Bon, j'ai enfin réussi à être contente de mon premier chapitre !

J'avais pas trop d'idées pour le titre, disons que c'est pas mon fort les titres.

Voilà, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture

Chapitre 1

Amély McGill embrassa sa fille sur les deux joues. Elle avait toujours du mal à la laisser partir. Peut être parce que c'était son unique fille. Sûrement parce que son mari n'était jamais revenu. Ana avait alors trois ans, et elle s'en souviendrait toute sa vie. C'est pourquoi elle laissait sa mère l'enlacer autant qu'elle le voulait. Elle embrassa encore une fois sa fille avant de la laisser monter dans le train. Amély pleurait. Ana n'aimait pas la voir triste. Elle avait déjà essayé des centaines de fois de convaincre sa mère de se remarier, mais elle avait toujours catégoriquement refusé.

Ana s'installa dans un compartiment vide. Elle n'avait pas spécialement d'amis même après cinq années dans l'école de sorciers la plus prestigieuse de Grande-Bretagne et selon elle, la plus prestigieuse au monde. Deux sorcières de Poufsouffles entrèrent à sa suite et s'installèrent en face d'Ana. La jeune fille prit tout juste la peine de regarder par-dessus son livre. Un roman moldu offert pour son anniversaire. Un garçon ouvrit la porte et hésita avant de s'avancer dans le compartiment. C'était Johnny Hooch, un garçon de sixième année, blond et le seul qu'Ana reconnaissait véritablement comme son ami. Elle leva le nez et lui sourit en guise d'invitation. C'était un garçon assez timide, mais loyal et franc et il n'en fallait pas plus pour Ana. Bien sûr elle s'entendait avec les autres élèves, aussi bien les premières années que les dernières, mais elle ne les considérait pas comme des amis. Johnny était le seul, et le fait qu'ils soient tous les deux à Gryffondor avait aidé.

Le train démarra. Les deux Poufsouffles parlaient beaucoup. Après un moment à glousser entre elles pour savoir qui des deux était la plus téméraire, elles commencèrent à poser une foule de questions à Johnny. Il répondait aimablement, mais semblait embarrassé et rougissait, ce qui déclenchait les rires des Poufsouffles. Ana referma son livre et sortit du compartiment pour se rendre aux toilettes. Lorsqu'elle revint, Johnny était encore plus rouge que lorsqu'elle l'avait laissé. Apparemment elles avaient profités d'être seul avec le Gryffondor pour lui poser des questions sur les Maraudeurs. Les quatre garçons les plus connus de Poudlard. La quasi-totalité des filles nourrissait une passion secrète pour James, Sirius ou Remus, tandis que le reste des élèves connaissait leur petite réputation à enfreindre les règles et à faire des bêtises. Ana n'était pas de nature méchante, mais il fallait reconnaître que le dernier Maraudeur, Peter Pettigrow, n'était pas un canon de beauté, loin s'en faut et pas aussi courageux que les autres. Johnny étant un garçon de Gryffondor, les deux Poufsouffles avaient naturellement pensé qu'il avait déjà dû voir au moins un Maraudeur aller à la douche.

Le train ralentit alors qu'Ana entamait le dernier chapitre de son roman. Les deux Poufsouffles quittèrent le compartiment.

- Désolée de t'avoir abandonné, fit Ana dès qu'elles furent hors de portée.

- Ce n'est rien. Il fallait s'y attendre de toute façon. Tout le monde sait que je n'ose pas contredire.

- Tu es trop timide voilà tout.

- Ne serait-ce pas dû à ma gentillesse ? la taquina Johnny.

Ana acquiesça en rigolant et ils descendirent. Comme tous les ans, les premières années étaient agglutinés ensemble sous le regard bienveillant de Hagrid le garde chasse. Julie et Juliane, les jumelles Weasley s'approchèrent et saluèrent chaleureusement Johnny. Elles étaient comme lui en sixième année, ce qui faisait d'Ana la plus petite du groupe. Johnny lui avait écrit pendant les vacances qu'il avait le béguin pour l'une d'entre elles, mais il n'avait pas pris la peine de préciser laquelle. De toute façon, Ana était une des rares personnes à pouvoir les distinguer l'une de l'autre.

Avant de descendre souper, Ana s'allongea sur son lit. Cette année elle partageait son dortoir avec Cassandre Cohen une petite blonde très gentille et ses deux amies Sarah Jones et Frida Clarke. Elle décida d'écrire à sa mère avant qu'elle ne s'inquiète trop, et s'y attela avant d'oublier.

