Me revoilà ! Un OS qui se transforme en fiction x) Pour ce qui me suivent sur Facebook (lien sur mon profil) vous savez à quel point j'ai galéré et désespéré de ne pas faire quelque chose de court, pour une fois. Je sais que j'ai deux fictions qui attendent de mes nouvelles, et c'est moche que de les faire patienter. Mais j'avais vraiment envie d'écrire ça - la preuve, j'ai été obligée de couper l'OS en plusieurs chapitres, il fait 19 874 mots en tout. 42 pages - et je me suis laissée aller à cette envie.

Du coup, j'espère qu'il vous plaira et que vous aimerez lire autant que j'ai aimé l'écrire !

Je remercie d'avance tout les guests qui laisseront une review, sachez qu'elle sera appréciée ! Pour les autres, je vous remercierai personnellement !

Ah oui, parce que, je poste tout d'un coup, je suis une grande impatiente, dès que j'ai fini quelque chose, il faut absolument que je vous offre l'entièreté de mon travail ! J'aime vous offrir ce que je fais :) :coeur:

Inutile de rappeler que les personnages ne m'appartiennent pas ? Uniquement l'intrigue vient de mon imagination tordue.

Dernière chose les choux, ne faites pas attention aux fautes, je n'ai pas vraiment vraiment fait attention xD

Sur ce, bonne lecture mes loulous :coeur:


Une journée au zoo

Chapitre 1 : Viens jouer avec nous

Stiles soupira. Il ne parvenait pas à se rappeler pourquoi il avait accepté d'accompagner Scott au zoo. Ah si, les yeux de chien battu. Scott avait un putain de pouvoir surnaturel, c'était pas possible autrement.

« Allez, Stiles, arrête de soupirer et de faire la tête ! » tenta le fourbe qui lui servait de meilleur ami. « C'est sympa le zoo ! »

L'hyperactif lui lança un regard désabusé, les poings serrés au fond de ses poches de jeans.

« Ouais, » s'enthousiasma-t-il en retour, « c'est vrai que regarder des animaux bloqués en cage, probablement maltraité pour donner du spectacle à des morveux en couche culotte insupportables, accompagnés par des mégères qui ne comprennent rien à la vie, c'est sympa. »

Scott grimaça, plissant son adorable nez et fronçant ses sourcils.

« Okay, tu viens de tuer l'esprit du zoo, là. Merci mec » répondit le bouclé brun, ironique. « Quand t'auras fini d'être cynique, tu m'appelleras. »

Stiles leva les yeux au ciel.

« Ça va, Scottie. Tu sais pertinemment que je déteste le zoo. Et l'aquarium. Et tout ce qui retient des animaux en captivité. Et je ne parle même pas des parcs aquatiques et autres bordels où ils élèvent des animaux en les empêchant d'être libre et de batifoler dans les mers et les océans. »

Scott secoua la tête, un fin sourire étirant ses lèvres.

« Eh, Brigitte Bardot, t'en a pas marre de te plaindre ? De tout façon, ces animaux ne pourraient pas survivre en pleine nature, et en plus ils sont nourris, logés et blanchis, pas de quoi en faire un drame. Bon, peut-être pas blanchis, mais tu saisis le concept… »

L'hyperactif ne put s'empêcher de sourire. Il attrapa son meilleur ami par les épaules.

« T'es vraiment un idiot, Scott. La vie est toujours rose, hein ? » lui lança-t-il en lui ébouriffant les cheveux.

« Rose, non. Mais elle n'est pas non plus super noire ! Tu vois le mal partout, Stiles, c'est ça ton problème ! Profite un peu de la vue ! Regarde, là, ces adorables petits singes ! »

Stiles s'exécuta avant de revenir observer le visage de son meilleur ami qui semblait apprécier ces animaux en cage. Il décida d'abandonner sa mauvaise humeur pour lui faire plaisir et ensemble, ils déambulèrent dans le parc, s'arrêtant pour acheter des barbes à papa et tout un tas d'autres cochonneries qui leur valurent une véritable fortune. Ils passèrent devant l'enclos des éléphants et Scott se stoppa net, la bouche entrouverte, les yeux fixés sur un point que Stiles ne put pas voir immédiatement. En se décalant légèrement, il découvrit une jeune fille brune, ses cheveux ramenés en queue-de-cheval sous une casquette, portant l'uniforme des employés du parc. Elle s'occupait à nettoyer l'enclos.

« Elle s'appelle Allison… » souffla le brun, subjugué par la beauté sauvage cette fille.

