Et voici un cadeau d'anniversaire pour la fantastique, la merveilleuse, la géniale Flo'w Tralala ! Joyeux anniversaire ! Je suis navrée, je n'ai pas réussi à le finir à temps, donc ce sera découpé en chapitres que j'essaierai d'updater le plus rapidement possible...

Merci à la géniale Nalou d'avoir lu ce chapitre, donné son avis et corrigé mes coquilles !

Résumé : Thorin est un ingénieur qui se réveille seul sur un vaisseau spatial suite au dysfonctionnement de son caisson de cryo-sommeil. Bilbo est un robot qui tient un bar sans clients.

Disclaimer : Cette fic tire louuuuurdement son inspiration de deux choses :
1) le film Passengers, avec Chris Pratt et Jennifer Lawrence, dont j'ai repris le contexte
2) la géniale fic Omega Point par Cognomen et Whiskeyandspite sur le fandom Hannibal qui m'a beaucoup inspirée pour l'histoire de robot.

J'espère que ça vous plaira ! (Et surtout à toi, Flo'w!) Bonne lecture !


Chapitre 1

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Pour voyager au sein du système stellaire Middle-Universe, tous les habitants de tous les mondes s'accordaient à dire qu'il n'y avait pas de moyen de transport plus sûr que ceux qu'offrait la compagnie Greyhame Travel. Ses vaisseaux spatiaux vous transportaient en sécurité de la planète Gondor à la planète Rohan en seulement dix années-communes, dont neuf et demi passées sur le vaisseau en état de cryo-sommeil compris dans le tarif du billet. Les systèmes informatiques des vaisseaux, conçus par l'éminent Gandalf Greyhame lui-même, permettaient de passer en mode pilotage automatique très rapidement, afin que l'équipage puisse s'endormir avec les passagers, et les boucliers énergétiques situés à l'avant des structures désintégraient tous les débris de météorites sur la route sans que le vaisseau subisse une seule égratignure.

Depuis des décennies, la compagnie Greyhame Travel régnait en maître sur les trajets interstellaires, et c'était pour cette raison que Thorin avait pris un billet chez eux : la sécurité. L'agence Azog Destinations lui paraissait suspicieuse, et il refusait d'avoir recours à Elven Ride, pour la bonne et simple raison qu'il ne supportait pas le PDG du groupe, Thranduil. Greyhame Travel coûtait plus cher que ses concurrents, mais il desservait plus de destinations (y compris la planète rocheuse Mordor, sur laquelle personne n'allait sans y être obligé, pourtant), et les quartiers étaient plus luxueux. Thorin était le fils du président d'une multinationale, et même s'il n'était pas passionné par l'argent, le confort était un plus qu'il ne dénigrait jamais.

Cette fois, sa destination, Montagnes Bleues, était tellement lointaine qu'il lui faudrait cent cinquante ans avant de l'atteindre : Thorin venait de la planète solitaire d'Erebor ; comme son nom l'indiquait, elle était particulièrement excentrée des autres mondes, dont le plus proche se trouvait à une vingtaine d'années de voyage, au bas mot ; Montagnes Bleues, elle, était carrément à l'autre bout de Middle-Universe.

Mais quelque trois cents ans plus tôt, un ancêtre de Thorin y avait fondé une colonie, et son grand-père, Thrór, y avait installé plus récemment une succursale de sa multinationale Durin & Co, et Thorin y avait été envoyé par son père pour veiller au bon fonctionnement de l'entreprise.

Envoyé, ou plutôt exilé, de l'avis de Thorin – qui n'avait pas plus envie d'aller travailler sur Montagnes Bleues qu'il avait envie d'aller faire son footing du matin tout nu dans les rues de Durinville. Malheureusement, ce que Thráin voulait, Mahal le voulait, et Thorin avait été incapable de refuser. Il aurait préféré rester sur Erebor, et s'occuper de ses machines, de ses ordinateurs, de ses robots, continuer son travail d'ingénieur qui le passionnait tant ; mais non. Il devait devenir chef de succursale. Que Mahal lui vienne en aide.

Au moment du départ, Thorin avait cent quatre-vingt-dix ans et quelques mois (selon le décompte d'Erebor, qui en sa qualité de planète naine voyait défiler les années beaucoup plus rapidement que des géantes comme Gondor ; ce qui lui faisait environ trente-cinq ans en années-communes, basées sur la rotation de Gondor). Le voyage était censé durer cent cinquante années communes, ce qui voulait dire qu'il était fort probable qu'il ne revoie plus jamais son père, sa sœur et ses neveux.

