Le mensonge
Tu ne te souviens pas de ce qui c'est passé la nuit dernière, tous ce que tu sais c'est que tu n'es pas dans ton lit (les draps sont en soie, dans le dortoir des Serpentard la seule matière utilisé est le cachemire mais tu as toujours préféré la soie c'est pour cela que tu penses être dans la salle sur demande). De plus tu as l'impression que ta tête va explosée (il faut vraiment que tu arrêtes de faire espéré à Blaise, que te faire boire lui donnera une chance de coucher avec toi). Et la dernière chose dont tu es consciente, mais pas la moindre c'est que toi, Tracy Davis, a passée la nuit avec Daphné Greengrass, qui se révèle être ta meilleure amie, et parallèlement, la fille dont tu es secrètement et éperdument amoureuse depuis que tu as l'âge de 6 ans (tu l'as rencontrée à l'âge de 6ans).
La fille, qui à ce moment même est en train de se rhabiller au pied du lit, en faisant tout son possible pour ne pas te réveiller (une chance pour toi que Daphné n'ait jamais été très douée pour ce qui touche à la discrétion).
Tu lui fait croire, que tu es encore assoupis, encore quelques minutes, le temps que le brouillard à l'intérieur de ta tête se dissipe, (tu ne sais pas très bien si le brouillard est un effet de l'alcool, ou du choc, d'avoir enfin eue ce que tu veux le plus au monde depuis que tes hormones ont commencés à fonctionner). Le temps de te préparer à la douleur qui est sure de venir. Car tu as toujours sue, que si un jour quelque chose comme cela devait se produire ( et Merlin sait à quel point tu as priée pour que quelque chose comme cela se produise) elle te dirais que ce n'était qu'une énorme erreur qui ne devrai plus jamais se reproduire. Dans le meilleure des cas, elle aurait la grâce de conserver votre amitié, dans le pire… tu as toujours préférée ne pas penser à cette éventualité.
Les bruits de froissement se sont arrêtés, et tu sais que c'est maintenant ou jamais, parce que si tu ne dit rien maintenant, elle prétendra que ce n'est jamais arrivé, et l'espace d'un instant tu es tentée par cette possibilité, faire semblant de ne pas te souvenir de la meilleure nuit de ta vie, et agir comme si tout cela n'était qu'un rêve (et Merlin sait combien de fois tu as fait ce rêve). Faire que tout reviennent à la normale, après tout tu n'es pas à Serpentard pour rien, et même si tu n'en est pas fière tu as souvent manipulé Daphné pour qu'elle rompe avec un de ses petits copains que tu trouvais trop enthousiaste, tu pourrais sans problème lui faire croire que tu as tout oublié.
Mais le problème est là, tu n'aura pas oublié, tu ne pourras pas oublier, que l'espace d'une nuit ton rêve le plus chère c'est matérialisé. Et puis même si tout revenait à la normale, tu serai toujours amoureuse de ta meilleure amie, puisque c'est comme cela depuis que vous avez 6 ans et ce sera comme cela pour le reste de vos vies (c'est quasiment une loi universelle et intemporelle, car Tracy Davis a toujours été, est, et sera toujours follement amoureuse de Daphné Greengrass)
Alors tu prends ton courage à deux mains ( et tu estimes que tu pourrais gagner une place chez les Griffondor, pour avoir volontairement la stupidité de la laisser te briser le cœur).Et alors qu'elle a la main sur la poigné de la porte tu lui demande d'un air nonchalant : « Tu pars déjà ? » . Parce qu'après tout même si tu sais que tu es en train de lui donner le poignard qui va te transpercé le cœur, tu peux le faire avec classe et dignité.
