Art vs Science
Auteur : Inrainbowz (Et oui, j'ai viré le deuxième z)
Rating : T (un T vraiment gentil, selon moi...)
Disclaimer : Est-ce utile de le préciser ? Bon, je ne tire aucun autre profit que la satisfaction personnelle à écrire et à publier, et bien sur les personnages ne m'appartiennent pas.
Résumé : UA total, peut-être un peu OOC selon certain(e). Naruto est élève aux Beaux-Arts, gay et épanoui. Et puis, il rencontre un type froid, pas commode, brun, et comme il est un peu idiot, il tombe complètement sous son charme... On dirait pas comme ça mais c'est vachement bien (essaie de faire la pub...)
Note : Je republie cette fic ! But de la manœuvre : éliminer les fautes d'orthographe (abominablement nombreuse, surtout dans les premiers chapitres). Mais non, ce n'est pas moi qui ai corrigé ! C'est Toumies qu'il faut remercier sur ce coup-là... d'ailleurs, tu m'as sauvé ! 'Fin bref
Alors je vous le dit tout de suite, c'est une correction et pas une réédition, je veux dire par là que je n'ai rien modifié de fondamentale à ma fic, hormis quelques tournures et maladresse d'écriture, c'est à priori la même histoire. Pour celle et ceux qui l'ont déjà lu... erk, rien de nouveau. Pour les autres... Enjoy !
C'était ma première fic sur Naruto, un de mes premiers écrits construit de plus de deux pages, et je l'aime beaucoup !
Bonne lecture !
Chapitre 1
Le cruel vent de Janvier semblait s'être décidé à s'acharner sur le jeune homme blond qui marchait sur le trottoir. Il remonta encore le col de son manteau et accéléra le pas, priant pour que le dernier métro l'attende.
Quelle journée harassante. Il avait passé la matinée à lutter contre l'endormissement que lui provoquaient toujours les cours d'histoire de l'art du vieux prof Jiraya. En plus, ce pervers ne leur parlait que de l'art nudiste et des proportions féminines. Et lui, les femmes, ce n'était pas vraiment ce qui l'intéressait...
Il s'emmitoufla dans son écharpe, essayant vainement de se réchauffer. Quand il arriva devant l'entrée du métro, il se précipita jusqu'à sa ligne... pour voir le métro lui filer sous le nez. Il jura. Cette journée était vraiment trop chiante.
Il avait loupé le déjeuner de midi et avait passé l'après-midi à bosser. Les clients avaient été exécrables, à croire qu'ils s'étaient tous donnés le mot. Et pour couronner le tout, les « matheux » s'étaient sentis obligés de venir boire un coup dans ce café précisément.
Il soupira et chercha un taxi. Il n'avait vraiment pas besoin de frais supplémentaire mais il n'avait pas le choix. Après avoir payé la course en grimaçant, il entreprit de gravir les marches menant à son appartement. Cinquième étage et pas d'ascenseur. Et dire qu'ils s'y mettaient à deux pour payer ça...
D'ailleurs, en parlant du « deux » en question, le blond eut l'agréable surprise de trouver son meilleur ami et colocataire dans une pose, quelque peu compromettante, avec un brun qu'il reconnut comme un élève de leur promotion. Il soupira une énième fois, se demandant pourquoi le ciel lui imposait la vision de Gaara à moitié nu, allongé sur un inconnu avec une main sous son t-shirt. Inconnu qui commença à rougir fortement, alors que Gaara, comme si de rien était, lança :
« Ah salut Naruto ! Bonne journée ? »
Le regard meurtrier dudit Naruto suffit à le dissuader de poursuivre. Il préféra reprendre là où il s'était arrêté, tandis que Naruto, exaspéré, crachait :
« Je vais aux Caves, je rentrerais sûrement pas avant demain alors profites-en. »
Juste avant de refermer la porte, il entendit un « pas de problèmes » et sourit malgré lui. Il était habitué au penchant naturel de son colocataire à ramener n'importe qui chez eux, à n'importe quelle heure, fille ou garçon, pour s'offrir une nuit de sexe intense avant de les mettre à la porte au petit matin. Il ne disait plus rien à force. Après tout, personne ne s'en plaignait... sauf que ce soir, il aurait bien voulu pouvoir se prélasser tranquillement chez lui, au lieu de quoi il se retrouvait devant les Caves, un bar qu'il avait l'habitude de squatter avec ses amis. Il les retrouva d'ailleurs à leur place habituelle. Après un rapide salut au groupe, Naruto s'affala sur une des banquettes entourant leur table en soupirant. Temari le regarda, compatissante :
« Dur journée ?
