Disclaimer : Square Enix, Buena Vista games, etc.
Pairings : SoRiku avec KaiShion en arrière plan. /o/
Rating : T, normalement. :3
Autres : UA, plein de LOVE, ne vous attendez pas à des plot twist de ouf parce qu'il n'y en aura pas. :D
Ce texte sera sans doute un three-shot, ou une petite fic. À la base c'était censé être court, mais mon imagination vient toujours foutre le bordel. :'(
Fanfic écrite pour Midori-chan37 parce que c'est quelqu'un de très très cool et qu'on ne laisse pas les gens très très cool en manque de leur OTP :D Allez lire ses teeextes, ils sont cool. ❤
En amour, Riku pouvait se vanter d'être exceptionnel.
Exceptionnellement con, peut-être, exceptionnellement malchanceux, certainement. Même sa voisine et amie d'enfance commençait à le prendre en pitié, elle qui était de nature plutôt optimiste et qui lui promettait à chaque nouvelle peine de cœur qu'il trouverait mieux la prochaine fois, que c'était juste une mauvaise passe, que l'avenir finirait par lui sourire comme il souriait à tout le monde au bout du chemin.
– Peut-être que le destin a décidé de s'acharner sur toi, lui avait-elle dit en sirotant un soda à la paille, assise sous le soleil, dans son jardin.
Pas vraiment la chose à dire quand on essayait de consoler un chagrin d'amour, mais c'était l'expérience qui parlait, et surtout les nombreuses fois où Riku s'était retrouvé face à elle, le front sur la table, désespéré par ses sentiments qui finissaient toujours par être traînés au sol comme de vieux sacs de déchets inutiles.
Kairi était une fille compréhensive, heureusement, et elle répéta, comme à son habitude, que « ça irait mieux la prochaine fois ». Elle prit la main de Riku dans la sienne, pour partager un peu de sa compassion, sans doute, et lui adressa un sourire qu'il ne put voir, les yeux plongés dans ses souvenirs douloureux, les oreilles résonnants encore du rire moqueur de celui qui l'avait laissé tomber pour quelqu'un d'autre – un petit blond sans personnalité ni intérêt, en plus.
– Allez, ne t'inquiète pas. (Elle lui tapota gentiment la main, comme elle le faisait depuis qu'ils étaient petits lorsqu'elle voulait l'apaiser.) Il y a des tonnes de garçons, dans cette ville, je suis sûre que le bon finira par se montrer.
Il hocha vaguement la tête, pas du tout convaincu, et attrapa son verre de jus d'orange d'un geste désespéré. Oh oui, il y avait des tonnes de garçons dans cette cité qui ne cessait de grandir, mais plus les années passaient, et avec elles les chagrins d'amour les uns sur les autres, plus il se disait que, peut-être, ce n'était pas un manque de chance qui l'accablait mais simplement le fait qu'il y avait toujours bien quelqu'un de meilleur que lui avec qui sortir. C'était pour cette raison, après tout, qu'il finissait par se faire jeter, la plupart du temps – pour ça ou pour son « caractère de merde » qui, maintenant qu'il avait eu l'occasion de connaître Vanitas, ne lui semblait plus si merdique que ça.
Et puis, le bon, il n'existait peut-être pas – en fait, à y penser, c'était seulement un rêve qu'il n'avait cessé de poursuivre et qui n'avait pas de chance d'aboutir. Peut-être que le bon, c'était du pipeau ; ou bien c'était juste lui qui était trop... trop quoi, au juste ? bizarre ? pour être le bon de qui que ce soit. Il exhala, but une gorgée de jus d'orange, et reposa son verre sur la table de jardin en pensant que le ciel essayait peut-être de lui dire quelque chose, que tout ça, c'était des conneries, que ça n'en valait pas la peine.
Il leva les yeux vers Kairi qui regardait ailleurs, les yeux protégés du soleil par des lunettes protectrices, et les cheveux noués en queue de cheval pour, disait-elle, éviter d'avoir trop chaud. C'était une jolie fille, une très jolie fille, et Riku l'enviait presque, lui qui, pensait-il, avait un visage assez commun, si on laissait passer ses yeux qui faisaient son succès – enfin, avant qu'on le largue par-dessus bord, évidemment.
– Et toi ? demanda-t-il enfin, soudain prit par le sentiment qu'on avait suffisamment parlé de lui, comme c'était à chaque fois le cas lorsqu'il venait se confier à elle après une rupture compliquée.
(Enfin, compliquée ; c'était une façon de parler. Elle n'avait rien eu de compliqué, elle avait été directe et sans détours, comme d'habitude. À cette pensée, Riku songea a rentrer chez lui pour s'enfoncer dans un bain d'eau glacée et ne plus en sortir avant que son cœur soit si gelé qu'il ne pourrait rien ressentir pour personne.)
