Bonjour ou bonsoir fans de fiction !
L'histoire qui va vous être proposée est née d'un coup de cœur pour la série Américaine Elementary et de l'oeuvre Orgeuil et préjugés de Jane Austen.
Nous sommes deux auteurs à tenir le récit et on espère que cela va vous plaire et que vous allez nous suivre à travers nos vingtaine de chapitres.

/!\ L'histoire se situe approximativement au XVIII siècle, nous avons donc essayé de transcrire le caractère des personnages selon cette époque. Si vous avez plus de question à ce sujet nous nous y répondrons dans les prochains chapitres ! /!\

Bonne lecture à vous :)


Prologue

L'encre qui se dessine sur le papier était une pure merveille. Il n'y avait pourtant qu'une poignée d'individus qui parvenait à s'en délecter. Ressentir dans ses veines la chaleur des mots, n'était pas aussi populaire que l'opium. Toutefois un commerce s'était fondé autour de la lecture ; de ce fait le Port de Londres accueillait d'à travers le monde des œuvres enclines à une overdose.

Monsieur Watson était l'un de ces amoureux de la lecture, il avait donc pris la route depuis le comté d'Hertfordshire pour rejoindre celui d'Essex. L'homme espérait qu'à travers les 1 600 hectares de docks il puisse trouver une pièce rare venant du grand pays de l'Est. La sagesse mais aussi le complexe que transpiraient les œuvres chinoises, magnétisaient Monsieur Watson au point que sa bibliothèque personnelle ne soit rédigée pour ainsi dire uniquement en mandarin. L'effluve des épices et du thé conclurent à la recherche du gentleman. Une table dressée, sans grande fortune, présentait les bouquins désirés mais personne autour ne veillait véritablement à leurs ventes, ils étaient comme livrés au premier qui passerait. Monsieur Watson se méfia mais sa curiosité et sa passion le guidèrent à s'avancer et voilà de nulle part qu'une femme aux traits asiatiques venait s'accrocher à son avant-bras avec vivacité. Il eut pour premier geste de la bousculer mais cette attitude ne se peignant pas à la sienne il se dressa simplement pour saluer la femme.

- Êtes-vous celle qui brocante ces bouquins ? Demande t-il d'un ton calme.

-我不懂。Wǒ bù dǒng. [Je ne comprends pas.] répliqua-t-elle d'une si petite voix qui surprit Monsieur Watson parce qu'elle lui semblait forte par sa poigne.

La femme lui tendit alors une feuille de papier chiffonnée, qui au premier regard était rédigée en anglais. Monsieur Watson l'accepta et y porta ses yeux châtain clair, sur celui-ci était inscrit le nom de la femme 美丽Měilì mais aussi celui d'une autre qui semblerait être sa fille. Le nom de la fillette avait une consonance européenne : Joan. Grâce aux mots, Monsieur Watson put apprendre que Měilì était l'épouse d'un gentleman britannique qui malheureusement suite à des problèmes de dette devait abandonner femme et enfant. Monsieur Watson se mit rapidement à balayer les environs de son regard pour trouver la dite enfant et une ride d'inquiétude se dessina donc au milieu de son front.

-Où est Joan? Dit-il, l'air choqué.

Ce fut à ce moment qu'un petit couinement se fit entendre, réveillant l'attention de Monsieur Watson. Levant la toile qui habillait la table de marchandises, une enfant aux traits similaires à Měilì, apparut en tripotant les bas sales de sa robe. Sa longue chevelure noire paraissait désarçonnée et lui donnait un petit air sauvage. Pourtant les yeux qu'elle venait de lever vers lui trahissaient une certaine fragilité qui le toucha profondément.

-Je suis là, l'anglais de l'enfant était timide mais Watson s'en réjouit quand même car entre lire et parler en mandarin le fossé pouvait devenir très profond et la communication en deviendrait impossible.

-我叫 Monsieur Watson. Wǒ jiào Monsieur Watson. [Je suis monsieur Watson.] Où devez-vous vous rendre ? Où votre père a-t-il décidé de vous diriger?

-我不知道Wǒ bu zhīdào [ Je ne sais pas]. 妈妈 不太舒服Māmā bú tài shū fú [Maman ne va pas très bien].
-Je vais vous conduire au médecin mais je dois savoir un peu plus sur vous où vous aurez des problèmes. Avez-vous vos papiers d'identité ?

À l'entente de ses mots, Měilì pâlit et prit brusquement sa fille dans ses bras. Il n'en fallut pas plus à Monsieur Watson pour déduire qu'elles ne les avaient pas. Il se passa avec fatigue une main sur le visage et guetta si des policiers survenaient.

-Il faut que vous quittiez le Port, dit l'homme tout bas. Suivez-moi je vais vous conduire en un lieu discret.

Monsieur Watson se dressa de toute sa grandeur et se mit à marcher d'un pas rapide mais avec tout de même une grande précaution pour que personne ne les remarques. Il ne savait pas vraiment ce qui le motivait à agir ainsi mais il lui semblait inenvisageable de laisser ainsi ces deux personnes. Dix pas se firent alors avant que Měilì ne poussa un grognement de souffrance. Sa robe était pleine de sang au niveau du bas de son ventre et son teint devenait de plus en plus pâle. Le voyage de la Chine en Angleterre ne l'avait pas réservé et il était du destin qu'elle allait s'éteindre si un pas de plus était fait. Le gentleman posa doucement sa main sur l'épaule de celle-ci et la regarda avec compassion. Un long moment se dessina ainsi avant que la femme ne se dresse et tende sa bourse à Monsieur Watson. Son regard vira sur sa fille et ses traits se durcirent.

-永别了yǒng bié le [Adieu].

-我不愿意 ! wǒ bù yuàn yì . ! [Je ne veux pas ! ].

Měilì grâce à ses dernières forces poussa sa fille auprès de Monsieur Watson qui tenait toujours la bourse entre ses mains. Les vœux de la femme étaient évidents, sa fille devait suivre Watson et elle resterait là... Une cascade de larmes vint alors à couler sur les joues porcelaines de l'enfant mais sa mère ne se plia pas et tourna même le dos à celle-ci. Pourtant aux vues des épaules voutées de celle-ci, Monsieur Watson se doutait que la chose était difficile. Cependant il ne chercha pas à protester contre les paroles qu'il avait saisies. Il estimait que c'était là la meilleure solution.

-永别了yǒng bié le [Adieu], dit Měilì une fois de plus avant de tomber au sol.

La chute de la femme attira de nombreux regards et sortit Monsieur Watson de sa réflexion. C'est à cet instant que sans même y réfléchir il prit Joan dans ses bras et d'un pas vif il s'avança vers sa calèche pour retourner au Herfordshire où son épouse et sa fille Jane l'attendaient dans leur domaine de Longbourn.


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Bisou , Marion et Océane.