– A qui le dis-tu...
– Et je suppose que Gaara était trop occupé pour te remonter le moral ? »
Le même sourire consterné apparut sur leur visage. Gaara avait une attitude puérile qu'ils connaissaient bien et qui était assez affligeante, en fait.
« Alors, raconte.
– Bah, déjà le cours de ce matin m'a tué. Le café était bondé c't'aprem et en plus, devinez sur qui je suis tombé...
– Ne dis rien. La bande des matheux ?
– Tout juste. »
De nouveau, ils eurent tous la même réaction, à savoir un soupir désespéré. Les « matheux », c'était ainsi qu'eux autres, aux Beaux-Arts, désignaient les élèves de l'école d'ingénieur qui se situait juste en face de leur propre école, de l'autre côté de la rue. En réalité, ils n'avaient aucune rancune particulière envers eux et ils s'en seraient royalement foutus si seulement les petits bourgeois issus de Math-sup math-spé en avaient fait autant.
Hélas, ce n'était pas le cas. Pour des raisons, soi-disant évidentes de supériorité intellectuelle, les étudiants en ingé considéraient tous les autres comme des moins que rien, et en particulier ceux des Beaux-Arts. Pour eux, l'art n'avait rien d'un domaine d'étude, ce n'était qu'un « passe-temps sans intérêt ». De plus, c'est bien connu, « l'art, c'est pour les femmes et les homos ». Donc, ils passaient leur temps (libres) à insulter ceux qui sortaient de l'école d'en face, des « ratés ». Et ces « ratés » leur rendaient assez bien, réflexe d'auto défense oblige.
En fait, le terme « matheux » désignait plus précisément un groupe de ces étudiants. Évidemment, ils n'étaient pas tous anti-non-scientifique, mais ce groupe-là... tous issus de familles riches et influentes, des enfants gâtés élevés comme des rois. Ils avaient tendance à attendre du monde qu'il soit à leurs pieds, au garde à vous et en rang serré, s'il vous plait. Et ils ne perdaient pas une occasion de rabaisser les ressortissants des classes moyennes qu'étaient le groupe du blond.
« De tous les cafés de cette putain de ville, il a fallu qu'ils viennent précisément dans celui où MOI je bosse. »
Apparemment, la vue d'un étudiant qui travaille pour payer ses études était une chose impossible à concevoir dans la vision étriquée des fils à papa qui composaient l'élite des étudiants en science.
La discussion dévia ensuite sur des sujets moins prise de tête, tel que les cours du lendemain et les examens de fin de trimestre qui arriveraient bientôt. Perdu dans ses pensées, Naruto dévisagea un à un ses compagnons rassemblés autour de la table, devant un verre plus ou moins fort, en train de parler de tout et de rien. Il se fit alors la réflexion qu'il était vraiment chanceux de les avoir rencontrés.
Il y avait d'abord, à sa droite, Shikamaru. Ce mec était une vrai tête, un pur génie, mais il n'avait jamais été intéressé par les sciences ou toutes ces matières intellectuelles et compliquées. C'était un flemmard-né et la seule chose pour laquelle il se réveillait était ses sculptures. Là, son regard s'illuminait, et il pouvait rester des heures sans manger ni dormir, ce qui pour Naruto était difficilement concevable. Il était incapable de tenir plus de deux heures sans manger quelque chose...
Blottie contre le flemmard venait Temari, une grande blonde au caractère très... disons, affirmé. En fait, cette fille était un démon. Une vraie furie quand elle s'y mettait ! On dit que les opposés s'attirent, eh bien ces deux-là étaient l'incarnation même de ce proverbe. Le paresseux résigné et le tyran énergique. Ils s'étaient bien trouvés.
Assis en tailleur, un chien sur les genoux, Kiba riait aux éclats, une cigarette à la main. Kiba était celui dont le caractère ressemblait le plus à celui de Naruto. Extravertis, un peu idiot sur les bords et toujours débordant d'énergie... quoique ce soir, Naruto en manquait un peu.
Rougissant à côté de lui se tenait Hinata. Elle avait un an de moins qu'eux mais étant surdouée en dessin, elle s'était vue accorder le privilège de rejoindre la classe supérieure. Naruto n'avait jamais vu une fille aussi timide. De ce fait, elle parlait très peu ou en bégayant, ce qui lui donnait un côté mignon en fait. Il avait la conviction qu'elle craquait pour lui mais hélas pour elle, lui, il était de l'autre bord.