Voilà pourquoi il n'était pas particulièrement excité à l'idée. Certes, il passerait 99% du voyage endormi, cryogénisé, mais il avait le cœur lourd à l'idée de laisser Fíli et Kíli derrière lui (les petits avaient à peine quarante et trente ans, respectivement, à savoir huit et cinq années-communes), et de les laisser grandir sans lui. Il ne pourrait même pas être en contact avec eux depuis Montagnes Bleues : les deux planètes étaient si éloignées qu'il fallait cinquante ans pour qu'un message envoyé de l'une parvienne à l'autre. Dís pourrait lui envoyer des nouvelles, qu'il recevrait une fois là-bas, mais lorsqu'il en prendrait connaissance, cent cinquante ans se seraient écoulés, et Fíli et Kíli seraient très certainement déjà morts.

Néanmoins, les décisions de Thráin étaient absolues, et un beau jour d'été, Thorin fit ses bagages, dit adieu à Dís, Fíli et Kíli sur le quai de la gare stellaire d'Erebor, et monta sur le Ranger qui le mènerait au vaisseau spatial Shadowfax, déjà en orbite, à bord duquel il traverserait l'espace en compagnie de deux mille autres passagers.

Le vaisseau était plus luxueux que tous ceux que Thorin avait empruntés au cours de ses voyages, mais c'était normal, car il était toujours resté sur des destinations intérieures : c'était la première fois qu'il quittait véritablement Erebor, et l'idée le rendait légèrement nerveux. Son père, lui, avait bourlingué, avant la naissance de Thorin ; mais quand on avait une famille à laisser derrière, même en état de cryo-sommeil, l'idée de perdre vingt ans à voyager (et seulement pour l'aller) se réfléchissait beaucoup plus, d'un coup.

Mais lorsqu'il pénétra dans les quartiers de la première classe (il avait pris un billet Platinum, qu'il jugeait plus sécurisant qu'un billet régulier pour un si long trajet), il fut très impressionné. Même l'entreprise de son père ne dégageait pas le même sentiment de luxe, et pourtant, Thráin aimait imposer visuellement sa domination. C'était peut-être pour ça, d'ailleurs ; là où il était dans l'opulence, Shadowfax était au contraire dans la simplicité. Des lignes simples, pures, élégantes ; une décoration majoritairement blanche, avec des touches de noir et de gris ; des pièces immenses, pratiques, agréables, d'énormes baies vitrées triplement renforcées qui donnaient sur l'espace intersidéral, des quartiers entiers destinés à toutes sortes d'activités, piscines, salles de sport, cinémas, restaurants, bars, discothèques…

Tout comme la montée sur le vaisseau, qui s'était échelonnée sur plusieurs semaines, la mise en cryo-sommeil était graduelle selon le prix qu'avait coûté le billet. Les premiers à s'endormir étaient les billets Platinum, une semaine après le départ (afin qu'ils perdent le moins de temps possible), puis les Gold, deux semaines après le départ, et enfin les réguliers, eux-mêmes échelonnés entre trois et quatre semaines selon la date d'achat de leur billet.

À la fin du premier mois, il ne restait théoriquement plus que l'équipage, qui prenait un mois supplémentaire pour s'assurer de la bonne marche du vaisseau, au terme duquel il rejoignait également leurs caissons de cryogénisation – et enfin, tous ses passagers endormis, Shadowfax glisserait en silence dans le vide interstellaire, jusqu'à son arrivée dans l'orbite de Montagnes Bleues, cent cinquante ans plus tard.

De la même façon, à la fin du voyage, l'équipage devait se réveiller en premier, cinq mois avant l'arrivée, puis sortir de cryo-sommeil les passagers Platinum, puis Gold, puis réguliers, et tous prendraient les quatre mois restants à retrouver pleinement le contrôle de leurs corps endormis et de leurs esprits ensommeillés et à profiter de la croisière. Tous les voyages sur la compagnie Greyhame se déroulaient sous ce schéma, depuis plus de deux cents ans, et personne n'avait jamais eu à se plaindre.

Malheureusement, Thorin avait toujours été malchanceux.

.oOo.