Maman,

je vais bien. Le voyage s'est passé sans encombre. Le dîner était excellent, et beaucoup d'élèves très gentils sont arrivés à Gryffondor bien que quelques-uns uns soit turbulents. Je t'enverrai une lettre d'ici une semaine.

Je t'aime Ana

Elle relut deux fois la missive pour s'assurer qu'elle n'avait pas écrit exactement comme l'année dernière et cacheta l'enveloppe. Elle avait un peu honte de mentir à sa mère, mais elle se doutait que le repas allait être délicieux et les nouveaux élèves, gentils. Ana reposa la lettre sur son oreiller et descendit avec Cassandre et ses amies pour dîner. Le professeur McGonagall fidèle au poste, orchestra la cérémonie de répartition. Le dîner fut à la hauteur des attentes d'Ana, qui même si elle ne l'avouait pas, mourait de faim. Elle profita qu'une première année soit à sa droite pour lui demander ses premières impressions. C'était une habitude qu'elle avait plus ou moins prise depuis son arrivée à Poudlard. Elle s'appelait Jessica Stanley, et avait un petit frère. Elle jurait n'avoir jamais fait de magie, bien qu'Ana en doute à en juger par la lueur au fond de ses yeux. Peu à peu les élèves rejoignirent leur salle commune. Ana resta encore à sympathiser avec les nouvelles têtes, leur assurant q'ils pouvaient toujours lui demander de l'aider en cas de problèmes. Puis elle se décida à se lever. Le professeur McGonagall la retint en posant sa main sur son épaule.

- Melle McGill.

- Professeur ? Quel plaisir de vous voir ! Avez-vous passé de bonnes vacances ?

- Excellente merci, mais ce n'est pas de cela que je voulais vous entretenir. Pourriez-vous me suivre dans mon bureau, s'il vous plait.

- S'il s'agit de ma mère, vous pouvez me le dire ici.

- Suivez-moi, répliqua le professeur.

Ana suivit McGonagall qui referma la porte derrière elles.

- Nous avons encore reçu un courrier de votre mère. Apparemment elle insiste encore plus que les autres années, pour que votre changement à Serdaigle soit effectué. Le professeur Dumbledore est au courant.

- Je vois. Que voulez-vous que je lui transmette ?

- Nous lui avons déjà répondu par hibou. Je n'a pas pour habitude de réfuter les répartitions faîte par le Choixpeau, mais dans votre cas…

Ana voyait déjà la discussion se profiler. Elle allait mettre en avant le fait qu'elle n'avait pas d'amis, puis que c'était dommage, que la cinquième année était essentielle.

- Professeur, coupa Ana au grand mécontentement de McGonagall, je ne voudrais pas que vous partiez dans de grands et beaux discours sur moi, ma mère et tout cela. Je me plais beaucoup à Gryffondor et n'ai jamais envisagé d'aller ailleurs. Il est vrai que j'espérais aller à Serdaigle comme mes parents, et que je ne suis pas très proche de mes camarades, mais je n'ai aucune envie de changer de maison.

- Ah…bien, fit le professeur visiblement rassurée. Vous pouvez disposer.

La jeune fille s'éloigna aussi vite que possible. Malgré elle les paroles du professeur lui revinrent en tête et avec elles un vide pesant dans sa poitrine. Elle n'avait pas d'amis. C'était vrai. Même si elle considérait Johnny comme tel, ils n'étaient pas de la même année et par conséquent ils ne se voyaient que le soir et durant les repas, et encore.

Lorsqu'elle entra dans la salle commune, Ana fut bousculée et malmenée pendant une bonne minute. Tous les élèves étaient agglutinés autour de la petite table près de la cheminée.

- Que se passe-t-il, Jasper ? demanda-t-elle à un troisième année relégué contre le mur.

- C'est James Potter, répondit celui-ci, il montre son nouveau balai.

- Ah oui ?

Ana se détourna et joua des coudes pour traverser la salle. Elle répondit aux quelques salutations qu'on lui lançait et fit semblant de s'intéresser au balai. Elle monta les escaliers et jeta un coup d'œil audit balai. Il était beau en effet, et paraissait rapide. Ne s'intéressant pas plus que cela aux balais, Ana entra dans son dortoir et se changea. Elle termina son livre et s'apprêtait à se coucher quand Olivia Grey, la préfète, vint la chercher.

- Aide-moi à les coucher, supplia-t-elle presque.