Kairi passa une main sur son front, sirota à nouveau un peu, sans même lui adresser un regard, puis se tourna vers lui et eut un sourire gêné. Elle avait de bonnes nouvelles, évidemment. Riku retint un soupir. Kairi était tout son contraire. Elle n'avait jamais aucun problème, elle.
– Tu es sûr de vouloir savoir ? Je peux le raconter demain, sinon.
Toujours cette délicatesse et cette sollicitude qui ne manquait pas de lui attirer la sympathie des foules.
– Vas-y, raconte.
Il n'allait pas lui gâcher la journée pour ça, de toute façon. Kairi retira ses lunettes et les posa sur la table, ses yeux céruléens traversés par un éclat de joie. Elle devait avoir eu hâte de lui parler de ça, constata-t-il. Et lui, il la bassinait avec ses histoires qui finissaient de toute façon toujours de la même manière.
– Tu te souviens de la fille dont je t'avais parlé ?
Elle souriait déjà. En voilà une qui était heureuse, au moins.
– Celle qui travaille en tant qu'étudiante à l'épicerie ?
Oui, il s'en souvenait. Elle n'avait cessé de parler d'elle depuis l'instant où elle l'avait croisée en allant acheter il ne savait même plus quoi. Elle l'avait même forcé à aller voir, une fois. Une jeune fille aux cheveux noirs et brillants qui réassortissait les rayons alors qu'elle n'atteignait même pas les dernières étagères.
– Oui. J'ai enfin réussi à lui parler !
Eh bien. Voilà qui était effectivement une bonne nouvelle. Ça faisait des semaines que Kairi se contentait de l'évoquer sans jamais passer à l'action.
– Alors ?
– Elle s'appelle Xion, et elle a un an de moins que nous. Elle est encore plus mignonne que je ne le pensais. J'ai cru que j'allais tomber morte, lorsqu'elle est venue me faire la conversation.
– Ce n'est même pas toi qui a initié le mouvement ?
Elle haussa les épaules, un sourire rêveur toujours rivé aux lèvres.
– Je ne savais pas quoi lui dire, moi. Tu ne peux pas savoir à quel point c'est compliqué de draguer une fille quand on en est une soi-même. Surtout en public, et encore plus si on ne sait pas dans quelle cours elle joue. Et je ne sais pas draguer, moi, je n'ai jamais compris comment les gens faisaient.
Lui non plus, à vrai dire. Lorsqu'il s'y essayait, ça se terminait presque toujours de façon embarrassante. Pour le coup, il pouvait comprendre ses réserves.
– Alors, qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
– Oh, elle m'a simplement demandé si j'habitais dans le coin, vu que je viens souvent faire mes petites courses là-bas. Je lui ai dit que c'était juste à côté du collège où j'allais, et c'est tout.
– Quoi, c'est tout ? Elle a rien dit d'autre ?
– Oh, si, on a parlé un peu. Apparemment, elle va au collège vers la sortie de la ville... et elle travaille là parce que ça appartient à sa tante, ou je ne sais trop quoi. J'étais tellement absorbée par son visage que j'ai oublié d'écouter. Elle a un très joli sourire, mais je l'avais déjà remarqué. Et ce n'est pas le plus beau.
– Il y a plus ?
– Regarde ça.
Elle chipota le téléphone posé sur la table et le lui tendit. Dans son répertoire, seul prénom parmi les contacts en X, Xion avait laissé son numéro. Il haussa les sourcils.
– Eh bah, bravo.
– Et ça, c'est moi qui l'ai proposé.
– Alors tu sais prendre des initiatives, après tout !
Elle lui tira la langue.
– Et je compte bien lui proposer une petite sortie la semaine prochaine. Qui sait ? Qui ne tente rien n'a rien.
Oui, peut-être. Il s'enfonça sur sa chaise. Lui non plus n'avait rien, et ce n'était pourtant pas faute d'avoir tenté. Elle sembla remarquer son trouble, car elle lui adressa un sourire désolé.
– Tu sais, Riku, déclara-t-elle en se penchant vers lui, je suis certaine que tu finiras par avoir de la chance, toi aussi. Le vent finira bien par tourner, non ? Je suis sûre, je suis certaine que ça ira la prochaine fois. Fais-moi confiance. D'accord ?
– Mouais.
Il termina son verre et s'extirpa de sa chaise. Kairi le suivit du regard sans esquisser le moindre mouvement. Il était chez elle, après tout.
– Tu t'en vas ?
– Ma mère ne va pas tarder à rentrer.
– Déjà ? Il est quelle heure ?
– Quasiment dix-huit heures.
– Sérieux ? Je n'ai même pas vu le temps passer. Il fait encore bon, pour l'heure, tu ne trouves pas ?
Le soleil était en tout cas toujours aussi agressif. Il se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa joue, ce qui lui tira un sourire.
– On se revoit demain ? Comme c'est dimanche, j'ai dîner de famille, mais je serai libre vers quinze heures, si tu veux.
