Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas. Notre chère Rowling me les prête le temps d'une fiction de plus. L'univers est mien. Suite d'un triton au balcon, vous l'aurez compris.
N'oubliez pas d'aller lire le premier tome, c'est quand même mieux, non ? J'ajoute que la fiction n'est pas un drama. Même si les deux/trois premiers chapitres sont tristes, elle n'en reste pas moins humoristique/fantasy/romance.
Etat de la fiction : en cours 5/9 Chapitres écris. Post régulier, un toute les semaines. N'oubliez pas ma rémunération, s'il vous plaît. Une petite review, courte longue, négative ou positive, ça fait toujours plaisir.
Préface :
Lexique :
Animaux : Les animaux sont des êtres vivants pouvant se transformer à volonté en humain. A la naissance, ils prennent le gène de la mère, pour une fille, ou du père, pour un garçon. Les animaux commencent leurs premiers mois sous l'apparence d'un humain, puis arrivés à un an, se transforme dans leurs formes. Chaque animal à une prédominance dans un état, et leur contraire provoque une sensation désagréable, allant de la peur réelle à du dégoût ou juste des frissons. Les animaux royaux quant à eux sont particulièrement déroutés surtout lorsqu'ils croisent d'autres royaux. La sensation est dix fois, voire cent fois plus forte. Les animaux savent particulièrement fuir et se cacher, peu ont l'esprit combatif sachant les raids ininterrompus des chasseurs contre eux.
Chasseurs : Il existe des centaines de clans de chasseurs, mais à Londres, deux clans sont connus de tous : les mangemorts et les phœnix. Alors qu'ils ont été prompts à abattre tout animal qui se présente, les phœnix ont eu vent de ce que les mangemorts leurs infligeaient. Ils ont décidés d'y mettre un terme. Entre autre, un chasseur est un humain doté d'une arme qui apparaît et disparaît, contrôlée par son esprit, de capacités physiques sur-développées, naissant directement avec l'envie de détruire les animaux. Pour eux, ils sont une erreur de la nature, même encore au vingt-et-unième siècle.
La guerre : Durant des milliers d'années, les animaux étaient des bêtes sauvages, profitant de leurs états garous pour tuer et manger l'espèce humaine. Les chasseurs vivaient dans le but d'atténuer ses attaques. Puis il eut la révolution, les animaux se sont civilisés, ont appris à ne plus tuer mais les chasseurs n'ont vu, ou n'ont pas voulu voir, cet état de fait. Au jour d'aujourd'hui, même le plus féroce des ours ou jaguars ne se nourrit plus d'humain. Les animaux vivent cachés pour survivre, au milieu des tous.
Poudlard : C'est une école d'animaux et d'humains, gardée par Albus Dumbledore, un chasseur de l'ordre du phœnix. Elle fut la maison de chacun des protagonistes, puis pour Harry.
Résumé du tome précédent :
Harry est un aigle royal (vent). Il a vint-et-un ans. Il arrive à Poudlard après s'être émancipé de sa famille qui l'étouffait bien trop à son goût. Il rencontre Ron, Neville, Blaise, Dean, Seamus, Théo, Hermione, Luna et enfin Draco, des élèves de l'école. Draco est un triton qui commence à lui faire de l'effet dès leur première rencontre, d'autant plus que royal aussi, mais du côté opposé (eau). Des sentiments aussi négatifs de par son état, que positifs. Ils tombent amoureux, s'apprivoisent quitte à se mettre à faire n'importe quoi pour pouvoir le toucher.
Après deux mois de coexistence, les mangemorts font une descente à Poudlard pour débusquer un maximum d'animaux, Harry et ses amis s'enfuient, mais le brun est blessé. Il est sauvé in extremis par Draco, de mystérieux chasseurs et la mère de Ron. Un mois plus tard, alors que Draco et lui ont décidé d'emménager ensembles, il apprend que ses parents sont partis à Washington, pour faire naître Nicka, sa petite sœur…
Un triton au balcon 2
Nicka, bébé chasseur.