Le dernier du groupe était Choji. Choji... mangeait. C'était ce qui le caractérisait. Il mangeait sans cesse et cela occupait tout son temps. Même en cours, il s'arrangeait pour avoir un paquet de chips à portée de main. Cela faisait rire les autres.
Naruto les avaient rencontré dès son arrivée dans la ville. Lui et Gaara, vivant à l'orphelinat depuis leur plus tendre enfance, avaient tous misé sur les Beaux-Arts. Et ils avaient réussi. Ils louaient un appartement miteux dans le vieux centre mais ils étaient heureux comme ça. Ils étaient tout simplement des artistes-nés. Avoir de quoi peindre, dessiner, écrire, ou même jouer était pour eux bien plus important que d'avoir une baignoire et un lit digne de ce nom. Ils se contentaient d'une douche froide et d'un matelas sur le sol. Qui s'en souciait ?
Leur petite groupe s'était formé tout naturellement ; ils étaient dans la même classe et leur présence ici attestait de leur passion commune. Cela faisait maintenant cinq mois qu'ils étaient toujours fourrés ensemble et Naruto en était heureux. Débarquer dans cette ville avec une maigre valise et un reste d'économie était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée.
O
Il eut juste le temps de passer chez lui prendre une douche, de se changer, de secouer Gaara et ils partirent dans la précipitation, évitant un retard de justesse. Naruto avait du mal à rester éveillé. Sa nuit avait été peu reposante ; il avait une gueule de bois épouvantable, pas moyen de se concentrer. Renonçant à écouter les subtilités de la technique à l'aquarelle, il laissa son esprit vagabonder et, malgré lui, celui-ci dériva jusqu'à l'événement de la veille.
En fait, il n'avait pas tout dit à ses amis. Il avait bien croisé les matheux au café mais il y avait également rencontré quelqu'un. Et ce quelqu'un l'obsédait depuis.
La veille.
Il faisait son service avec un ennui manifeste quand le barman l'apostropha.
« Eh, Naruto ! Apporte ça à la 8, et presto !
– Ouais ouais j'y vais. »
S'emparant du plateau, il s'approcha de la table mentionnée... et grimaça en reconnaissant les anti-artistes de l'école d'ingénieur. Il soupira (encore) et résigné, déposa le plateau sur la table.
« Ça fera 23€60...
– Tiens, regardez ! C'est un des artistes en herbe de l'école d'en face ! Tu travailles ici toi ?
– Comme tu vois...
– Waouh, c'est pathétique ! Mais pourquoi ?
– Faut bien payer l'école ducon ! Bon et maintenant faudrait penser à payer. J'ai pas que ça à faire.
– Ah parce qu'en plus tu payes pour cette école minable ? Y'en a qu'ont vraiment honte de rien ! Pas vrai Sasuke-chan ? »
Il se retint de frapper le chewing-gum rose qui lui prenait la tête quand une voix suave le fit se figer
« Putain Sakura, t'es lourde... »
Se tournant vers le propriétaire de la voix, il découvrit un spectacle... disons, des plus agréables.
Il ne l'avait jamais vu avec eux, sans doute un nouveau venu dans leur groupe de débile mais cela n'empêchait pas que ce mec était... sublime.
Sublime, c'était le mot. Un brun à la peau clair, avec des yeux noirs et profond. Bien qu'il afficha un ennui et un mépris plus qu'évident, le blond lut d'autres choses sur ce si beau visage. De la tristesse, de la colère, du désespoir... et un appel à l'aide que personne ne semblait vouloir voir. Il lui prit soudain l'envie de le prendre dans ses bras, de le consoler, de lui dire qu'il n'était pas seul et qu'il n'avait pas à retenir ses larmes, aussi amères soient-elles. Il reprit contact avec la réalité assez violemment avec la mise en mouvement du brun, qui le fusillait du regard.
« Pousse-toi. Tu gênes. »
Et avant qu'il ait pu répliquer, l'apparition s'était éloignée, méprisante.
Cette rencontre lui avait laissé une impression étrange et il n'arrivait plus à penser à autre chose qu'au brun ténébreux et froid de la veille. Il s'était d'ailleurs surpris à esquisser plusieurs fois une ébauche du jeune homme, qui devait avoir à peu près son âge, dans un coin de feuille. Remarquant l'air « je plane à quinze miles » de son ami, Gaara décida d'interroger ce dernier.