« Ah ah ! » s'exclama Stiles, le faisant sursauter. « Je savais que tu m'avais traîné ici pour une bonne raison ! Fourbe ! J'étais vraiment obligé de venir pour que tu puisses la mater ? »

Scott eut la décence de paraître contrit avant de lui adresser un sourire désolé. Stiles attendit une réponse qui ne vint jamais. Aussi, il abandonna et passa dix bonnes minutes à observer son imbécile de meilleur ami en train de baver presque littéralement devant Allison. Lassé de ne rien faire, il prévint Scott qu'il allait l'attendre vers les lions et il s'esquiva, n'étant pas vraiment sûr que son meilleur ami ait véritablement entendu ce qu'il lui avait dit.

Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre l'enclos des lions, qui se trouvait près des éléphants. Il s'accouda à la barrière et observa ces pauvres animaux qui dormaient paresseusement au milieu de ce simulacre de savane. Les lions étaient les rois de la savane, ils étaient forts, craints. Ils étaient des prédateurs. Jusqu'à ce qu'on les parque dans ce stupide zoo où ils étaient nourris sans avoir besoin de chasser et où ils étaient observés par des êtres censés être intelligents mais qui se révélaient être bien plus stupide qu'ils ne le supposaient. Stiles ne comprenait toujours pas comment les gens pouvaient adorer regarder des animaux devenus mous à cause de leur train de vie humanisé. C'était absurde.

Il soupira une deuxième fois quand il entendit l'agitation qui régnait autour de lui. Les gens étaient excités par ce qu'ils voyaient. « Génial, pensa-t-il, ils donnent à manger à ces pauvres bêtes grosses et grasses. » La foule devint plus importante quand deux lions se battirent pour un morceau de viande.

Stiles se retrouvait écrasé contre la barrière, à moitié étouffé par la cohue qui se pressait en avant pour mieux voir. Il était persuadé que c'était le même merdier pour un concert de Justin Bieber. Il voyait déjà sa vie finir dans ce parc, devant ces lions, étouffé par une foule en délire.

En délire, c'était le mot. Pourquoi diable étaient-ils tous si excités à l'idée de voir deux lions se disputer un morceau de steak ? C'était du délire total.

Un mouvement de foule plus violent que les autres fit tout basculer. Il ne sait comment, d'ailleurs, puisqu'il pensait cela physiquement impossible, mais le fait était là. Ce mouvement de foule l'avait fait basculer dans la fosse aux lions. Il s'était senti tombé pendant un court, très court instant, avant de heurter brutalement le sol, le privant d'air et répandant une douleur aiguë dans tout son corps.

Tout était noir et calme autour de lui. Pas de bruit, pas de lumière, rien. D'ailleurs, il avait du mal à se souvenir d'où il était avant que tout ce noir ne l'entour. Il se souvenait que c'était un endroit qu'il n'aimait pas particulièrement, mais il n'en était pas sûr. Et puis, la douleur qui pulsait dans son corps au rythme de son cœur n'était pas pour l'aider. Il avait du mal à réfléchir et à se concentrer.

Peu à peu, des bruits étouffés de voix lui parvinrent, indistinctes et irritantes. Ils ne pouvaient pas la fermer deux minutes ? Stiles n'arrivait déjà pas à penser, mais avec tout ce bruit c'était carrément impossible. Mais finalement, son cerveau commença à fonctionner de nouveau. Et il identifia la tonalité des voix. Des cris, pour être précis. Des cris de peur et d'horreur, de panique.

Avec un effort de volonté surhumain, il ouvrit les paupières qui se refermèrent presqu'immédiatement pour protéger ses pauvres pupilles qui étaient sauvagement agressées par la lumière du soleil de l'après-midi. Cette brève tentative ne lui avait pas permis d'identifier l'endroit où il était lamentablement allongé.

Alors qu'il allait retenter l'expérience, il sentit un souffle chaud à l'haleine fétide balayer son visage. Une grimace de dégoût plissa son nez alors qu'il tournait la tête sur le côté pour échapper à l'odeur immonde de chair pourrie. Un grondement sourd stoppa les battements de son cœur.

Les sens en alerte, il ouvrit les yeux et dut se mordre la langue jusqu'au sang pour ne pas hurler de terreur face au lion qui le scrutait de très, très près. Trop près. Sa gorge s'assécha, son corps se mit à trembler sous la surcharge d'adrénaline qui affluait, son cerveau hurlait « COURS, PUTAIN, COURS » en boucle, sa respiration était aussi rapide que s'il venait de courir un marathon, et son cœur semblait vouloir quitter sa poitrine, soit en cognant si fort qu'il déchirerait la peau de son torse, soit par voie orale alors qu'il vomirait tripes et boyaux. D'ailleurs, son estomac se tordait violemment, plutôt en accord avec la deuxième option.