Chapitre 1 :Visage humide.
Je ne sais pas quand est-ce que tout a changé. Je crois que c'était un soir, particulièrement froid et pluvieux. A Londres, ce n'était pas inhabituel… C'était juste assez soûlant. Cela fait maintenant cinq mois que Draco et moi nous nous aimons, deux que nous vivons ensembles… Et il y a quelques jours seulement que j'ai l'impression que rien ne va plus. Je me rappelle de ce soir, extrêmement douloureux. Il est rentré après une semaine dans l'eau, et on s'est assis sur le canapé, d'un bout à l'autre, loin… ne pouvant qu'à peine respirer le même air. J'ai même dû jeter mon collier dans un tiroir… C'était horrible…
Je crois qu'il est toujours là-bas.
Draco n'en menait pas large aussi. Il était tremblant, fiévreux, et pour la première fois, j'ai vu de la peur dans son regard. Je n'ai pas osé l'approcher. J'aurais dû… J'aurais pu le consoler, le rassurer. J'ai préféré le regarder s'éloigner, m'apitoyant sur notre sort. J'ai préféré laissé la douleur et la peur prendre le dessus… briser mes ailes, broyer mon cœur. Je suis allé jusqu'à redevenir aigle pour m'enfuir. Je me suis senti comme un homme émasculé… comme une merde, c'est bien le mot.
Cela nous a pris une bonne semaine pour pouvoir à nouveau nous toucher, tout autant pour l'entendre à nouveau rire et le voir sourire. Mais quelque chose a changé… Son regard est moins doux, ses mots plus froids. Notre relation prend un tournant désastreux. Que quelqu'un m'aide. J'aime cet homme à la folie… Je suis en train de le perdre. Je perds mon triton au balcon... Aidez-moi ou faites le disparaître de ma tête. Que l'eau le soir quand je suis seul, arrête de mouiller mon visage…
Je mastique faiblement les quelques légumes qui sont dans mon assiette. Ron, en face de moi, me regarde faire un long moment avant que je ne le remarque. Nous sommes chez lui, en compagnie de Dean et Seamus qui se bataille encore. Ces deux-là, on pourrait croire qu'ils sont frères ou petits-amis, toujours fourrés l'un sur l'autre, c'est étrange que leurs amitiés ne prennent pas une tournure… plus concrète. Je regarde de nouveau mon ami et l'apostrophe :
- Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ?
- Qu'est-ce qu'il se passe Harry ? Et ne me dit pas rien, je sais que ça ne va pas…
- Ils ne baisent pas, ricane Dean.
Je lui lance un regard de la mort qui tue, le faisant taire. Ce n'était pas drôle du tout. Mais Seamus explose de rire l'entraînant avec lui et je soupire d'exaspération. Ils sont bêtes tous les deux. Ron ne rit pas, il est très sérieux, bien trop d'ailleurs. Je sens qu'il me fixe, attendant sagement que je réponde. Je sais que je finirai par le lui dire de toute façon, alors autant se lancer.
- Je dors sur le canapé en ce moment…
Ron sourit alors que les deux autres rient encore. Je souris aussi, bien que le cœur lourd.
- C'est difficile. De plus en plus. Il suffit que je retourne dans la forêt quelques heures ou lui dans l'eau, et des tensions se créaient sans qu'on ne le veuille. Ça fait cinq mois, on ne sait toujours pas comment faire… plus… Ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Ron hoche la tête, comprenant ma tristesse.
- Mais il n'y a pas que ça, je rajoute rapidement en jetant un regard moqueur aux deux compères. C'est psychologique… On s'énerve pour un rien, on s'évite parfois… souvent. C'est dur.
- C'est un cap, ça va passer.
- Oui, mais quand ? Je m'énerve un peu en buvant mon verre de soda à l'orange.