- Tu veux que je foute au lit des fadas de Quidditch, c'est ça ? demanda Ana avec un sourire en coin.

- S'il te plait !

Elle se leva, enfila sa robe de chambre et réapparue aux yeux de la salle commune. Elle s'éclaircit la gorge et tous les yeux se tournèrent vers elle. Elle attendit que le silence soir fait, puis déclara :

- Je pense qu'il est l'heure d'aller se coucher.

Sans attendre de réponse, Ana retourna dans son lit et se coucha. Il y eut quelques protestations, mais la salle commune se vida en cinq minutes. Olivia vint remercia Ana, tandis que les Maraudeurs, James le premier, était éberlué qu'elle ait réussi à désintéresser aussi facilement tous les Gryffondor de son balai.

- C'était qui ? demanda-t-il à Remus.

- Je n'en ai aucune idée.

- Je crois qu'il ne nous reste plus qu'à faire comme les autres, fit Peter en baillant.

Le lendemain Olivia attendait dans la salle commune. Elle voulait féliciter encore une fois Ana.

- Ana, s'écria-t-elle quand elle la vit, c'est merveilleux !

- Pas de quoi, tu sais.

- Ils sont tous allés se coucher sans rien dire ! enfin, à l'exception de quatre énergumènes !fit-elle sur un ton tout de suite moins amical.

A ce qu'elle se souvienne, Olivia n'avait demandé à sortir qu'avec Sirius, mais il se pouvait qu'Ana ne sache pas tout. Elles descendirent, accompagnées de Julie et Juliane. Ces deux dernières débitèrent un flot ininterrompu de paroles tout le long du chemin les séparant de la Grande Salle. Julie s'installa à droite d'Ana et Juliane à sa gauche. Olivia quand à elle avait préféré s'asseoir à coté de filles de son âge. Ecoutant distraitement les jumelles, Ana entama son petit déjeuner. Juliane grogna, et Ana se retrouva assise à la droite de James Potter. Bien que surprise, elle n'en laissa rien paraître.

- Bonjour James. Tu es seul ? Où sont donc Remus, Sirius et Peter ?

- Pas très loin, fit-il d'une voix agacée.

- Et que puis-je faire pour toi ? demanda poliment Ana.

- Comment as-tu fait hier ?

- Comment j'ai fait quoi ?

- Tu as parlé et toute la salle commune s'est vidée !

- Il était tard. Ils ont dû s'en rendre compte.

- Je connais assez la moitié des élèves pour te dire qu'ils sont mordus de Quidditch, or ils se sont désintéressés de mon balai aussi vite que si ça avait été une vieille chaussette dès l'instant où tu as ouvert la bouche.

- Je..., commença-t-elle, je ne saurais pas te l'expliquer. Mais tu pourrais demander à un de tes « mordus de Quidditch », je suis sûre qu'ils auront la réponse.

James se tut, ne sachant pas quoi répliquer. Ana en profita pour finir son petit déjeuner, et quitta la salle pour se rendre à son premier cours de la journée : Métamorphose. James la suivit, imité par le reste des Maraudeurs. Rien d'extraordinaire quand on sait qu'ils étaient eux-aussi en cinquième année. Ils la suivaient, silencieux, mais Ana sentait leurs regards vrillés sur son dos. Peter demanda pourquoi ils faisaient une telle fixation. Remus le somma de se taire, et Sirius en rajouta prétextant qu'il ne comprenait jamais rien. Ana s'assit au deuxième rang et attendit que le cours commence. Mais James s'assit à coté d'elle.

- Explique-moi !

- Je n'ai rien à expliquer James. Demande plutôt à quelqu'un d'autre.

- Tu as utilisé un sort ?

- Non.

- Alors comment tu as fais ?

Ana perdait son sang froid. Il ne pouvait pas la laisser tranquille ? Il n'avait qu'à demander à une tierce personne, elle au moins pourrait lui répondre ! Une fille s'installa à sa gauche. Ana l'identifia d'un coup d'œil : Lily Evans. Cinquième année à Poudlard et complètement amoureuse de James Potter, même si elle s'efforçait de faire croire le contraire à tout le monde, y compris le principal intéressé.

- Bonjour Lily chuchota Ana. Comment vas-tu ?

- Bien. Qu'est ce qu'il te veut Potter ? demanda-t-elle sur le même ton.

On décelait dans la question une légère touche de jalousie, qui fit rire Ana. Le professeur McGonagall entra à cet instant, et Ana se dépêcha de répondre.

