Titre : La Légende

Auteur : Gwenetsi

Statut : Complète

Série : Merlin

Saison : Après la série (tient compte de tout), se situe à notre époque

Résumé : XXIe siècle. Merlin, Gwen, Freya et Lancelot vivent leur vie en s'amusant de leurs noms liés à la légende arthurienne, sans se douter qu'ils ne sont pas de retour à cette époque par hasard. Contrairement à Morgause et Perceval qui cherchent de leur côté à rassembler tout le monde, aidés par de fidèles alliés. Lorsque Merlin manque de se faire agresser, tout change.

Disclaimer : L'univers et les personnages de Merlin ne sont pas ma propriété.

Note de l'auteur : Ça fait très longtemps que j'ai le projet d'une fanfic à notre époque et un début écrit, je me décide enfin à la poster. La fin du dernier épisode de la série est inclue dans le prologue, mais sans doute pas de la façon dont vous l'imaginiez. ^^ À noter la présence d'un OC évoqué dans les premières lignes qui fera son apparition plus tard l'histoire et que j'avais utilisé dans Ael (les deux histoires n'ont aucun lien sauf l'existence de ce personnage).

Bonne lecture !

Prologue

- Vous les empêchez de partir ! Arthur, Morgane, Gauvain et les autres... vous les en empêchez !

- Je suis toujours connectée à l'autre monde, Taliesin. Le moment est venu de m'en servir.

- Vous mourrez !

- Il est mort ! Qu'importe que je vive à présent ! Mon sacrifice permettra la sauvegarde des acteurs majeurs ce ces temps troublés. La magie en sommeil refera son entrée dans des temps à la fois plus cléments et plus hostiles. Un jour prochain Albion naîtra et je serai là pour y veiller.

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XXIe siècle - Grande-Bretagne

Affublé de son long manteau bleu, Merlin longeait la route. Sa sacoche de cuir battait contre sa taille. Concentré, agacé aussi, il ne prit pas la peine de lever les yeux quand le camion qui approchait passa près de lui. Ce n'était pas celui-là qui lui permettrait de renter chez lui. Il pesta en silence contre la panne de sa voiture et le costume ridicule dont on l'avait affublé. Que les filles l'aient si bien vieilli ne l'amusait guère dans cette situation.

Il ne jeta qu'un rapide coup d'œil au lac à sa gauche. L'île et la colonne de pierre trônant en son centre le fascinait d'habitude. Il pouvait rester des heures à les contempler sans trop savoir d'où lui venait cette fascination. Aujourd'hui il avait juste hâte de rentrer.

Le temps avait passé depuis la mort d'Arthur Pendragon. Il n'en avait pas conscience. Il ne savait pas. Il n'était pas le Merlin d'alors.

Les siècles et les siècles s'étaient écoulés, mais la magie n'avait pas refait surface, comme éteinte à jamais. Les vestiges de l'ancienne religion n'étaient plus que des ombres. Le sacrifice de temps de vies en ce temps de légende avait été vain. Du moins c'était ainsi que jugeait une poignée de survivants de cette ère millénaire aujourd'hui dépassée. L'Ancienne Religion n'était plus, d'autres lui avaient succédé. Pourtant le Gardien et le Magicien avaient agi de concert, Taliesin et l'Antre de Cristal s'en souvenaient encore.

Puis le temps était venu. Pas par un apaisement des guerres ou des esprits agités par l'existence de déité. Non. Il fut l'heure quand les découvertes éclairèrent les hommes. À l'aube du nouveau millénaire, l'héritage du Gardien et du Magicien se manifesta. Les premiers retrouvèrent la vie. Ils ne se souviendraient pas, mais ils auraient malgré tout la chance de changer les choses pour le meilleur, d'offrir mieux aux autres générations. Quand débuta le XXIe siècle, ils étaient tous là, vivants, attendant leur heure sans vraiment le savoir. Incarnés de nouveau.

Gaius et Alice avaient été les premiers, Freya et Merlin les derniers. Grâce au sacrifice du Gardien, au don du Magicien et la volonté de chacun, la magie allait revenir. Sans elle, sans le grand roi et l'enchanteur, sans les fidèles et les sauvés, rien ne serait possible. Tapis dans l'ombre, le mal veillait. Lui aussi attendait son heure et le retour de la magie de l'ancien temps. La guerre était proche.