Je regarde les petites bulles pétiller et tournoyer, plongé dans mes pensées. Je ne sais plus comment je dois réagir. M'énerver, pleurer, m'exciter ou juste laisser couler… Cela me rappelle des mauvais souvenirs et je ne peux m'empêcher de toucher la petite cicatrice sous mon t-shirt.
- L'été arrive, il ne pourra pas rester hors de l'eau très longtemps et j'ai encore du mal à le rejoindre. Comment on fait quand on est dos au mur qui nous sépare de l'homme qu'on aime ?
Seamus m'attrape soudainement par le poignet et me fait poser mon verre.
- On se retourne, scande-t-il. Et on le détruit à coup de grosse masse.
Mes mains tremblent alors que je passe celle libre dans mes cheveux. Mon visage s'humidifie encore sans que je ne le veuille. C'est trop dur de rester impassible. Je cache mes yeux avec une main. Je n'ai pas envie qu'il me regarde bien que je sais qu'ils sont braqués sur moi, sûrement désappointés. Dean pose une main sur mon épaule. J'ai tellement de la chance d'avoir des amis sur qui compter dans les coups durs.
Le dîner se termine et nous débarrassons. Ron et moi traînons un peu avant que nous nous séparions. Je retourne chez moi, la tête pleine de pensées désagréables. Seamus a raison, je dois crever l'abcès. Il faut arrêter de fuir. Je rassemble tout mon courage en entrant dans la pièce principale. Ce serait ce soir, pas un jour de plus. Il est hors de question que je le perde. Après être passé par la douche, je me faufile dans le lit, le corps brûlant et colle mon torse à son dos. Sa peau douce me rassure, je me fiche des sensations intenses qui m'ensevelissent. Cette fois-ci, je ne le laisserais pas partir…
- Tu es rentré, murmure-t-il en se réveillant petit à petit.
Je pose mes lèvres sur sa nuque et il frissonne. Cela fait bien plus d'une semaine que nous n'avons pas eue de gestes aussi intimes. Malgré la peur de lui faire mal, je n'ai pas envie de le lâcher. Pas tout de suite. Il se contracte puis se détend et tourne la tête. Il me regarde profondément, ses grands yeux gris luisent dans le noir. Je ne sais plus quoi dire. Mon courage se dissout comme du sucre dans l'eau. J'ai tellement envie, je sens ma gorge se nouer. Finalement, il se tourne tout en restant dans mes bras et autour des siens mon corps. Sa bouche se pose sur la mienne, bousculant mon cœur tremblant. Je sens des papillons dans mon ventre, je l'aime et le désire tellement…
Mais il tremble… et je me sens si mouillé… C'est si douloureux.
Je caresse du pouce sa joue, profitant de chacun de ses longs et doux baisers. Finalement, rien ne sort de ma bouche, je pose ma tête contre son torse, écoute attentivement ses battements un peu trop accélérés. Je m'endors avec ses picotements, et cette désagréable sensation d'avoir encore échoué.
Au matin, Draco est parti sans même me réveiller. Je me lève, dépité, prêt à démarrer cette journée avec tristesse. Sur le chemin, je retrouve Théo et Hermione, bras dessus, bras dessous. Je les salue et on gagne la voiture de Ron, toujours installé dessus devant le grand portail de Poudlard. J'ai dû mal à sourire, je me force et seuls trois de mes amis s'en rendent compte et savent pourquoi. Ils m'entourent, essaye de me faire penser à autre chose mais c'est impossible. Comme au premier jour, lors de notre première rencontre, il est et restera à tout jamais dans ma tête.
- Au fait Théo, comment se porte notre petit groupe de joyeux lurons ? Demande Ron.
Tous se font silencieux, écoutant avec attention.
- Ils ne se font malheureusement pas petits. Leur chef est un psychopathe, il est en train de former une espèce de plan bizarre. Malheureusement, je n'en sais pas plus, étant donné qu'on m'a viré de la bande.