Il avait pensé à tomber dans son lit et à ne plus en sortir pour les quatre jours suivants, mais si elle insistait...
– D'accord, céda-t-il. Tu pourras venir à l'intérieur, si tu veux, ma mère a installé la climatisation la semaine dernière. Et ils prévoient au moins trente-deux degrés.
– Quelle horreur. Ça marche, alors. À demain, je passerai par le jardin.
Elle lui lança un clin d'œil et remit ses lunettes de soleil, le visage levé vers le ciel. Riku, lui, détacha un des panneaux de bois qui séparaient leurs deux jardins et se glissa dans sa propriété comme un voleur, bien que ça n'ait pas le moindre intérêt ni même le moindre sens. Combien de fois, enfant, s'était-il fait taper sur les doigts pour avoir pénétré dans la pelouse du voisin sans prendre la peine de passer par la porte ? Mais c'était devenu une habitude, pour lui et Kairi, et rares étaient les fois où ils se rendaient l'un chez l'autre par la voie traditionnelle. À 'époque, c'était plus drôle comme ça, et ça l'était toujours aujourd'hui.
Il se traîna jusque chez lui, ouvrit la porte vitrée à l'arrière de sa maison et y rentra sans un bruit. De toute façon, elle était vide, alors il ne voyait pas ce qu'il gagnait à annoncer son entrée. Il ne gagnait rien de plus à être discret, maintenant qu'il y pensait, mais c'était une autre habitude dont il avait du mal à se départir.
Il grimpa les escaliers avec lenteur, le cœur lourd malgré sa conversation avec Kairi, et se laissa tomber sur son lit, le visage enfoncé dans son oreiller jusqu'à ce qu'il ait à tourner la tête pour respirer. Quel samedi de merde, songea-t-il, le regard vide posé à peu près nul part, au milieu de sa chambre. Et la semaine ne s'annonçait pas meilleure ; il avait une tonne de travaux à rendre, comme il était de coutume que ça arrive à l'agonie du printemps. Décidément, le monde ne cessait d'être cruel et sans pitié.
Et si ce n'était que le monde, ce serait supportable. Mais il connaissait quelqu'un d'autre de cruel et sans pitié. Quelqu'un qui l'avait regardé droit dans les yeux, avec ses prunelles d'une couleur étrange, noisette tirant un peu sur le jaune, et qui lui avait annoncé sans le moindre remord qu'il en avait eu assez, qu'il s'était trouvé quelqu'un d'autre, qu'il n'avait plus vraiment besoin de lui. Il n'y avait jamais été par quatre chemins, celui-là, mais la vérité brute ne faisait pas de bien à entendre dans ce genre de situation. Et il avait osé ajouter un petit « ne le prends pas mal », comme s'il en avait quelque chose à faire ; et comment voulait-il qu'il le prenne, d'ailleurs ? Ça avait été si soudain. Comme d'habitude, il n'avait rien vu venir ; il ne voyait jamais rien. Quel idiot, se morigéna-t-il intérieurement, quel idiot il avait été de penser que ça se passerait mieux cette fois-ci.
Plongé dans ses pensées, il laissa passer les minutes, puis les heures, et finit par s'endormir sans même savoir si sa mère était rentrée ou non.
xxxxx
– Riku !
Kairi lui adressait de grands signes depuis sa fenêtre auxquels il répondit par un vague mouvement de la main.
– J'ai acheté tout un tas de DVD en soldes, tu veux venir ?
– J'arrive.
Pourquoi pas. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire. Il la rejoignit deux minutes plus tard et la trouva assise sur son lit, en short de pyjama et débardeur, un sachet de chips ouvert à portée de main.
– Eh bah, c'est la fête aujourd'hui ?
– Plutôt, oui. On est samedi, il fait beau, et j'ai eu cinq DVD pour quinze euros. Ça mérite d'être célébré de la meilleure façon qui soit.
– Si tu me l'avais dit, je serais aussi venu à moitié habillé.
– Mets-toi à l'aise, je t'en prie.
– T'as acheté quoi ?
Elle bondit de son lit et étala les boîtes devant lui.
– Action, action, action, drame, action. Lequel tu veux ?
– Action ?
– Super. Plutôt Tom Cruise ou Bruce Willis ?
– Comme tu le sens.
– Alors ce sera Edge of Tomorrow. On ne m'en a dit que du bien.
– C'est pas de la science-fiction, ça ?
– Et alors ? Des aliens et des explosions, c'est ça, la vraie vie. Et Emily Blunt en militaire badass, ça ne se refuse pas.
– On dirait que le gay club a encore frappé...
Elle rit et lança le film avant de retourner sur son lit, une main dans le paquet. Riku soupira et s'assit à côté d'elle, jambes tendues, prêt à passer deux heures de commentaires en tous genre sur la qualité de la bande sonore ou le galbe des jambes d'il ne savait quelle actrice vaguement connue.
