Voilà une nouvelle fiction, Harry Potter cette fois-ci ! Celle-ci se déroulera durant les événements des livres, à la différence près que nos héros entament déjà leur troisième année, alors que Harry entretout juste à l'école des sorciers... Beaucoup d'OCs, mais aussi des personnages familiaux tels que les jumeaux Weasley, Lee Jordan ou Marcus Flint, et bien d'autres !
Ce projet est en fait le parallèle de Eiden's Book de ma soeur PERC3VAL (lien sur mon profil), mais se passera du côté Serpentard. Tandis que Eiden's Book se déroulera comme dans un livre, je posterais ici des petites tranches de vies en interaction. Bref, trop de blabla, on plante le décor ! Bonne lecture :)
La gare King's Cross
La jeune fille traîna sa valise en soupirant, la main gauche serrée sur la poignée de son chariot, ses tennis en cuir raclant contre l'asphalte. Après avoir bousculé deux personnes sans s'excuser, elle finit par arriver devant les quais neuf et dix, devant un grand mur. Elle recoiffa distraitement ses cheveux blond platine qu'elle coinça derrière ses oreilles, ses yeux azurs jetant un regard blasé et profondément ennuyé sur le fourmillement incessant de la foule qui glissait autour d'elle.
« Les gens sont vraiment trop pressés » pensa-t-elle, les tympans saturés par le bruit des trains, des cris et des voix qui emplissaient la gare King's Cross.
Redressant négligemment sa besace sur son épaule, elle se retourna vers une grande femme aux cheveux presque aussi clairs qu'elle, la silhouette serrée dans une jupe crayon et une veste de smoking : sa mère, trop occupée à téléphoner à un de ses sous-fifres, qu'elle malmenait comme toujours.
« Matthews, vous n'êtes pas un homme idiot, n'est-ce pas ? Non, vous n'êtes pas un idiot. Alors vous allez me finir ce dossier avant jeudi matin, dernier délai. Pourquoi ? Mais parce que la dernière commande que vous avez gérée était un désastre, voilà pourquoi. »
« Maman. »
Sa mère avait dû l'entendre mais continua sur sa lancée, ses boucles blondes se balançant au gré de ses mouvements de tête, un rictus étirant ses lèvres rouges. Sa voix était claire et dure, comme si elle était prête à étriper son interlocuteur de ses ongles vernis ou à sortir une arme de son sac Burberry.
« Quoi ? Mais je m'en contrefous de vos excuses, Matthews. Vous nous avez fait perdre un client, estimez-vous heureux de ne pas être dehors à l'heure qu'il est. Prouvez-moi que je n'ai pas fait une erreur en vous gardant dans la boîte, au moindre faux-pas vous foutez le camp- »
« Claudia. »
L'appel de son prénom la fit enfin réagir, son regard indigo ennuyé se tournant vers la fille. « On est arrivées au quai » continua-t-elle d'une voix calme.
Sa mère reprit le téléphone « Attendez deux secondes ». Elle s'approcha de sa fille, l'entoura d'une étreinte affectueuse mais froide, se redressa et caressa ses longs cheveux platine et raides. « N'oublie pas de m'envoyer une lettre. Je t'enverrais un panier garni pour tes camarades » souria-t-elle, découvrant ses dents blanches et parfaites.
L'adolescente roula ses yeux azur dans ses orbites et l'embrassa, avant de saisir la poignée de sa valise et de la cage et de passer à travers la barrière entre les deux tourniquets. La dernière chose qu'elle vit fut sa mère reprendre son appel et s'éloigner des quais.
Quelques millièmes de seconde. C'est le temps que prend Prisca pour traverser le mur, avec la sensation habituelle de frisson qui court dans l'échine.
Lorsque sa vision s'ouvre sur le brouhaha continu, ponctué de cris et de hurlements, elle laisse échapper un soupir blasé. C'est à croire que le quai neuf trois-quarts est pire que celui des Moldus, avec tous ces objets volants, ces piafs maladroits et ces bagages égarés et énormes bloquant le passage.
Mais d'une certaine façon, elle éprouvait toujours quelque chose lorsqu'elle passait la barrière, malgré le fait que tout était trop joyeux, trop bruyant.