- Ne t'inquiète pas Lily, James veut juste savoir comment j'ai vidé toute la salle commune hier soir. D'ailleurs tu pourrais peut être m'aider en lui expliquant.

Elle sourit, mais refusa tout net de lui parler.

Le cours consistait à revoir les bases et ce que l'on avait appris l'année dernière. Lorsqu'elle la fin sonna, James aidé par Sirius, continua de suivre Ana en lui rabâchant la même question.

- S'il vous plait, les garçons ! Il vous suffit de prendre un garçon parmi tous ceux présent hier, et de lui demander.

- Un garçon ? s'étonna Sirius, et pourquoi pas une fille ?

- Parce que pour peu qu'elle soit jalouse, elle mentira, répliqua Ana du tac au tac.

- Et pourquoi ne veux-tu pas le dire toi-même ?

- Parce que… Parce que je ne peux pas !

Ils se regardèrent, interloqués. Ana profita de leur confusion, pour leur fausser compagnie.

- Hé ! s'écria Sirius, où vas-tu ?

- En cours.

Elle arriva dans la salle juste derrière le professeur Salvaty. Elle s'installa précipitamment à coté de Cassandre. Le professeur n'aimait pas que ses élèves soient en retard, surtout s'il s'agissait des Maraudeurs. Ils écopèrent d'une réprimande bien sentie, et Salvaty les retint à la fin du cours, pour leur en infliger une deuxième. Ana fila à son cours de Soins aux créatures magiques, heureuse de découvrir qu'aucun de ses tortionnaires n'avaient pris cette option.

Pourtant, au déjeuner, James et Sirius l'assaillirent de nouveau.

- Alors ? fit ce dernier.

Remus et Peter s'installèrent en face d'elle, tandis que Sirius monopolisait sa droite, et James sa gauche.

- Il me semble que je n'ai pas le choix, soupira-t-elle.

- Non. Nous ne te laisserons pas tranquilles avant de savoir, déclara fermement James.

- Le problème c'est que je ne sais pas, et puis… vous m'intimidez à me harceler comme ça.

Ils se regardèrent puis pouffèrent avant de se réintéresser à elle. Elle soutint le regard de James un moment, puis voyant qu'il ne céderait pas, elle essaya de formuler une réponse correcte.

- Et bien…je… Olivia m'a demandé de l'aider… et je l'ai fait.

- Oui, ça on sait ! s'impatienta James.

Il fut interrompu par Charles Winslet, septième année à Gryffondor, blond et plutôt mignon, qui posa sa main sur l'épaule d'Ana.

- Désolé de t'interrompre Ana, fit-il, mais je n'ai pas cours de l'après midi, alors si tu as une heure de libre…

- Oui, je viendrais, sourit Ana après s'être remémoré son emploi du temps. Tu seras à la bibliothèque ?

- Probablement. A plus tard alors.

Il déposa un baiser sur la joue de la jeune fille et sortit de la Grande Salle.

- C'est ton copain ? demanda aussitôt Sirius.

- Non, répondit précipitamment Ana.

Les joues d'Ana étaient en feu. Charles avait toujours été affectueux avec elle, mais il ne l'avait encore jamais embrassé en public. Même s'il ne s'agissait que d'un bisou sur la joue.

- Mais c'était un rendez-vous ! s'empressa d'ajouter Peter.

- Je…

Ce serait mentir que de le dire non, mais Ana ne pouvait tout de même pas leur dire, qu'il s'agissait effectivement d'un rendez-vous. Si ? Elle ne pouvait non plus leur dire que n'ayant pas véritablement d'amis, elle ne pouvait pas s'attendre à recevoir des rendez-vous tels qu'eux les imaginaient. Non, c'était impossible. Elle ne voyait pas les Maraudeurs comprendre une telle chose. Eux, ils formaient une bande soudée, ils avaient des admirateurs, et des admiratrices. Comment pouvaient-ils concevoir que quelqu'un, excepté Severus Rogue peut être, n'ait pas d'amis ?

- Je ne sais pas si vous avez remarqué, commença Remus, mais nous courons depuis ce matin après une fille, dont nous ne connaissons même pas le nom.

Ana leva les yeux vers lui. Son regard passait de James à Sirius toutes les cinq secondes. Ils avaient l'air horrifiés.

- Oui, c'est vrai tu…

- Ana McGill, se présenta la jeune fille.

- Mais pourtant tu nous connais ? fit Peter.

- Qui ne connaît pas les Maraudeurs ? demanda fièrement James.