Stiles resta immobile, des larmes d'impuissance et de peur humidifiant ses yeux noisettes, ne sachant pas s'il valait mieux qu'il attende sagement en espérant que le lion ne le mangerait pas ou s'il fallait qu'il fuit en espérant que le lion ne le mangerait pas. Dans tous les cas, il espérait que ce foutu lion préférait sa foutue viande froide à lui. Si un point positif devait ressortir des zoos, il fallait que ça soit le régime alimentaire des lions. Pitié, pour la survie de Stiles, les lions devaient être conditionnés à un régime spécifique.

Evidemment, l'hyperactif avait une chance de malade et un karma trop cool. Le lion s'approcha de nouveau, son grondement sourd devenant plus menaçant encore.

Et la foule qui gueulait comme un putain de ramassis de débiles ne devait sûrement pas aider le lion à se calmer. En fait, ça devait même beaucoup l'énerver. Et deviner ce que devient un lion quand il est énervé ? Eh bah il devient vraiment très méchant. Il a tendance à vouloir tout déchiqueter. Manque de bol pour l'hyperactif, il était sûrement le prochain jouet sur lequel ce satané animal allait passer ses nerfs.

Sa vie ne pouvait pas finir plus mal. Ah si, il aurait pu se faire dévorer vivant par des zèbres mangeurs d'hommes. Au moins avec le lion, sa mort serait plus ou moins rapide s'il se vidait assez vite de son sang.

« Recule ! » rugit une voix grave à quelques mètres de lui.

Son cœur s'arrêta de nouveau avant de s'accélérer. S'il ne mourrait pas dévoré, il mourrait d'une attaque cardiaque ! Pour autant, il ne se risqua pas à jeter un coup d'œil à son sauveur, de peur d'être attaqué s'il lâchait le lion des yeux.

« Oh putain, Stiles ! » hurla une voix qu'il aurait pu reconnaître entre mille.

Scott, toujours d'une grande aide. Oui, c'était méchant et gratuit, mais eh, il était face à un lion qui voulait le dévorer, alors il pensait bien avoir le droit de se montrer légèrement acide envers son meilleur ami qui l'avait obligé à venir dans ce stupide parc pour pouvoir voir sa stupide Allison. Il ne serait pas dans une telle merde si Scott ne l'avait pas traîné au zoo !

« Stiles, c'est ça ? » reprit la voix grave de son sauveur – grave et plutôt sensuelle, « Okay, Stiles c'est pas le moment de penser à ça » - qui semblait s'être légèrement approché. « Surtout, garde les yeux baissés et ne fais aucun geste. Il n'attaquera pas s'il ne te considère pas comme une menace. »

Stiles aurait bien ri, parce que, franchement, lui ? Une menace ? Il était littéralement un mètre soixante-dix d'os et de peau pâle. Pas un gramme de muscle ne comptait dans son soixante kilos. Il était plus du genre à être un cerveau qu'un tas de muscles. Alors comment, pour l'amour du ciel, pouvait-il être considéré comme une menace par un foutu animal ?! De deux fois son poids en plus ! Rien chez lui n'était effrayant, mis à part son débit affolant lorsqu'il parlait. Or, aucun animal ne pouvait comprendre ça, ni en être effrayé ! C'était du délire !

Un bruit d'électricité le fit sortir de ses pensées. Ah oui, il devait baisser les yeux parce qu'il était une menace. Il s'exécuta, le cœur battant. S'il mourrait, il viendrait hanter son pseudo sauveur. Tout serait entièrement de sa faute. Stiles l'avait décrété.

Il risqua un coup d'œil vers l'homme qui lui donnait des instructions. S'il n'avait pas été dans une situation mortellement dangereuse, Stiles aurait pu apprécier le physique de dieu grec de son sauveur. C'était un grand brun musclé. Bon, c'était tout ce que Stiles était capable de voir vu que l'homme était à contre-jour. Mais on pouvait deviner sa beauté aussi facilement qu'on pouvait voir le lion qui se léchait les babines à l'idée de bouffer un Stiles tout cru.

Il observait l'homme s'approcher lentement, une sorte de bâton électrique dans sa main droite, tournant le dos aux spectateurs pour faire face au lion. Stiles se trouvait entre l'homme et la bête. Une position qu'il aurait bien évitée, si vous vouliez son avis – mais évidemment, personne ne le voulait. Etant toujours sur le dos – il avait toujours un mal de chien qui parcourait son corps, et il se demandait s'il arriverait à se relever, dans le cas où il ne serait pas mangé –, il pouvait regarder vers l'homme sans avoir à bouger son corps. Et il préférait regarder l'Apollon qui allait lui sauver les fesses plutôt que de regarder l'adorable lion qui montrait les crocs et qui grondait de plus en plus fort.