- Depuis quand ? Je fronce des sourcils.
- Depuis que vous leur avez échappé à la banque Gringotts, la semaine dernière. Ils ont fait tourner leur cerveau et se sont rendu compte que les infos fuitaient par moi. J'ai de la chance d'être en vie, je suis parti juste à temps. Heureusement que Tom n'a toujours pas trouvé comment rentrer à nouveau à Poudlard.
- Tu aurais dû nous le dire, s'exclame Dean.
- Eh, ça va… On n'est pas en danger. Il se fiche de nous, il ne veut que des animaux.
- Du coup, tu es un paria ?
- Exactement, un sans clan. Une fois qu'on a trahi le clan, il est impossible d'en intégrer un autre. Qu'importe, je n'en avais pas l'intention de toute façon.
Il se tourne vers Hermione et lui sourit avant de l'embrasser sur la tempe. La jeune femme rit et me fait un clin d'œil. Je souris, elle ne sait pas combien elle a de la chance. Un homme qui quitte tout pour elle… J'ai bien envie d'y croire aussi. Si je le pouvais, j'abandonnerais mon statut royal pour Draco. Mais cela ne fonctionne pas comme cela, on nait royal, on ne le devient pas…
- Ecoute, fait alors Neville en souriant, tu n'as peut-être plus de clan, mais tu as une famille… Si tu nous acceptes, aussi barges que nous puissions être.
Théo rougit avant de le prendre dans ses bras pour une étreinte.
- Arrête, tu vas me faire pleurer ! Bien sûr que oui, mes amis !
Alors que nous nous réjouissons tous, Ron s'exclame très théâtralement :
- Ciel ! Mon mari !
- On n'est toujours pas marié, connard. Me vient la voix de Blaise derrière moi.
Je me retourne et mon cœur rate un battement. Draco est là aussi, marchant un peu derrière, les mains dans les poches. Il dit bonjour à tous dans un murmure, trop coincé pour des marques d'affections, mais se penche vers moi pour m'embrasser et me prendre par la taille. Je ne comprends plus rien… Un coup il ne veut même pas me toucher, le temps d'après il me serre contre lui comme si sa vie en dépend. J'apprécie tout de même. Il me décale pour s'appuyer contre le muret et je pose mon dos contre son torse.
Alors que les conversations ont repris de bon train, je n'écoute plus rien, préférant me perdre dans ses sensations qui me crispent et sa délicieuse odeur. Il sort une cigarette de son paquet et la fume. Je ne dis rien, j'y suis tellement habitué maintenant. Et je trouve cela moins désagréable que les frissons qui le font trembler.
Cette situation n'est plus supportable. Ni pour lui, ni pour moi. Et c'est cela qui m'attriste. Je le sais, tout comme je sais qu'il le sait… Et j'ai peur qu'un jour, il ne veuille plus de moi.
- Harry ? Répète Blaise un peu plus fort.
- Oui ? Je me réveille en remarquant qu'ils ont tous les yeux braqués sur moi.
- Je t'ai dit que le directeur veut te voir. Il t'attend dans son bureau.
J'hoche la tête, me baisse pour récupérer mon sac. Au même moment, la sonnerie retentit et nous nous dirigeons chacun de notre côté vers nos cours. Je ne lâche sa main qu'au dernier moment, quand nous sommes obligés de prendre des chemins différents, et cela ne me laisse que plus lourd encore. Je marche vers le grand bureau du directeur.
Je dois lui dire quelque chose. N'importe quoi car j'ai l'impression qu'il est sur le point de me quitter. Pourquoi je n'y arrive pas, c'est au dessus de mes moyens. J'apprends encore à aimer, de la plus douloureuse des façons. Je commence à peine à ramper, qu'il faut que je courre… Je l'aurais suivi partout. Si je trébuche et tombe, je veux qu'il soit là pour me relever… Je dois lui dire quelque chose avant qu'il ne me quitte.
