, les réactions des différents membres de la famille Weasley. Harry et Ginny Potter s'étaient immédiatement tournés en direction de leur aîné d'un air contrarié mais ce dernier les ignora superbement. Au contraire, James Potter arborait un air triomphant. Dominique semblait s'être réveillée de sa torpeur tandis que Molly et Louis observaient la scène, impassibles. Albus était d'un calme olympien. Discrètement, il chuchota quelque chose à l'oreille de Rose avant de s'avancer lentement vers la scène. La jeune fille, elle, disparut soudainement dans la foule.

« Bozo, prépare ton appareil, ordonna Rita en notant chaque détail avec frénésie à l'aide de sa Plume.

— Oh ! S'exclama la belle Helena après avoir échangé deux mots avec le petit Potter, maintenant juché sur les planches. C'est trop mignon ! Il veut que son grand frère ait le droit au même privilège ! Mon cher James, j'espère que toi aussi tu as la musique dans le sang. »

Il n'en fallait pas d'avantage pour que Bozo lui obéisse. James Potter, toujours souriant, but de son verre une longue gorgée avant de s'avancer lui aussi sur le devant de la scène. Helena Goldberg semblait être aux anges, entourée des deux Potter, l'un toujours aussi imperturbable et l'autre plus souriant que jamais. Rita savait que l'aîné Potter avait été un temps dans la chorale de Poudlard et qu'il avait une très belle voix, quant à l'autre et bien il semblait qu'elle allait le savoir dans très peu de temps.

Ou pas.

« Mais qu'est ce que…, fit James Potter au micro, coupant Helena qui avait entonné les premiers mots de sa chanson. L'air soudainement mal à l'aise, il venait de plaquer ses mains sur son ventre, l'air de souffrir d'une douleur aigue. Alertée, la chanteuse se tourna vers lui d'un air mécontent avant d'ouvrir des yeux choqués et de s'éloigner de quelques pas.

— Oh, mille gorgones, tu vois ce que je vois ? Exultât Bozo. »

Oh que oui, pensa Rita, ne pouvant détacher son regard de la scène incroyable qui se déroulait sous ses yeux – contrairement à bon nombre de femmes outrées. Car James Potter n'avait pas problème d'estomac, oh non. Ce qu'il essayait de cacher, c'étaient ses parties intimes. En effet, une sorte d'excroissance étrange grandissait à une vitesse exponentielle sous sa robe de sorcier, jusqu'à l'empêcher de marcher et donc de quitter l'estrade. Très vite, ce fut ce qu'il y avait de plus visible sur la scène. Oh, Merlin. James Potter était absolument mortifié. Ses parents arrivèrent en panique pour l'assister et Hermione Weasley lança un sort pour rendre la scène invisible tandis que son mari s'étouffait misérablement sur une part de quiche. Mais c'était déjà trop tard : à côté d'elle, Bozo arborait un air béat.

Rita Skeeter savait déjà comment son article s'appellerait. L'édition de demain allait être un succès tonitruant, elle en était certaine. Rita Skeeter tenait enfin son scandale de la soirée : comme d'habitude, les gamins Weasley ne l'avaient pas déçu. Mais ce n'est là que la moitié de l'histoire. Et au moment même où la journaliste se faisait cette réflexion, loin derrière la foule de photographe qui s'était précipitée sur le pauvre garçon, loin derrière la pauvre Héléna Goldberg qui avait été littéralement bousculée par la chose, loin derrière Albus Potter observant la scène d'un air consterné, Rita croisa les grands yeux bleus de Rose Weasley, pétillants d'amusement.

Avec un large sourire, la jeune fille lui fit un clin d'œil et, faisant mine de lui porter un toast, leva un verre en sa direction.

Quand Rita réalisa de quel verre il s'agissait, l'adolescente s'était déjà évaporée.

Vocabulaire :

Chartier : furet doué de parole, imaginez un peu le prix de sa fourrure.

RITM : Radio Indépendante à Transmission Magique.

Crécelles de Kenmare : équipe de Quidditch irlandaise faisant partie de la ligue. Particulièrement apprécié pour leur jeu d'équipe et l'excellente ambiance qui règne dans leurs vestiaires.