- On pourrait peut être revenir au sujet principal, fit malicieusement Sirius.

Elle se leva pour leur échapper, mais Sirius la rattrapa d'une main et la rassit d'une main ferme.

- Reste-là !

Elle jeta un regard désespéré à la table des Gryffondor, espérant trouver quelqu'un capable de l'aider. Elle vit Johnny entouré des jumelles Weasley. Il était aussi rouge qu'une pivoine. Ana sourit faiblement ce qui n'échappa pas aux Maraudeurs, qui regardèrent tous dans la même direction qu'elle. Ana ne le remarqua pas, essayant de déceler laquelle de Julie ou de Juliane, était l'élue du cœur de son ami. Sirius s'étrangla à moitié sur sa chaise.

- Tu… tu as le béguin pour Johnny Hooch ?

Ana se sentit offensée, et foudroya Sirius du regard.

- Tu veux absolument me caser, ou quoi ? Et puis, je me demande vraiment pourquoi tu as l'air si choqué !

Sirius fit une moue de dégoût avant d'exploser de rire, suivit par ses acolytes. Furieuse, Ana se leva et partit à grand pas, ce qui ne fit que redoubler l'hilarité des Maraudeurs. Un quatrième année fier de pouvoir taquiner quelqu'un se retourna vers Ana.

- Ana ! Tu ne m'avais pas dit que Hooch et toi…

Il n'eut pas le loisir d'aller plus loin. Ana s'arrêta devant lui et le menaça d'un regard si noir qu'il se tut aussitôt. Le garçon se retourna vers son assiette, le teint livide. Ana sortit de la Grande Salle en faisant claquer ses talons, et se dirigea vers la bibliothèque, en attendant d'aller en cours.

- Je ne pensais pas te voir si tôt ma jolie ! s'exclama une voix derrière elle.

- Je ne suis pas d'humeur Charles, désolée. Mais j'ai une heure de libre après l'histoire de la magie. On pourra se voir à ce moment là.

- Comme tu veux. Au fait, je suis désolé si je t'ai choqué avec mon baiser, mais je ne pouvais pas rater l'occasion. Et puis ça m'a fait tellement plaisir !

- Quoi ? demanda Ana complètement perdue.

- Tu aurais dû voir la tête de ce tombeur de Black, lorsque je t'ai embrassé ! Il était vert. C'est tellement rare de pouvoir infliger ça aux Maraudeurs !

- Mais pourquoi ?

- Tu dois sûrement savoir qu'ils sont considérés par la gente féminine comme les plus beaux de Poudlard.

Il n'avait pas l'air d'accord.

- Oui et alors ?

- Alors ? Mais ça leur a donné une bonne leçon. Comme quoi une fille peut être intéressée par un garçon autre que les Maraudeurs, en leur présence !

Charles avait l'air très heureux de son coup, et Ana n'osa pas le démoraliser en lui disant qu'elle ne comprenait pas vraiment en quoi c'était extraordinaire. Elle acquiesça et sourit.

Le professeur Binns était le plus ennuyeux de tous les professeurs de l'école. Non pas que l'Histoire de la Magie ne soit pas intéressante, mais le professeur déblatérait son cours sans conviction, comme s'il cela faisait un siècle qu'il répétait la même chose. En réalité cela devait bien faire cent ans que le professeur Binns enseignait.

Ana s'endormit à moitié mais elle ne le montra pas contrairement aux autres. Elle en voulait toujours autant à Sirius de s'être moqué de Johnny et ne prit même pas la peine de s'arrêter lorsqu'il l'interpella. Elle fonça directement vers la bibliothèque.

- Je crois qu'il vaut mieux la laisser seule durant l'heure qui suit, conseilla Remus.

Ana passa la porte de la bibliothèque. Charles se leva aussitôt en souriant. Mme Pince arriva au galop.

- Je vous préviens, je ne tolérerai pas une deuxième fois, un potin comme vous m'en avez fait ce midi.

- Bien madame, fit Ana. Je crois qu'on va devoir se rabattre sur la salle commune.

Ils sortirent sans un mot de plus.

- Ou alors on peut aller dans une salle de classe déserte.

- Tu en connais une ? demanda Ana qui n'avait aucune envie d'aller dans la salle commune.

- Je crois. Suis-moi.

Charles l'entraîna dans des couloirs qu'elle ne connaissait pas. Ils empruntèrent des escaliers dont elle ne soupçonnait même pas l'existence, puis ils arrivèrent devant une vieille porte rongée par les mites et recouverte par les araignées. Ana s'extasia.