« Putain, je vais mourir » pensa-t-il, la gorge nouée. Cette situation était intenable. Il était hyperactif, d'accord ? Et ça devait faire vingt minutes qu'il n'avait pas bougé un seul muscle. Il était incapable d'être immobile trop longtemps et des fourmis lui parcouraient les membres, annonçant une catastrophe soudaine et qui finirait probablement mal. Pour lui. Il essayait de toutes ses forces de ne pas bouger, mais évidemment, plus il pensait à rester immobile et plus il avait envie de bouger. Une envie pressante et insoutenable. Et puis, l'adrénaline qui parcourait son corps en réaction à la situation ne l'aidait absolument pas.

Il allait mourir.

« Putain, je vais mourir » répéta-t-il à voix basse, la gorge serrée.

Il fixa résolument son regard sur son sauveur – qui risquait de ne pas l'être – pour éviter de regarder la mort en face. Il n'avait que dix-sept ans, il n'était pas prêt à l'affronter. Il n'était pas prêt à la regarder venir.

Soudain, le rugissement de lion résonna dans le silence qui s'était fait. Stiles crut mourir de peur tant la force du rugissement semblait traduire la colère de l'animal. Tous les curieux observaient la scène dans un silence de mort avec une fascination morbide, excepté Scott qui se retenait de crier à l'homme de faire quelque chose pour sauver son meilleur ami.

Le lion rugit une seconde fois et Stiles crut distinguer un grondement sourd légèrement couvert par le feulement furieux du lion. Il crut même apercevoir un éclat rouge provenir des yeux de l'homme. Mais, compte tenu du fait qu'il était mort de peur, à moitié aveuglé par le soleil, il n'était pas totalement sûr d'avoir bien vu ce qu'il croyait avoir vu et non pas de l'avoir imaginé.

Il décida donc que le mieux, c'était de fermer les yeux et d'attendre que ça passe.

Il fit bien, parce qu'une fois les yeux fermés, c'était comme s'il avait donné le top départ. Il entendit trois autres voix, deux masculines et une féminine, qui venaient de toutes parts. Probablement des employés qui venaient prêter mains fortes à son sauveur.

« Stiles, lève-toi ! » entendit-il dire – aucun doute possible, c'était la voix grave et sensuelle.

Il ouvrit les yeux pour voir que son sauveur s'était penché vers lui et lui tendait une main. Il leva son bras engourdi avec une grimace et attrapa cette main salvatrice qui le releva avec une facilité déconcertante. Mais alors qu'il commençait à marcher, une douleur fulgurante lui traversa le dos, bloquant ses jambes. Son cerveau avait décidé que, non, il ne marcherait pas, c'était bien trop douloureux.

« Putain de merde » jura-t-il les dents serrées alors que la douleur se répandait dans tous ses muscles.

Voyant que l'adolescent ne suivait pas, l'homme revint sur ses pas, passa un bras autour de ses épaules, l'autre à l'arrière de ses genoux et il le souleva comme s'il ne pesait rien.

Après ça, Stiles ne se souvient de rien, excepté d'un léger grondement sourd, des rugissements de lions au loin et d'une soudaine envie de dormir. Son cerveau jetait l'éponge, en avait ras la casquette. Il n'avait pas signé pour ce genre de conneries.

Ooo0ooO

Quand il reprit connaissance, il paniqua. Où était-il ? Pourquoi ? Comment ?

Son regard parcourait la salle blanche et démunie de toute décoration. Il était allongé sur un lit plus ou moins confortable et il avait toujours ses affaires. Bon, c'était un bon point jusque-là, non ?

Peu à peu, ses souvenirs lui revirent. Le zoo. Scott. La foule. La fosse. Le lion – adorable petit félin ! -. Son – beau – sauveur. Et puis son sauvetage. Après cela, c'était le néant. Comment était-il arrivé là ? Probablement porté par l'homme qui l'avait sauvé. Où était ce « là » ? Après une observation, il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'il était dans une espèce d'infirmerie (et non pas une chambre d'hôpital vu l'absence d'électrocardiogramme et autre monitoring). Il avait donc une réponse à ses trois questions. Bien.

La porte s'ouvrit alors sur l'homme brun qui l'avait tiré des griffes du lion.

« Qu'est-ce tu faisais quand la fosse ? » lui demanda-t-il sèchement, sans la moindre once de compassion ou de compréhension.

Stiles cligna des yeux, portant une main lourde à sa tête qui pulsait douloureusement à cause de la voix profonde et forte qui venait de briser le silence environnant. Non pas que Stiles aimât le silence, loin, très loin, de là. Pourtant, son mal de crâne lui faisait souhaiter que le silence fût de mise. Toutefois, ça ne l'empêcha pas de répondre avec une ironie piquante.

« Qu'est-ce que vous croyez, franchement ?! Que je suis descendu dans la gueule du lion pour me faire un petit roadtrip et explorer la fausse savane débile que vous avez pathétiquement essayé de recréer ?! Ah ouais, j'ai vraiment adoré m'être presque fait bouffé par un lion de deux fois mon poids, c'était une expérience géniale qu'il me tarde de tenter à nouveau ! » s'énerva-t-il.