Chapitre 1 - Merlin, Lancelot, Guenièvre et Freya

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Merlin pestait comme jamais contre le déguisement dont l'avait affublé les filles. Il aurait pu s'habiller n'importe comment, mais non, il avait fallu qu'elles l'affublent d'un costume de magicien grotesque avec longue robe et chapeau pointu. Tout ça parce que ses parents avaient eu le malheur de l'appeler Merlin. Il y avait des jours où il maudissait Balinor et Hunith.

- Je suis ridicule ! dit-il exaspéré par la tenue.

- Mais non ! rétorqua aussitôt son amie Gwen avec le sourire en le regardant dans le miroir. Tu es magnifique.

- J'ai l'air sorti d'un film de Disney.

- C'est l'idée, rappela alors Freya en ajustant son couvre-chef. Voilà, là tu es parfait.

- Stupide oui !

Elle lui tira la langue. À son sourire en coin, il se douta qu'elle s'amusait à le ridiculiser de la sorte, ce qu'elle n'aurait pas fait lorsqu'ils étaient ensemble. Leur séparation, décidée d'un commun accord, datait de l'année passée. Ni l'un ni l'autre ne croyait alors aux relations longues distances et Freya devait partir à l'autre bout de la planète pour ses études de botanique. Elle avait atterri en Australie le cœur lourd comme Merlin resté au pays, mais ils n'avaient pas regretté leur choix. Leur relation était et serait toujours profonde. Ils étaient déjà plus des amis que des amants avant leur séparation et l'année écoulée n'avait fait que le confirmer. Quand Freya était revenue le mois précédent, ils avaient complètement tourné la page.

- Tu es fabuleux, minauda son amie.

C'était complètement faux, il le savait. C'était inscrit sur son visage. Gwen avait eu la même moue quand Lancelot lui avait demandé son avis sur son costume de chevalier la veille au soir. À l'instar de Merlin et Freya, leur couple s'était séparé l'année passée. Autant Lancelot regrettait -Merlin comme Freya, sa sœur, étaient d'avis qu'il aurait des sentiments pour elle toute sa vie-, autant Gwen était soulagée de renouer avec le célibat. Elle avait de la tendresse pour son ancien petit-ami, mais il n'était pas l'homme de sa vie.

Merlin s'écarta du miroir pour leur faire face.

- Il n'est pas question que j'aille là-bas comme ça !

- Toi, tu es vexé à cause d'hier, devina Freya.

- Ma voiture est tombée en panne au milieu de nulle part, j'ai dû rentrer à pied car personne n'a voulu me prendre en stop ! Tu as vu de quoi j'avais l'air !?

- Je te concède que le maquillage avec la barbe, ce n'était pas terrible. Enfin c'est toi qui voulait un costume plus crédible pour faire Merlin l'Enchanteur que celui-là. Si tu avait pris le temps de te changer après les essayages au lieu de vouloir foncer à la banque avant la fermeture, ce ne serait pas arrivé. Tu avais tout l'air du clochard taciturne plutôt que du gentil vieillard qu'on a envie d'aider.

- Maintenant, ça va être de ma faute !

- Nous n'y sommes pour rien si tu as pris un raccourci qui n'en était pas un. Nous ne pouvions pas non plus obliger les gens à s'arrêter pour te prendre en stop, nous n'étions pas là !

- Deux véhicules, je n'ai vu que deux véhicules sur deux heures de temps !

- Un par heure, c'est pas mal.

- Une moto et un camion qui allaient dans l'autre sens !

- Si tu faisais cette tête, ils ne risquaient pas de te prendre peu importe le sens.

Avec un soupir vaincu, Merlin se laissa tomber sur une chaise. Il n'aurait jamais gain de cause avec Freya. Il se demandait comment faisait son frère au quotidien. Enfin, Lancelot n'était pas comme tout le monde. Sa patience semblait infinie, ses collègues au poste de police bénissaient le jour où il était arrivé. Lui seul avait les nerfs suffisamment solides pour passer une journée entière à enregistrer les dépôts de plaintes sans broncher. Merlin lui-même n'aurait pas tenu et il était pourtant réputé pour sa patience à la fac de médecine.

- Au fait, demanda Freya en se tournant vers Gwen, du nouveau au restaurant ? Un garçon en vue ?

La jeune femme secoua la tête négativement. Depuis qu'elle s'était séparée de Lancelot, personne n'était entré dans sa vie, ce qui étonnait Freya considérant son emploi de serveuse qui l'amenait à rencontrer beaucoup de monde. Elle tenait à ce que le célibat de son amie ne s'éternise pas, elle ne voulait pas que son frère ait de faux espoirs la concernant. Face au visage de Gwen, elle changea de sujet.

- Et ton frère, il devient quoi ?