Kairi n'y manqua pas : chaque minute était le témoin d'une nouvelle exclamation admirative, choquée ou inquiète, et elle allait parfois jusqu'à lui secouer l'épaule pour lui transférer son indignation ou sa fascination. Il ne s'en formalisa pas – il en avait l'habitude – et passa, à vrai dire, un très bon moment, bien qu'il n'eût guère parié dessus au vu de la jaquette et de l'humeur de Kairi.
Lorsque vint le moment du générique, le paquet de chips vide gisait au sol et avait été remplacé par un sac de bonbons à moitié ouvert, ce qu'ils ne tarderaient pas tous deux à regretter, comme le pressentait Riku face aux gargouillements désagréables de son estomac.
Ils restèrent là, allongés, pendant quelques longues minutes, sans même échanger un mot ou un regard. C'était une espèce de coutume ; ils détestaient tous les deux parler après un film, et encore plus parler du film en question s'ils n'avaient pas eu l'occasion de remettre leurs sensations et pensées en ordre. Enfin, Kairi s'étira et sourit.
– Tu veux à boire ?
Il avait la gorge un peu sèche, aussi accepta-t-il sans discussion. Elle partit à la cuisine et lui ramena une canette fraîche de thé glacé dont il but la moitié d'une traite.
– Je devrais demander à mes parents d'installer l'air conditionné ici aussi, déclara Kairi en passant son visage à la fenêtre en quête d'air frais. Il fait super chaud, et il n'y a même pas de vent. Quel enfer. Et on est même pas en été.
Il acquiesça et posa la canette sur son front pour se refroidir un peu.
– Au fait, Kairi, t'as réussi à dégotter un rendez-vous avec la fille de l'épicerie, finalement ?
Elle lui adressa un sourire radieux.
– C'est vrai, je ne t'ai pas dit. On est allées au ciné, mercredi soir, et elle m'a proposé d'aller à l'espère de kermesse du village d'à côté. Son cousin habite là-bas, je crois, mais elle ne voulait pas se retrouver seule parmi sa bande de potes.
– T'as dit oui, j'espère.
– Qui oserait refuser ? Elle est trop mignonne.
– Tu crois que c'est de la drague ?
– Je ne sais pas. Peut-être ? Disons que j'en suis sûre à soixante pour cent.
– C'est déjà pas mal.
– Il y a des signes encourageants. Et toi ? Tant qu'on en parle...
Il resta silencieux. Il n'avait rien à raconter.
– Sérieusement, Riku ? Ça fait trois semaines ! C'est pas comme si t'avais été amoureux de lui, si ?
– J'ai décidé de ne plus rien attendre à ce niveau-là.
– C'était un connard, en plus, marmonna Kairi pour elle-même. Allez, remets-toi. Il va peut-être t'arriver quelque chose de bien, cette fois-ci. Il y a un moment où le karma doit aller emmerder quelqu'un d'autre, hein ? Je suis sûre que ce sera la bonne.
– Ça sert à rien, je te dis. Et puis, le célibat me va mieux.
À voir sa tête, ça ne devait pas être le cas.
– Comme si ! Alors que tu étais le premier à espérer un coup de foudre...
– Eh bah, j'y crois plus. J'ai décidé d'arrêter de me prendre la tête avec ça.
Elle semblait toujours dubitative mais n'ajouta rien. C'était lui qui voyait, après tout. C'était sa vie et ses peines de cœurs qui étaient en jeu. Et puis, il méritait bien une petite pause de temps en temps ; même le pire des masochistes n'aime pas se faire torturer sept jours sur sept et a besoin de vacances.
Ils discutèrent encore un peu de tout et de rien, et Riku ne tarda pas à prendre congé. Il promit néanmoins à sa voisine de lui prêter main-forte le lendemain ; elle attendait un nouveau bureau pour sa chambre et ne se sentait pas le courage de le monter seule, ses parents étant encore partis pour un dîner entre amis chez des gens qu'elle ne connaissait même pas.
Lorsqu'il rentra, son père était en train de faire à manger, et il mit la table après une courte conversation constituée de propos vides et sans intérêts. Il n'avait jamais grand chose à raconter : ses cours étaient profondément ennuyeux, la perspective des vacances ne l'enthousiasmait même pas, et il ne parlait pas beaucoup de ses amis à sa famille. Quant à sa vie amoureuse, c'était hors de questions. Il avait fait son coming out depuis un moment déjà, et ses parents l'avaient accepté sans mot dire, mais il n'empêchait que le sujet le mettait toujours un peu mal à l'aise quand il en discutait avec quelqu'un d'autre que Kairi. Elle était la seule qui le comprenait, à vrai dire – enfin, presque, puisque contrairement à lui, son cœur se portait plutôt bien, merci pour lui.
Riku avala son repas en prenant son temps, regarda un film médiocre à la télévision puis quitta le salon pour gagner sa chambre et s'y endormir comme une masse.
