Nom de la Fanfiction
Loin des yeux, loin des flèches

Chapitre I:
Ada?

Diclamer :

Tous les personnages appartiennent a JRR Tolkien sauf les personnages originaux (Faramir II, Arathorn ect)

Note de l'auteur :

Merci à scorpius d'avoir tapé ce chapitre et de continuer à taper les autres. ^^ Je t'aime scorpinou!


Il me trouble. Il m'a toujours troublé. Maintenant que la mort est venue le chercher je ne sais plus quoi faire de moi. J'ai promis de lui survivre. On ne refuse rien à un mourant, même quand on avait décidé depuis longtemps qu'on ne se laisserait mourir. Je lui appartiens. Je lui ai toujours appartenu. Il a toujours fait ce qu'il voulait de moi. Depuis le début. J'ai vécu presque 29 siècles seul, dans l'attente de sa naissance, sans le savoir. Lorsque je l'ai rencontré, la question ne s'est même pas posée. Moi, Legolas… Laegolassië prince d'Eryn Las Galen… Du haut de mes 2891 ans, ma vie appartenait à un enfant de tout juste 7 printemps. Il s'était approché de moi avec le sourire et m'avait demandé si je voulais jouer avec lui. Le plus simplement du monde. Elrond s'était tendu quelques secondes, interprétant mal mon silence. Il connaissait la politique anti-humain dispensée à Mirkwood et il avait peur que je tue son petit protégé pour son impertinence. Il n'en fut rien. Je m'accroupis pour être à sa hauteur, et sans pour autant lui sourire, je lui demandais à quoi il voulait jouer. Il prit ma main, un choc électrique, je me laissais entraîner dans la cours intérieure, où il avait laissé ses jouets favoris. J'en avais oublié de saluer les Grands de Rivendell. On me chahuta verbalement le soir, à table. J'étais d'ailleurs mis près de lui durant le souper, à sa demande. Il était tellement joyeux quand il raconta nos activités de l'après midi que sa bonne humeur devint communicative. Elrond me jeta un regard approbateur quoi qu'interrogatif. Je lui envoyais un sourire. Juste le temps qu'il fallut à Estel pour le voir. Cela le coupa dans son élan. Il me prit la manche et à genoux sur les livres qui rehaussaient sa chaise, il demande tout haut.

« Souris encore ! »

Stupéfait, plus par le fait qu'il m'ait vu que par l'étrangeté de sa demande, j'oubliai de réagir. Il continua.

« Tu es beau quand tu souris ! »

Cette enfantine sincérité attendrit toute la table. Je ne savais plus où me mettre et je rougis de gêne. Les rires fusèrent, pas moqueurs, mais je devais admettre que la situation était cocasse. Estel attendait toujours avec son sourire innocent. Je le lui rendis.

« Laegolassië.. Notre Legolas, fier guerrier, prince de Mirkwood. Notre imperturbable Legolas, troublé par un enfant ! »

« Estel a un don pour découvrir le cœur des gens. Il les mets à nu devant tous et sans méchanceté. Personne ne lui résiste, pas même Legolas ! »

L'enfant se pencha vers moi et me demanda à l'oreille s'il pouvait monter sir mes genoux. Je passai ma main dans les cheveux. Ils étaient si doux, si noirs. Des fils d'ébène trempés dans la soie. Je lui répondis que je le pendrai sur mes genoux lorsque nous sortirions de table. Il accepta ce compromis avec enthousiasme et finit de manger. Elrond me semblait pas rassuré par nos messes basses. Je me souviens qu'il me prit à part juste avant que je rejoigne Estel dans un fauteuil.