Bienvenue sur Shadowfax. Vous voyagez sur le trajet Erebor-Montagnes Bleues, et vous venez de vous réveiller après cent-quarante-neuf ans et huit mois de cryo-sommeil. Il est normal de ressentir une légère désorientation. Veuillez rester immobile pendant que nous procédons aux contrôles médicaux et aux vérifications de routine.

Lorsque Thorin ouvrit les yeux, il ne vit rien, à part du blanc ; comme s'il nageait dans un nuage de coton. Puis quelques formes floues apparurent, tandis que la voix féminine, qui lui semblait venir de très loin, continuait à parler.

Vous allez subir une injection de VK-322 et de C-125, des vitamines qui vous permettront de reprendre plus facilement le contrôle de vos fonctions physiques. Veuillez rester immobile.

Thorin n'aurait pas pu bouger même s'il l'avait voulu ; ses muscles lui semblaient mous, atrophiés, et il avait à peine le courage de bouger ses yeux pour suivre du regard la forme grise qui s'affairait autour de lui. Néanmoins, ses contours se précisaient de plus en plus, et Thorin ne tarda pas à réaliser qu'il s'agit d'un bras articulé. Au niveau de ses yeux, un écran immatériel flottait, et une femme souriante, dont il ne parvenait pas encore à bien distinguer les traits, lui donnait des instructions.

Les vitamines firent rapidement effet, et Thorin se rendit compte qu'il était allongé dans son caisson cryogénique – ou plutôt, allongé n'était pas le bon terme, puisque le caisson était incliné à un angle de 45°c. Thorin, déboussolé, attendit que sa vue se soit éclaircie et que ses oreilles ne donnent plus l'impression d'être remplies de ouate avant de faire un geste : il avança la main (Mahal que son bras était lourd) et saisit le gobelet rempli d'une boisson énergisante que le robot articulé qui s'occupait de lui venait de lui remplir.

Il lui fallut vingt bonnes minutes pour se lever, mais ensuite, en dépit d'un sentiment persistant de faiblesse et de fatigue, il fut capable de marcher – ce qui avait de quoi émerveiller, après avoir passé cent cinquante ans en cryo-sommeil.

Les deux mille cryo-caissons n'étaient pas tous réunis dans la même salle, mais de toute évidence, Thorin était le premier de la sienne à se réveiller ; lorsqu'il se dirigea vers la sortie pour retourner à ses quartiers, tous les caissons, arrangés en six branches autour du pilier qui leur fournissait l'électricité, contenaient encore leurs occupants.

Thorin avait déjà expérimenté la cryogénisation lors de précédents voyages intérieurs. De toute façon, les tests préalables de cryo-sommeil étaient une condition requise par la compagnie Greyhame : pas de cryogénisation possible si vous étiez allergique au gaz de refroidissement, et comme c'était parfois le cas, l'entreprise ne voulait prendre aucun risque. Néanmoins, déambuler parmi les caissons lui donna l'impression étrange de marcher au milieu d'un champ de cercueils, même s'il savait parfaitement que ses occupants allaient se réveiller dans très peu de temps, comme lui.

La première chose que Thorin fit en sortant du caisson fut d'aller retrouver ses quartiers ; il se rappelait encore du chemin, ce qui semblait logique, puisqu'il avait l'impression de ne s'être endormi que quelques jours plus tôt.

Sa chambre était magnifique : un canapé en arc-de-cercle, un écran télévisé qui était en fait le mur du fond dans son entièreté, des tapis extrêmement moelleux, une salle de bain avec une baignoire creusée dans le sol et une douche avec huit jets d'eau différents, et en haut, dans l'espace mezzanine, un grand lit double, délicatement éclairé de plusieurs lampes douces incrustées dans le plafond, et un dressing déroulant qui allait jusqu'à l'estrade de la mezzanine lorsqu'il était déplié. Pour parachever le tout, une immense baie vitrée triplement renforcée lui donnait une vue imprenable sur l'espace, ses étoiles, ses galaxies, ses nébuleuses. Thorin avait déjà apprécié le spectacle avant de plonger en cryo-sommeil, mais il en eut à nouveau le souffle coupé.

La douche lui fit un bien fou, de même que ses habits, qu'il retrouva avec plaisir – et une fois coiffé, habillé, rafraîchi, il décida d'écouter son estomac grondant et de trouver un restaurant.

Ce fut lors du trajet que le silence le choqua pour la première fois.