- Je suis sûre que personne n'est entré là-dedans depuis dix ans au moins.

- Probablement, mais ce sera parfait.

- Que faisons-nous aujourd'hui ? s'impatienta Ana.

- Ça fait deux mois que tu n'as pas pratiqué alors on va y aller doucement.

- D'accord, soupira la jeune fille.

- Tu vas me faire trois parties, et me dégrader le rouge le bleu et le jaune.

- Mais je fais ça chaque année ! se plaignit Ana.

- Ne discute pas ! Ensuite sur une autre feuille tu dessineras ce que tu veux en utilisant ce qu'on a déjà vu. Après je te dirai ce qu'il faudra améliorer.

Ana se mit à l'œuvre consciencieusement. Elle dégrada les couleurs en un quart d'heure et tendit la feuille à Charles.

- Tu t'améliores ! la complimenta-t-il.

- Un jour je ferais mieux que toi, répondit rêveusement Ana.

- L'élève dépasse toujours le maître.

- J'ai intérêt à me dépêcher alors.

- Tais-toi, et dessine.

Ana réfléchit un moment à quoi dessiner puis opta pour un portrait de Charles dans un tunnel rempli d'araignée. Elle s'appliqua et réussit à terminer le visage avant de devoir aller en cours.

- Tu retrouveras ton chemin ?

- Non.

- Faudra que tu apprennes si tu veux revenir, la taquina-t-il.

- Tu me feras un plan détaillé avec dégradé et relief, répliqua-t-elle.

Ils arrivèrent devant la serre de Mme Chourave en riant. Les Maraudeurs la dévisagèrent, mais n'eurent pas le temps de lui parler. Le professeur Chourave étaient arrivée et elle les fit taire. C'était une femme stricte malgré son allure assez rondouillette, et qui ne cessait de vanter les qualités de sa fille dans cette matière. Le cours fut agréable bien qu'entièrement théorique.

Ana rejoignit Johnny dans la salle commune et lui raconta les évènements du midi.

- Ils sont passablement bêtes, fit Johnny.

- Passablement ? Tu te laisses trop faire Johnny !

- Ce n'est pas plutôt que tu ne veux pas qu'on croit qu'on soit ensemble ? demanda-t-il avec une tristesse feinte.

- Non, …enfin si… Comprends-moi, je ne voudrais pas te mettre mal à l'aise alors que tu vas conclure d'un moment à l'autre. Et puis j'ai surtout réagi au fait qu'il avait l'air dégoûté.

- Je te taquinais, sourit-il

Les Maraudeurs entrèrent à cet instant et la discussion fut close.

- Et avec Charles, ça s'est passé comment ?

- C'était génial ! Il est vraiment bien ce gars !

Johnny rigola devant l'enthousiasme de son amie. Ana ne sembla pas comprendre jusqu'à ce qu'elle tourne la tête. Les Maraudeurs le regardaient. Ils s'étaient assis et attendaient qu'elle développe. Elle lança un regard assassin à Sirius et monta dans son dortoir. Il était vide, Cassandre et ses amies étant dans la salle commune. Elle resta à réfléchir jusqu'à l'heure du dîner. Ana descendit quand Olivia vint lui dire que Johnny l'attendait. Il était en compagnie de Julie.

- On attend Juliane?

- Non, elle est déjà descendue.

Ana ne put s'empêcher de remarquer que les Maraudeurs descendirent en même temps qu'eux. Elle se plaça entre Johnny et Julie, évitant ainsi d'avoir à supporter James, ou pire Sirius.

Lorsqu'ils remontèrent, personne ne les suivit. Ana rencontra Charles et ils se mirent d'accord pour deux à trois séances, dont une le soir si la salle commune n'était pas trop pleine. Lorsque tout le monde fut couché, Ana emmena son matériel de dessins dans la salle commune et continua le portrait. Elle estompa les traits de la robe de Charles puis s'attaqua au décor. Elle ne s'arrêta que lorsque qu'il fut entièrement fini. Il était trois heures du matin lorsqu'elle se coucha.

Les jours suivants, Ana fit son possible pour éviter les Maraudeurs. Moins elle les voyait, mieux elle se portait. James la suivait partout, ne comprenant pas pourquoi elle s'obstinait.

- J'ai demandé à ton « cher » Johnny, comment tu avais fais et il n'a pas su me répondre, fit James un matin où il avait réussi à la coincer.

- Tu n'as toujours pas oublié ? soupira Ana.