Il fit un rêve stupide, cette nuit-là : Kairi et lui étaient à l'armée, et elle le forçait à faire mille pompes pour se venger d'il ne savait trop quoi. Elle insistait ensuite pour qu'ils aillent acheter de nouveaux vêtements, mais Riku ne trouvait rien à se mettre ; dépité, il errait dans la rue, puis était poursuivit par un vol d'oiseaux noirs qui lui hurlaient dans les oreilles.
Il se réveilla au milieu de la nuit, bizarrement angoissé, mais n'eut pas grand mal à se rendormir. Lorsque vint le matin, il était frais et dispo, et en meilleure forme qu'il ne l'avait été de toute la semaine.
Il devait retrouver Kairi à treize heures, aussi passa-t-il la matinée à traîner sur son ordinateur portable pour regarder des vidéos humoristiques. Il sauva quelques liens pour les envoyer à sa voisine plus tard, et lorsque l'heure fut venue, se rendit chez elle, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Bizarrement, il pressentait que cette journée en serait une bonne – peut-être parce qu'on était un dimanche de fin de printemps et que le soleil n'avait pas encore cessé de briller, comme tout le monde semblait le prédire depuis plus d'un mois.
Kairi ne manqua pas de le lui faire remarquer pendant qu'ils essayaient de trouver une façon de faire en sorte que son meuble ressemble à quelque chose – quelque chose qui tenait debout, si possible.
– Il y a des jours comme ça, avait-il répondu avec un sourire joyeux.
– Tant mieux. On va bien avoir besoin d'un peu d'optimisme pour réussir à monter ce truc à la con.
Elle essayait de visser une plaque de bois sur une autre mais la vis refusait d'avancer plus loin.
– Pourquoi on n'a pas de visseuse électrique ? se plaignit-elle. Ça va nous prendre des heures.
Elle laissa tomber le tournevis et s'essuya le front avec un gémissement désespéré.
– J'en ai trop marre. Et il fait super chaud. J'ai envie d'une glace, tu en veux ? J'en ai plein au congel'.
– À quoi ?
– Vanille.
– J'aime pas la vanille.
– On a peut-être bien un reste de stracciatella. T'aimes bien ?
– C'est parfait.
– OK, je vais te chercher ça. Pas de bêtises en mon absence !
Il n'y avait rien à craindre ; il connaissait cette chambre presque aussi bien que la sienne, à force. Il n'avait plus rien à y découvrir.
Il s'étendit sur le lit, les yeux mi-clos. Il ne bougea pas d'un cil quand Kairi déposa un bol de glace sur son estomac.
– Je te conseille de la manger tout de suite, ou elle aura fondu dans trente secondes.
– Il ne fait pas si chaud que ça, dit-il en se redressant et en attrapant la cuillère qu'elle lui tendait.
– Quand même.
– Au fait, j'ai rêvé de toi, cette nuit.
– J'étais habillée, j'espère, plaisanta-t-elle.
Elle se fourra une cuillère dans la bouche et ferma les yeux, extatique.
– Tu étais ma supérieure à l'armée et tu n'arrêtais pas de me torturer. C'était horrible.
– Ça m'a l'air plutôt sympa, à moi.
Elle posa son bol vide sur une étagère et s'étira.
– Bon, c'est pas tout ça, mais ce meuble ne va pas se monter tout seul. En plus...
Elle regarda son réveil et prit un air catastrophé.
– Merde ! s'exclama-t-elle. Je ne pensais pas qu'il était si tard.
– Un truc prévu ? demanda Riku.
Embêtée, elle s'empressa de repousser les sacs de plastiques et cartons sur le côté en marmonnant quelque chose qu'il ne comprit pas.
– Et je ne suis même pas habillée !
– Il se passe quoi ?
– Un mec vient ici dans, mmh, trois minutes, s'il est ponctuel.
– Un mec ?
Voilà qui était étonnant.
– Oui, un camarade de classe, on a une présentation orale demain à répéter... je lui ai proposé de venir, mais j'avais complètement oublié... bon, Riku, tu veux bien descendre la vaisselle à la cuisine ? Il faut que je me trouve des vêtements corrects...
– Tes vêtements m'ont l'air tout à fait correct, nota-t-il en haussant les sourcils.
Elle lui sourit comme on souriait à un enfant qui venait de dire quelque chose de vraiment stupide.
– C'est parce que tu as l'habitude de me voir habillée n'importe comment, dit-elle. Mais j'ai une réputation à tenir. T'imagines s'il commence à raconter partout que je m'habille en guenilles ou je ne sais quoi ? Argh, et je perds du temps ! Allez, ouste !
Elle le jeta dehors sans plus de cérémonie. Il soupira. Quand ça ne concernait pas une jolie fille, oublier un rendez-vous était bien son style. Il se rendit à la cuisine et rangea les bols sales dans le lave-vaisselle, comme elle le lui avait demandé, puis attendit dans le canapé qu'elle l'autorise à remonter. Ils se connaissaient bien, mais il ne fallait pas exagérer.