« Hé ? Naruto ? Naruto ! Tu m'entends ?
– De quoi ? »
Ils s'étaient réunis pour la pause déjeuné et regardaient le blond d'un air perplexe. L'interpellé sembla redescendre sur terre quelques instants.
« Qu'est-ce qu'il y a ?
– Y'a que ça fait bizarre que la plus grande pipelette de cette école ait tenu plus de trois heures sans décrocher un seul mot. T'as bouffé ta langue ou quoi ? »
Naruto constata qu'effectivement, il n'avait prêté attention à rien de toute la matinée, trop occupé à penser à un certain brun, qui, d'après la débile aux cheveux roses, se prénommait Sasuke. Sasuke… un joli prénom. Il lui allait bien.
« Il est reparti dans la treizième dimension. Regarde ça ! Naruto est pensif ! J'avais jamais vu ça… »
Ils acquiescèrent tous d'un signe de tête. Il était vrai que la réflexion n'était pas le point fort du blond. Ce n'est pas qu'il n'était intelligent, c'était plutôt l'inverse, mais il ne prenait jamais le temps de réfléchir avant de parler ou d'agir. Ce qui lui valait bien souvent des ennuis.
« Putain Naruto, réveille-toi ! »
La blonde sur-vitaminée accompagna son injonction d'une violente tape sur le crâne du blond, qui eut pour effet de le ramener aussitôt à la réalité.
« Aïeuh, pourquoi t'as fait ça ?
– Parce que t'étais encore parti rejoindre tes copains les bisounours dans ton monde imaginaire. Réponds au moins quand on te parle !
– Ouais, ouais, désolé…
– Bon alors, raconte !
– Raconter quoi ?
– Bah, ce qui a bien pu t'arriver pour te mettre dans un état pareil ! La dernière fois que je t'ai vu aussi pensif, c'était quand cette plouc de seconde t'a sauté dessus en hurlant qu'elle t'aimait ! »
Naruto jeta un regard meurtrier à son meilleur ami, qui lâcha un « oups, désolé » avec un air pas désolé du tout. Il soupira, ce qui devenait une habitude. De toute façon, il n'y couperait pas.
« C'est rien d'important…
– Mais encore ? »
Il se renfrogna.
« Pff, c'est juste que j'ai rencontré un mec hier et… je sais pas, ça me reste.
– Ha ha ! »
Une pièce changea de main, avec un sourire triomphant pour Gaara et une mine dépitée pour Kiba.
« Vous avec encore fait un pari stupide !
– Y'a pas de petit profit. Bon alors, raconte ! C'est qui ce mec ? Je le connais ? C'est quoi son nom, je me le suis peut-être déjà…
– Gaara, ta gueule ! »
Le ton de Temari était sans appel. Le blond, lui, réfléchissait. Même s'il y avait peu de chance que son coup de cœur ait visité le lit de Gaara, il préférait ne pas tenter le diable et taire son nom. Pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, l'idée que son meilleur ami se le soit déjà tapé, comme il allait le dire, lui retournait l'estomac.
« Ouais, bon, bah, je l'ai rencontré au café hier et… je pense pas que tu le connaisses parce que d'après ce que j'ai compris… »
Énième soupir.
« Il est à l'école d'ingé.
– Quoi ? Tu fraternises avec l'ennemi ?
– Ça t'arrive jamais de sortir autres choses que des conneries ?
– Ça va je rigole… et donc ? C'est quoi son nom ? »
Naruto n'avait pas envie de leur dire. Vraiment pas. Il avait envie que ça reste pour lui, que ça reste entre eux. Il se rendit vite compte que c'était stupide mais il ne put s'empêcher de lâcher :
« J'en sais rien. »
De toute façon, il n'avait même pas son nom de famille. Juste un prénom et un visage. Mais quel visage…
« Ah… et il était comment ? »
C'était déjà une question plus facile. Il fit un sourire malicieux à la tête surmontée d'une abondante chevelure rouge de son pervers de meilleur ami.
« A mourir ! »
Il éclata d'un rire joyeux et ses amis eurent le plaisir de retrouver leur blond officiel dans toute sa splendeur. L'épisode de l'inconnu brun était, pour l'instant, écarté.
