Titre : Contradictions
Auteur : Anders Andrew
Fandom : Death Note
Rating : K+
Note : Ce très cher Matt est bourré de contradictions. La première, et la plus importante : il aime Mello...mais il adore le détester. Maso va...
Pf.
Je regarde la fumée s'élever au dessus de moi, monter lentement jusqu'au plafond, comme un nuage d'orage paresseux.
Mon humeur est plus sombre que la fumée, plus triste qu'un orage - ça n'a rien de triste un orage, croyez-moi. J'aimais bien les orages quand j'étais petit. A chaque grondement de tonnerre, je l'entendais gémir dans le lit d'à côté, et ça me réconfortait, sans que je sache pourquoi. Ce petit moment de faiblesse que je réussissais à lui arracher, que je grappillais pour la base de données de mes souvenirs.
C'est un des seuls qui ait conservé sa netteté; les autres sont flous et immobiles, figés dans mon cerveau rempli de mélasse.
Je suis allongé sur mon lit. On est en plein après-midi. J'ai du taffe, mon ordinateur est allumé et ronronne sur mon bureau, me faisant de l'œil. Mais je suis bien trop lessivé pour réfléchir, encore plus pour bosser.
C'est fatiguant de déprimer. J'ai l'impression de me noyer dans mon propre marasme. Ça va passer.
Après tout, ce n'est pas la première fois que je me fais larguer. Mais cette fois, j'ai vraiment cru que c'était la bonne. Elle était parfaite en tous points. Elle était blonde, ne portant que du noir - jusqu'aux sous-vêtements - et elle avait un sacré caractère. Les coups ponctuaient notre relation, entrecoupée d'étreintes passionnelles, mais j'acceptais les deux avec la même nonchalance. Et surtout, j'adorais quand, nerveuse ou en colère, elle mordait dans une tablette de chocolat noire. Ce son était exquis, et, comment dire, avait le don de me rendre fou de désir.
Elle m'a largué.
La raison : il paraît que je la trompais ! Tch, foutaises !
J'ai eu beau lui dire que je ne ferais jamais ça, que je lui appartenais, à elle et à elle seule…elle est entrée dans une rage folle et m'a tabassé.
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Je me met à rire, m'étouffant avec la fumée de mon joint - je n'en avais plus fumé depuis des mois, c'est-à-dire depuis que je sortais avec elle. Mes côtes vibrent douloureusement sous mon rire; elle n'y est pas allé de main morte. C'est-ce que j'aimais chez elle.
Juste parce que j'ai crié « Mello ! » en jouissant en elle.
Ha ha…bon dieu c'est immonde.
J'avais presque réussi à l'oublier, et voilà qu'il refait surface, exprès pour me narguer. Mon petit fantôme personnel…génial non ?
J'ai dis que tous mes souvenirs sont flous; j'ai menti. Mes souvenirs de Mello ne sont pas flous, ils sont inexistants. Et je préfère cela. Comme ça je ne me rappelle pas avoir pleuré son départ pendant presque deux jours entiers - quand je disais que déprimer était fatiguant; je ne me souviens plus du contact de ses mains chaudes, de ses yeux ardents, de la douceur de sa peau. Je n'ai pas entendu le battement de son cœur, la tête posée sur sa poitrine plate. Je n'ai pas senti dans son cou cette odeur ennivrante, son parfum…comme cette fumée qui me fait délirer.
Je ne veux pas de ces putains de souvenirs. C'est du passé.
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Et si mes larmes coulent, c'est parce que je me suis fait jeté - encore. Pas parce que Mello me manque.
Je ne suis pas masochiste.