Non mais sérieusement. Il avait risqué ses jolies fesses – en toute objectivité bien sûr – dans la fosse aux lions à cause de leur barrière de sécurité qui laissait franchement à désirer, et en plus cet homme se permettait de lui parler comme s'il était un débile profond qui avait carrément voulu se retrouver dans la position où il s'était retrouvé ? Stiles était quelqu'un de gentil, hein, mais fallait pas pousser non plus.

« Attendez que mon père, le Shérif, vous colle un procès pour la sécurité pourrie qui entoure cette foutue fausse ! Ça m'étonne que ça ne soit pas arrivé avant ça ! Et pourquoi faut-il que ça tombe sur moi sérieux ! » continua-t-il, toujours aussi en colère.

« Nous n'avons pas besoin d'en venir à de tels extrêmes, n'est-ce pas ? » intervint une voix douce qui pourtant lui laissa des frissons glacés sur la peau.

Ses yeux se tournèrent vers la porte où une jeune femme (dans la vingtaine, probablement proche des vingt-cinq ans) châtain clair, les cheveux longs et ondulés se tenait, en compagnie d'un homme noir d'une trentaine d'années. Au vu de la sacoche noir que tenait l'homme, Stiles devina qu'il s'agissait d'un médecin.

« Des extrêmes ?! C'est une blague, pas vrai ? » s'étouffa-t-il. « J'ai failli être bouffé par un lion parce que votre barrière n'est pas adaptée ! Le prochain pourrait mourir s'il a moins de chance que moi ! »

La jeune femme passa près de son sauveur et celui-ci se tendit sensiblement, reculant d'un pas. Stiles ne réagit pas, mais ne manqua pas de noter cette réaction pour le moins surprenante. C'était comme si le tas de muscle et de beauté qui lui avait sauvé les miches était effrayé par cette femme. Et ça, c'était carrément pas rassurant.

« Nous sommes sur le point de les remplacer, justement. Mais – »

Elle fut interrompue par l'entrée fracassante de Scott qui semblait sur le point de devenir dingue. Il se dirigea vers Stiles en courant pour le prendre dans ses bras, l'étouffant presque et lui arrachant une grimace de douleur.

« Okay, Scottie, okay… Je vais bien, t'inquiète » croassa-t-il avant que son meilleur ami ne décide de le relâcher.

« Ils ne voulaient pas que je te vois, et j'étais en train de devenir complètement taré ! Putain mec, qu'est-ce qui est arrivé ?! » s'exclama le brun bouclé, son expression horrifiée toujours peinte sur ses traits comme s'il n'avait pas encore réaliser que Stiles était tiré d'affaire.

« Je sais pas mec, j'étais accoudé à la barrière et soudain, je tombais et heurtais le sol plutôt douloureusement » répondit celui-ci, faisant un énorme effort pour se rappeler. « Ils nourrissaient les lions et deux d'entre eux se battaient, alors les gens sont devenus complètement dingues à propos de ça et je me souviens qu'ils voulaient tous s'approcher pour voir. Après, j'étais face à face avec un lion. »

Scott allait surenchérir et partir dans un discours très – très – long pour évacuer toute la peur qu'il avait ressenti en voyant son meilleur ami au sol devant un lion, mais il fut coupé par l'homme noir.

« Il faut que je l'examine. Si vous voulez bien tous sortir, s'il-vous-plaît, ça ne prendra que quelques minutes. »

Il semblait calme et patient, pourtant son ton sonnait légèrement faux, comme s'il n'était pas en présence de personnes qu'il appréciait. Son ton semblait forcé, d'une courtoisie feinte et légèrement condescendante.

Et bon sang, Stiles ignorait d'où lui venait une telle impression, si claire ! Comment pouvait-il déduire tant de chose seulement en entendant le ton de cet homme ? Il avait peut-être une sérieuse commotion…

Scott sembla hésiter mais finalement accepta de laisser son meilleur ami aux mains du médecin et sortit à la suite de son sauveur et de la jeune femme. Quand ils furent tous sortit, le docteur lui fit retirer son t-shirt et ausculta son dos qui était déjà marqué par des bleus. Il testa les réflexes de ses pupilles et écouta sa respiration pour décréter que tout allait bien chez lui, excepté qu'il aurait mal au dos pendant plusieurs jours et qu'il devrait se reposer. Sans plus de cérémonie, il quitta la pièce laissant Stiles seul.

Et Stiles n'aime pas être seul. Surtout pas dans un endroit qu'il ne connait pas. Après avoir frôlé la mort. Et puis, il était hyperactif, vous vous souvenez ? Aussi, sans écouter les conseils du médecin, il se leva de son lit, retenant un gémissement de douleur lorsque sa souffrance se réveilla dans l'entièreté de son dos pour se répandre dans son corps.