Alors que le chemin jusqu'aux quartiers de restauration était relativement long, il ne croisa aucun autre passager, ni même aucun membre d'équipage, qui étaient pourtant au nombre de deux cents, et qui étaient censés se réveiller avant les passagers Platinum.

Lorsqu'il entra dans le plus grand des réfectoires, le même spectacle l'accueillit : des tables et des chaises impeccablement bien rangées, des écrans prêts à prendre sa commande, des tablettes prêtes à lui délivrer son repas, et personne. Absolument personne.

Pour la première fois, un frisson de peur lui parcourut l'échine, et ce fut en courant qu'il sortit du réfectoire ; en courant, toujours, qu'il parcourut le kilomètre de couloir qui le séparait du hall central ; et complètement essoufflé qu'il arriva devant le point Questions.

Sur l'écran en face de lui apparut un visage masculin souriant.

Bonjour et bienvenue sur Shadowfax. Comment puis-je vous aider ?

– Pourquoi personne n'est réveillé ? demanda Thorin.

Sa voix était rauque, légèrement atrophiée par son inutilisation pendant cent cinquante ans consécutifs.

Les passagers et les membres d'équipage sont actuellement en cryo-sommeil. Ils se réveilleront quatre mois avant l'arrivée sur Montagnes Bleues.

– Comment ça ? Pourquoi l'équipage n'est pas encore réveillé ?

Les membres d'équipage sont actuellement en cryo-sommeil. Ils se réveilleront quatre mois avant l'arrivée sur Montagnes Bleues.

– Alors pourquoi moi, je suis réveillé ? cria Thorin (qui avait toujours été un peu soupe-au-lait).

Le visage souriant le fixa, cligna des yeux, et finit par répondre :

Je ne comprends pas votre question.

Thorin fit un énorme effort sur lui-même pour ne pas envoyer son poing dans le visage de l'homme (de toute façon, ça ne changerait pas grand-chose, puisque l'écran était immatériel), et prit une profonde inspiration.

– Je suis réveillé, moi. Je suis sorti de cryo-sommeil. Thorin Oakenshield, passager Platinum, billet n°255.

Un long silence, pendant lequel le visage sembla réfléchir, puis :

Le caisson cryogénique de Thorin Oakenshield, passager n°255, est effectivement désactivé.

– Puisque je vous le dis ! grinça Thorin. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi je suis réveillé et pas les autres ?

Je ne comprends pas votre question.

– Par le marteau en feu de Mahal, marmonna Thorin en serrant les dents.

Étant lui-même ingénieur et spécialisé en informatique et robotique, il savait qu'on ne pouvait pas en demander trop aux ordinateurs, mais tout de même, certains étaient particulièrement bouchés.

Après un moment passé à tenter de retrouver son calme, Thorin reprit la parole.

– En quelle année sommes-nous ? Selon le calendrier du Gondor, précisa-t-il.

Nous sommes actuellement en 2073 C.G.

– C'est impossible, murmura Thorin.

Il avait quitté Erebor en 2041 C.G., et Shadowfax devait atteindre Montagnes Bleues en 2191. Trente-deux ans à peine s'étaient écoulés depuis son départ, au lieu des cent cinquante prévus.

Il lui fallut un moment avant de réaliser ce que ça signifiait : il lui restait 118 années-communes à passer sur ce vaisseau, hors cryo-sommeil, avant d'arriver à destination ; or, c'était bien plus que ce que son espérance de vie lui promettait. À trente-cinq années-communes, il lui restait – au mieux – cinquante, soixante ans à vivre.

– C'est pas possible, répéta-t-il en pâlissant.

Il n'allait tout de même pas rester seul pendant les cinq prochaines décennies sur un vaisseau vide, réveillé par erreur, à attendre de mourir ?

Il y avait forcément une autre solution.

A suivre...

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Et voilàààà, Flo'w et les agneaux ! (Hé, ça ferait pas un bon nom de groupe de rock?)

J'espère que ce premier chapitre vous a plu. La suite est toujours en cours d'écriture (j'ai commencé à la bourre hahaha pardooooon!) donc je ne sais pas :
1) si ça sera long (je tablerais sur cinq petits chapitres ? C'était censé être un OS à la base...)
2) quand ce sera fini.

N'hésitez pas à me lâcher une review pour me foutre des coups de pied au cul !

Encore joyeux anniversaire ma Flownounette !