- Comme toi, tu n'as pas oublié lorsque nous avons rit de Johnny.

- Mais c'était blessant envers lui, se défendit la jeune fille.

- Pour moi aussi c'était blessant.

- Toi et ton orgueil ! siffla Ana. Et puis moi je n'ai pas voulu te blesser, et si c'est le cas j'en suis désolée.

- Tu ne nous pardonneras pas ?

- D'abord je n'en veux qu'à Sirius, et ensuite il n'a qu'à s'excuser.

- Tu ne le laisse pas approcher ! répliqua James.

- Il n'a même pas essayé !

- Bon ! Pour en revenir à nous, tu m'expliques ?

- Non.

Sirius descendit à ce moment et se figea en voyant James et Ana discuter.

- Ah Sirius, tu tombes bien ! s'écria James.

Ana se tendit mais consentit à rester si jamais Sirius avait l'intention de lui demander pardon. Le Maraudeur approcha lentement.

- Alors tu ne fuis plus ? demanda-t-il à l'intention de la jeune fille.

- Ce n'est pas le moment Sirius, aide-moi plutôt à lui faire avouer.

Ana recula, buta contre un fauteuil et bascula en arrière. James ne put retenir un rire. Ana aperçut Charles en haut des escaliers et le supplia du regard. Il descendit en silence.

- Des problèmes Ana ?

Les deux Maraudeurs se retournèrent d'un même mouvement. Ana se releva et courut se réfugier derrière le septième année. Entre temps les deux derniers Maraudeurs s'étaient levés et étaient apparus en haut de l'escalier.

- Pousse-toi Charles ! fit James.

- Et pourquoi je te prie ?

- Parce qu'on te le demande ! répondit Sirius en prenant une position agressive.

- Ne t'inquiète pas ma jolie, je ne les laisserais pas te faire de mal.

- Il veut juste savoir pour l'autre jour, Charles, dit Ana en le voyant remonter ses manches. Quand j'ai demandé à tout le monde d'aller dormir.

- Ben quoi ? s'étonna le garçon.

- Tu trouves ça normal que tout le monde lui ait obéit, demanda James incrédule.

- Evidemment, c'est tout de même Ana !

- Quoi ? sursauta Sirius, ça veut dire quoi ?

Charles se tourna vers Ana, qui rougit.

- Bien, pour faire bref, tout le monde a obéit parce qu'Ana est hautement apprécié de tous.

- Hein ? fit James stupéfait.

- Oui, Ana est gentille, jolie, douée, sérieuse dans son travail, appliquée. Tout le monde l'aime pour ce qu'elle est. D'ailleurs ce doit être la seule à connaître tous les Gryffondors par leurs noms, prénoms et âge. En plus elle est attentive, serviable et est prête à aider tout le monde.

Ana était à présent écarlate. Personne ne l'avait jamais complimentée autant en si peu de temps. Elle lâcha Charles, tandis que celui-ci, fier de son discours, bombait le torse.

- Il en fait sûrement trop, balbutia Ana à l'intention de James et Sirius.

- Et pourquoi ne l'as-tu pas dit toi-même ? demanda soudainement James.

- Contrairement à toi James, Ana est modeste. Peut être un peu trop d'ailleurs, intervint Remus.

- Ce n'était pas si difficile à dire, ronchonna Sirius.

- Je… tu as eu ta réponse James, alors maintenant arrête de me suivre. D'accord ?

- Alors comme ça tu connais tout le monde ?

- Heu… je ne…

- Bien sûr qu'elle connaît tout le monde ! répliqua Charles.

- Que peux-tu me dire sur Lily Evans ?

Ana soupira.

- Lily est une fille très gentille, rousse aux yeux verts qui est en cinquième année. Pour plus de détails, je te conseille d'en parler avec elle.

- Elle a un petit copain ? Quelqu'un en vue ?

- James, je ne te dirais rien de plus. Si tu veux lui parler, fais-le. C'est encore le meilleur moyen d'apprendre à la connaître.

- J'ai une question moi aussi, fit Sirius un sourire mauvais aux lèvres.

- Parle-moi de Juliane Weasley.

- C'est la jumelle de Julie Weasley. Elle est en sixième année et elle est aussi rousse que tous les Weasley. On la différencie de sa sœur grâce à deux particularités. Premièrement elle est plus grande d'un centimètre que sa sœur, et deuxièmement elle ne porte pas de grain de beauté sur la cheville droite.

Remus laissa échapper un son enthousiaste.

