Disclaimer : Square Enix, Disney.

Notes : Une fois n'est pas coutume, une fiction longue. Univers alternatif, orienté fantastique / médiéval, avec des plans dimensionnels à la Donjons et Dragons, et tout plein de bestioles magiques.

Les plans, keskecé ?
L'histoire se déroule dans un royaume constitué de plusieurs plans, de haut en bas : plan Astral (le ciel, source de magie arcanique), plan Élémentaire (demeure des éléments, de la magie élémentaire), plan Matériel Primaire (la terre, les mortels), plan Éthéré (fait la jonction avec les plans inférieurs, i.e. le monde souterrain), plan d'Ombre (source de Ténèbres, monde souterrain).

ANAGRAMMES EVERYWHERE.
Allez, je vous fais le premier : Mokdnig Sherat = Kingdom Hearts. Une fois que vous avez compris le principe, facile de deviner qui est quoi, pas vrai ?

Tout sera révélé en temps et en heure. Bonne lecture !


« Au commencement du Monde, le Mokdnig Sherat, royaume des âmes, gardien de la force vitale, insuffla la vie, l'Oeruc, qui était la magie du cœur ; et celle des arcanes, qu'il distilla en Oyaruem.

C'était une contrée prospère. Dragons, manticores et phénix cohabitaient avec orchidées, rafflésias, empoisonnées et carnivores, et des ifs à la voûte qui touche les astres. Le mithril fleurissait dans les creux de montagne, scintillant sous la Lune.
Les esprits élémentaires de feu, d'eau, de terre, d'air, de lumière et de ténèbres gratifiaient la nature de leurs bienfaits, en exact équilibre avec les demeures des Mortels, des Ombres et celui des Etoiles, où résidait le royaume des âmes.
Les humains et les elfes naquirent. Ils fondèrent les premiers royaumes, remportèrent les premières batailles, taillant la pierre et cousant des étoffes enchantées. Les rois étaient justes, et le peuple, loyal.
Cette paix tranquille dura longtemps.

Mais une paix n'est que temporaire, trop délicate. Vint un jour, où un magicien puissant, l'Innommé, manipulateur efficace des Ténèbres et avide de pouvoir, récita des conjurations interdites. Il cherchait à invoquer le Mokdnig Sherat pour en contrôler l'essence, et s'approprier l'Oeruc. Le déferlement magique engendré fut tel que le plan élémentaire se brisa.

Ce fut terrible. Des êtres malfaisants, les Naessuorcs, enfermés depuis des millénaires, s'en échappèrent. Ces créatures, faites de magie pure, étaient des avaleurs d'Oeruc, dévorant la force vitale qu'ils extrayaient des vivants, laissant dans leur sillage des coquilles vides, défigurées par leur sorcellerie, devenant des êtres élémentaires de pareille nature : les Ilimsis. »

Saor siffla, tout anxieux, recroquevillé sous ses draps.

« Les Naessuorcs, plus instinctifs, n'étaient guère que des humanoïdes incomplets, tuant pour se nourrir. Les Ilimsis étaient anthropomorphes, de par leur ancienne constitution humaine, et plus subtils, plus… vicieux. Capable d'ôter la vie pour se distraire.

Il y eut un véritable déchaînement d'éléments. Les eaux montaient, descendaient, chaos de pluies, les vents emportaient les arbres, les foyers ; la terre s'ouvrait, en gouffres béants, la sécheresse enflammait les forêts, faisant pleuvoir la cendre. L'ultime prophétie s'accomplit alors…
– Lorsque la menace pèse sur les éléments, le Mokdnig Sherat fait pleuvoir son chagrin sur des enfants de cœur innocent, et de ces larmes naissent les Armes.
– Les Kleabeyd. »

Une femme rit, douce comme un printemps. Puis toussa quelque peu.

« Mes enfants, vous connaissez la Légende sur le bout des doigts, et pourtant vous ne vous lassez jamais de l'entendre !
– Parle-nous encore des héros, mère.
– Oui, je t'en prie ! »

Ses deux petits garçons se montraient si enthousiastes, regard bleu joyeux, qu'elle ne put s'empêcher de continuer sa narration.

« Le Mokdnig Sherat offrit donc les Kleabeyd, les lames pourfendeuses de magie, à trois jeunes gens de cœur pur, Quaa, Arret et Senvut. Ils partirent aussitôt en quête de l'Innomé, au-delà les limites du monde mortel, et l'affrontèrent dans les ténèbres du plan d'Ombre, pendant sept jours et sept nuits. Bien qu'il cherchât à manipuler leur cœur, réceptacle de l'Oeruc, il n'y parvint pas.
– Les élus sont fait de Lumière…
– Oui, c'est cela, Soxar. L'Innomé fut détruit par l'éclatante lueur de leurs cœurs réunis. Débarrassé de l'auteur de ce massacre, ils entreprirent de bannir les Naessuorcs et les Ilimsis dans le plan Ethéré, rebaptisé Mimug ; après quoi ils le scellèrent grâce aux Kleabeyd, les Clefs du Mimug.
Une paix commode s'installa.

Cependant, n'étant pas un plan élémentaire, le Mimug demeura instable, des failles s'y ouvrant çà et là, par période. Pour se protéger de ces créatures maléfiques, des shamans spiritistes tentèrent de réaliser les premiers rituels de puisement d'Oeruc, pensant ainsi apaiser leur soif de force vitale. Après moult tentatives, et hélas moult trépas, ils apprirent à doser les prélèvements – souvenez-vous toujours que puiser de trop grandes quantités de force vitale peut-être létal – et à la surprise de tous, cela fonctionna. Les Naessuorcs et les Ilimsis les plus dociles ne s'approchaient pas des villes et villages procédant au rituel. C'est comme cela qu'est née la tradition : à chaque fois que les éléments s'agitent, il faut exécuter le rituel de puisement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il y a toujours un shaman spiritiste dans une ville, ou un village, si exigu soit-il. »

Un grognement admiratif s'étouffa à demi sous les couvertures.

« Les héros eurent pour mission, et tous les porteurs de Kleabeyd après eux, de fermer les failles à mesure qu'elles se formaient dans le Mimug, sur ordre du Roi. Il exigea, prévenant, que chaque homme ou elfe se découvrant Maître de la Kleabeyd, doive se rendre à la capitale, Opiliisollius, afin d'être initié aux arts de l'épée, et puisse ainsi être envoyé sceller ces couloirs, si besoin. Et vous connaissez la prophétie… Si les Maîtres s'éveillent, le monde est en danger. »

Un ronronnement adorablement endormi lui répondit. Elle allait disposer, quand une main de porcelaine tira sur les plis pervenche de sa jupe.

« Mère, et les autres Ilimsis ? Ceux qui n'étaient pas dociles. Que firent-ils ? Vous n'en avez jamais parlé… »

Elle offrit un sourire crispé à son fils, caressant ses cheveux courts et dorés.

« Eh bien, Soxar, mon chér- »

Une quinte de toux l'assaillit de nouveau, la forçant à quitter la pièce, laissant la question en suspens.

Pour toujours.


« Tu sais ce qu'on dit, frérot, vaut mieux se vider de tout son Oeruc que de croiser le chemin d'un Ilimsis. »