Il attendait depuis bien cinq minutes lorsque quelqu'un sonna à la porte. Heureusement, il n'eut pas le temps de se demander s'il devait ouvrir ou non : Kairi dévalait déjà les escaliers comme une furie et se jeta sur l'entrée avec la rapidité d'un tigre. Elle s'était attaché les cheveux et avait enfilé une robe rosée qu'il n'avait même jamais vue. Comme quoi, on en découvrait tous les jours. Elle prit une inspiration et ouvrit la porte pour accueillir son invité avec le sourire.
– Salut, Sora !
Elle fit entrer ledit Sora à l'intérieur et il se mit à détailler la maison des yeux avec d'un air curieux. Son regard se posa sur Riku, toujours assis dans le canapé, et il lui adressa un sourire avec un bref « salut ».
Un simple mot, un simple regard, et Riku sut que sa vie était terminée. Il se figea, incapable de savoir comment réagir, le cœur battant déjà plus vite – et ça ne fait même pas une minute, se morigéna-t-il.
Pourtant, c'était suffisant. Le temps n'avait plus d'importance ; son visage, ses yeux et sa voix s'étaient déjà frayés un passage jusque son cœur sans le moindre effort et prenaient leur trône et leur couronne avec un rire joyeux.
Peut-être Kairi remarqua-t-elle son air subjugué, car elle vint vers lui, l'attrapa par le bras avec un sourire compréhensif et le tira jusqu'au châtain dont le visage prenait une expression un peu intriguée.
– Riku, voici Sora. On est dans la même classe. Et Sora, voici Riku, mon petit copain.
Le cerveau anesthésié, son voisin ne sut pas émettre un mot et se contenta de rester là, à regarder le nouveau venu comme s'il avait eu une révélation divine. Sora, lui, avait bien entendu.
– Ton copain ? s'étonna-t-il. Mais je croyais que t'étais...
– Voyons, Sora. Il ne faut pas croire tout ce qu'on dit.
Il les regarda l'un après l'autre, l'air singulièrement perturbé.
– Sérieux ?
Elle lui donna une pichenette sur le front en riant.
– Non, pas sérieux. On est voisin. Tu remarqueras qu'il est extrêmement taciturne : il a une peur bleue des inconnus, alors essaye de ne pas faire de mouvements brusques.
Cette dernière réplique eut pour mérite de réveiller Riku qui se passa une main dans la nuque, gêné.
– Désolé.
– C'est rien, répondit Sora. J'espère que je ne vous dérange pas, au fait...
– Non, pas du tout. Riku m'aidait juste à monter un meuble, opération qui a malheureusement échoué, pour l'instant.
– Vous voulez que je vous aide ?
– Oh, non, merci, dit Kairi en secouant la tête. Je réessaierai une autre fois.
– Je prendrai ma visseuse, si tu veux, proposa Riku avec un léger sourire.
– T'en avais une ? Sérieusement ? Sale gamin, retourne donc chez toi.
Il obéit après les avoir salués tous les deux et rentra chez lui en quatrième vitesse, le cœur battant.
Il se servit deux grands verres de jus de citron, chose qu'il ne faisait que lorsqu'il était extrêmement perturbé, et prit le temps de fermer les yeux pour remettre ses pensées en place.
Peine perdue. Comme il l'avait aisément deviné, sa tête était déjà plongée dans le chaos le plus total.
Jamais il n'avait expérimenté un tel coup de foudre. Il comprenait le sens de cette expression, désormais, et en mesurait l'ampleur comme jamais auparavant. Curieux, comme il suffisait parfois d'un simple échange de regard pour mettre un cœur en désordre ; curieux surtout comme on pouvait tomber instantanément amoureux de quelqu'un sans rien savoir à son sujet.
Riku essaya de se raisonner : ce garçon était peut-être comme tous les autres, peut-être était-il quelqu'un d'égoïste et de cruel, ou quelqu'un de complètement indifférent (mais Kairi était son amie, il ne pouvait pas être si horrible, si ?) ; peut-être qu'il avait tout un tas de mauvaises habitudes, qu'il se droguait ou était alcoolique (mais il l'avait vu, et il n'avait pas l'air d'être drogué ou alcoolique) ; peut-être que leurs personnalités étaient complètement incompatibles et qu'il ne serait jamais capable de supporter une conversation de plus de cinq minutes avec lui (mais c'était mathématique : s'il aimait bien Kairi, alors il n'y avait aucune raison pour qu'il ne s'entende pas avec lui. Les amis des amis, tout ça, c'était évident).
Chaque argument trouvait un contre-argument et cela rendait le débat plus épineux et compliqué qu'il ne l'aurait voulu. C'était trop tard, de toute façon ; jamais plus il n'aurait les idées claires. Ça n'avait rien de rationnel, et ça ne pourrait être réglé grâce à la rationalité.