La porte s'ouvrit de nouveau et Stiles s'attendait à voir son meilleur ami débarqué mais il fut surpris de découvrir son sauveur, avec sa mine toujours aussi renfrognée, entrer d'un pas raide.

« Ton père, le Shérif, est ici. Suis-moi. »

Ce fut tout. Il fit demi-tour et sortit. Stiles lâcha un « Okay » murmuré et traduisant son agacement. Qu'avait-il fait pour mériter une telle froideur, hein ? Ce n'était pas de sa faute s'il était tombé dans cette foutue fosse ! Et d'abord, personne n'avait obligé cet homme à venir le sauver – même s'il appréciait, hein – alors il n'était pas obligé de subir cette sorte de mépris de la part de l'homme. Il le suivit difficilement et quand le brun s'en aperçu, il ralentit légèrement l'allure, première chose gentil qu'il faisait.

« C'est quoi votre problème avec moi ? » lâcha-t-il soudain, n'ayant pas pu se retenir. « Ce n'est pas de ma faute si je suis tombé. Je m'en serais bien passé. »

Stiles n'avait pas vraiment de filtre entre son cerveau et sa bouche et il lui arrivait souvent – trop souvent au goût du Shérif d'ailleurs – de se mettre dans des situations pas possible à cause de paroles malvenue.

Il obtint comme seule réponse au haussement vague d'épaules. C'était tellement rustre ! Stiles se renfrogna un peu. Il méritait une réponse non ? Non ? Bien sûr qu'il en méritait une. Pourtant, il sentait que son sauveur ne lui donnerait pas un mot. Comme si parler était une torture… En tout cas, ça n'en était pas une pour Stiles, et il ne s'en privait aucunement !

« C'est qui cette femme qui trouve extrême mon idée de poursuite judiciaire ? C'est vot' boss ? » demanda-t-il, ignorant la douleur – parler était justement fait pour le distraire – et ignorant la non réceptivité de son interlocuteur.

« Sa fille. »

Okay. Deux mots. Même pas une phrase. Cet homme n'était vraiment pas amical, ni même social. Aussi, Stiles abandonna. Il était bien trop fatigué pour extorquer des phrases à quelqu'un qui n'avait pas envie de discuter. Il se contenta donc d'observer les couloirs dans lesquels ils marchaient jusqu'à ce qu'il entende la voix de son père qui semblait passablement énervé. Scott était assis sur une chaise comme s'il attendait d'entrer dans le bureau du directeur. Allison était à côté de lui et semblait attendre, mais aucune expression ne se dégageait de ses traits. Elle était mortellement sérieuse. Il remarqua facilement l'échange de regards hostiles entre elle et son sauveur qui se contenta de rester debout près de la porte close d'où sortaient des éclats de voix. Stiles se tint debout, près d'une chaise où il posa son manteau.

« … mon fils, et vous voulez un arrangement à l'amiable ?! »

Ça, c'était son père, aucun doute possible.

« Et mon fils est allé le chercher. Votre fils est sauf, maintenant. »

Stiles se désintéressa de la conversation pendant quelques secondes. La voix masculine qui avait répondu à son père parlait-elle de l'homme qui l'avait sauvé ? C'était une entreprise familiale ce zoo ou quoi ?!

Scott devait lui parler parce qu'il le fixa en fronçant les sourcils avant de lui donner un coup.

« Eh, mec » continua-t-il.

« Hum ? » répondit Stiles, ses pensées filant à toute allure sous son crâne.

« Je disais que j'étais désolé. C'est de ma faute. Si je n'avais pas insisté pour venir, on serait resté chez toi et on aurait joué à CoD* toute la journée… »

L'hyperactif fit un effort pour se concentrer sur son meilleur ami qui culpabilisait énormément. Il soupira.

« T'inquiète Scottie, y'a pas de problème. C'est une journée qui mérite d'être vécue, non ? Et puis, en enjolivant un peu, je pourrais peut-être impressionner Lydia et rabattre son clapet à Jackson. C'est pas toi qui me disais que la vie n'était pas super noire ? Positive un peu ! »

Scott ouvrit la bouche avant de la refermer, dardant sur lui un regard sceptique.

« Soit tu t'es vraiment tapé la tête très fort par terre et t'as une commotion cérébrale bien plus importante qu'il n'y paraît, soit des extraterrestres t'ont enlevé et t'ont remplacé par un espion » répondit lentement le brun.

Stiles eut un rire en secouant la tête, avant de le regretter, pris de vertige et d'une vague nausée.

« T'es vraiment con quand tu t'y mets » se contenta-t-il de répliquer.

