Yop !
(J'aurais pu dire « Coucou me revoilou » mais je trouve que ça sonnait moins bien, alors Yop !)
J'avais écrit cet OS il y a déjà quelques mois, sans vraiment savoir quels personnages mettre dessus, quels noms choisir. Oui oui, il m'arrive d'écrire une histoire sans connaître d'avance les personnages qui vont la jouer. A la base ça devait être une originale, mais en y réfléchissant bien je pense que ces deux-là, dans un univers alternatif, collent parfaitement. Ce n'est bien sûr qu'un avis personnel, alors j'attends vos réactions avec beaucoup d'appréhension...
Bref, je vous souhaite une bonne lecture. :)
Disclaimer : Tout appartient à la merveilleuse et fabuleuse JKRowling. Oui oui, c'est triste mais c'est comme ça.
On rit. A s'en écorcher la gorge, à s'en défoncer le cœur. On tue et puis on rit. Ça a toujours été comme ça, ça ne changera jamais. Jamais.
Nous sommes jeunes encore et le meurtre devrait nous faire peur, nous répugner. Au lieu de cela, on assassine et on brûle tout derrière nous, pour ne pas laisser de traces vraiment évidentes. Malgré les apparences, nous ne sommes pas fous. Juste que quand il faut apprendre à grandir trop vite on le fait et on se tait. Ça a commencé il y a deux ans par une blague, un cap ou pas cap un peu idiot.
« Hey Ginny, je suis sûr que t'es pas cap de préparer le meurtre parfait et de publier tes théories sur ton blog à la con. »
Si, bien sûr que si, cap. C'était facile, il suffit juste de balancer le corps aux cochons, sans cheveux et sans dents. Les cochons ça bouffe tout, c'en est presque flippant, écœurant. Alors j'ai rédigé une dizaine de pages comme ça, en expliquant tout ce qu'il faudrait faire pour commettre le meurtre parfait. Le risque que des fous s'en servent pour assassiner leur épouse et les enfants avec ? Probable, mais je m'en fichais. J'avais dit que j'étais cap, alors je l'avais fait.
J'ai reçu des commentaires, énormément, et des mails aussi. C'est là en fait que tout a réellement débuté. Merde, si j'avais su j'aurais pas joué comme ça et j'aurais juste dit que non, non j'étais pas cap. Mais a quinze ans, on réfléchit pas beaucoup, même quand on est supposée être plus intelligente que la moyenne. Supposée, c'est un grand mot. Aujourd'hui, j'ai juste l'impression d'être stupide.
Stupide parce que je suis prisonnière d'une cage de sang et de rires macabres. Nos rires.
L'un des mails, c'était un type un peu bizarre qui me l'avait envoyé, le genre de type pas très recommandable et qui vous donne l'impression d'être sorti d'un film de gangsters. Il avait la classe par contre, ça on ne pouvait pas le nier. Je l'ai su parce que quand il m'a demandé si l'on pouvait se voir pour discuter de ma théorie, Drago m'a forcée à dire oui, me promettant qu'il viendrait avec moi au cas où. Drago, toujours lui.
L'homme ne nous voulait pas de mal, mais il m'a dit qu'il serait prêt à me payer si ma théorie était vraie et si j'étais prête à la tester moi-même.
J'ai ris.
Fou, il était fou.
J'avais quinze ans et cet homme là me demandait de tuer quelqu'un, de lui arracher les dents et de le scalper.
Drago a adoré l'idée, disant que de toute façon, si c'était vraiment le crime parfait, personne ne nous retrouverait jamais.
Fou, lui aussi il était fou.
Tout s'était mis à tourner autour de moi, j'avais la nausée, envie de vomir, envie de m'enfuir en courant, envie de tout oublier. Au lieu de ça, j'ai demandé combien. Oui, combien valait la vie d'une personne.
Beaucoup apparemment. Pas des millions, mais un logement. Et ces foutues études en psychologie dans l'une des meilleures écoles du pays que je ne pouvais pas me payer toute seule, avec ou sans bourse. Mes mains se sont mises à trembler et Drago s'est sérieusement mis à réfléchir. Je le savais en train de nous imaginer en Bonnie et Clyde, pour rire. Et lui savait que je rêvais de cette école depuis que j'avais dix ans. Il a pris ma main dans la sienne et m'a regardée avec un air grave qui ne lui allait pas, qui tranchait trop avec celui qu'il arborait d'habitude. J'ai eu peur, et j'ai dis oui. Oui, on va le faire. Mais pitié, ne me laisse pas seule. Sa tête a fait un mouvement de haut en bas et j'ai su que nous nous embarquions là-dedans à deux et que tout irait bien.
L'homme est parti en laissant une enveloppe contenant un nom et un prénom sur la table, et nous promis notre récompense une fois la tâche accomplie.
Harry. Nous avons tué Harry.
Depuis, on tue les autres, des inconnus. Harry c'était juste un foutu test pour voir jusqu'où on serait prêts à aller pour un peu de fric et d'avantages divers et variés. Après lui nous avions décidé de déménager, loin de la ville où nous avions grandi, loin de tout. Les parents ils s'en fichaient. Eux aussi ils étaient morts. Un incendie « accidentel » dont nous avions eu l'idée. Sans ça, jamais ils ne nous auraient laissés partir tous les deux, on était trop jeunes.
Maintenant, c'est presque devenu une drogue. On ne donne plus les cadavres aux cochons, non, on les enflamme et on les regarde cramer avec un mélange de dégoût et d'admiration. Et nos rires s'emmêlent et s'étouffent, et nos lèvres se scellent devant ce cinéma géant au parfum de brûlé. Je crois qu'on est devenus un peu fous à force. C'est drôle je trouve. Quand j'étais petite, je voulais devenir astronaute et aller toucher les étoiles de mes petites mains. Drago lui voulait juste faire des études de droit pour pouvoir protéger les gens qui en ont besoin et gagner plein d'argent « comme papa ! ». Si on nous avait dit qu'on finirait comme ça, avec de la thune à ne plus savoir qu'en faire, des études que j'ai finalement dû abandonner, et des cadavres dans nos têtes, j'aurais ris.
Tout à l'heure une nouvelle enveloppe est arrivée. Il n'y avait que mon nom d'écrit dessus. Pas celui de Drago. Je l'ai ouverte, curieuse, et j'ai tout laissé tomber. Mes genoux aussi. Ils ont cogné contre le sol, et j'ai pleuré.
La dernière fois, c'est quand on a planté un couteau dans le dos d'Harry et un autre dans son cœur.
J'ai vomi aussi, et Drago est arrivé pour voir ce qui n'allait pas, et me tenir les cheveux. Il m'a aidée à me relever, m'a essuyé la bouche et m'a assise dans un fauteuil avant de tout nettoyer. Il n'a rien dit, mais il tenait l'enveloppe dans sa main droite et le petit papier qu'elle contenait dans sa gauche, crispée dessus.
« Dis-moi que tu vas pas le faire. Bordel Ginny, tu vas pas le faire, hein ?
- Je sais pas. Pourquoi je le ferais pas ? »
Il m'a regardée et j'ai souris. Je me suis rendue compte que lui avait ses propres limites, qu'il connaissait et refusait de franchir, quoi qu'il arrive. Tandis que moi, elles étaient extensibles à l'infini, pour aller toujours plus loin. Si on en était arrivés là tous les deux, s'il m'avait suivie, je savais que c'était parce qu'il m'aimait trop pour me dire non.
« J'ai reçue la même et moi je lui ai dit d'aller se faire foutre à ce connard. Hors de question que je fasse une telle chose. »
Il a voulu me prendre dans ses bras dans une tentative de protection mais je l'ai repoussé. Hors de question qu'il me touche. Hors de question qu'il m'abîme avec sa lâcheté. Si lui n'était pas capable de le faire, alors moi je m'en chargerais. Pour lui, pour moi, pour nous deux, pour le jeu.
Cap, je lui ai hurlé dessus. Cap, cap, cap. Je suis cap.
Ma bouche s'est ouverte et un son entre le rire et le gémissement animal s'est échappé d'entre mes lèvres.
J'ai tué Drago.
J'étais cap.
Pas lui.
Mouahahah ! Pour le lancer de tomates pourries, Tapez 1 ; Pour le lancer de fleurs, Tapez 2 !
Pour tout le reste il y a Eurocar- Les reviews. Quel que soit votre avis, il m'est précieux, j'accepte même les « Lol cé tro nul » ou « Lol cé tro bi1 ». (Naaaan, je plaisante. Hihu.)
~Seamrag.