Malheureusement, pour un laps de temps minime. En effet, dès le soir venu, Naruto eu la (l'agréable ?) surprise de le voir à nouveau dans le café où il travaillait, envahi par les matheux. Mais il était là ! Il se sentit d'un coup plus léger et ce fut le sourire aux lèvres qu'il partit prendre leur commande.
« Ce sera quoi ?
– T'es encore la toi ?
– Je travaille ici, mocheté, si t'es pas contente va voir ailleurs !
– T'es sur que t'es censé insulté t'es clients ? »
Renonçant à entamer une discussion qu'il savait à l'avance houleuse et parfaitement inutile, Naruto se contenta de hausser les épaules et de quand même prendre note de ce qu'ils voulaient boire. Ayant fait le tour de la table, son regard se posa sur le brun.
« Rien pour vous ? »
Il se contenta d'un regard mauvais. Naruto le prit pour un non.
« Et pourquoi tu le vouvoies lui ?
– Parce qu'il m'insulte pas, LUI.
– Ça peut s'arranger, le débile. »
Naruto se stoppa net tandis que le brun le dévisageait, un sourire narquois aux lèvres.
« Si ça peut te faire plaisir. »
Il s'éloigna, haineux. Le brun avait gardé ce sourire moqueur, un rien méprisant. Il se foutait tout simplement de sa gueule. Naruto eut brutalement envie de s'en griller une et demanda sa pause à son patron. Il espérait qu'avec un peu de chance, ils seraient partis quand il reviendrait. Malheureusement pour lui, il n'avait jamais été très chanceux.
Ainsi à son retour, la nicotine l'ayant un peu calmé, il les retrouva exactement à la même place, riant et parlant fort, à part son brun, qui restait obstinément tourné vers la fenêtre et ne prêtait pas le moins du monde attention à la discussion de ses amis, malgré les efforts visibles de deux filles du groupe pour attirer son attention. Sakura, une fille aux cheveux roses fluo et au front protubérant, et Ino, une blonde décolorée aux yeux clairs. Rattrapant le cours de ses pensées, Naruto ne put que sourire amèrement devant l'évidente jalousie dont il faisait preuve envers les deux filles et de l'emploi presque instinctif de SON brun. Il se trouva soudain pathétique. Il se retrouvait à fantasmer tout seul sur un vrai beau gosse, riche de surcroît, et qui ne pouvait pas le sentir. Passablement énervé par cette constatation, il était pourtant attiré comme un aimant par ce mec froid et hautain. Une image du brun venait de se frayer un chemin dans son esprit : il le voyait debout au milieu d'une cascade de fleur de cerisier, le visage perdu vers le ciel. Et comme à chaque fois qu'une inspiration subite lui venait, il lui était impossible de sortir l'image de son esprit. Naruto en gribouilla donc un croquis sur son calepin avant de répondre aux demandes, empreintes d'urgence, du barman débordé.
Son regard déviait un peu trop souvent vers le brun à son goût, ce qui l'agaçait profondément. D'autant que c'était à chaque fois pour se rendre compte que celui-ci l'ignorait royalement. Il semblait en effet ignorer tout le monde ; mais c'était tout de même un coup au cœur. Naruto avait le sentiment que rien ne le rendrait plus heureux en cet instant que d'être reconnu par le brun. Il avait été habitué, durant son enfance, à faire face au mépris ou la haine parfois. Mais pour lui, rien n'avait été pire que l'indifférence. Avoir le sentiment de ne pas exister, d'être invisible… c'était une sensation terrible. Il faisait son possible pour penser à autre chose mais rien à faire, il se retrouvait d'une façon ou d'une autre avec le brun dans son champ de vison. Et quand celui-ci tourna la tête, foudroyant du regard le blond qui s'était figé, il décida qu'il valait mieux partir tout de suite.
« Kakashi… je peux y aller ?
– Hmmm, si tu veux, mais tu n'as pas intérêt à être en retard demain.
– Ouais… merci ! »
Naruto se hâta d'aller récupérer ses affaires et sortit, fier d'avoir pu traverser la salle sans jeter un seul coup d'œil au brun. S'il l'avait fait, il aurait vu que celui-ci n'était plus à sa table… et il aurait été un peu moins surpris de se retrouver nez à nez avec lui devant l'entrée du café, en train de fumer une cigarette. Ainsi, perdu dans sa concentration en mode « je pense à autre chose que le sex-symbol assis dans ce café », il faillit rentrer en plein dans son fantasme.