Un sentiment indéfinissable, une sorte de mélange entre de la nostalgie et de l'angoisse.
Elle savait que si elle tendait légèrement les doigts en arrière, elle pourrait toucher la grande arche en fer forgé, dure et froide, qui avait fait place derrière elle. Elle savait aussi que si elle ne s'écartait pas de suite, elle se prendrait un chariot d'un élève arrivant à pleine vitesse en plein dans les vertèbres, ce qui serait regrettable le jour de la rentrée.
C'est avec un nouveau soupir ennuyé que la blonde reprit son chemin dans la foule, vers le grand train vermillon qui coupait la gare dans la largeur n'étant qu'autre que le Poudlard Express, majestueux et clinquant dans le style le plus anglais qui soit, éclairé par les larges vitres qui perçaient le plafond comme un formage de métal.
Evidemment, le train était bondé comme pas possible, mais l'adolescente repéra le seul wagon qui semblait étrangement vide. Elle s'apprêta à filer vers la portière ouverte quand des paroles s'insinuèrent dans ses oreilles.
« Regarde où tu mets les pieds, espèce de Moldue »
La voix, elle l'avait identifiée. Il faut dire qu'à force de rester prisonnière d'une Maison d'abrutis, elle avait essayé de se socialiser un minimum, histoire de ne pas avoir envie d'étrangler certains dans leur sommeil avec une cravate. Daemon Richards n'était pas un idiot, certes, mais elle ne le portait pas vraiment dans son cœur. Ses pensées radicales, une simple copie conforme des idées d'une famille de Sang-pur typique, avait tendance à la faire sortir de ses gonds, elle-même étant moitié Moldue.
Elle n'avait jamais compris pourquoi, que ce soit pour les Moldus comme pour les sorciers, les gens aimaient se mettre sur la gueule pour la seule raison qu'ils étaient différents, et cela l'obligeait à casser son image froide et calme.
Elle jeta un œil à la scène, en regardant aisément au-dessus des épaules des gens qui s'étaient attroupés autour du brun aux yeux bleus, qui semblait défier du regard une fille blonde que Prisca avait sûrement déjà vue. Une Griffondor peut-être ? Elle ne connaissait même pas les deux tiers des élèves de son année, pourtant elle savait elle-même que la plupart des troisièmes années savaient qui elle était.
Elle croisa le regard du brun, le glaçant de ses iris, avant de se diriger vers le wagon.
Après avoir lutté avec les roues de sa valise et confié son chariot à un bagagiste, renonçant à défoncer la porte de façon calme et précise, elle entra dans les couloirs du wagon.
Il avait commencé à se remplir, même si les adolescents se regroupaient dans les compartiments près des portes pour une raison inexpliquée. Après une rapide inspection, la blonde comprit que c'était probablemenyt la tarentule de Lee Jordan, le Gryffondor commentateur de matchs qui critiquait toujours son équipe de Quidditch, qui dissuadait les gens de s'approcher.
En levant les yeux au ciel, elle choisi un compartiment au hasard, hissa sa valise sur le porte-bagage, ouvrit la cage, libérant sa chauve-souris Echo qui s'accrocha sur son épaule, et s'écroula sur la banquette.
C'est durant ce moment d'intense soulagement et repos que Jasper Crossman ouvrit la porte violemment, le choc des gonds résonnant dans le compartiment et tout le couloir, avant de passer son insupportable tête blonde dans l'ouverture.
Durant quelques secondes de désespoir intense, Prisca se dit que c'était extraordinaire que sa tête soit passée, tant le bouclé s'idolâtrait. Elle ne laissa pas longtemps sa déprime occuper son esprit et le fusilla du regard.
« Je suppose que cela ne te dérange pas si je m'installe ! » s'exclama le blond avec un sourire provocateur en haussant un sourcil de ses yeux bruns.
Brandissant son plus long doigt à l'attention de l'Irlandais blond qui s'installait déjà sans la moindre gêne, elle ne pus retenir un grognement lorsque une pensée lui traversa l'esprit :
« Le voyage sera très, très très long »
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