« Que se passe-t-il avec Ion-nîn ? »

« Rien d'inquiétant. »

« Permettez moi d'en douter. »

« Je ne lui ferai aucun mal Seigneur Elrond. Si vous me permettez. »

Il me laissa rejoindre un grand fauteuil au coin du feu qui ronflait dans la cheminée. Estel quitta la table en, courant, grimpa sur mes genoux, son cheval en bois préféré dans les mains, celui que lui avait taillé son père. Il joua calmement tandis que beaucoup nous rejoignaient pour converser. Le petit humain souriait à pleines dents. Il aimait manifestement être près de moi. J'observais son visage, encore rond de jeunesse. Je le détaillais sans écouter ce qui se disait autour de nous. Aussi loin que je peux remonter, cette sensation d'être dans un autre monde se manifestait toujours lorsque nous étions ainsi, tout les deux. Je passais à nouveau ma main dans ses cheveux. Il cala sa tête dans le creux de mon épaule et ferma les yeux. Les conversations baissèrent d'un ton. Tout le monde avait vu qu'Estel s'endormait doucement contre moi. Elrond s'installa non loin. Il me regardait avec suspicion et quelque chose qui aurait pu être du reproche ou de la réserve, mais je n'arrivais pas à déterminer ce que c'était précisément. Estel s'était endormi. Elladan me demanda si je voulais qu'il se couche. Je passai mes bras autour de l'enfant en faisant « non » de la tête.

« Il ne me gêne pas. »

Étonné, il se tourna vers son père qui haussa les épaules. Tout à mes caresses des boucle de nuit de mon envahisseur, je finis pas me sentir fatigué et soulagé. J'eus l'impression qu'un poids m'était enlevé de l'échine. Je m'endormis. Aujourd'hui je sais que c'était la solitude qui laissait sa place dans mon cœur pour que ce petit bout de mortel y existe.

Aujourd'hui, le seul moment où j'ai l'impression qu'il me comble encore un peu, c'est quand je reste assis contre sa tombe. C'est horrible de se dire que je ne pourrai plus jamais le voir vraiment. Ne plus pouvoir ni le toucher, ni l'entendre, ni respirer son odeur, ni goûter sa peau… C'est tellement improbable… Parti. Il est parti en me laissant le Gondor et le fils qu'il a eu avec la femme que nous avions choisie pour assurer sa descendance. Il ne l'a eu que très tard. Il était vieux déjà.. Je dois vivre pour une enfant de tout juste six ans qui n'est pas le mien et qui me rappelle chaque jour comme c'est difficile de vivre sans lui.

« Ada ? »

Je retiens un soupire. Je connais cette petite voix. Cette toute petite voix tremblante qui me parler elfique car c'était plus facile pour lui de séparer les rôles de ses deux « pères » en s'adressant à nous dans nos deux langues respectives. Ainsi il s'est toujours adressé à Aragorn en l'appelant « père » ou « papa », et à moi en m'appelant « Ada ».

« Oui, Arathorn ? »

« Ada… viens on rentre.. »

« Je n'en ai pas envie, mella min-nîn »

« Ada... s'il te plaît… J'ai peur quand tu restes ici… »

« Pourquoi, ion-nîn ? »

« Je veux pas que tu meurs aussi. »

Je reste à moitié stupéfait. Il ressemble tellement à son père. Aussi innocent et sincère qu'il l'était il y a de cela 194 ans. Il sait que je veux rejoindre l'homme que j'aime et il a peut que je le fasse. S'il a hérité quelque chose de moi depuis que nous l'élevons, c'est mon manque de confiance en moi. Il pense qu'il n'est pas assez important à mes yeux pour me retenir près de lui, maintenant que son père est parti. Parce qu'il n'est pas de mon sang. Parce que je reconnais que j'ai toujours vécu pour Aragorn. Parce que je suis éternel et que lui n'est que de passage dans ma vie. Il a confié ça à sa gouvernante… qui me l'a dit par inquiétude.

« Je ne vais pas mourir, Ion-nîn. »

« Tu meurs tout les jours, Ada. »

Il pleure. J'ai envie de pleurer aussi. Je me retourne vers lui et marche jusqu'à sa hauteur. Ses petits poings essaient de sécher les grosses larmes qui s'échappent malgré lui. Je le sous les bras et le soulève de terre. Je me cale contre mon torse . il s'accroche à ma tunique avec un désespoir proche de la perdition. Ses sanglots redoublent. Cela fait presque quatre mois qu'Aragorn nous a quitté et je me rends compte que cela fait quatre mois que je n'ai pas pris mon fils dans mes bras. J'enfouis mon visage dans ses cheveux. Je pleure.


Une petite review? ^^