Il y eut un silence où ils purent entendre que la discussion était toujours houleuse dans le bureau. Finalement, Stiles eut marre d'attendre dans le couloir à rien faire, et comme il ne voulait pas déranger son père en plein règlement de comptes, il décida de s'éloigner un peu, surtout qu'il avait à présent une envie pressante.

« Où est-ce que tu vas ? » lui demanda immédiatement Allison, comme sur la défensive.

Stiles remarqua qu'elle s'était levée, et que son sauveteur s'apprêtait à le suivre.

« Wow, tout doux les gars. Vous affolez pas comme ça, je vais juste aux toilettes, d'accord ? Alors à moins qu'il y ait des lions dans vos chiottes, y'a pas de problème. Et je n'ai pas besoin d'aide pour me la tenir, si vous voyez ce que je veux dire… » répliqua-t-il avec un demi sourire ironique.

Allison fronça légèrement les sourcils, ce qui eut pour effet de faire froncer les sourcils de son meilleur ami, qui lui lança un regard noir. Quoi ? La petite princesse ne supportait pas le langage familier ou les allusions osées ? Il leva les yeux au ciel. Après un dernier coup d'œil à son sauveur – avait-il vu la commissure de ses lèvres tressauter ? –, il remonta le couloir pour rejoindre les toilettes qu'il avait repérées en arrivant.

Il dut tourner à plusieurs coins pour réussir à les atteindre (elles ne lui avaient pas paru si loin sur le chemin de l'allée) mais finit par y arriver. Il fit ce qu'il avait à faire et c'est en se lavant les mains qu'un bruit étrange attira son attention.

Il fronça les sourcils, lançant un regard suspicieux à son reflet – où il pouvait voir qu'il s'était ouvert l'arcade gauche, jusqu'à sa tempe – avant d'entendre à nouveau ce bruit étrange. On aurait dit un … moteur ? Non. Ça ressemblait plus à un grondement, en fait.

Aussi stupide que cela puisse paraître, Stiles a vraiment cru pendant dix secondes qu'un lion se cachait dans l'une des cabines, grognant, attendant de pouvoir le manger tout cru. Evidemment, l'hyperactif étant aussi quelqu'un d'intelligent, il réalisa rapidement la stupidité de sa pensée.

Le bruit était ténu et semblait lointain. Parfois il s'arrêtait avant de reprendre. Les sourcils toujours froncés, Stiles entreprit de fouiller les toilettes, se disant peut-être que quelqu'un lui faisait une blague. Sauf qu'il n'y avait rien ni personne excepté lui dans la pièce et pourtant le son continuait de s'élever dans les airs par périodes de quelques secondes.

C'est en fouillant la dernière cabine que Stiles comprit d'où le son provenait. Il n'était pas émis dans les toilettes, mais dans une pièce qui se situait soit au-dessus, soit au-dessous. Le bruit se répercutait dans les tuyaux pour résonner dans la salle vide des toilettes.

Stiles était trop curieux pour son bien, ça tout le monde le savait. Autant vous dire que depuis qu'il était tombé dans cette fosse, sa curiosité était piquée à vif. D'abord, ce grondement qu'il a entendu, couvert par le rugissement du lion. Ensuite, son sauveteur qui semble craindre une pauvre nana pas plus vielle que lui. Un médecin qui semble faire preuve d'une hypocrisie flagrante envers ladite nana. Allison et son sauveur qui agissent bizarrement parce qu'il veut aller au toilette. Et maintenant, ça. Des grondements – semblables à ceux qu'il avait entendus dans la fosse – qui résonnaient dans les tuyaux.

Quelque chose ne tournait pas rond ici, et Stiles allait découvrir de quoi il en retournait. Foi de Stilinski ! Ils étaient doués avec les enquêtes, dans la famille. Il finit donc par sortir des toilettes et prit malencontreusement le mauvais couloir. Il marcha lentement, le cœur battant, ses yeux se posant sur toutes les surfaces, à la recherche du moindre indice, de la moindre chose qui indiquerait qu'il se passait des trucs pas nets dans ce zoo.

Malheureusement pour lui, au détour d'un couloir – et sans avoir rien trouvé – il tomba sur un homme d'une trentaine d'années, peut-être plus, qui sortait d'une pièce.

« Qui es-tu et que fais-tu là ? » demanda soudainement l'homme, les sourcils froncés, la mine suspicieuse.

« Stiles, enchanté. En fait, je suis le gars qui est tombé dans la fosse au lion pour jouer un peu avec eux. Je me suis perdu en revenant des toilettes. Et vous êtes ? »

L'homme l'observa un instant, hésitant probablement à le croire, mais au vu de sa blessure sur le visage, il finit par se laisser convaincre.

« Christopher. Je vais te raccompagner jusqu'au bureau principal » répondit-t-il.