Lui qui avait juré à Kairi pas moins d'un jour plus tôt qu'il en avait fini avec toutes ces conneries. Encore une fois, il s'était menti à lui-même, et ses sentiments s'étaient fait un plaisir de le lui rappeler. Céder aussi facilement, ça en devenait presque une blague. Il n'arrivait pas à croire que ça s'était produit aussi vite.
Il resta assis dans son canapé, les yeux perdus dans le vague pendant de longues heures, à réfléchir, à imaginer ce que Sora et Kairi se disaient à l'instant-même, à se demander s'il l'avait trouvé bizarre ou non, comment il pourrait faire pour l'approcher, devenir son ami, peut-être, s'il y avait une possibilité même infime qu'il ait une chance.
Mais Riku avait suffisamment d'expérience pour savoir que tout ça se finirait sans doute comme le reste, c'est-à-dire mal, voire très mal. Il n'avait aucune chance, se disait-il ; à tous les coups, Sora et ses beaux yeux bleus étaient aussi hétéros qu'on pouvait l'être, et il finirait au mieux gentiment éconduit, au pire jeté sur le bord de la route comme une vieille cigarette.
Pourtant, dans un coin de son esprit, une petite voix ne cessait de lui murmurer que ce n'était pas impossible, que cette fois serait peut-être la bonne, qu'il lui suffirait de demander des renseignements à Kairi, qu'il ne perdrait rien à tenter sa chance, simplement. Mais l'écouter signifierait augmenter les chances de finir avec un cœur brisé, ce qu'il préférait clairement éviter, cette fois-ci, quitte à passer des mois à penser à quelqu'un qu'il ne croiserait même plus.
Plongé dans ses pensées, il sursauta quand le téléphone de la maison émit une sonnerie stridente. Il se leva sans motivation et décrocha en priant pour que ce ne soit pas encore une de ces pubs pour il ne savait quelle stupide entreprise.
À sa grande surprise, ce fut Kairi qui répondit.
– Riku ! Je suis devant ta porte, viens m'ouvrir.
Il raccrocha et ouvrit la porte arrière en haussant les sourcils.
– Pourquoi t'as pas frappé ?
– J'ai frappé, figure-toi.
– Pas entendu.
– On dirait bien. Et ton portable non plus, j'ai l'impression.
Il le sortit de sa poche pour constater trois appels en absence de sa part.
– Il était sur silencieux, se défendit-il.
– Comme d'habitude, quoi !
Elle lui adressa un clin d'œil et tous deux se rendirent à l'étage pour rejoindre la chambre du garçon. Sans attendre sa permission, Kairi s'assit au centre du lit en le dévisageant avec un petit sourire amusé.
– Quoi ? demanda-t-il tout en sachant exactement ce qu'elle allait lui dire.
Son sourire s'agrandit.
– Alors ?
Il prit un air innocent.
– Alors quoi ?
– Tu crois que j'ai pas remarqué ton petit manège tout à l'heure, monsieur je-ne-crois-plus-au-coup-de-foudre ? Tu me prends pour qui ?
Comme Riku ne répondait pas et se mettait à rougir, elle éclata de rire.
– T'aurais dû voir ta tête, c'était à mourir de rire.
– Merde.
– T'inquiète pas, beau jeune homme, je ne pense pas qu'il ait remarqué quoi que ce soit. Il est un peu long à la détente, en général. Au pire, il t'aura juste trouvé bizarre.
Riku fut soudain inquiet.
– Il t'a dit quelque chose ?
– Mmh ? Non, rien. On n'a pas parlé de toi, on avait suffisamment de boulot comme ça.
– Tant mieux.
Il se laissa tomber sur le lit. Mieux valait que Kairi garde bouche close à son sujet. On ne savait jamais ce qu'elle pouvait raconter.
Ils restèrent silencieux un moment, Riku les yeux rivés sur le plafond et se débattant avec ses pensées, Kairi le regard vague. Elle se tourna soudain vers lui et lui sourit.
– Tu crois qu'il pourrait... commença le garçon.
– Je ne crois pas qu'il soit intéressé par les mecs.
Au moins, c'était direct. Riku lâcha un profond soupir.
– En plus, continua-t-elle, il sort d'une rupture plutôt difficile, d'après ce que j'ai compris.
– Je suis maudit.
Elle sourit.
– Mais non.
Il enfonça la tête dans son oreiller et lui répondit par un borborygme indéfinissable. Ce n'était pas possible. Il fallait toujours qu'il lui arrive des trucs pareils. Existait-il quelqu'un de plus malchanceux que lui, dans ce monde ? Plus le temps passait, et plus il en doutait. Il émit un grognement lorsque la main de Kairi lui secoua l'épaule.
– Allez, tu ne vas pas déjà commencer à te morfondre ! Tu ne le connaissais pas il y a quelques heures, et tu lui as à peine adressé la parole.