- Son contrat a été reconduit, donc il ne sera pas au bal cette année. Les chaudronniers sont assez recherchés, je pense qu'il n'aura pas de problème à être définitivement engagé. Enfin s'il veut y rester. Elyan aime bouger.

- Ça doit désespérer Tom.

- Tu n'as pas idée ! Papa voudrait vraiment qu'il se pose quelque part.

- Au moins, il n'y a pas d'histoire de succession familial.

- Oui, c'est peut-être une bonne chose qu'il n'ait pas voulu devenir patron et qu'il soit resté simple employé.

Gwen acquiesça. La question ne se posait pas chez eux, pas plus que chez Freya qui reprenait l'herboristerie familiale. Elle avait toujours aimé les plantes, qu'elles soient médicinales ou non, et se passionnait pour les arts floraux en général.

Du côté de Merlin, c'était différent. Fils unique, ses parents espéraient qu'il suive la voie familiale. Ses grand-parents étaient médecins tous deux, son père était un chirurgien renommé et sa mère secrétaire médicale. Il n'avait jamais connu ses grand-parents paternels, mais les imaginait comme Alice et Gaius, dévoués corps et âme à leurs patients. Faire autre chose que médecine lorsque s'était posé la question des études supérieures ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Pour autant, Freya, Lancelot et Gwen voyaient bien que cela ne lui correspondait pas. Il aimait aider les autres, il avait toujours eu ce côté altruiste, mais médecin non. Enfin, faute d'autre chose comme il disait...

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Il termina de se changer en vitesse. Lancelot n'allait pas tarder à passer le prendre pour aller en ville. Sa voiture étant toujours au garage, son ami jouait les taxis. Même s'il s'était proposé, Merlin tenait à ne pas abuser.

Il suffisait qu'il y pense pour que son chauffeur passe la porte de l'appartement. Vêtu de son habituelle veste en cuir, un casque de moto sous le bras, il les salua avec le sourire.

- Gentes dames, Merlin, bien le bonjour.

Sa sœur leva les yeux au ciel.

- On s'est vu ce matin, on habite ensemble je te rappelle.

- Ça doit m'empêcher de saluer nos amis comme il se doit ?

Elle soupira mais ne répondit pas. Il était déjà dans son rôle de chevalier pour la soirée costumée du lendemain, elle n'aurait pas le dernier mot.

- Alors Lancelot, demanda Merlin, prêt pour demain soir ? Le preux chevalier a réussi à avoir sa soirée ?

Son compagnon sourit au surnom. Depuis qu'il avait rencontré Merlin, il ne l'avait jamais entendu l'appeler autrement et ses amis avaient pris le pli, au point que la plupart des gens pensaient qu'il s'agissait de son véritable prénom et que Lance était un diminutif. Merlin et Lancelot meilleurs amis du monde, c'était quand même quelque chose. Sans compter que Tom leur avait avoué un jour que sa femme Claire voulait appeler leur fille Guenièvre et qu'il avait dû insister pour qu'elle opte pour le diminutif Gwen, moins dur à porter. En revanche, il avait cédé pour Elyan, qui n'était pas le plus connu des chevaliers de la Table Ronde. Après ça il était impossible pour eux de ne pas faire le lien avec la Légende.

- J'ai réservé cette soirée il y a un mois, cher Enchanteur, expliqua le policier à Merlin, la Terre peut s'arrêter de tourner, j'irai au Bal de Camcal ou les parents me feront vivre un enfer !

- Tu penses, commenta Freya, le bal costumé qui a lieu une fois par an et dont la réputation s'étend à toute la région... c'est devenu un incontournable. Les parents rêvent d'y jouer les entremetteurs.

- Il est aussi réputé pour ça.

Freya confirma les dires de Gwen d'un hochement de tête. De nombreux couples s'y étaient rencontrés. Tous les jeunes de la région entre seize et vingt-cinq ans étaient invités. Le Bal de Camcal avait aussi son pendant pour les plus de vingt-cinq ans qui se tenait six mois plus tard, en hiver. Il était tout aussi couru, mais l'ambiance n'y était pas la même.

Les quatre amis y allaient pour s'amuser. Ils ne croyaient nullement y rencontrer l'âme-sœur. Les filles se déguisaient en princesses cette année, leurs tenues hautes en couleurs n'avaient pas vocation à faire tourner les têtes ou chavirer les cœurs. Elles voulaient juste enfiler quelque chose qui sortait de l'ordinaire. Pour le coup, c'était réussi, Merlin et Lancelot pouvaient l'attester. Ils n'auraient qu'à le vérifier le lendemain soir.