Je toque à la porte du bureau, et Albus Dumbledore me demande de rentrer.
- Monsieur, vous avez demandé à me voir ?
- Oui, monsieur Potter. Rentrez, s'il vous plaît. Asseyez-vous.
J'obéis, m'asseyant devant l'immense bureau de bois. Le bureau est simple, je n'en attendais pas moins de lui. Des tableaux de-ci de-là, quelques fouillis qui traînent, d'étranges boites empilées… Le vieil homme me laisse visiter l'endroit sans m'interrompre avant de me sourire.
- Je crois que nous n'avons jamais eu l'occasion de nous retrouver face à face, vous et moi.
J'acquiesce. Je ne sais toujours pas comment il fait pour me cacher son aura de chasseur, mais je sais maintenant qu'il en est un. Il doit être vraiment puissant, ou tellement vieux qu'il n'a plus de capacité. Je ne sais pas encore. Il arrive à tenir Tom Jedusor en respect, la première possibilité me parait la plus probable.
- Je suis sûr que vous êtes en train de vous demander comment un chasseur comme moi dirige une école comme celle-ci ?
- Non, je lui dis, et je ne suis pas sûr de vouloir entendre la réponse.
Il hoche la tête sans rien dire puis se redresse. Je suis captivé par tant d'insouciance dans ses yeux. Il a l'air d'être toujours heureux, comme si rien ne pouvait l'atteindre. Et pourtant je me rappelle de la colère qu'il avait éprouvé ce jour-là, quand j'ai failli mourir.
- Très bien, de toute façon, je ne vous ai pas fait venir pour cela. Mais plutôt pour vous donner cela.
Il me tend une carte, sûrement de visite, que je prends avec un air suspect. Je la tourne entre mes doigts, sans comprendre. Il n'y a absolument rien écrit dessus, juste une carte rougemétallique, comme un passe pour un endroit secret. Je lève mes yeux vers lui alors qu'il sourit doucereusement et pose ses mains sur son ventre, satisfait.
- Si un jour vous avez besoin d'aide, elle pourrait vous servir.
- Je ne suis pas sûr d'avoir un jour besoin d'aide d'un chasseur, je réplique, distant.
- Oui, cela se comprend.
- De plus, il n'y a rien écrit dessus…
- Votre mère saura sûrement comment l'utiliser, sourit le vieil homme.
Je reste estomaqué. Comment peut-il savoir ? Sur les papiers d'admission, j'ai spécifié être orphelin… Personne, à part mes amis, ne sait pour mes parents. Je serre les dents, prêt à lui balancer sa carte à la tronche mais il ne se démonte pas. Il me montre la porte avec nonchalance, me coupant dans mon élan.
- Je ne vous retiens pas plus, votre cours a déjà commencé.
Je me lève et rejoins en deux pas la porte. Une fois dehors, je longe les couloirs avant de m'arrêter devant une poubelle. Je tourne et retourne la carte dans mes mains, la place au dessus de la poubelle, prêt à la jeter. Je ne sais pas pourquoi mais je n'y arrive pas, une petite voix dans ma tête me demande de ne pas le faire… Alors je la mets dans ma poche et file à mon cours. Tant pis, je la jetterai plus tard.
Mes orteils accrochent le rebord de la piscine alors que ma raison m'hurle d'arrêter. Je n'écoute ni les uns, ni l'autre. Je replace correctement mes cheveux sous mon bonnet et mes lunettes devant mes yeux. Puis je plonge dans l'eau. Ce n'est pas agréable. J'agite les bras, sachant qu'ils n'ont absolument rien de sensuel à ce moment. C'est un semi crawl, semi brasse, doublé de la nage du noyé. Pourtant le débat de mes membres qui me gardent la tête hors de l'eau arrive à me faire rejoindre l'autre côté. Je m'accroche au rebord en respirant très fort, et repars pour un retour. De l'autre côté, je m'accroche à nouveau, presque désespérément.
