Il est assis en face de moi, le dos droit, fier. Son regard gris, caractéristique de sa famille, essaie de transpercer le mien. Je résiste. Il ne me fait pas du tout peur. Il n'est pas déconcerté par ma nonchalance, il commence à avoir l'habitude. Sa chevelure est bien peignée vers l'arrière ; ni la fatigue ni le stress ne faisait redresser une mèche. Son veston gris n'est pas froissé, il avait pris le soin de bien la repasser avant notre entretien, comme à chaque fois. Son apparence devait toujours être soignée. Ça ne m'étonne pas. Tout ce qu'il faisait, c'était avec une touche classique.

Il avait les mains croisées sur la table noire qui nous séparait. Je lance quelques regards indifférents en direction du miroir qui se trouvait à notre gauche. Je replace une mèche de mes cheveux noirs. L'ambiance n'est pas des plus excitantes. Il ne parle pas. Je ne parle pas. Le silence comble le vide.

À l'aide de son pied, il tape le tempo d'une chanson que lui seul connait. Mes doigts tambourinent sur la table. Qui va commencer à parler ? La psychologue ou le psychopathe.