Elle se retourne lentement, la tête haute, et tu souris parce que même dans une situation pareille, la seule chose à laquelle pense Daphné c'est son honneur et son nom ; tu le vois au masque qu'elle porte, celui de la digne héritière de la famille Greengrass. Mais, dans ses yeux, tu le vois, le doute, et peut être un peu de peur, la peur de perdre le contrôle, et cette pensée te ferait presque rire. Car tu connais Daphné par cœur (et depuis la nuit dernière, dans tous les sens du terme), au point où tu peux lire en elle comme dans un livre ouvert. Et jamais, dans toute ta vie tu ne l'as vue perdre le contrôle. Et tu te sens presque flatté que ce sois toi qui l'ais provoqué, mais elle ouvre la bouche, et le son de sa voix arrête tes pensées (tu as toujours aimée le son de sa voix, mais pour la première fois de ta vie tu aimerais ne pas l'entendre, retarder l'instant fatidique).
Et tu vois ses lèvres bouger, (lèvres que tu as tant de fois voulus embrassés, ce que tu as fait la nuit dernière). Et tu l'entends appeler ton nom ( nom qu'elle a criée la nuit dernière). Et tu l'écoutes, t'énoncer toutes les raisons qui font que la nuit dernière était une erreur. Parce qu'elle est fiancée à Théodore et même si ils ne sont pas ensemble et qu'ils n'ont absolument aucun sentiment l'un envers l'autre, elle lui est promise (en temps normal, tu adores Théo, après tout c'est un de tes meilleur amis, mais là tu ne peux pas t'empêcher de le haïr), parce que vous êtes toutes les deux des filles (tu n'as pas vus le problème, la nuit dernière), parce que ces parents la déshériteraient si ils l'apprenaient (tu as toujours détestée ses parents), et bla bla bla …
Et elle te cite un tas d'autres bonnes raisons, et c'est quand elle te dis qu'elle ne t'aime pas, pas de cette façon en tous cas, que tu commences à te demander pourquoi ton cœur ne s'est pas encore brisé en mille morceaux ? Après tout, elle te dit tous ce que tu n'as jamais voulus entendre, mais bien que tu attendes la douleur parce que tu es sûr qu'elle va venir (comment ne pourrait-elle pas quand la fille de tes rêves, te dis que la plus belle nuit de ton existence n'était qu'une horrible erreur ?). Mais tout ce que tu fais est attendre et la douleur ne vient jamais.
Quand tu te rends compte qu'elle a finie, et qu'elle attend une réponse, une réaction de ta part, tu lui dis que tout va bien, que tu sera toujours sa meilleure amie quoi qu'il arrive ( et au fond c'est vrai). Tu la prends dans tes bras et la rassures, tu évites de lui faire remarquer que les tremblements dans sa voix et les larmes dans ses yeux prouvent qu'elle n'a plus le contrôle (elle détesterai cela). Tu respires l'odeur de ses cheveux (tu as toujours aimée l'odeur de ses cheveux, mais cette fois-ci tu l'aimes encore plus parce que cela fait remonter à la surface des flashs de la nuit dernière).
Et tu lui mens, encore et encore, tu lui dis que tu comprends et qu'elle à raison. Puisque après tout c'est toi la manipulatrice de génie, (lui faire croire que tu ne te jetterai pas par la fenêtre si elle te le demandai, une fois de plus ou de moins, qu'est ce que cela peut changer). Et elle te croie, elle te croie toujours quand tu mens, et quelque part au fond (très, très loin au fond) tu culpabilises d'abuser ainsi de sa confiance. Mais tu te dis que c'est mieux ainsi, après tout, elle l'a dit elle même, elle ne t'aimera jamais, en tous cas jamais de la façon que tu voudrais.
Et maintenant qu'elle est partie, que le brouillard à l'intérieure de ta tête c'est dissipé et que tu es seule sur le lit, fixant le plafond, en te demandant distraitement quand cette fichue douleur va se décider à arriver, tu te souviens de son regard quand elle t'a dit qu'elle ne t'aimait pas.
Et alors tu comprends, et tu te rends compte, que la raison pour laquelle ton cœur n'a pas explosé en des milliers de morceaux, la raison pour laquelle tu n'as pas l'impression d'avoir été traversés par un marteau piqueur, et la raison pour laquelle tu ne ressens pas de trou béant dans la poitrine, c'est que, toi, tu sais toujours quand elle ment.
Même quand elle ne le sait pas elle-même.