– Je sais, oui.
– Alors ?
Il resta silencieux. Ce n'était pas sa faute. Il n'avait pas voulu être la victime d'un coup de foudre. Se connaissant, il ne pourrait pas se le sortir de la tête avant des semaines.
Quelle vie merdique.
– Enfin, si ça te tracasse tant que ça, tu peux toujours tenter le coup, soupira-t-elle. De toute façon, si tu ne le fais pas, tu vas ressasser tout ça chaque jour qui passe pour finalement pleurer sur mon épaule parce que t'auras regretté de n'avoir rien fait.
Elle n'avait pas tort. Mais à quoi bon « tenter le coup » avec quelqu'un qui avait quatre-vingt pour cent de chance de ne pas être intéressé ? Il n'avait pas envie de revivre ce genre de déception amoureuse, pas encore.
Déception amoureuse ? lui murmura une petite voix désagréable au fin fond de son esprit. Tu ne le connais même pas, comment tu pourrais appeler ça une déception amoureuse ?
Certes, mais là n'était pas la question.
– Tu veux que je t'organise un rendez-vous ?
Mais pourquoi continuait-elle à le tenter comme ça ? On aurait dit le petit démon installé sur son épaule, celui qui le poussait toujours à prendre les mauvaises décisions.
– Je ne sais pas...
– Allez, ne fais pas ton difficile. Tu y vas, tu lui parles, tu vois s'il est intéressé. S'il l'est, tant mieux, s'il ne l'est pas, tu passes à autre chose. C'est pas compliqué, si ?
Il avait presque envie d'en rire. Pas compliqué du tout, Kairi, à peine.
– Bon, c'est pas tout ça, mais on a encore un bureau à monter. Va chercher ta visseuse.
Après s'être battus avec les plans et les vis disparues, ils purent enfin admirer le meuble entier, stable et presque droit, dans un coin de la chambre de Kairi.
– Bon, eh bien voilà, déclara-t-elle.
– Voilà.
– Tout à fait. Tu veux rester manger ici ? On a mille fois trop de pâtes.
– Merci, ça ira, dit-il en secouant la tête.
– Dois-je y sentir une critique de mes aptitudes culinaires ?
– Oh, non. Je n'oserais pas.
Peu convaincue, elle le poussa jusqu'à la porte en riant.
– Allez, rentre chez toi. On se voit courant de semaine, hein ? Garde ton téléphone allumé. Et ne le laisse pas en silencieux. J'aurai peut-être besoin de soutien après cette horreur de présentation orale.
Il en doutait ; Kairi ne ratait jamais rien. Il hocha tout de même la tête avant de lui souhaiter bonne chance et de lui dire au revoir.
Lorsqu'il entra chez lui, son père préparait déjà le repas du soir. Plongé dans ses pensées, il ne pensa même pas à le saluer et s'installa dans le canapé en jetant un œil distrait à la télévision.
Dans sa tête, les scénarios fleurissaient déjà sans même qu'il n'en prenne conscience ; il voyait Sora assis à côté de lui à regarder le film sans intérêt qui passait pour l'instant, l'entendait faire des commentaires sur la réplique d'un personnage ou l'autre ; il se l'imaginait couché sur son lit, les yeux rivés au plafond, réfléchissant peut-être à leur rencontre, à ce garçon aux cheveux gris qu'il ne connaissait pas mais avec qui il aurait aimé avoir parlé plus longtemps ; il aperçut leur prochaine rencontre, au hasard d'une promenade dans le grand parc du centre-ville qui étincelait de mille couleurs sous le soleil du petit matin ; il entendit la conversation qui se passa ensuite, le rendez-vous donné, et les nombreuses rencontres qui suivirent.
Le temps qu'il se reprenne, il était déjà trop tard. Son cœur brûlait de le revoir, lui qu'il avait à peine croisé, et il se prit à espérer que Kairi décide de jouer les entremetteuses malgré son précédent refus. Il s'en voulut d'être aussi faible, mais au final, ça n'avait que peu d'importance. Il ne pouvait pas contrôler ce qui était par définition incontrôlable ; il ne pouvait que vivre avec en espérant que ses espoirs soient réalisés ou qu'il cesse simplement d'y penser.
Ce qui, d'ailleurs, avait peu de chances d'arriver.
Il se leva lorsque ses parents l'appelèrent pour manger, et se rendit compte qu'il portait sur les lèvres un étrange sourire.
Qui vivra verra, pensa-t-il. Cette fois serait peut-être la bonne.
Cette fois, peut-être...
J'arrive pas à croire que j'écris un texte avec RIKU en personnage principal, et qu'en plus il n'y soit pas un gros connard. Tout arrive. /o/
On sait qu'un fandom est très mal en point quand même les textes sur un de ses pairings de BASE deviennent difficile à trouver. Mais je garde la foi, le fandom nous reviendra. Il nous revient toujours.
À bientôt pour le prochain chapitre !