Je retire mes lunettes et regarde Hermione, assise en tailleur, un livre posé sur ses jambes.
- Alors c'était comment ? Je m'empresse de lui demander.
Elle fait la moue, ne sachant pas si elle doit dire la vérité ou mentir avant de grimacer :
- Désolé, Harry, mais c'est pire que la dernière fois. Je ne sais pas ce que tu as aujourd'hui, mais tu n'es pas concentré du tout.
Je m'extirpe de l'eau avec difficulté, m'asseyant sur le rebord.
- Ça fait un mois, Harry. Tu ne fais aucun progrès… A part celui d'arriver à nager plus ou moins. On dirait un bébé. Tu bouges tes bras et tes jambes trop vite, c'est pourquoi tu t'étouffes.
- Oui, mais moins vite, je coule. Je proteste.
Elle soupire et ferme son livre. Elle se lève et me pousse dans la piscine. J'agite à nouveau les bras comme un dérangé, la peur tiraille mon ventre.
- Calme-toi, me vint sa voix douce. Et laisse toi porter sur le dos…
J'essaye difficilement de m'allonger sur le dos.
- Brasse avec tes bras de haut en bas. Allez…
J'écoute sa voix qui me vient déformer par l'eau. Je brasse lentement, j'avance tout seul. Je vois le plafond glisser. Si ce n'était pas aussi douloureux, j'aurais presque pu dire que c'était paisible. Nager dans la piscine la nuit, c'était mieux que le jour quand il y avait trop de monde dedans. Je lève légèrement la tête pour voir le rebord. J'arrive, sans trop savoir comment, à faire demi-tour, et reviens vers elle. Elle me sourit et me montre de la tête le fond.
- Allez, tu recommences, mais sur le ventre cette fois ! Et n'oublies pas de faire de grands gestes lents et circonscrits.
Plus facile à dire qu'à faire. Je ne sais pourquoi mais sur le ventre, avec l'eau en face de moi, je me sens moins à l'aise. C'est comme un blocage. Je commence bien, puis me remet à paniquer et faire n'importe quoi. Et quand j'atteins le rebord, je n'ai plus envie de faire demi-tour. Je dois attendre un long moment avant de me donner le courage nécessaire… Une fois près d'elle, je sors rapidement de cette enfer et elle m'entoure d'une grande serviette.
- C'était mieux…
- Une fois par semaine n'est pas suffisant, on doit faire ça deux ou trois fois.
Nous nous dirigeons vers les vestiaires où je me change alors qu'elle attend, les bras croisés sur son livre.
- Je veux bien t'aider, Harry. Mais tu ne penses pas qu'il serait temps que tu montres tes progrès à Draco. Après tout, tu fais cela pour lui non ?
- Pour qu'il se moque de moi ? Je m'attriste. Non, je veux qu'il voie que je sais nager. Pas que je sais comment ne pas me noyer !
Je l'entends rire et je souris à mon tour. Je prends une grande respiration avant de la rejoindre, mon sac à l'épaule et une serviette sur les cheveux. Je me les frictionne pour les sécher et lui sourit.
- Pourquoi veux-tu passer à la vitesse supérieure ? Me demande-t-elle alors que nous enchaînons les couloirs pour sortir de Poudlard. Il s'est passé quelque chose ?
- Non, non, je lui réponds, lointain. Je veux juste…
Soudain, je m'arrête et me crispe. Je peux le sentir, il n'est pas loin. Je fais signe à ma meilleure amie de faire silence du doigt et je suis son aura en gardant mes distances pour que lui ne me sentes pas. Je tends l'oreille avant d'enfin pouvoir l'entendre. Cela me glace le sang, petit à petit.