Complètement hébété, Naruto eut du mal à reprendre ses esprits, d'autant que son vis-à-vis le fixait intensément, sans réelle émotion sur le visage, mais il le fixait quand même et cela fit perdre ses moyens au blond. Il parvint tout juste à bégayer :
« Ah... euh... désolé... je... je t'avais pas vu et... enfin...
– C'est bon, t'as fini ?
– Hein ? Euh, ouais...
– Bon, bah, pousse-toi. »
Deuxième contact aussi catastrophique que le premier. Naruto s'apprêtait à aller pleurer son désespoir sur l'épaule de son meilleur ami quand le brun, en train de pousser la porte du café, lui demanda :
« Dis, pourquoi tu me regardes tous le temps ? »
Naruto se maudit intérieurement. Gaara s'était toujours foutu de lui pour son manque de discrétion et, il devait l'admettre, il disait vrai : le brun l'avait grillé. Et il avait un autre problème dans le domaine de la drague, séduction, relation, etc... Il ne savait pas mentir. C'était plus fort que lui, ses pensées voulaient sans cesse franchir ses lèvres, si bien que, quoi qu'il fasse, il disait immanquablement ce qu'il pensait. Chose qu'il n'était pas toujours conseillé de faire. Il ouvrit la bouche en espérant nier l'affirmation du brun ou trouver une excuse bidon mais sachant le combat perdu d'avance, (il ?) se résigna, vaincu.
« Ben... parce que t'es beau. »
Il avait tourné la tête et ne put voir la moue triomphante du brun. Il continua donc :
« Et parce que t'es triste. »
Reportant son regard sur son vis-à-vis, Naruto put constater qu'il avait vu juste. Le regard de Sasuke exprimait plus d'émotion que le blond ne lui en avait jamais vu : surprise, agacement et comme un soupçon de soulagement, tellement caché qu'il crut l'avoir rêvé. Ce dernier disparut aussitôt des yeux noirs qui le fixaient, remplacée par quelque chose qu'on pouvait interpréter comme de la colère.
« Pour qui tu te prends le pauvre ? Fais pas celui qui sait tout, tu m'avais jamais vu avant hier !
– Je peux quand même reconnaître la solitude quand je la vois... »
Je vais peut-être m'arrêter là, ou je sens qu'il va me faire ma fête...
« Bon bah moi je rentre chez moi. »
Et pris d'une inspiration un peu débile, Naruto se retourna et, avec un de ces sourires capable d'illuminer une caverne dont il avait le secret, il lança :
« Au fait, j'm'appelle Naruto. »
L'autre n'eut aucune réaction visible et se contenta d'une moue dédaigneuse.
« J'm'en fiche... »
Naruto rentra chez lui, étrangement content de lui. Il avait obtenu l'attention du brun pendant un cours instant et cela le rendait heureux. Sa bonne humeur ne put qu'augmenter quand il constata que son colocataire avait décidé de rester tranquille ce soir et ils partagèrent avec joie un repas instantané avant de se mettre à leurs pinceaux d'un commun accord. Naruto ressortit son calepin et sourit ; il entreprit de représenter ce mec qui l'intriguait tellement et dont il ne savait absolument rien.
A suivre
D'aucun pourrait penser que cette lubie de republier ma fic n'est qu'une pitoyable manœuvre commerciale destiné à faire venir les lecteurs, et, pour ceux qui l'ont déjà lu, l'ont aimé et ce sont réjoui de la voir ressortir, que je les trompe sur la marchandise en ne faisant ni ajout de chapitres ni ajout tout court.
Je leur répondrais... Merde, je fais ce que je veux !
Non mais en fait, ça faisait un moment que je voulais refaire une version corrigé et mieux présenté de ma fic (d'ailleurs les autres vont surement subir le même sort) parce que c'est important, le style ^^
Certains diraient aussi que je ferais mieux de publier quelque chose nouveau. Et ceux-là...ils ont totalement raison ! Mais moi aussi, j'aimerais bien, seulement je passe le bac dans UN MOIS ! Alors ça ne serait que de moi, j'écrirais plutôt que de me faire ch*er à réviser, mais ce n'est pas du gout des géniteurs... et tu ferais mieux de l'avoir, ton bac, si tu veux pas te retaper un an de lycée... Je sais ! Alors je bosse. C'est dur, mais c'est comme ça.
Je publierais les nouvelles versions au fur et à mesure, et j'ai plein de fic qui n'attendent qu'à être posté, et qui le seront dès que juin sera terminé ! Tu t'avances beaucoup là... Je m'en fous ! Je le ferais !