- Comment avons-nous pu ignorer une telle personne pendant cinq ans, s'ébahit-il.

- Je n'en ai aucune idée, mais à présent elle est à nous ! grogna Charles d'un ton possessif.

- Je ne suis à personne ! Compris ? s'écria Ana.

- Tu sais bien que…

- Compris ?

- Oui, j'ai compris, fit Charles déstabilisé.

- Tant mieux ! Je vais chercher Lily et les jumelles. Quand je redescends, je veux que vous soyez ici et prêt à partir manger !

Elle s'éloigna vers le dortoir des filles, sans se soucier des cinq paires d'yeux fixées sur elle.

- Quel caractère ! souffla James.

- Je crois qu'on l'a énervé, fit Charles.

- Plutôt toi, corrigea Sirius.

- On règlera ça plus tard Black, maugréa le septième année.

- Avec grand plaisir.

Johnny descendit, puis les sœurs Weasley, suivies de près par Ana et Lily.

- Bonjour Johnny!

- Ana.

Elle regarda James mais ne le voyant pas réagir à son appel silencieux, baissa les yeux. Elle soupira en entraînant Lily et Johnny à sa suite. James murmura quelque chose à l'oreille de Sirius, embarrassé. Sirius recula les sourcils froncés.

- Et pourquoi je ferais ça ?

- Parce que c'est à toi qu'elle en veut. Elle a trouvé ça blessant.

- Et moi ? Tu crois que je n'ai pas été blessé ?

- S'il te plait, insista Remus qui avait suivit la conversation.

- Hors de question ! s'entêta le Gryffondor.

Sirius lança un regard noir à Ana, mais James le rappela à l'ordre d'un coup de coude dans les côtes. Il grogna.

Ils sortirent à la suite d'Ana et s'installèrent près d'elle. Remus s'assit à coté d'Ana et engagea la conversation. James, lui, fit son possible pour être à coté de Lily.

Les Gryffondors cinquième année avait aujourd'hui un double cours de Botanique avec les Poufsouffles, en début d'après-midi. Mme Chourave, dont la fille participait au cours, la présenta aux Gryffondors en vantant encore une fois les mérites. Puis elle demanda à ce que des groupes de quatre soient faits. James et Sirius se regardèrent, Peter se rapprocha d'eux, et Remus hésita à rejoindre Ana, avant de se tourner vers ses amis.

Sirius était hors de lui. Il avait espionné Ana toute la matinée, et il ressortait clairement que tout le monde l'appréciait.

- Non mais c'est qui cette fille ? s'énerva Sirius. Ses parents sont célèbres ? Elle a sauvé le monde ? Qu'est ce qu'elle a de plus que les autres ?

- Mais elle n'est connue que des Gryffondors. Regarde. Aucun Poufsouffle ne semble la connaître, tempéra James.

- Là n'est pas la question James ! répliqua Sirius en agitant le bras, ce qui eut pour effet d'envoyer de la terre sur le groupe derrière eux.

- Calme-toi Sirius, tenta de l'apaiser Remus. Elle est plutôt gentille, et c'est vraiment bête de lui en vouloir pour si peu. Et si vous voulez mon avis, elle ne fera rien pour essayer d'être plus populaire que nous.

- Qu'est ce que tu peux en savoir ? attaqua Sirius.

- Déjà parce qu'elle ne le veut pas, mais surtout parce qu'elle nous envie.

- Elle nous envie ? répéta James, flatté.

- Oui. Vous avez sûrement remarqué qu'elle ne mange quasiment jamais avec les mêmes personnes.

- Et alors ?

- Elle est toujours aussi étonnée quand Winslet lui témoigne de l'affection et…

- Ne me parle pas de lui ! se tendit Sirius en envoyant une nouvelle pelletée de terre par dessus son épaule.

- Et le seul avec qui elle parle vraiment, c'est Johnny Hooch.

- Explique-nous Remus. Je ne comprends rien, fit Peter tandis que l'idée germait dans la tête des deux autres.

- C'est pourtant simple Peter, Ana n'a pas vraiment d'amis. C'est pour ça qu'elle nous envie, nous et les autres d'ailleurs. Tu vois, tout le monde l'aime bien mais elle n'est proche de personne.

- Et Hooch ? demanda Peter.

- Lui c'est l'exception mais comme il a un an de plus que nous, elle ne le voit pas souvent.

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Voilà.

Dîtes-moi ce que vous en avez pensé.

Le chapitre deux à je ne sais pas quand, parce que c'est assez dur de leur donner une longueur raisonnable.