- … je ne peux plus le supporter. Je crois que le seul moyen, c'est que je m'en aille très loin de lui et que je ne revienne plus jamais… Que je disparaisse sans qu'il puisse me retrouver.
- Draco… Me vint la voix de Blaise.
- Non ! Tu ne sais pas comment c'est dur d'être avec lui. Et…
Je ne peux pas en entendre plus, je m'enfuis. Je n'entends pas Hermione qui me court après et m'hurle de l'attendre. Je ne sens que cette eau, cette horrible chose qui ensevelit maintenant mon visage. Mon cœur va exploser. Je savais que quelque chose n'allait pas… Je n'imaginais juste pas que c'était si profond. Ça fait mal… Si mal. Je ne sais plus quoi faire. Je me contente de courir et de pleurer comme un enfant. Je me sens détruit.
Mes pas me mènent directement à mon appartement, sans même que je ne l'ai remarqué. J'ouvre difficilement la porte et la referme aussitôt. Puis je me colle à elle et descend sur les fesses. Cette putain d'eau ne veut pas s'en aller, je plonge mon visage humide dans mes bras, me recroquevillant un peu plus. J'ai si mal, mal partout. Une douleur qui ne disparaîtra jamais… qu'il reste ou qu'il parte. Surtout s'il décide de partir…
Je serre les poings, la colère gronde. J'ai tout quitté pour lui. J'ai fait tant d'effort. S'il était là, devant moi. Je ne sais pas ce que je ferais. Quand mes larmes ont enfin séché, je me relève et ouvre la baie vitrée. Je sors sur le balcon, serre la barre de fer de la balustrade. J'ai toujours le cœur en miette. Je voudrais tellement qu'il disparaisse de ma tête. Je ne veux plus le voir… Peut-être que c'est moi qui devrait partir. Mes phalanges craquent, je me fais mal sans le vouloir.
Je devrais partir, retrouver ma famille maintenant. Fuir… Comme le foutu animal que je suis, comme mes parents m'ont toujours appris. Je fais mes bagages et prend le premier avion pour Washington où ma famille m'attend. Résigné, je ne me laisse pas de nouveau submergé par la tristesse. Mais quand je me tourne pour rentrer dans l'appartement, quelque chose capte mon attention. Je plisse les yeux. Là-bas, dans la ruelle, deux formes que je ne connais que trop bien courent dans ma direction.
J'écarquille les yeux, sans comprendre. Je les vois s'arrêter devant mon immeuble et me regarder. Mon père et ma mère sont là, juste devant moi. Je fouille bien autour d'eux, mais il n'y a aucune trace de Nicka, ma petite sœur.
- Montez ! Je leur crie et me dépêche d'aller rouvrir la porte.
Quelques secondes plus tard, ma mère se jette dans mes bras, tremblante de la tête au pied. Elle m'étouffe alors que je peux entendre son cœur qui bat trop fort, trop vite. Du coin de l'œil, je vois mon père fermer la porte rapidement puis se diriger vers la baie vitrée. Il tire les rideaux et regarde à travers eux d'un air inquiet.
- Maman, Papa. Qu'est-ce… qu'il se passe ?
Je repousse ma mère légèrement, alors qu'elle a du mal à articuler.
- Ils l'ont prise, Harry… Ils ont Nicka…
J'ouvre la bouche, déchiré. Ma petite sœur…
A suivre...
J'espère que ce premier chapitre aura confirmé les fans du premier tome et réjoui de nouvelles lectrices. Ce tome se passe après les fêtes de fin de l'an, fin Janvier. Et les trois tomes, en tout, retrace l'année scolaire d'Harry.
Les ennuis s'enchaînent dans la vie de notre cher aigle royal, comment va-t-il s'en sortir ?
N'oubliez pas que je suis tout ouïe à toutes critiques, n'hésitez pas.
J'espère que cela vous a plu.
A bientôt,
Personne ne l'a jamais connue.