Visiblement, il ne comptait pas laisser Stiles fureter comme bon lui semblait dans l'établissement. Hum, voilà encore une chose qui s'ajoutait aux choses bizarres. Il suivit donc Christopher en silence à travers le dédale de couloirs, jusqu'à finalement retrouver son meilleur ami, Allison et son sauveur.

« Christopher » fit d'ailleurs celui-ci d'une voix atone et presque hostile en guise de salut.

« Derek » répondit le premier, sur le même ton, avec peut-être une dose de mépris en plus.

Stiles haussa un sourcil. Donc, le beau gosse qui avait risqué sa vie pour sauver la sienne et qui était très mauvais pour les relations sociales, se prénommait Derek. Toujours bon à savoir. Il n'eut pas plus de temps pour penser que la porte du bureau s'ouvrit à la volée, laissant son père en sortir, furieux.

« On se reverra au tribunal » acheva le Shérif, sa voix claquant comme un fouet. « Scott, Stiles, on y va. »

Voix sans appel. Stiles n'allait pas protester, cet endroit lui donnait un peu la chair de poule. Les deux adolescents suivirent le Shérif sans broncher, se lançant des petits regards, commentant l'état d'énervement phénoménal de leur aîné.

Ils n'avaient même pas atteint la porte d'entrée que Stiles se frappa le front – ce qui fit pulser une douleur lancinante sous son crâne.

« Merde ! J'ai oublié ma veste sur le fauteuil, partez devant, je vous rejoins sur le parking ! » lança-t-il en faisant demi-tour.

Il ne laissa pas le temps à son père de protester, ou à Scott de l'accompagner, qu'il filait déjà dans les couloirs. Il nota au passage que les locaux semblaient bien calmes. Trop pour que ça soit normal. Un zoo devait être une sacrée entreprise à gérer non ? Ne devrait-il donc pas y avoir beaucoup de gens à y travailler ?

Plus ça allait, et plus tout cela devenait étrange… Des voix lui firent arrêter sa progression.

« …On ne peut pas se permettre d'attirer les flics ici.

-Si vous aviez sécurisé la fosse, on n'aurait pas le Shérif sur le dos.

-Attention à tes paroles, Derek. N'oublie pas où tu es.

-Attendez, j'entends quelqu'un approcher. »

Stiles déglutit difficilement et reprit sa marche pour revenir dans le couloir où se tenait Derek, Christopher et un homme âgé d'une soixantaine d'années qu'il se doutait être le grand patron.

« Peut-on faire quelque chose pour toi, Stiles ? » demanda avec une fausse amabilité le plus vieux des trois.

L'hyperactif regarda les trois hommes, son cœur battant anormalement vite. Une aura dangereuse semblait vibrer autour du patron. Et les paroles qu'ils avaient échangées, sans que Stiles puisse être sûr de qui exactement avait prononcés ces mots, n'étaient pas pour le rassurer.

« Je … euh… J'ai oublié ma… ma veste » répondit-il avec hésitation, la gorge soudain sèche.

Il passa nerveusement une main dans ses cheveux, se retenant de rire. Christopher se tourna vers la chaise où trônait son manteau et l'attrapa avant de la lui tendre. Stiles hésita à s'approcher, mais n'eut pas vraiment d'autre choix. Il sentait le regard des trois hommes peser sur lui, et différentes impressions se dégageaient de ces regards – et putain, comment Stiles pouvaient-ils être capable de ressentir différemment les regards posés sur lui ?! -, comme des sensations. Christopher et Derek semblaient vouloir qu'il parte, vite, et loin, mais pas d'une manière particulièrement menaçante, ou du moins très loin du regard de requin que lui adressait le troisième et plus vieux. Il frissonna. Le même frisson qui avait parcouru sa peau lorsqu'il avait rencontré la fille du boss. Les liens de parentés étaient clairement visible, ils étaient aussi flippants l'un que l'autre.

Il tendit la main et attrapa sa veste d'un geste un peu plus brusque qu'il ne l'avait voulu. Il lança un « merci » à la volée tout en tournant les talons. Il marcha aussi dignement que possible, sans avoir l'air de fuir, en sentant toujours leurs regards sur lui. C'était vraiment très perturbant. Et flippant.

Lorsqu'il tourna au bout du couloir, il souffla de soulagement et accéléra le pas pour rejoindre son père et son meilleur ami vite fait bien fait. Il se retrouva presque à courir sur le parking pour monter dans sa Jeep.

« Mec, qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ? » lui demanda Scott, son regard inquisiteur posé sur lui.

« Mon pote, toi et moi on va faire quelque chose de vraiment pas légal ce soir » se contenta de répondre Stiles, l'air on ne peut plus sérieux.


La suite arrive juste après ! Mais si vous voulez laisser un commentaire à chaque chapitre, qui suis-je pour me plaindre ? ;D

Plein de bisous d'amour les loups :coeur: