Bonjour ! Me voilà de retour avec une nouvelle histoire au temps des Maraudeurs ! Je suis toute excitée par ce projet et je suis curieuse d'avoir vos avis, vos questions. Bonne lecture !

THE SOUND OF SILENCE

CHAPITRE 1 - "Hello darkness, my old friend"

POV Hannah

AGRESSION MYSTERIEUSE A POUDLARD

C'est au son d'une sombre nouvelle que la population de Poudlard s'est éveillée ce matin. Erin Malkovitch, élève de 4e année à Serdaigle, a été retrouvée inanimée dans l'aile sud du château, à l'aube, par des elfes de maison. Bien qu'elle n'ait pu encore témoigner il semblerait qu'elle ait été violemment agressée durant la nuit par une personne encore inconnue à ce jour. Son corps portait la trace de nombreux coups. Aucune piste n'est écartée au moment où nous écrivons ces lignes : une querelle d'amoureux, une rivalité féminine ou la cause de ces violences serait-elle plus sinistre ?

Je continuai distraitement ma lecture de la Gazette poudlardienne avant de laisser échapper un soupir d'exaspération. Rita Skeeter ne pouvait se défaire de ce goût prononcé pour les rumeurs et les scandales. Une telle histoire était du pain béni pour elle. Il faut dire que depuis qu'elle avait mis en place un journal de l'école, il ne s'était pas passé grand chose. Les propos qu'elle tenait dans son article faisaient toutefois échos à ceux que j'avais entendus depuis que je m'étais levée, à peine une heure plus tôt.

Je m'étais réveillée fatiguée ce matin-là malgré une longue nuit de sommeil. Il faut dire que l'entraînement de Quidditch de la veille m'avait épuisé. Le match Serpentard contre Gryffondor approchait et notre capitaine nous mettait de plus en plus la pression. La victoire ne devait pas nous échapper ou les rouge et or sauraient nous le rappeler toute l'année. Or, celle-ci ne faisait que commencer. Lorsque j'étais descendue dans la salle commune les chuchotements allaient bon train sans que je comprenne la raison de cette agitation. La nouvelle n'était alors qu'une simple rumeur, un bruit de couloir. Il avait fallu que je lise les pages de ce torchon pour avoir confirmation : une élève s'était bel et bien faite agressée et vraisemblablement par un autre étudiant. Qui donc aurait pu s'en prendre à l'un d'entre nous ? Le château était une véritable forteresse. Les propos rapportés dans la gazette, vulgaire ersatz de la gazette du sorcier, n'étaient pas toujours vrais, loin de là, mais les renseignements étaient trop précis et le mensonge aurait été trop gros. Toutefois, je ne m'affolai guère : cette fille n'était sans doute qu'un cas isolé s'étant attirée des ennuis pour une quelconque raison.

Je buvais avidement mon jus de citrouille, espérant me dynamiser, lorsque Regulus me rejoignit à la table des Serpentard.

« Tu as appris la nouvelle ? lui demandai-je, espérant, curieuse, obtenir plus d'informations.

_ J'en ai entendu parler, acquiesça t-il. Mais je ne vois pas vraiment en quoi cette histoire nous concerne. »

J'émis un petit rire amusé. Mon ami, fidèle à lui-même, ne s'intéressait guère au monde qui l'entourait. Je l'observai un instant alors qu'il se mettait à manger face à moi. Il me sourit sans rien ajouter. Ses cheveux noirs étaient coupés courts et coiffés de façon très stricte, ses traits étaient fins et ses yeux étaient d'un gris qui semblait vous transpercer lorsqu'il vous fixait. Nous n'étions pas toujours d'accord et les disputes entre nous étaient fréquentes mais je l'appréciais. Je le savais peu confiant en lui et cela m'attendrissait. Il déplorait souvent que je me compromette – comme il aimait le dire – avec les élèves des autres maisons mais me défendait toujours lorsqu'un étudiant de Serpentard m'attaquait à ce sujet.

La rivalité entre les maisons connaissait une recrudescence depuis quelques mois avec la guerre qui sévissait. Dans un premier temps, nous avions été dans une sorte de bulle à Poudlard que le monde extérieur ne semblait pas atteindre. Mais les étudiants avaient rapidement été influencés par ce qui pouvait se passer dans leurs familles. Les Sang-Purs, majoritaires à Serpentard s'étaient pour certains rangés derrière celui qu'on appelait le Seigneur des Ténèbres. Je savais dans quel camp était la famille de Regulus. Les Black étaient connus pour soutenir les Mangemorts, les adeptes de Voldemort, même s'ils n'en faisaient pas tous partis.

Pour ma part, je venais d'une famille de Sang-Mêlés. Je vivais avec ma mère et mon frère d'un an mon aîné. Mon père moldu avait décidé de divorcer en apprenant ce que nous étions et avait depuis lors rompu tout contact. J'étais loin d'être la seule dans mon cas à Serpentard : ils n'auraient guère pu constituer de véritables promotions en se cantonnant aux Sang-Purs. De plus, la famille de ma mère, les Whitmore, dont j'avais pris le nom, était assez réputée dans le monde des sorciers pour me mettre à l'abri d'éventuelles représailles. Mon frère était à Gryffondor mais je ne l'enviais pas particulièrement. Je me sentais bien dans ma maison. Sans doute, le choixpeau ne nous y envoyait-il pas au hasard. Il faut dire que les gens racontaient beaucoup de choses totalement fausses sur les Serpentard. Ils devaient s'imaginer que nous dormions avec des serpents autour du cou et que nous faisions des sacrifices humains dans nos cachots. Les préjugés et la bêtises des autres étudiants étaient des sujets de plaisanterie récurrents entre Regulus et moi.

« Hannah, tu m'écoutes ? me demanda Regulus agacé qui semblait chercher à capter mon attention depuis déjà un moment.

_ Hum, quoi ?

_ Je crois que ton prince charmant s'approche dangereusement de nous. »

Je tournai la tête vers la porte de la Grande Salle pour voir s'avancer Evan Rosier. Il était entouré de ses habituels acolytes, Rogue et Wilkes. Je crois que j'avais toujours plus ou moins fantasmé sur Evan. Il était dans l'année supérieure à la mienne et me faisait une forte impression depuis mon premier jour à Poudlard. Il était grand et élancé et portait les cheveux longs, châtains, retenus en catogan. Ses yeux verts et froids, son nez prononcé et sa mâchoire carrée donnaient du caractère à un visage dont l'ensemble était séduisant. Il émanait de lui une aura de danger très excitante. Il faisait parti d'un groupe de serpentards qui soutenait le Seigneur des Ténèbres, plus ou moins ouvertement. J'aimais affirmer que je ne faisais pas de politique et à l'époque j'étais trop jeune et centrée sur mes petits problèmes pour prendre conscience de la gravité de ce qui se passait au-dehors, c'est pourquoi je préférais ignorer la teneur de leurs activités. Je me voilais la face en soutenant que, de toute façon, je ne portais guère les moldus dans mon cœur, l'abandon de mon père n'y étant pas pour rien. Je les trouvais stupides et inutiles.

Rosier avait remarqué mon existence au cours de l'année précédente durant une des réunions du club de Slug. J'y étais conviée, non pour la pureté de mon sang, mais pour mes résultats en potion qui était une de mes matières fétiches. J'étais une élève irrégulière qui excellait toutefois dans deux ou trois disciplines. Je ne savais me concentrer que sur ce qui m'intéressait véritablement. Bref, tout ça pour dire que depuis quelques mois, Evan Rosier me portait une attention qui mettait mes sens d'adolescente de 17 ans en ébullition.

« Salut Hannah ! »

Je croisai son regard et rougis légèrement comme à mon habitude avant de marmonner une réponse qui dut le satisfaire car il se détourna, un sourire aux lèvres. Sa voix était profonde et ses intonations avaient quelque chose de brutal et d'intransigeant. J'y sentais une force contenue, une assurance affirmée.

« Respire Whitmore, me conseilla Regulus, d'un air affligé. Je ne comprends pas ce que tu lui trouves, ajouta t-il d'une moue dégoûtée. C'est une petite brute. »

Je ne répondis pas car je n'avais pas d'explications à donner. Je ne comprenais pas moi-même cette attirance presque malsaine. J'avais un caractère plutôt indépendant et Rosier, avec ses airs de dominateur, aurait dû me faire fuir. Mais la sensation de danger que j'éprouvais en sa présence était plutôt enivrante.

« Tu n'es pas comme lui, Hannah.

_ Qu'entends-tu par là ?

_ Ces mecs – il désigna d'un geste large les quelques serpentards attroupés autour de Rogue et Rosier – ils vont très loin dans leur idée de purifier la race des sang-purs. Ils ne rigolent pas.

_ Comment sais-tu ça ? lui demandai-je, surprise qu'il soit si au courant.

_ Je suis allé à une de leur réunion secrète...

_ Toi ? Mais pourquoi ? l'interrompis-je surprise.

_ Je voulais voir ce qu'il en retournait. Chez moi, on ne parle plus que du Seigneur des Ténèbres et de ses partisans. Je voulais voir ce qui se passait de mes propres yeux.

_ Et alors ? demandai-je curieuse.

_ Je ne veux pas que tu sois corrompue par eux, par lui, c'est tout ce que j'ai à dire, déclara-t-il d'un ton buté.

_ Mais tu es jaloux ou quoi ? »

J'étais en train de m'agacer. Je ne comprenais pas cette façon permanente qu'il avait de me brider. Evan Rosier n'était qu'un fantasme, je ne comptais pas me donner à lui corps et âme. De plus, l'attitude de Regulus me surprenait. Si cela ne m'intéressait aucunement, je savais que lui avait sa part d'ombre et qu'il était fasciné par tous ces trucs de magie noire. Il était attiré par une certaine forme de puissance.

Regulus me regardait, choqué. Je me levai avant qu'il ne puisse me répondre. Je ne pensais même pas ce que je venais de dire. Nous n'étions qu'amis, il n'y avait aucune ambiguïté dans notre relation. Je me dirigeai vers mon cours de botanique et traversai le hall du château lorsque je fus interceptée par une main qui agrippa mon bras.

« Hannah, attends ! »

Je me retournai, souriante, ayant reconnu la voix de mon frère, Noah. Ses yeux sombres plongèrent dans les miens. Il passa une main dans ses boucles brunes, visiblement hésitant.

« Oui ?

_ Après l'histoire de cette nuit, j'espère que tu seras prudente, me dit-il d'un ton très sérieux.

_ Je ne suis pas vraiment du genre à traîner dans les couloirs après le couvre-feu et puis je parie que celle qui a été agressée l'a été parce qu'elle n'était pas à Serpentard.

_ Ne sois pas trop sûre de toi, Hannah. Elle était peut-être juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Et surtout c'est une fille. Je n'aime pas ça.

_ Allez, arrête de jouer les grands frères protecteurs, je m'en sors très bien toute seule, lui dis-je gentiment pour qu'il me laisse tranquille.

_ N'oublie pas que tu n'es pas une sang-pure... »

Je soupirai. Cette discussion se renouvelait régulièrement depuis que la guerre avait commencé. Noah n'aimait pas me savoir à Serpentard au milieu de tous ces gens qu'il traitait de fanatiques. Lui-même étant à Gryffondor, je savais qu'il était déçu que je ne sois pas allée dans la même maison que lui bien qu'il ne me l'ait, bien sûr, jamais dit clairement. Une intervention salvatrice vint mettre fin à notre conversation.

« Je ne voudrais pas te presser Noah mais j'aurais aimé qu'on aille voler avant les cours. Le match contre les serpents est imminent. Je veux qu'on soit au top de notre forme. »

L'intrus bienvenu me fit un clin d'oeil. J'eus envie de rire devant la mine enjouée et provocante de James Potter. Les yeux noisettes du capitaine de l'équipe de Gryffondor pétillaient de malice derrière ses lunettes. Je l'aimais bien malgré ses airs supérieurs. C'était un ami proche de Noah, c'est pourquoi je l'avais côtoyé à de nombreuses reprises depuis six ans.

« On va vous é-cra-ser Whitmore junior ! » ajouta-t-il en penchant sa haute taille vers moi.

J'émis un rire qui se voulait méprisant avant de glisser d'une voix fielleuse : « Aucun de tes souaffles ne passera mes buts, Potter. Enfin, si tu parviens à tenter quelque chose sans tomber de ton balai. »

Faire du quidditch était un de mes passe-temps favori mais je faisais cela pour m'amuser non pour la compétition. Je n'avais pas la rage de vaincre de James et Noah. Ce n'était qu'un jeu à mes yeux. Un mouvement derrière les deux garçons attira mon attention. Le frère de Regulus faisait signe à ses amis de les rejoindre. Ils se ressemblaient beaucoup même si je devais reconnaître que Sirius était plus attrayant car beaucoup plus souriant. Il avait une prestance indéniable. Je m'étais souvent surprise à le contempler, à mes heures perdues et je savais n'être pas la seule. A ses côtés, se tenait un garçon plus petit, à l'embonpoint certain, Peter Pettigrew, puis légèrement en retrait Remus Lupin. Je m'attardai sur lui un instant car il m'avait toujours intriguée. Ses yeux à l'éclat mordoré et les cicatrices sur son visage ne pouvaient qu'attirer l'attention. Je ne les connaissais pas très bien. Les Maraudeurs étaient un groupe fermé. Noah les côtoyait par l'intermédiaire de James mais il était loin d'être un membre à part entière. Quant aux petites amies, elles étaient assez peu fréquentes me semblait-il.

Mon frère déposa un léger baiser sur ma joue avant de s'éloigner en jetant un dernier regard d'avertissement. James m'ébouriffa les cheveux comme il en avait l'habitude, ce qui avait le don de m'agacer profondément. Quand ils eurent tourné le dos, je remis de l'ordre dans ma coiffure avant de me rappeler que j'avais cours et que j'allais être en retard.

POV Remus

L'agression qui avait eu lieu m'inquiétait. Je craignais d'en être le responsable. Peut-être dans un moment d'inconscience, le loup en moi s'était-il éveillé. Personne ne savait véritablement ce dont était capable un lycanthrope. Cet état recelait encore de nombreux mystères même pour moi. Je luttais depuis des années pour conserver mon humanité mais le loup était parfois le plus fort. Je me sentais à bout ces derniers temps, la situation devenait intenable malgré la présence rassurante de James, Peter et Sirius.

« Qu'est-ce qui te tracasse Moony? » me demanda Peter, me voyant rêvasser.

Je ne répondis pas immédiatement. Je sentais les rayons du soleil, encore chaud à cette période de l'année, réchauffer ma peau et à l'endroit où nous étions installés, dans le parc, je pouvais sentir les effluves de la forêt. Cette odeur de terre et d'humidité m'apaisait.

« Et si c'était moi qui avais agressé cette pauvre fille ?

_ Ne dis pas de bêtise ! s'exclama James, outré.

_ Tu n'es un loup qu'au moment de la pleine lune, je te rappelle.

_ Je le sais bien, Peter. Mais... Vous ne pouvez pas comprendre. Tout ce que je peux dire, c'est que c'est plus compliqué que ça en a l'air. La bête fait partie de moi. Je suis obligé de la contrôler en permanence pour qu'elle ne prenne pas toute la place. »

Sirius ne disait rien, un brin d'herbe coincé entre les lèvres. Je le connaissais assez pour savoir qu'il réfléchissait. Il se décida enfin à prendre la parole au bout de quelques minutes d'un silence pesant.

« Peut-être que c'est toi qui as agressé cette fille, c'est vrai. On n'a aucune certitude.

_ Sirius ! » s'écria James, choqué par les paroles de son ami.

Mais Sirius leva une main en signe d'apaisement pour que James le laisse s'expliquer.

« Le véritable problème c'est que Remus ne sache pas si il a oui ou non commis cet acte.

_ Bravo Sherlock, se moqua James.

_ C'est pourquoi j'ai eu une idée, ajouta Sirius sans relever le ton moqueur. Il faut essayer de te guérir, Moony. »

On se mit à le fixer comme s'il était devenu fou alors qu'il affichait un air triomphant. Si un remède à la lycanthropie existait, cela ferait longtemps que je l'aurais pris.

« J'ai lu des trucs là dessus. Des chercheurs essaient de trouver une potion qui permettrait de faciliter la vie des loup-garous.

_ Tu crois qu'on pourrait réussir là où des sorciers brillants échouent encore ? lui demandai-je sceptique.

_ Pourquoi ne pas essayer ?

_ Mais Padfoot, les potions c'est pas vraiment notre matière favorite et on va quand même pas demander à Rogue de nous aider, fit remarquer Peter, perdu.

_ Evans... »

Le nom s'était échappé des lèvres de James comme une évidence. Elle était au courant de mon état, extrêmement douée en potion et surtout une de mes amies proches. Elle ne refuserait pas de nous aider. Nous commencions à débattre de cette possibilité lorsqu'une silhouette longiligne s'approcha des arbres sous lesquels nous étions allongés.

« Désolé les gars, j'ai promis à Alex de passer un peu de temps avec elle. On essaie de parler à Evans ce soir, ok ? »

Nous regardâmes James s'éloigner avec sa petite amie, une grande blonde qui était à Serdaigle. Il enroula son bras autour de sa taille d'un air possessif. Cela devait faire près d'un an qu'ils étaient ensemble à présent et tout semblait se passer à merveille entre eux.

« Et dire qu'au début, je remerciais Merlin tous les jours pour avoir sorti Evans de la tête de Prongs ! déclara Sirius, visiblement blasé. Maintenant, il passe tout son temps avec cette fille qui n'est même pas marrante.

_ Tu exagères, il n'est pas souvent avec elle pour une relation aussi longue, lui répondis-je.

_ C'est déjà trop, c'est une perte de temps. »

Je ris, amusé. Je me demandais ce que ce pauvre Sirius ferait si James venait un jour à disparaître.

Quelques heures plus tard nous remontâmes dans notre salle commune et par chance Lily s'y trouvait. Je m'approchai d'elle pour lui demander s'il était possible de trouver un moment, au calme, pour parler, le soir même. Elle me regarda, surprise par ma requête mais ne posa pas davantage de questions et accepta sans discuter. Nous étions proches depuis le début de nos études à Poudlard et elle avait deviné ce que j'étais, sûrement mise sur la voie par Rogue. Elle ne m'avait pas repoussé pour autant. Nous ne parlions que rarement de cela mais je savais qu'elle était là si j'avais besoin d'elle. Elle savait toujours trouver les mots justes pour me réconforter. Pour tout dire, j'avais été épris d'elle durant un temps, jusqu'à ce que James se mette à s'intéresser à elle. Je ne m'étais jamais senti en rivalité avec lui, n'aspirant pas véritablement à être avec quelqu'un, persuadé qu'être un loup-garou empêchait d'être en couple. Ma relation avec Lily était restée platonique et cela m'allait parfaitement, même à présent que mon meilleur ami était passé à autre chose.

Le soir même, nous attendîmes que les derniers élèves aient quitté la salle commune pour mener notre petite réunion. Lily nous regardait intriguée par nos mines sérieuses. Elle n'était pas habituée à cela.

« Alors que se passe-t-il ?

_ C'est à propos du petit problème de fourrure de Moony, répondit Sirius, se décidant à prendre la parole. On espérait que tu pourrais inventer une potion qui l'aiderait. »

Mon amie écarquilla ses yeux verts avant de répondre d'un ton hésitant : « vous êtes sérieux ? ». A la vue de nos têtes, elle comprit que nous n'avions jamais été plus sérieux qu'en cet instant.

« Je ne peux pas faire ça, Remus. Je suis désolée, mais c'est impossible.

_ Pourquoi ? demanda James.

_ Je me débrouille en potion mais pas au point d'en inventer une aussi complexe !

_ Tu pourrais essayer, déclara Peter.

_ Même si j'acceptais, je ne pourrais pas être sûre d'avoir réussi avant que Remus ait testé la potion. Si je me trompais ne serait-ce que d'un ingrédient, je pourrais le tuer !

_ Je suis prêt à prendre le risque. »

J'avais parlé sans aucune hésitation. La situation était de toute façon devenue difficilement tenable.

« Mais pas moi ! Tu as conscience de la responsabilité que tu fais peser ses mes épaules. C'est... c'est de la folie !

_ Lily... » la suppliai-je.

Il ne fallait pas qu'elle me laisse tomber, elle était mon ultime chance. Le silence s'installa tandis qu'elle semblait hésiter.

« Ecoute, je ne veux rien te promettre mais je vais y réfléchir. Par contre, une chose est certaine, je ne peux pas faire ça toute seule.

_ C'est-à-dire ? demanda Sirius, anxieux.

_ Je vais avoir besoin d'aide.

_ On fera tout ce que tu nous demanderas, déclara James péremptoire.

_ Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. J'ai besoin de l'aide de quelqu'un de doué, de passionné. Quelqu'un pour qui les potions n'ait pas une simple matière.

_ Ne me dis pas que c'est à Rogue que tu penses, parce que là c'est hors de question. »

Lily leva les yeux au ciel devant cette remarque de Sirius. Je savais qu'elle ne parlait plus à son ancien ami et qu'elle serait la première à refuser d'aller lui demander son aide ce qu'elle confirma immédiatement.

« Non, bien sûr que non, ce n'était pas à lui que je pensais mais à Whitmore et Bowman.

_ Noah ? La dernière fois que je l'ai vu au-dessus d'un chaudron il l'a fait explosé, s'écria Sirius horrifié.

_ Mais non, imbécile, je parlais d'Hannah sa sœur. J'ai repéré ces deux filles au club de Slug – cette remarqua provoqua des petits rires discrets sur ma gauche où se tenaient Sirius et James – elles sont plus que douées et très inventives d'après ce que j'ai cru comprendre.

_ Cela ferait trop de personnes au courant, protestai-je, c'est trop dangereux. Si mon secret était ébruité je serais renvoyé de Poudlard. »

J'essayais, tout en parlant, de me souvenir du visage de ces deux filles. Le nom de Bowman ne me disait rien mais je revoyais très bien Hannah Whitmore, une petite brune aux yeux bleus qui était en sixième année à Serpentard. Je l'avais encore aperçue le matin même discuter avec James et son frère même si on ne pouvait pas dire que je la connaissais personnellement.

« Je ne sais pas si on peut faire confiance à une fille qui est cul et chemise avec Regulus, déclara Sirius, hésitant entre la moquerie et l'inquiétude.

_ Arrête Padfoot, intervint James, moi je l'aime bien cette fille.

_ Si une Serpentard ne vous convient pas, on peut se rabattre sur Bowman », proposa Lily.

Nous prîmes le temps de réfléchir même si je savais qu'ils me laisseraient avoir le dernier mot.

« Je suis inquiet. Comment peut-on être sûrs que l'une ou l'autre ne va pas juste paniquée et aller me dénoncer ?

_ On n'a qu'à leur faire signer un parchemin de confidentialité, s'exclama Sirius, et on pourrait même tous le signer. »

Je savais que Sirius était très doué en sortilèges et ne doutai pas de sa capacité à trouver le sort adéquat qui dissuaderait n'importe qui de révéler mon secret. J'hochai alors la tête en signe d'assentiment.

« Je suis d'accord, mais je ne veux qu'une personne au courant. Deux c'est trop.

_ J'aurais préféré avoir Bowman et Whitmore mais je comprends... Je ne les connais pas assez pour choisir, déclara Lily résignée.

_ Je pense que c'est préférable de prendre Hannah. On la connaît un peu et inutile de vous rappeler que son frère est déjà au courant. Il pourrait nous servir d'intermédiaire.

Je regardai James, j'avais complètement oublié ce détail. La nuit où j'avais failli tuer Rogue à cause d'une mauvaise blague de Sirius il était avec James et l'avait aidé à secourir le Serpentard. Il avait juré de ne rien dire à personne sous peine de représailles.

Je finis par donner mon accord et c'est ainsi qu'Hannah Whitmore s'apprêta à entrer dans ma vie et à la bouleverser de fond en comble.